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Nos coopérations

Comment mesurer la teneur des coopérations que permettent pour l’instant les outils de la communication (le net, les réseaux sociaux  par exemple). La plupart d’entre elles sont dites “faibles.”

C’est-à-dire qu’elles sont le produit de productions individuelles publiques, sans plan d’action, coopération ou motivation altruiste préalable. “L’espace public est vu comme une opportunité pour se rendre visible, et permet d’élaborer des relations et des coopérations à différents niveaux d’engagements”.

Le Web, une coopération qui peut fonctionner à très large échelle parce que, précisément, elle n’est pas demandée, construite, consciente. Une coopération qui peut fonctionner car elle mêle des utilisateurs aux pratiques parfois très différentes, ce qui est plus problématique dans la vie réelle: la mutualisation des pratiques sociales par exemple.

Cela ne veut pas dire que ces coopérations ne sont pas importantes ou qu’agrégées elles ne représentent pas une force imposante, au contraire.

Le problème de nos coopérations faibles virtuelles ou pas est qu’elles restent faibles justement, distantes, lointaines, impalpables. C’est leur agrégation qui leur donne de la force.

La question est donc de comment agréger ces coopérations, leur donner un sens commun, les rendre fortes, efficaces, utiles à l’individu et à l’ensemble social ?

Les coopérations fortes, correspondent “aux sociabilités courantes et à un ensemble de fonctions et de modalités d’échanges définies qui donnent aux individus le sentiment qu’ils font partie d’une communauté et qu’ils partagent une vision commune”.

Il s’agirait donc de construire « des coopérations organisées entre des participants volontaires » ce qui revient  à redécouvrir les vertus de la socialisation mutuelle et des rôles définis donnant aux membres le sentiment d’appartenir à une communauté et de partager un objectif commun.

En revanche, les coopérations faibles, sur le modèle de la théorie des liens faibles, “nous connectent à des territoires éloignés, ce qui est particulièrement intéressant dans les moments de recherche et d’exploration”, mais peut-être beaucoup moins pertinent dans d’autres moments de nos activités comme quand il s’agit de bâtir ensemble l’action collective.

Le Web 2.0 mobilise avant tout ces formes de coopérations là : des coopérations agglomérées, sans plans de coopération prédéfinis, sans préoccupation altruiste reliant ses membres. Nous sommes dans un espace situé entre l’individualisme et l’action collective.

Comment faire pour que nos “coopérations faibles”  se transforment en mobilisations puissantes et conscientes d’elles-mêmes en faveur d’un objectif collectif, étendant ainsi d’une manière considérable le champ de l’action collective ?

Oui, le réseau permet aussi à des “coopérations fortes” de s’établir (coopérations professionnelles, mobilisations politiques par exemple), de produire de manière efficace, de s’élargir et parfois d’atteindre des échelles inimaginables auparavant. Oui, le réseau permet, par agrégation, à des actes individuels ou des relations à petite échelle, de produire des effets collectifs massifs. Mais y a-t-il une voie de passage entre ces deux constats ?

Quels outils, quelles techniques, quelles pratiques surtout nous aideront à faire progresser le degré de coopération ? Peut-on espérer que nos coopérations faibles deviennent un jour des coopérations fortes ?

 

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