L’approche systémique en action
A quelques jours d’élections majeures, présidentielles puis législatives, il me semble opportun de rappeler, avant d’aller aux urnes, quelques principes de base de la « systémique ».
Sait-on jamais, ça peut toujours servir !
La systémique, c'est la science de la régulation et du contrôle des systèmes. Sur le plan politique, réguler et contrôler un système humain (un individu, un groupe, une organisation) consiste à dire quel serait son avenir.
Pour autant s’agit t-il par la régulation et le contrôle de manipuler les attitudes et les comportements des groupes pour leur aménager un avenir possible ? C’est probablement ce que pensent les dirigeants du CAC 40 et nos hommes politiques.
Mais !!! l'avenir n'est que l'éventail de futurs possibles qui sont animés par la convergence des interactions, des plans d'innombrables acteurs qui, dans la plupart des cas, estiment qu’il leur suffit de s’autoréguler. Ils estiment que la régulation sociale actuelle suffit et qu’il n’est point besoin de l’accroître. Les libertés seraient suffisamment réduites comme cela sans y ajouter du « contrôle social » supplémentaire.
Alors la plupart des hommes resteront ignorants de ce qu’ils ne voient pas ou ne veulent pas voir, appréhender, comprendre.
Il faudrait exercer des pressions éducatives et socialisantes continues, pour les rendre attentifs aux mondes qui les entourent, maîtriser leurs émotions, devenir libre et manœuvrant.
Descartes considérait que l’âme et le corps constituent deux entités séparées qui entretiennent peu de relations entre elles en vue de l’émergence des émotions.
C’est cette dualité que le systémicien entend dépasser. Pour lui, Il n’y a pas de séparation entre l’esprit et le corps, mais interaction et rétroaction.
Le systémicien affirme que par sa manière de concevoir mentalement une situation émotionnelle, l’individu peut modifier l’intensité et le type d’états émotionnels qu’il éprouve et donc ses représentations.
La régulation peut aller dans le sens d’une amplification des réponses émotionnelles tout comme dans le sens de leur inhibition.
Un systémicien pratiquant l’approche systémique est conduit à revisiter en permanence la construction du monde qu’il tenait pour certaine.
Le systémicien doit donc s’habituer à remettre en question ses schémas cognitifs et à prévoir d’importantes évolutions survenant au cours de ses existences.
D’où l’importance majeure d’avoir fait l’expérience d’un « parcours de changement [1] (Philippe Caillé) » au cours de sa formation de systémicien.
Non axiomes du systémicien :
Changer en définitive c’est remettre tout simplement en question le clivage entre raison, émotions et connaissances et d’en rétablir les connections.
On maîtrise ses émotions en libérant et en contrôlant sa mémoire.
On échange une idée contre une émotion ce qui établi la relation avec la raison.
On commence par imaginer son futur ainsi que le contexte qui va avec. Les autres que nous y placerons. Il faut ensuite l’étoffer virtuellement, y mettre de la chair, le rendre réel.
Francis NERI
10 04 2012
http://semanticien.blogspirit.com
[1]Philippe Caillé est psychiatre, thérapeute de couple et de famille. Longtemps domicilié en Scandinavie où il a dirigé plusieurs centres de thérapie familiale, il y fonda l'institut de pensée systémique appliquée d'Oslo.