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500 signatures

  • Les 500 signatures de Marine

    Cher Monsieur,

    Je parcours régulièrement vos écrits dont je ne partage pas toujours intégralement les idées, mais j'apprécie votre pensée. Si je me permets de vous écrire aujourd'hui, c'est que j'ai apprécié votre idée d'écrire aux maires de nos communes, ce que je fais dans la mienne (tenue depuis des lustres par les socialistes...).

    Et puis aussi pour vous communiquer un texte que j'ai rédigé en me proposant de le diffuser. S'il retient votre attention, vous pourriez le joindre aux écrits des diverses personnes qui, parfois, vous communiquent elles aussi des textes.

    Que l'on soit pour, indifférent, ou même contre le Front National, il m'apparaît parfaitement scandaleux de voir qu'un courant de pensée représentant grosso-modo entre un cinquième et un quart de l'électorat français puisse ne pas participer à la campagne et au scrutin à cause des fameuses « 500 signatures ».

    D'abord, je ne pense pas que les signatures en question aient été exigées pour que les partis qui depuis soixante ans se passent et repassent le pouvoir, puissent empêcher les autres courants politiques de participer aux débats. C'est d'abord pour empêcher des candidatures "farfelues" (mais par rapport à quel critère peuvent-elles être jugées telles ?), comme Maurice BARBU, DUCONNAUD (ca ne s'invente pas) et Ferdinand LOP - qui tous les deux exigeaient la prolongation du boulevard Saint-Michel jusqu'à la mer pour permettre aux étudiants d'aller prendre des bains de mer - ou bien encore celle de COLUCHE.

    Tout cela est bien subjectif, et il est sans doute moins dangereux de voir se présenter des candidats aussi sympathiques qui mettent une ambiance bon enfant dans la politique plutôt que de la réserver aux seuls pisse-froid. (Georges CLEMENCEAU ne disait-il pas de la guerre "qu'elle était trop grave pour la laisser faire par des militaires" !).

    La politique ne mérite-t-elle pas les mêmes précautions ? Quoi qu'il en soit, il est particulièrement spécieux de faire cohabiter un principe d'anonymat du vote avec la publication du nom des soutiens donnés à l'un ou l'autre des candidats. Les attendus du Conseil Constitutionnel sur cette question mériteront une analyse pointilleuse !

    En outre, le fait de donner une signature ne constitue pas nécessairement un soutien indéfectible à celui au bénéfice duquel elle est donnée ; c'est simplement montrer qu'on a pu rencontrer un certain nombre d'élus représentant 30 départements.

    Les partis au pouvoir eux, ont cru intelligent de verrouiller l'attribution de ces signatures au détriment de certains candidats, en exigeant le respect d'une discipline de parti ou en menaçant de réduire le débit des aides aux petites communes qui ne vivent que de celles-ci. Ce n'est pas très glorieux. N'était-ce pas VOLTAIRE qui disait "Je déteste ce que tu dis, mais je me ferais tuer pour que tu puisses toujours le dire"... On se réclame de la démocratie, de la liberté de pensée, et de tous ces grands principes que le bon peuple applaudit à tout rompre, mais on se garde bien de mettre ces préceptes en pratique ! Bref, on pourrait gloser longuement.

    Moi, simplement, je propose une action, simple, bête, simpliste et évidente : Nous avons tous, au moins dans notre entourage quelqu'un possédant une imprimante, une photocopieuse... Pour protester contre le scandale qui interdirait à un parti de pouvoir s'exprimer, éditons nos propres bulletins de vote au nom de Marine LE PEN, que nous glisserons le jour venu dans l'enveloppe et dans l'urne, qu'on soit pour les idées défendues par le Front National, ou seulement pour le respect de la liberté de pensée, pour exiger qu'on NOUS respecte, qu'on respecte la démocratie et la pluralité d'opinions.

    Bien sûr, ces votes seront nuls, mais les bas petits calculs des deux partis au pouvoir seront déjoués : toutes ces voix-là seront perdues pour eux !

    Bien mieux, leur assise électorale sera diminuée d'une part importante, et leur légitimité (déjà très discutable habituellement si l'on songe qu'on retire des décomptes les blancs et les nuls et qu'on ne tient pas compte des abstentionnistes non plus !) n'en sera encore que plus ténue ! Ils n’auront plus alors aucune légitimité ! Je ne suis pas persuadé que la démocratie y aura gagné, mais… qui donc l’aura cherché ? "

    Bien cordialement.

     

     Eric LEROY

     e.leroy.pro@wanadoo.fr