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printemps arabe

  • Bienheureux les aveugles. (De Chépuki!).

    Texte publié par David Duquesne


    Excellent et d'une exactitude historique «mortelle" pour "l'establishment". J'aimerais bien serrer la main de ce " Chépuki ! "
    Bien entendu je vais le partager en espérant que mes "ami(e)s le liront, le reliront avec attention et le partageront massivement.

    Francis-claude Neri

    18 12 17

    Observons ces regards.
    Leur jeu construit l’une des œuvres peintes les plus célèbres de la renaissance.
    Dans le « Printemps » Botticelli illustre un drame. Zéphyr, le vent d’Ouest, enlève Flore pour la violer. Le crime est commis dans le cadre enchanteur d’un opulent verger piqué de milliers de fleurs. On sent la douceur de l’air aussi enivrante que celle du parfum des orangers. La beauté de Venus au centre du tableau irradie toute l’œuvre. Cupidon volète et décoche une flèche en direction des Trois Grâces qui dansent. Mercure, la tête levée vers le ciel cueille les pommes d’or. Aucun des personnages représentés ne regardent vers la nymphe que Zephyr s’apprête à emporter. Le crime se commet sous des regards qui fuient, sous des yeux qui se ferment. Tout à leur bonheur, à leurs jouissances, anges, nymphes et dieux épargnés ignorent la victime et son agresseur.

    Ne pas voir pour que dure l’illusion de l’éternité de la joie.
    Ne pas réagir, même si on en a le pouvoir, pour ne pas outrager le criminel.
    Ne pas juger ses actes.
    Ne pas faire l’effort de le mettre hors d’état de nuire.

    Refuser de regarder le péril n’est certainement pas une caractéristique de notre époque.
    Détester ceux qui nous contraignent à la lucidité non plus.
    Diffamer, bannir, étrangler les voix que rien ne peut contraindre au silence, non plus.

    Pauvre Jérémie

    Rappelons nous le terrible sort de Cassandre, maudite par Apollon. Elle sait tout, comprend tout, découvre les plus sombres machinations, dévoile les plus funestes desseins mais le dieu auquel elle n’a pas voulu céder l’a privée de la faculté de se faire comprendre de ceux qu’elle veut avertir des périls.
    La Bible, elle, offre la figure de Jérémie à notre réflexion. Le Prophète adjure les Hébreux, son peuple de ne pas se mêler des luttes entre les grands empires qui les entourent. Il annonce la destruction de Jerusalem et ne cesse d’exhorter les Hébreux à la prudence. Mais ce peuple qu’il aime se détourne pourtant de Jérémie et le condamne à la solitude et à l’exil. Le prophète n’aura jamais ni famille, ni amis.

    Nous explorons cette hostilité qui se manifeste contre ceux qui nous incitent à garder notre lucidité au travers d’un tournage à Jérusalem. Je suggère, de demander au Rabbin Delphine Horvilleur de nous parler de Jérémie.


    Le reclus de Barnhill

    La question qui se pose est celle de l’origine de notre hostilité si ce refus de regarder les périls en face est un réflexe inné, un souvenir hérité de notre plus lointain passé ou le résultat d’une manipulation ? Qui nous voile les yeux ? Qui détourne nos regards ? Et pourquoi ?

    Nous voilà maintenant tout au nord de l’Ecosse, sur l’île de Jura. Au bout d’un sentier long de plusieurs kilomètres nous découvrons la ferme de Barnhill. C’est là que s’installe George Orwell, en 1946, pour écrire son chef d’œuvre, « 1984 ».
    Quel auteur aura été plus haï par l’intelligentsia de son époque qu’Orwell pour avoir tenté de contraindre ses semblables à regarder toutes les barbaries avec le même désir d’y résister ? Qui plus que lui a eu à subir un véritable déchainement d’hostilité pour voir dénoncé les compromissions des esprits se prétendant éclairés avec le fascisme, le nazisme et le stalinisme ?
    Alors que l’on massacrait en Espagne, que l’Italie était écrasée sous le joug fasciste, que la Russie subissait Staline et que l’Allemagne nourrissait la créature politique jamais apparue dans l’histoire humaine, « les Intelligences » de l’époque se choisissaient des idoles parmi les assassins.

    De Barnhill, battue par les tempêtes d’Ecosse, transportons nous au cœur à New York dans les archives du New York Times. Feuilletons les journaux des années 30 à la recherche des articles concernant Mussolini et Hitler. Va-t-on y découvrir des condamnations, des portraits au vitriol. Certainement pas. Entre 1925 et 1932, 150 articles sont consacrés à Mussolini. Ils sont tous positifs ou carrément louangeurs. Quant à Hitler, on le considère d’abord comme une « blague », une caricature de Charlie Chaplin qui peut bien tonitruer autant qu’il veut puisqu’on pense qu’il sera mis au pas par les politiciens allemands plus chevronnés. On a lu Mein Kampf, mais on n’y voit qu’un étalage de sinistres rodomontades qu’aucun esprit sensé ne songerait à considérer comme un programme politique.
    Ceux qui dénoncent Hitler à cette époque, sont accusés de manquer de discernement. Ou de vouloir déclencher une nouvelle guerre.


    Alors qu’il couvrait la guerre d’Espagne, Orwell a compris très rapidement la véritable nature du fascisme et de son avatar le plus monstrueux, le Nazisme. Mais l’écrasement du mouvement anarchiste espagnol lui fait découvrir l’alliance objective de ces deux monstruosités avec le Stalinisme. Il est effaré par l’habileté des propagandistes inféodés au totalitarisme à falsifier le réel, à réécrire le passé pour le rendre comestible aux masses qu’il s’agit d’embrigader. « 1984 » et « La ferme des Animaux » sont nés dans les ruines de Barcelone, devant Les fosses communes de ceux qui furent broyés entre les masses du stalinisme et du fascisme avançant inexorablement l’une vers l’autre.

    Orwell dénonce la compromission des intellectuels avec les pires des régimes dans l’espoir de conserver leurs privilèges ou d’en obtenir sans cesse de nouveaux. Comment s’étonner alors qu’il subisse en réaction l’hostilité féroce des « petites orthodoxies malodorantes » qu’il dissèque et expose dans toute leur mesquinerie. Orwell est odieux aux « cléricatures progressistes » qui font tout pour l’empêcher de publier ses livres. Des années après la mort de l’écrivain, la rancune de la presse de la Gauche à son encontre ne s’est pas émoussée. Cinquante ans après sa mort, Orwell est toujours l’objet de polémiques lancées contre celui qui avait osé dénoncé tous les totalitarismes au nom de la morale, de la décence, et du respect dû à tout individu.

    Orwell est tout particulièrement haï par la Gauche aujourd’hui non parce qu’il a dénoncé le stalinisme – d’autres l’ont fait – mais parce qu’il a montré comment la classe des intellectuels utilise ses talents pour masquer la montée des périls. Cette coterie n’a aucun intérêt à éveiller la population car elle espère un renforcement de son propre pouvoir en récompense de sa soumission et de sa collaboration. Michel Houellebecq n’a pas dit autre chose dans son roman « Soumission ». Il vit reclus, caché sous protection policière et il est de bon ton dans les salons de dénoncer le « fascisme et le racisme » du romancier français.


    Cet Islam que l’on ne saurait voir.


    Le premier service qu’un totalitarisme attend de l’intelligentsia c’est de maquiller la réalité pour la rendre plus acceptable par ceux que l’on n’a pas encore les moyens de contraindre par la force. Malheur aux francs-tireurs.
    L’exemple de l’islamisme est particulièrement pertinent pour illustrer cette idée exposée par Orwell.

    C’est avec la Guerre d’Algérie que l’Islamisme a commencé à peser sur les consciences françaises. Les autorités intellectuelle régnantes de l’époque l’ont alors paré de tout l’éclat moral qui doit légitimement être accordé à la lutte de libération d’un peuple soumis au joug colonialiste. Pour cela, La dimension religieuse de la guerre que les Algériens ont livré à la France est alors totalement occultée. Malgré les évidences, malgré les déclarations de ses chefs, l’insurrection algérienne n’est décryptée que sous l’angle de la lutte populaire anti-coloniale. Il n’y a que des damnés de la terre dans les troupes du FLN, aucun musulman : voila le credo que la Gauche française ne cessera de psalmodier durant toute la durée du conflit algérien. C’est comme si l’Islam et le Coran n’avait jamais existé en Algérie et n’avait jamais eu la moindre influence sur la population. C’est comme si des siècles de guerre de La Croix contre le Croissant n’avaient jamais eu lieu. C’est comme si les moudjahidines n’avaient jamais entendu parler ni du Prophète ni du Jihad.
    Après le massacre de Philipeville, en 1955 qui se solda par l’assassinat de centaines d’Européens, hommes, femmes, enfants égorgés et effroyablement mutilés, Camus est le premier, contraint de reconnaître la dimension islamique de la révolte algérienne. Il affirme alors que la révolution conduite par le FLN n’est en rien inspirée par les idéaux des Lumières et de la Révolution Française. Le mouvement algérien est, au contraire, entièrement adossé à l’espoir de la restauration d’un Empire Islamique. C’est un totalitarisme religieux qui le révulse autant que les Nazisme et le Communisme.
    Camus va plus loin. Il affirme que les massacres commis par le FLN et la population musulmane en Algérie sont le « Munich de la Gauche » car celle-ci se compromet avec une force politique, le FLN qui n’a aucune valeur commune avec celles que les principes universels de liberté, d’égalité et de fraternité que devraient défendre les forces de progrès.
    La réaction de la Gauche française, emmenée par Jean Paul Sartre, Francis Jeanson et Simone de Beauvoir contre Camus sera d’une exceptionnelle brutalité. La Gauche veut faire un exemple pour contraindre au silence tous ceux qui ne refusent pas de voir que les Algériens se battent alors contre la France plus pour la gloire d’Allah qu’au nom du droit de chaque peuple à disposer de lui-même.

    Radical Chic

    Le documentaire s’intéresse maintenant au sort des Pieds Rouges, ces hommes et ces femmes de Gauche qui ont faite leur la cause algérienne, allant parfois jusqu’à participer à des actions terroristes contre des Français.
    A la fin de la Guerre d’Algérie, bon nombre de ses militants ont choisi de vivre dans l’Algérie indépendante qu’ils voyaient contre un nouveau phare du socialisme réalisé et de la liberté des peuples. Ces Pieds Rouges espéraient être accueillis en frères dans l’Algérie libérée. Ils furent traités comme des « infidèles » par le FNL. Leur position devint très inconfortable après la prise de pouvoir par Ouari Boumedienne, en 1965. Le dictateur algérien engage alors son pays dans un processus à marche m-forcée d’arabisation et d’islamisation. Les valeurs humanistes qui avaient poussé les Pieds Rouges à se battre aux côtés du FLN sont alors décrétées « Haram », étrangères et impies. Quelques Pieds Rouges tentèrent de publier des témoignages de leur déception. Ils furent au mieux ignorés par les milieux éclairés parisiens, au pire déclarés traitres à une grande cause de Gauche : La Défense de l’Algérie indépendante contre ses ennemis de l’intérieur et de l’extérieur.
    En effet, l’Algérie des lynchages et des massacres est alors vue comme ‘ la nouvelle Havane » par toute la mouvance « radicale chic ». L’extermination des Harkis dont le régime algérien ne fait aucun mystère est tout simplement ignorée. Par centaines, journalistes, enseignants, artistes français viennent visiter le « nouveau paradis socialiste. » En 1969, quelques jours seulement avant Woodstock, Alger accueille le Premier Festival Pan Africain. Les Occidentaux acquis à la cause arabe y retrouvent des représentants des mouvements révolutionnaires mexicains, vietnamiens, cubains et palestiniens. Les Black Panthers américains sont les rois de la fête. William Klein photographie et filme cette grande fête révolutionnaire. Le magazine Life décret qu’Alger est « la capitale cool de la révolution afro-américaine. » Et toutes les consciences véritables doivent accepter cet énorme bobard comme une vérité vraie.

    Le Hold up palestinien sur les cœurs et les consciences

    Mais la Gauche occidentale va bientôt s’enticher d’un autre peuple, d’une autre cause. L’Algérie qui s’enfonce immédiatement après son indépendance dans la corruption et la misère séduit moins les autorités morales auto proclamées. En outre, Boumedienne et sa clique de généraux ont en horreur les valeurs humanistes que prétendent défendre les Occidentaux. La Gauche est orpheline d’une cause. Elle va déverser tout son amour sur les Palestiniens. Jusqu’aux début des années 70, les nations adulées par « les consciences » étaient l’Algérie et Israël. L’Etat hébreux était aimé parce qu’il défendait son existence, à un contre cent, face à des hordes arriérées et bigotes. Les Palestiniens prennent la place d’Israel dans le cœur de la Gauche universelle en occultant le fait que tous leur soulèvements contre « l’agresseur sioniste » n’avaient motivés que par leur volonté de défendre l’Islam et la mosquée Al Aqsa. Jamais un chef palestinien n’a réussi à inciter les Palestiniens à se battre pour défendre le pays qu’ils revendiquent comme le leur au nom de « valeurs occidentales » comme la liberté, la justice et le progrès. Mais il suffisait de répandre la rumeur qu’Al Aqsa était en danger pour que les hommes de Palestine partent attaquer des communautés juives.
    Selon un processus idéalement orwellien, l’histoire palestinienne est alors entièrement réécrite. On dépouille le peuple juif de pans entiers de sa propre histoire pour les attribuer aux Palestniens. A eux, l’attachement multimillénaire à Jérusalem. On fait des Palestiniens, le plus progressiste des peuples arabes et des Israéliens les nouveaux Nazis.

    La figure de Hadj Amin Al Husseini, grand mufti de Jerusalem, fondamentaliste musulman, antisémite et collaborateur des Nazis est effacée de l’histoire palestinienne du jour au lendemain.
    Le même mouvement de dé-islamisation de la réalité palestinienne pousse pour passer sous silence la piété de Yasser Arafat. On ne veut plus en lui qu’un chef du camp progressiste universel, bien plus pétri de marxisme plus que de religiosité. Pendant la première guerre du Liban, la dimension confessionnelle du conflit ne fut jamais imputée – malgré les évidences – qu’au camp chrétien. Les Palestiniens même s’ils se battaient d’abord et souvent uniquement au nom d’Allah étaient présentés comme l’avant-garde laïque progressiste universelle en lutte contre l’impérialisme, l’obscurantisme religieux et le Sionisme, celui-ci étant officiellement réduit à une forme de racisme (Résolution 3379 de Novembre 1975).

    Ce processus d’occultation du réel visant à rendre l’islamisme plus appétissant pour les opinions publiques occidentales a profité au Hamas Palestinien. Dissimulé, le lien organique des islamistes de Gaza avec les Frères Musulmans. Niées, les références innombrables à la destruction d’israel, étape indispensable non à la libération du peuple palestinien mais à l’établissement du califat musulman universel.

    Les exemples de la Guerre d’Algérie et de la lutte palestinienne démontrent à l’évidence que les processus de réécriture du passé puis de diffusion de cette « histoire faisandée » sont finalement assez simples à amorcer. Il suffit pour cela qu’une caste intellectuelle accepté de cautionner ces modifications de la réalités permettant ainsi l’Islamisme de prospérer sous ses formes les plus terrifiantes sans attirer l’attention de ceux qu’il menace.

    La Police de la pensée : 2005, l’année charnière.

    Le 27 octobre 2005, deux adolescents de Clichy sous bois, meurent sur un site d’EDF, électrocutés alors qu’ils prenaient la fuite devant une patrouille de police. Cet événement amorce une réaction en chaîne de violences inouïes que l’on ne tarde pas à appeler l’Intifada des banlieues. Le Monde et Libération donnent le la : les émeutes ne sauraient avoir d’autre explications que la « fracture sociale » et le racisme de la Police.
    Mais au plus fort des émeutes, Alain Finkielkraut commet l’irréparable. Il donne une interview au quotidien israélien Ha’Aretz dans laquelle il déclare penser que les révoltés des banlieues se sont soulevés contre la France plutôt que contre l’injustice sociale et économique dont ils sont victimes. Immédiatement, Finkielkraut devient la figure la plus haïe de la Gauche française. Les attaques qu’il subit ont un fort relent antisémite. On l’accuse – parce qu’il est Juif – de vouloir provoquer une guerre civile entre les Français de souche et la communauté musulmane.
    Gilles Kepel subit sensiblement le même sort. Le chercheur a en effet commis le pêché impardonnable aux yeux de la Gauche de penser et d’écrire que les émeutes de banlieues ne sont qu’un prolongement de la guerre que ses anciennes colonies continuent de livrer à la France, au nom de l’Islam. En outre, Kepel établit un lien entre les violences urbaines et la lutte sanglante que se livrent les différentes factions de l’Islam dans les pays arabes. En réintroduisant le facteur religieux dans une révolte que la Gauche ne veut analyser qu’à travers le prisme du traumatisme post-colonial, du racisme et du désespoir socio-économique. Gilles Kepel transgresse un tabou. On ne lui pardonnera pas.
    Finkielkraut et Kepel deviennent du jour au lendemain ceux que la Gauche adorent haïr. Quelques autres ( Brice Couturier, Riouffol, Polony ) partagent ce douloureux honneur. Les pétitions pour que ces hérétiques soient interdits d’antenne se multiplient. Ces penseurs deviennent les ennemis déclarés de ce que Brice Couturier appelle le « Parti des média » parce qu’on les accuse de propager un mal terrible : l’Islamophobie.

    Ce mot créé par les Iraniens dans les années 80, voulaient désigner tous les actes d’hostilité à l’égard de l’Islam. Le but de montrer que les Musulmans subissent aujourd’hui les mêmes tourments que les Juifs dans l’Europe occupée par les Nazis.

    Le poids de la Novlangue

    Dans « 1984 », Orwell nous explique comment toute transformation délibérée du réel s’appuie sur la subversion de la langue.
    Pour réécrire en permanence le passé on a besoin de concepts inédits et de mots nouveaux. Dans « 1984 », Orwell montre comment la caste des intellectuels collabore avec le pouvoir pour fabriquer les mots de l’oppression. Big brother les récompense en satisfaisant la volonté de puissance de cette classe de clercs qui a rompu tous liens avec les gens ordinaires. L’hérésie, la seule qui soit véritablement condamnable, c’est le sens commun c’est-à-dire la réalité vécue par ceux qui n’appartiennent pas à la caste.
    Le réel légitime est celui qui est assemblé à l’aide d’une Novlangue élaborée par les intellectuels qui ont adhéré à la pensée totalitaire.
    Nous explorons le dictionnaire de l’actuelle Novlangue à l’aide de Pierre André Taguieff et de Boualem Sansal. Grâce à eux nous comprendrons comme les mots : « Islamophobie », « Amalgame », « stigmatisation » « radicalisé » « déséquilibré » « racisme systémique » … recréent un réalité factice qui n’a rien de commun avec celle que subissent les populations qui sont confrontées directement au totalitarisme islamique. La masse est sommée d’adhérer à des slogans : « L’Islam, c’est la paix ! », « L’Islam, ce n’est pas ça ! » dont elle est matraquée chaque fois que la réalité des attentats vient dissiper les illusions dans laquelle on la plonge pour qu’elle ne voit pas que le djihadisme est l’Islam sont liés.


    La sidération est une vertu citoyenne.

    Et le printemps arabe vint.
    Il fut interdit d’y voir la moindre influence de l’Islam.
    On ne devait expliquer cette révolte que par la lutte des peuples soumis à des dictateurs qui les avaient jusqu’alors empêchés de rejoindre la modernité occidentale et d’adopter ses valeurs.
    Une fois, les tyrans abattus les masses musulmanes allaient se détourner du fondamentalisme, renoncer à la violence et s’affranchir de dieu.
    Mais en Tunisie, et en Libye, en Irak, Allah ne s’est pas laisser déloger. La révolte s’est faite en son nom et uniquement en son nom.
    En Syrie, longtemps, il fut considéré comme scandaleux de s’interroger sur la nature des motivations des opposants à Assad.
    Ce n’est qu’après l’extermination de tous les opposants modérés par l’armée syrienne et les rebelles que l’on put, enfin, voir en ces derniers des djihadistes.
    En France, l’histoire s’accélère brusquement après le massacre de la rédaction de Charlie et celui des clients de l’Hypercasher.
    Le 11 Janvier 2015, des millions de personnes défilent dans toutes les villes de France. Cette manifestation est la plus importante qui se soit jamais déroulée dans notre pays. Cette multitude défilé en silence. Pas de slogans, pas d’accusation. Aucun ennemi n’est désigné. La foule se soumet aux injonctions du pouvoir : « les hommes qui ont commis ces crimes n’ont rien à voir avec la religion musulmane ! » martèle le chef de l’Etat. Et tous les ministres en poste de reprendre cette injonction à ne pas voir.
    L’interdit décrété par le pouvoir, rappelé ad nauseam par « les consciences » est scrupuleusement respecté après le massacre du Bataclan. L’Etat Islamique peut s’époumoner à revendiquer les tueries au nom d’Allah. Les assassins eux-mêmes consacrent leurs derniers instants de vie à enregistrer des professions de foi islamique pour expliquer leur crime. Rien n’y fait. On ne voit pas, on ne doit pas voir, la foi des tueurs.
    La sidération est devenue une vertu citoyenne.
    Et pourtant…
    Le documentaire qui avait commencé par le décryptage d’un des œuvres majeures de l’art occidental se termine par la lecture du « Guide du Combattant du Jihad »