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Les Découvreurs

J’appelle « Découvreurs » ceux qui, en permanence, réinventent le monde. L’idée essentielle qui les pousse est que la compréhension de la « totalité » est possible.

A partir de cet ancrage, le paradigme systémique venant compléter le modèle causal cher à Aristote et à Descartes, les « Découvreurs » affirment qu’il est devenu possible de prévoir le comportement du système global, et par conséquence, d’en orienter le développement.

 

Et voilà la notion de « projet » réinventée.  Alors, puisque ce sont nos rêves qui nous caractérisent, inventons le futur à partir d’eux et, s’il le faut, isolons nous au sein de notre bulle temporelle, pour le construire au présent en toute tranquillité et laissons à ceux qui occupent des bulles de moindre densité le temps de nous y rejoindre, s’ils le souhaitent et s’ils s’en donnent les moyens.

 

De tous temps, les « Barbares » ont détruit les bulles temporelles de ceux qui avaient substitué un développement culturel au développement matériel. Toutes les civilisations sont mortelles dit-on ! Doit-on éternellement faire se vérifier un tel adage ? Quelques « découvreurs » ne se lèveront-ils pas pour éviter, enfin, cet éternel recommencement, rompre le processus cyclique de l’histoire ?

 

Les crises s’enclenchent et s’enchaînent en période de pouvoir faible, avec les inévitables processus de destructions provoqués par les boucles de rétroactions positives qui s’accélèrent en faisant sauter les timides régulations conventionnelles depuis longtemps inefficaces.

 

Le paysan sceptique fut le père spirituel du « Découvreur ». Il fallait lui mettre des preuves sous les yeux pour qu’il croie. Il compensait son manque d’informations en exigeant qu’on lui « montre », par exemple, « comment » fonctionne un tracteur, ce qu’il « pouvait » faire avec. Les paroles du vendeur qui s’évertuait à lui expliquer « pourquoi » il devait l’acheter étaient insuffisantes.  

 

Mais le vendeur a trouvé le chemin de ses « motivations ». Il a provoqué des « besoins » et, un jour, le paysan est tombé dans le piège de l’identification. Il a voulu être riche avec les riches, en faire moins, tout en ayant plus, partir en vacances comme les autres. Il en a oublié Montaigne qui lui soufflait du fin fond du passé : « Le scepticisme devrait être de notre religion ».

 

Alors il a acheté le tracteur à crédit, puis la moissonneuse batteuse et il a renvoyé son journalier. A ce moment là, il n’y avait déjà plus de « paysans ». Celui d’hier a construit le malheur de l’exploitant agricole d’aujourd’hui, Il est complice de ceux qui surexploitent et détruisent  l’environnement avec l’aide des nitrates, de Monsanto et des OGM.

 

Les « Découvreurs » de quelque « lieu » où ils se trouvent, de quelque « classe sociale » ou  « groupe humain » qu’ils « appartiennent », gardent l’esprit ouvert, mais ne se laissent pas convaincre par les « bonnes paroles » de nos vendeurs modernes, ce n’est rien que des illusions.

 

Alors qu’en est-il aujourd’hui.  Les découvreurs pourront-ils imaginer et construire au présent un futur possible et acceptable ? En auront-ils le temps ou seront-ils submergés par les « barbares de la faim » qui se pressent autour de leur « bulle » temporelle sécurisée ?  

Il est si facile pour des manipulateurs idéologiques ou fanatiques de conduire à leurs vues  des foules prises par leurs émotions, leurs plaisirs ou leurs désirs et les emmener à détruire ce qu’ils ne pensent pas pouvoir obtenir.

 

L’approche systémique, un mot né de la contraction de deux autres : système et cybernétique, est-elle « l’outil » nécessaire et suffisant pour parvenir à poser, sur la boucle de rétroaction, un régulateur, un thermostat puissant et capable de briser l’emballement irrésistible de la machine infernale qui conduit l’humanité au désastre ?

 

La question est primordiale et, finalement le « reste » de nos « problèmes » n’est que la conséquence de notre insuffisance de contrôle et de notre inaptitude à l’autorégulation.

 

La surconsommation des pays riches, la démographie exponentielle et suicidaire des pays du sud, la destruction de notre environnement, le manque de matières premières, la pénurie alimentaire, la recherche impossible d’égalité dans la répartition des ressources, ne sont que les conséquences d’attitudes et de comportements qui nous ont fait perdre le contrôle de l’aventure humaine.

 

Alors oui, il nous faut d’urgence inventer une approche écosystémique qui soit au centre de la régulation des trois systèmes : l’individu, le groupe et l’espèce, qui  interfèrent entre eux et avec leur environnement, avant qu’ils ne le détruisent et fassent de même pour eux par la même occasion.

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