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le blogeur strasbourgeois

  • La Martine de Lille 7

    Je crois que nous devons  beaucoup à Catherine Ségurane qui la première, sur Agoravox a tiré la sonnette d’alarme et lancée le signal de la lutte pour la liberté de penser sans être « déterminé » par ceux qui croient nous faire « bien penser », mais aussi bien consommer, bien voter etc..

    Et puis son intervention relance un débat avorté sur la liberté d’expression sur internet et de la presse qui n’en finirait plus d’être aux ordres des politiques et des marchands qui disent vouloir nous acheter un peu de notre « cerveau ».

    Pour ce qui concerne notre affaire je trouve pertinente sa conclusion : « Martine Aubry a été l'objet de questionnements argumentés et documentés, auxquels elle doit répondre en termes politiques et non par des menaces. »

    Je n’ai rien d’autre à rajouter 

    Francis NERI

    Aubry, Brochen, rumeurs : première assignation d’un blogueur

    http://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/aubry-brochen-rumeurs-premiere-98341

    Martine Aubry et son époux Jean-Louis Brochen s'estiment visés par une campagne de rumeurs touchant à la vie privée de Martine Aubry, à ses moeurs et à sa santé. Et, surtout, décrivant le couple comme complaisant vis à vis de l'islamisme. 

    Après avoir menacé des blogs ou s'être adressé à leur fournisseur d'accès, le couple Aubry-Brochen passe à l'étape supérieure : il assigne à comparaître un retraité strasbourgeois, Francis Néri, websmestre du petit blog Le systémicien.

    Cet acharnement procédurier pose de graves problèmes d'honnèteté intellectuelle et de liberté d'expression.

    L'honnèteté intellectuelle est mise à mal quand, sous le même vocable de "rumeurs", Martine Aubry amalgame de possibles rumeurs sur sa santé ou son orientation sexuelle d'une part (en réalité connues principalement à son initiative) ; et d'autre part de vrais questionnements politiques sur sa complaisance possible avec l'islamisme ; ce dernier point est au coeur du débat politique légitime, et il n'est pas admissible que Martine Aubry cherche à étouffer les questions des citoyens en les judiciarisant et en portant atteinte à la réputation de ceux qui s'inquiètent de son rapport à l'islam, cherchant à les faire passer pour des corbeaux.

    Francis Néri, simple particulier, tient un petit blog appelé Le systémicien. Il y a fait paraître un article intitulé La Martine de Lille. Cet article a été supprimé suite aux poursuites judiciaires. Retraité aux revenus modestes, Néri n'a pas les moyens de se lancer dans la lutte du pot de terre contre le pot de fer. Il a donc retiré son article. Ce qui n'empêche que les poursuites judiciaires sont lancées. Néri est cité à comparaître (citation directe par les avocats du couple) devant la 17 ème chambre correctionnelle du TGI de Paris pour le 12 septembre.

    Il s'agit d'une plainte pour diffamation lui reprochant de relayer les rumeurs sur Martine Aubry d'une part, et d'autre part d'avoir reproché à son époux (en la visant elle indirectement) d'avoir défendu "de façon récurrente" des "provocateurs salafistes et communautaristes".

    Ces menaces et attaques contre des blogs s'insèrent dans une offensive que Martine Aubry a annoncée dans le JDD. Elle s'y présente comme victime d'une campagne de rumeurs et met tout dans le même sac : accusations d'alcoolisme, d'homosexualité, et reproches de nature politique faits à son mari et à elle-même. Nous refusons un tel amalgame. Au delà du cas particulier de Francis Néri, nous discuterons séparément 1) le sujet des rumeurs ; 2) le cas particulier de Jean-Louis Brochen, sujet qui fait la transition ; 3) le débat politique sur l'islamisation de sa ville et de sa région.

    Les rumeurs sur la santé et son orientation sexuelle

    D'après le JDD, Martine Aubry situerait assez haut, dans l'échelle du pouvoir, les personnes qui pourraient être à la source ou proche de la source de certaines des "rumeurs", comme par hasard les pires et les plus dépourvues d'intérêt politique :

    "Martine Aubry ne s’est pas contentée de s’en prendre aux sites Internet. Elle a aussi décroché son téléphone, pour prévenir en personne certains de ceux qu’elle soupçonne de calomnier son époux ou de répandre des rumeurs sur son alcoolisme présumé, sa prétendue tumeur au cerveau ou son imaginaire homosexualité. La candidate a ainsi alerté un haut responsable de l’Élysée, un préfet qu’elle a rencontré quelques années auparavant, lui disant en substance qu’elle était au courant de ses propos à son encontre, peu dignes de sa fonction."

    Que penser de ces accusations non assorties de noms ? Que s'est-il dit dans les dîners en ville ? Quelles proportions ont pris les rumeurs à leur stade verbal ? Qui les lance ? (surement pas les petits blogueurs qu'Aubry traîne en justice).

    Toutes ces questions sont sans doute intéressantes jusqu'à un certain point, mais de façon limitée ; le sujet ne devient politique qu'avec le passage des rumeurs à la forme écrite, ce qui implique évidemment une diffusion démultipliée.

    Une seconde question à poser est donc : qui a fait passer les rumeurs sur la santé et les moeurs de Martine Aubry de l'oral à l'écrit ?

    A ma connaissance, c'est principalement Martine Aubry elle-même, par sa campagne de presse "anti-rumeurs". Avant cela, personnellement, je n'avais aucune connaissance de ces accusations d'homosexualité et autres. 

    Il y a une certaine malhonneté intellectuelle dans la façon dont Aubry s'en prend judiciairement aux plus faibles tout en soulignant à quel point les lanceurs de rumeurs sont proches des dieux (pour les Préfets et les hauts responsables de l'Elysée, elle se contente, semble-t-il, de "décrocher son téléphone".)

    Choquante aussi, la façon dont elle se victimise, lançant ou relayant elle-même l'essentiel des rumeurs qui touchent à des points qui ne sont pas reprochables (l'homoxesualité) ou qui incitent à la compassion (la tumeur au cerveau) ou au moins à une compassion relative (les rumeurs de cure de désintoxication). Tout cela pour mieux y amalgamer ( son mariage offrant une transition toute trouvée entre vie privée et vie publique) le vrai sujet politique qu'est le développement de l'islam radical dans le Nord, et la possible complaisance d'Aubry, sujet dont il devrait être permis de débattre sans être traîné devant les tribunaux.

    Brochen, avocat "engagé" que les choix de ses clients n'engagent pas 

    Le sujet Brochen n'a pas vocation à être protégé de la discussion et de la contradiction ; il ne fait pas partie de la rubrique des rumeurs ni du domaine de la stricte vie privée. En effet, Martine Aubry est une responsable politique de premier plan, candidate à la présidence de la République, et l'analyse de son entourage et de ses réseaux d'influence fait partie du débat politique légitime. C'est pour interdire celui-ci qu'elle tente d'amalgamer les engagements politiques de son mari avec de possibles rumeurs sur sa vie privée.

    Encore une technique pour se victimiser et interdire la discussion, alors qu'il y a vraiment beaucoup d'observations à faire sur Brochen. Je renvoie à ce qu'en dit Caroline Fourest.

    La défense de Brochen est également très ambigüe. Le JDD l'expose ainsi :

    " L’équipe de Martine Aubry a aussi "nettoyé" la réputation de Jean-Louis Brochen, en lui offrant une tribune l’été dernier sur un site aminonfiction.fr et en alimentant sa fiche Wikipédia."

    La lecture de l'article du "site ami" laisse pantois, en particulier quand Brochen, qui menace ou assigne plus vite que son ombre, se voit qualifier de "défenseur acharné de la liberté d'expression".

    La ligne de défense présente dans cet article est double, voire contradictoire. 

    D'une part, il est présenté comme un "avocat engagé", "avocat de gauche, homme de combats et de conviction". On y parle de sa carrière politique comme conseiller municipal ; de son adhésion à la Ligue des droits de l'homme ; on souligne sa qualité d'avocat engagé : "Cet engagement au sein de sa profession, Jean-Louis Brochen le poursuit sur tous les fronts : dans les prisons, au côté de ses clients détenus, mais il agit aussi au sein de la Commission de Surveillance des Prisons de Loos ; sur le terrain de la délinquance, il est membre du premier Conseil National de Prévention de la Délinquance ; à l’international, il est vice-président de l’association Juristes sans frontières. A ce titre, on le retrouve en Bosnie, où il mène une mission humanitaire de juristes pendant la guerre, ou encore au Rwanda où il participe avec Médecins du Monde au rapatriement sanitaire de vingt enfants victimes du génocide, dans le cadre de la chaîne de l’espoir."

    Mais, en même temps, quand l'engagement devient gênant, l'article insiste sur la distance entre l'avocat et son client : "Lorsqu’on défend un criminel, on n’est pas un criminel soi-même, on est seulement en faveur d’une certaine idée de la Justice."

    Tel est principalement le cas sur le sujet du voile :

     "De même que l’avocat d’un criminel n’est pas lui-même un criminel, j’ai défendu ces jeunes filles alors que je n’étais pas favorable au voile. Je suis contre le voile et encore plus clairement contre la burqa, mais c’est l’honneur d’un avocat que de faire en sorte qu’un individu ait toujours quelqu’un pour le défendre". 

    Cette double qualité d'avocat et de militant devrait permettre la discussion. Mais non, c'est interdit. Discuter les choix politiques du militant, c'est diffamer l'avocat :

    "Ces affaires lui valent une haine tenace du Front National du Nord qui n’hésite pas, depuis, à multiplier les tracts anonymes et les messages diffamatoires sur Internet pour le dénoncer comme "avocat halal" ou comme "avocat des islamistes".

    Un peu facile ! Son indignation devant de telles expressions est d'ailleurs à géométrie variable :

    Avec un peu d'amusement, nous noterons cet article de la Voix du Nord du 30 mars 2011, mentionnant que Brochen est appelé "avocat du foulard" par ... Amar Lasfar, leader islamique local. Brochen s'en defend, il est vrai :

    « Dans une réunion publique à Lille-Sud, Amar Lasfar m'a un jour présenté comme l'avocat du foulard. Je l'ai immédiatement corrigé : je suis l'avocat des filles en foulard, nuance cruciale. J'aurais défendu un jeune juif en kippa de la même façon. »

    L'expression "avocat des islamistes" a été utilisée pour la première fois par Caroline Fourest dans son livre "La tentation obscurantiste"Fourest persiste et signe sur son blog. 

    Mais ce n'est pas à cette égérie de la gauche bien-pensante, invitée aux colloques du PS, que le couple Aubry/Brochen s'en prend, pas plus qu'il n'attaque les hauts responsables de l'Elysée qui auraient diffusé les rumeurs sur sa santé. Il s'en prend à de petits blogs sans défense.

    Islamisation galopante à Lille et dans le Nord.

    Le fond du problème, comme l'a fort bien souligné Marianne 2, c'est qu'en matière de laïcité, le PS a perdu la boussole. En particulier à Lille.

    L'islamisation galopante de Lille et du Nord est un sujet connu, qui a depuis longtemps passé le stade de la rumeur, puisque même la télévision en parle.

    On rappellera le documentaire Voile sur la République diffusé le 10 décembre 2010 sur France 2, et disponible sur Agoravox TV.

    On rappellera aussi, dans la ville voisine de Roubaix, ce reportage de John-Paul Lepers : un trésorier de mosquée y défend lapidations et amputations, et envisage l'introduction de la charia en France si les musulmans y deviennent majoritaires. Peu avant, la mairie met le parc des Sports à disposition de musulmans pour la fin du ramadan.

    Il y a là de vrais sujets à débattre :

    L'appareil socialiste nordiste est-il naïf ? Ou complaisant ? Le citoyen a le droit de le savoir.

    Martine Aubry a été l'objet de questionnements argumentés et documentés, auxquels elle doit répondre en termes politiques et non par des menaces.

    En particulier, elle doit s'expliquer sur cette vidéo la montrant en train d'inaugurer les travaux de la Ligue islamique du Nord au Palais municipal et d'échanger des compliments avec Amar Lasfar.