L'empathie
I. Découvrir l’empathie
L'empathie consiste à se mettre à la place d'autrui, pour au travers des émotions perçues, ressenties, échangées, mieux comprendre nos motivations, nos attitudes, nos comportements et ceux de l’autre. Cette qualité peut s’acquérir, être maîtrisée, et devrait être appliquée par tous les humains dans leur interaction et cohabitation entre eux. A quand l’apprentissage de l’empathie, et sa maîtrise, dés l’école maternelle ?
Nous faisons souvent reproche de leurs comportement envers nous à des personnes qui n'ont agit en réalité, que par rapport à un contexte, un environnement, des habitudes, des contraintes. Considérer les choses de leur point de vue peut nous aider à comprendre leurs motivations, ce qui ne nous conduit pas nécessairement à adopter leur point de vue.
Chacun de nous perçoit son environnement avec ses propres paramètres. Dés l’enfance, tout nous est apprentissage, donc contrainte et nous vivons dans un monde de géants pas toujours sympathiques. C’est là que nous apprenons très vite à codifier les émotions ressenties et à les interpréter. Les « géants » qui se penchent vers nous sont impressionnants et nous sommes souvent apeurés à chaque approche. Nous sommes si petits que nous pouvons avoir le sentiment d’être invisibles et que personne ne fait attention à nous.
Il n’y a pas que des bons géants et, en effet, nous ne recevons pas tous l’intérêt, l’affection et la satisfaction des besoins auxquels nous avons droit.
A force d’avoir le sentiment d'être négligé, bousculé voire agressé (sentiment réel ou pas) ce qui ne change rien pour nous), nous pouvons nous couper de notre naturelle empathie et développer une agressivité défensive, c'est à dire que nous refusons nos propres émotions et nous bloquons celles qui en provenance de l’autre représentent pour nous un envahissement et une menace. Dès que quelqu'un «avance » vers nous, nous bloquons tous nos « récepteurs » et nous refoulons nos propres émotions.
Nos relations ont vite fait d’interpréter notre réserve et un schéma général d’attitudes et de comportements comme de la froideur, de l’hostilité voire de la méchanceté, alors qu'il s'agit tout simplement d’appréhension, de blocage ou d’absence de maîtrise de son affectivité.
Lorsque l’on prend l'habitude de faire plus attention à l’autre, de se mettre quelques instants à sa place de mieux appréhender, comprendre et respecter ses émotions, tout peut s’arranger pour lui et pour nous. Pour nous effectivement, car rien de tel que de tenter de connaître l’autre dans ses émotions et les raisons de ses comportements pour nous comprendre et nous accepter.
En tentant de percevoir les choses du point de vue de l’autre et évitant surtout de projeter, voire de transférer sur lui ses propres modes de fonctionnement et ses émotions, on saisit mieux les raisons de certaines de leurs attitudes et il est alors possible de changer les nôtres.
Attention toutefois à ne pas tomber dans le piège de la manipulation des émotions. Nous pouvons être « dépassés » par notre empathie et pas seulement en transposant nos sentiments sur les autres. Essayons de les voir avec leurs yeux et non avec les nôtres mais restons lucides car les émotions sont le domaine privilégié des sectes et des idéologies.
En notre période de doutes, de rupture du lien social et d’une absence de plus en plus criante de projet et d’in-cohésion sociale, il n’est pas inutile de comprendre et d’apprendre à utiliser l’empathie.
Francis NERI
Le 2 mars 2006
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