Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

notre dame des landes

  • Notre-Dame-des-Landes

    Un nouvel aéroport pourquoi faire ?

    Quelques réflexions mises en perspectives !

    « Si la bataille Fillon-Copé nous montre la scission idéologique à droite. Notre-Dame-des-Landes nous montre la fracture schismatique à gauche. Les vendus de la génération Larzac tapant sur la nouvelle génération Ayraultport, un monde se brise dans les têtes comme dans la croute terrestre pour la dernière goutte de pétrole avec les gaz de schistes. »  

    Jean Mézières

    Oui un monde, un système est en cours d’effondrement et la crise va provoquer un gros trou d'air dans les financements publics.

    Dans une période où ceux-ci vont connaître un sévère tour de vis, les opposants reposent la question : pourquoi, dans le contexte actuel, mobiliser de telles emprises foncières et des investissements aussi lourds pour un nouvel aéroport alors qu'il y en a plusieurs dans l'Ouest en sous-capacité d'activité ?

    Pourquoi dans un ciel breton aux surcapacités aéroportuaires ? Rennes, avec ses 400.000 voyageurs annuels, réalise un trafic à peine supérieur à un dixième de celui de Nantes, bien qu'il n'y ait qu'une heure de route entre les deux équipements. L'aéroport de Saint-Brieuc est pratiquement vide, celui de Lannion (22) souffre, celui de Dinard (35) également, malgré ses ateliers de réparations, ceux de Brest, Quimper ou Lorient ont la capacité de doubler leur trafic actuel sans grande difficulté.

    La crise économique et le resserrement des finances publiques ont brutalement modifié la donne. Le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, a été le premier à indiquer qu'il allait falloir faire des choix. Qu’il commence donc par supprimer cet investissement apparemment inutile et dont le peuple de France semble ne pas vouloir.

    Nous mettrons tout en œuvre pour que la loi soit respectée, pour que les travaux puissent avoir lieu», a expliqué le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, lors d'un déplacement à Lorient (Morbihan).

    Il ne faut donc pas s’étonner si en réponse, les manifestants eux, veulent mettre tout en œuvre pour s’y opposer.

    Chacun a bien compris l'enjeu de Notre-Dame-des-Landes. Pour les partisans de l'aéroport, il s'agit de poursuivre un programme d'équipement structurant pour tout le Grand Ouest; pour ses adversaires, il faut, au contraire, persister à le bloquer pour des raisons économiques, culturelles, écologiques et « quelque peu » politiques bien évidemment.

    Jusqu'à présent, cette bataille de paysans attachés à leur terre et de militants pourfendant un symbole du bétonnage n'avait guère dépassé les limites régionales. Mais le contexte a changé. Le principal moteur de ce projet, l'ancien maire de Nantes devenu Premier ministre, Jean-MarcAyrault, fait une formidable cible pour tous les opposants se situant à gauche comme à droite des socialistes : altermondialistes, anticapitalistes, gauchistes, ceux qui sont contre l’euro, contre la mondialisation, contre l’Europe, contre l’islamisation de la France, contre le mariage gay etc…

    Le jeu est donc dangereux et, pour rester dans la métaphore choisie par Valls évoquant un «kyste», qu'il prenne garde à l'abcès qui, en politique, fixe toutes les oppositions. . Les socialistes croient avoir tout à gagner à prendre la posture des hommes à poigne. Les circonstances qui mettent l’UMP sur la touche leur semblent favorables et ils pensent qu’ils auraient tort de ne pas en profiter, qu’il n'y aura pas d'escalade provocation/répression.

    José Bové a appelé à « la mobilisation». «  Ils n'écoutent rien dit-il. Ils sont sur la logique du passage en force, coûte que coûte. Sur cette affaire, l'attitude du gouvernement est à l'opposé de tout ce qu'on a entendu ces derniers temps, sur la démocratie participative, sur la prise en compte des citoyens... »

    Pour les citoyens justement la ligne rouge est largement franchie et sur de nombreux dossiers. Celui-ci est à  remettre à plat. Il y a, pour commencer,  nécessité à nommer un médiateur. L’état de nos finances publiques, l’intérêt écologique, la cohésion sociale l’exigent,  sinon il faudra en tirer toutes les conséquences.

    La mobilisation s'élargit sur le territoire et il faut continuer. Une telle affaire dépasse les clivages gauche/droite. Elle est de l’ordre de l’intérêt général. Comme pour la lutte contre l’islamisation à marche forcée de notre pays, contre le mariage homosexuel, elle intéresse notre existence à court terme, celle de nos enfants. 

    J’invite mes amis, qui manifestent contre le mariage homosexuel, à tenir, sur le terrain des manifestations, une messe dédiée à Saint François d’assise, écologiste avant l’heure, en signe de solidarité.

    Et que ceux qui disent vouloir faire l’unité contre le pouvoir actuel fassent de même.

    C’est un enjeu de société qui nous presse de nous engager en qualité de citoyen et de prendre position puisque une fois de plus nos élites en sont incapables tellement elles sont embourbées dans leur querelles internes et leurs intérêts personnels.

    La parole est au peuple !       

    Francis NERI