Le protectionnisme.
Certains pensent que c’est un gros mot ! Pour ma part, j'imagine qu’il peut garantir à la fois les intérêts des producteurs, des entrepreneurs et des consommateurs français.
Il s’agit de protéger l’emploi, le pouvoir d’achat, la santé et la liberté de choix des travailleurs et des consommateurs français.
Pour camoufler l’ultralibéralisme, les pyromanes de gauche comme de droite expliquent aujourd’hui que seule une baisse du coût de la main d’œuvre permettra de rétablir la situation de l’emploi et le pouvoir d’achat des travailleurs français.
Qui est assez naïf, qui est assez cynique pour laisser croire que quelques euros de moins sur une fiche de paye suffiront à rivaliser avec les pays émergeants qui payent leurs salariés quelques euros la journée quand ils les payent ?
Qui a intérêt à faire croire que privés d’emploi les travailleurs français pourront encore consommer des produits fabriqués ailleurs ?
Qui pourra faire croire que c’est avec des travailleurs immigrés, sous qualifiés et sous payés que l’industrie française et son agriculture retrouveront leur compétitivité ?
Les seuls qui profitent du système libéral prédateur et spéculateur sont les actionnaires de la grande distribution et de l’industrie délocalisée qui pourront continuer à imposer des marges toujours plus scandaleuses.
La grande distribution et les firmes du CAC 40 pour qui la France n’est qu’un marché où réaliser toujours plus de profits.
Si producteurs, entrepreneurs et consommateurs sont les grands perdants du système, distributeurs, financiers et industriels en sont les gagnants. Il faut protéger les Français de la tyrannie de ces prédateurs.
La crise a disqualifié le modèle libéral se disant « autorégulateur ». La régulation, le contrôle et la sanction d’un Etat fort doit se substituer à lui et en particulier rejeter le modèle financier faisant la loi aux Etats.
Comme il ne sera plus possible de garder l’Etat providence et de redistribution, même réservé au seul bénéfice des « nationaux », il n’y aura pas d’autre sortie de crise possible sans la restauration d’un Etat régalien, capable de répondre aux attentes du peuple dont les frustrations se sont accumulées et qui est au point de rupture.
Quel qu’il soit, le pouvoir qui sortira des urnes en 2012 devra faire face à un phénomène de radicalisation des communautarismes, à la perte de confiance envers les politiques et à la contestation du système libéral.
Nous avons encore le choix de choisir entre deux propositions : celle qui nous liera définitivement à l’Europe et à la mondialisation et l’autre qui saura protéger les intérêts du peuple français.
Marine Le Pen disait tout récemment :
« Je protégerai ce que notre pays nous a légué ! Nous consoliderons cet héritage puis nous le lèguerons à notre tour à nos enfants. Non, protéger n’est pas un gros mot : c’est un devoir et c’est notre fierté ! »
Nicolas Sarkozy et François Hollande peuvent-ils en dire autant ?
Francis NERI
31 03 12
Commentaires
J'approuve la teneur et la pertinence de votre écrit, mon cher Francis. Ce que vous exprimez est le bon sens même qui fait tant défaut à la plupart de nos politiques qui sont sur un nuage et baignés d'angélisme béat pour croire que cela ira mieux demain en ne tenant pas compte des réalités et en voulant appliquer les bonnes recettes du passé qui nous ont toutes mené dans l'impasse actuelle. Bientôt, nous ferons comme les Grecs, un retour vers la terre pour la cultiver et revenir à nos valeurs racines.