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crise systémique globale - Page 2

  • Crise systémique : le retour ?

    Gilles Bonafi, un ami de longue date, connaît bien l’approche systémique appliquée à l’économie. Il ne se fait guère d’illusions non plus quand à la nuisance de la « Triplice » qu’il relie volontiers à la « théorie du complot qui, il faut bien le dire, se rapproche de jour en jour d’une certaine réalité.

    Il nous parle lui aussi de régulation, j’ajouterai qu’il  n’y a pas de régulation sans contrôle et de contrôle sans sanctions et c’est peut être là où finalement le bât blesse. 

    Nous aurons besoin de lui pour développer le sujet au cours de nos journées d’étude. Il acceptera peut être de se joindre à nous. 

    §

    Le système économique actuel basé sur la dette est démesurément financiarisé, un système que condamne l'ensemble des économistes. Certains pensent que la régulation (Bâle III) va résoudre le problème. Pour ma part, le problème de la régulation reste posé car les montants en jeux engendrés par l'hyper financiarisation sont gigantesques.

    En effet, la Banque des Règlements Internationaux (BRI, la Banque des banques) évaluait les produits dérivés (des produits financiers) à 632 579 milliards de dollars en décembre 2012.

    Sur le plan mondial 16 organismes financiers concentrent l'essentiel de ces produits selon l'ISDA (Association Internationale des produits dérivés).

    L'ISDA est une association de professionnels regroupant les principaux intervenants sur les marchés financiers des produits dérivés.

    Plus inquiétant encore, l'OCC, l'Office of Comptroller of the Currency, l'organisme gouvernemental de tutelle des banques US, dépendant du trésor américain, démontre que le marché des produits dérivés aux USA est entre les mains de quatre banques. 4 banques US (page 18/40) concentrent donc 208 000 milliards de produits dérivés alors que l'ensemble de ces produits représente 223 000 milliards. J P Morgan (page 32/40) par exemple totalise environ 69 000 milliards de dollars de produits dérivés avec une exposition totale de 335 milliards de dollars soit 228% de son capital. 

    Le quotidien La tribune expliquait :

    "Il fallait réguler ces produits dérivés parce que certaines faillites ont révélé les dysfonctionnements de ce marché", a souligné le commissaire européen, rappelant que "80% des échanges se font de gré à gré, échappent donc à tout contrôle et sont des facteurs de risque pour tout le système".

    Ces produits passeront donc par des chambres de compensation, des organismes dotés de

    fonds propres jouant le rôle de fonds de garantie car tout le monde cherche le graal : la rentabilité sans risques.

    Mais, c'est Avinash D. Persaud, expert en finance, qui explique le mieux le problème et désigne celui qui régulera in fine dans la Revue de la stabilité financière (N° 17 • Avril 2013) de la Banque de France :

    "Les responsables politiques appellent à la négociation, au grand jour, de tous les instruments sur des marchés organisés. D’aucuns estiment que, si des opérateurs ne veulent pas négocier des instruments complexes sur des marchés organisés (où tout le monde peut vérifier les prix, les quantités et les modalités) ou faire appel à une contrepartie centrale pour leur compensation et leur règlement, il faut exclure ces instruments de la négociation. Il convient de noter que cette proposition bénéficierait aux marchés organisés, dont bon nombre ne sont plus des entités mutualistes mais des entités à but lucratif. Il n’est pas étonnant que certains d’entre eux prônent ou souscrivent à l’idée que tout devrait se dérouler sur un marché organisé, ou du moins que toutes les transactions devraient passer par des chambres de compensation dont, en général, les marchés organisés sont aussi les propriétaires."

    La régulation de la finance nécessite en effet que l'on finance la régulation et la boucle est bouclée.

    Il est bon de rappeler que le verbe réguler provient du latin regulare qui signifie diriger..

    Cependant l'essentiel n'est pas là. En effet, ces organismes pourront-ils fournir les fonds propres nécessaires à la mise en place des accords de Bâle III, la clé de la régulation ? Quel sera l'impact sur le financement de l'économie réelle ? Or, l'ISDA est très critique envers la mise en place des règles prudentielles de Bâle III et indique que « les effets des règles proposées vont probablement pousser à une disparition de liquidité significative sur le marché, évaluée entre 15 700 MD$ à 29 900 MD$. » Elle avertit clairement que les effets pro-cycliques de la mise en place de Bâle III sont contraires à l'esprit de la régulation qui vise une meilleure résilience des marchés financiers.

    L'ISDA n'est pas la seule à tirer la sonnette d'alarme et Frédéric Oudéa , président directeur de la Société Générale, précisait :

    Les propositions tendant à rendre obligatoire un appel de marge initial bilatéral pour les produits dérivés non compensés pourraient entraîner un assèchement important et procyclique de la liquidité financière et accroître le risque systémique plutôt qu’à le réduire. En dépit de ses dimensions apparentes, il n’y a guère plus de 20 000 négociations sur produits dérivés de gré à gré effectuées chaque jour dans le monde entier, selon les chiffres du secteur.

    Le Shadow banking (finance fantôme) évalué à 60 000 milliards de dollars vers la fin de 2011 se développe de façon alarmante suite à la mise en place des règles prudentielles. Je reste donc très inquiet, et je ne suis pas le seul, concernant les risques d'un deuxième krach (une crise de la régulation ?) supérieur à celui de septembre 2008. 

    Il serait donc judicieux de repenser le volet financier de notre système économique en introduisant une finance basée sur des actifs tangibles interdisant les paris sur la fluctuation des prix, une finance éthique.

    En effet la situation est urgente. Il faut savoir que contrairement à l'idée reçue, les banques dans leur ensemble ne s'enrichissent pas, mais plutôt, à l'exemple des éléphants, se cachent pour mourir et nous assistons à la formidable concentration du secteur bancaire ! Aux USA, le nombre de banques est ainsi passé de 13400 le premier janvier 1988 à 5,984 en mars 2013.

    Source : Research.St Louis Fed

    La financiarisation extrême de l'économie n'existe que lorsque les dettes deviennent colossales, l'argent réel se raréfiant. La finance actuelle s'est ainsi développée à la suite de la fin des accords de Bretton Woods, la fin de la convertibilité du dollar en or le 15 août 1971 et surtout, l'instauration du régime de changes flottants en mars 1973.

    Ne l'oublions jamais, ce sont les réglementations interdisant aux entreprises de se couvrir contre le risque de change en plein régime de changes flottants qui ont poussé les institutions financières à imaginer des produits financiers tels que les swaps (un contrat d'échange de flux financiers entre deux parties) afin de se protéger.

    La finance permet de plus la transformation de l'argent futur en espèces sonnantes et trébuchantes bien présentes.

    Le culte de la croissance finira par engendrer son double opposé, la croissance du culte.

    Le temps est donc essentiel et surtout son étrange relation avec la vitesse. Pas étonnant que les transactions soient de plus en plus rapides. Cosmopolis, le roman phare de Don DeLillo (2003) reprenait cette idée. Face à la baisse des profits, l'homme (l'hybris) s'affronte à Chronos, tente de le fractionner en unités toujours plus petites, et, sans le savoir génère le chaos, la fameuse entropie du système.

    Source : http://www.youtube.com/watch?v=eVRpA-_jzV4

    Je ne peux m'empêcher de penser à notre cher Sisyphe, condamné à faire rouler éternellement en haut d'une montagne un rocher, qui en redescendait chaque fois avant de parvenir au sommet. Aujourd'hui, Sisyphe a inventé l'ascenseur et se retrouve obligé de rouler sa grosse pierre dans un mécanisme, qui va de plus en plus vite...

     

    Par Gilles Bonafi (son site) mardi 16 juillet 2013 –

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  • Les tripes ou le cerveau

    Oui je sais je n'ai rien posté depuis les élections. Il n'y a plus grand chose à dire pour l'instant et encore moins à faire. Gardons nous de nous laisser envahir par la colère, le ressentiment, maitrisons nos émotions.

    Soyons prudents, le moindre dérapage peut à présent devenir dangereux, sur le plan de la loi comme sur celui des représailles. Il faut attendre et voir, observer, comprendre si possible comment la partie adverse mènera son combat.                

    Le défi est immense et multiforme. D'initiative en initiative nous ne faisons que disperser nos efforts. D'échecs en échecs nous ne construisons pas grand chose de "factuel».

    Lutter contre un seul des éléments d'un système pourri est inefficace et dangereux. Il faut s'en prendre aux trois pouvoirs : politique, médiatique et économique.

    Commençons par mettre à bas, par un engagement "non violent", ceux qui détiennent un pouvoir politique usurpé...

    Nous sommes au bord du gouffre et ON nous pousse afin que nous y tombions...ne nous laissons pas faire et pensons que comme toujours l'impact de nos actions seront efficaces si nous nous concentrons sur ce qui est à notre portée et qu'ils ne peuvent maîtriser : le mouvement social, la désobéissance civile, la rue et internet.

    La réalité "factuelle" est que les socialistes détiennent TOUS les pouvoirs que leur a donné une droite arrogante et méprisante envers le peuple, pouvoir médiatique compris.

    Mais la légitimité du pouvoir actuel est bâtie sur du sable. François Hollande est le Président d'un système a bout de souffle...il faut l'aider à s'effondrer.

    Il est vrai que tout cela est complexe, mais la complexité s’invite dans notre vie quotidienne. Elle génère en nous le sentiment d’incapacité à maîtriser les évolutions du monde, de notre avenir et de notre vie.

    Nous avons pris l’habitude de trier, éliminer et cloisonner pour résoudre un problème qui nous semble « compliqué », choisir entre une réponse ou une autre; quand nous en avons une qui ne nous soit pas « dictée » par notre « conditionnement » social.

    Ce mode de pensée devient inopérant car les phénomènes qui nous impactent sont en totale interdépendance, et nous ne savons pas les appréhender, les relier et en tirer des stratégies pour l’action.

    La complexité nous oblige à penser global.

    Ce qui n’a rien à voir avec la « mondialisation ».

    Nous devons apprendre à intégrer les « interactions » entre les « évènements », admettre qu’un système est un ensemble d’éléments qui interagissent entre eux et que ce sont ces interactions, ces ambivalences, ces contradictions qu’il faut            « distinguer » pour pouvoir élaborer des réponses « efficaces ».

    Laissons François Hollande et ses amis s’empêtrer dans des problèmes que son gouvernement, comme le précédent d’ailleurs, est incapable de penser autrement que par référence à sa vision « socialiste » et linéaire du monde.

    Ils ont déjà perdu avant de commencer et la réalité du monde ne va pas tarder à s’imposer à eux.

    Préparons nous !

    Jacques Philarchein m’a envoyé un article sur la crise démographique (encore un problème que nos dirigeants sont incapables d’appréhender et qui va nous couter très cher) Je le mets en forme pour le blog et vous le transmets car il résume et illustre, pour moi fort bien, ce qui précède.

    Francis NERI    

     

     

     

  • La crise dite systémique

    La crise de 2008 aurait dû permettre à Nicolas Sarkozy de mettre en œuvre les réformes structurelles et les promesses sociales sur lesquelles il s’était engagé, sans difficulté ni opposition sérieuse à gauche.

    Or, malgré cette opportunité il n’a pas pu ou voulu faire…ou si peu que c’en est dérisoire et démontre, pour le moins, que le politique n’a plus la main. Le pouvoir est détenu par le marché et les financiers.

    C’est compréhensible et préfigure ce qui nous attend, à l’image de ce que nous avons déjà subi. Car enfin, il aurait fallu, pour tenir ses promesses à la France et aux Français, s’en prendre à la grande distribution et à la spéculation internationale. À l’universalisme de la pensée unique chère à la gauche, mais aussi à une certaine droite Européiste et à l’islam wahhabite.      

    Convergents, cohérents, et unis dans la défense de leurs privilèges, les puissants de ce monde ont bien compris la notion de globalisation, de complexité, de systèmes et d’ensembles à réguler, d’interactions et de rétroactions, de thermostats qu’il faut poser aux endroits voulus pour prévenir les explosions sociales.

    Mais aller plus loin et mettre en œuvre une approche systémique pour résoudre les problèmes qu’ils ont créés relèverait de l’idée qu’ils seraient disposés à se tirer une balle dans le pied, voire dans leur crâne précieux.

    Y a t-il une issue ? Peut-on compter sur leur prévoyance, sur leur raison, sur leur sens des réalités ? Je ne le pense plus ! Ils iront au bout de leur frénésie de possession et de pouvoir. « Toujours plus » comme disait François De Closet, il n’y a pas de fin à leur boulimie.

    Peut-on alors compter sur la sagesse ou la colère des peuples pour qu’ils entendent raison ?      

    Je suis sceptique, donc incrédule, car l’histoire se termine souvent très mal pour le peuple. Sa colère est toujours récupérée.

    Pour mettre fin au pouvoir absolu et au servage, certains ont fait la révolution, n’hésitant pas à couper la tête d’un roi.

    Pour quel résultat ? Ils ont mis un empereur à la place ! Ensuite, au cours de l’histoire récente, çà ne s’est pas arrangé. Le peuple ne gagne jamais rien à trucider les puissants, d’autre émergent encore plus vite, sont plus rapaces et plus violents !

    La lutte pour l’égalité est un leurre. Il semble qu’il n’y ait pas d’autre combat que celui de l’accès à la dominance du « barbare » qui veut, dès qu’il en à l’occasion et la possibilité,  prendre la place de celui qui « possède ». Il veut l’argent, le territoire, la terre et imposer ses règles, ses codes, ses valeurs, ses certitudes.

    Pour tempérer ces ardeurs revendicatrices, que Nicolas Sarkozy et ses complices à gauche et en islam, ont parfaitement intégré dans leur stratégie, il leur faut admettre que la paupérisation absolue du lumpenprolétariat et de la racaille que dénonçaient déjà Karl Marx et Engel, n’était plus de mise, et qu’ils ne pouvaient plus pourrir la vie des pauvres et des classes moyennes sans un peu de « redistribution »…mais pas trop !

    Le problème c’est que çà ne marche plus car il n’y a plus rien à redistribuer, le CAC 40 prend tout…les imbéciles !

    Comme d’habitude, ils vont faire en sorte que les peuples s’entretuent pour le profit du complexe militaro-industriel, mais au nom de l’égalité, la liberté et pourquoi pas de la fraternité entre les peuples…ou encore de leurs prophètes … «  mon Dieu est plus fort que le tien » disait Conan le barbare.

    Certains idéalistes rêvent encore d’une gouvernance mondiale associée à une avancée technologique majeure qui réglerait tous nos problèmes. Mais elle n’est pas réalisable sans consensus entre Etats. C’est flagrant, quand par exemple la Chine et la Russie pour défendre leur idée de la géopolitique mondiale et surtout leurs intérêts, s’opposent au conseil de sécurité à une intervention en Syrie. Or, l’approche systémique de résolution des problèmes globaux et complexes, demande de mettre en œuvre des « modélisations » qui vont dans le sens de l’intérêt du monde primant l’intérêt de l’Etat qui, lui même, prime sur celui des communautés puis des individus. 

    L’éthique, l’empathie, l’altruisme, la sauvegarde du monde dépendent de l’ordre dans lequel nous inscrivons nos priorités. L’individu doit-il survivre au groupe et le groupe à l’espèce ? 

    Tout cela n’est-il pas dans les gènes ? Serait-ce un produit de l’éducation et de la socialisation ? Aujourd’hui nous voulons survivre en tant qu’individu. La raison du plus fort, du mieux organisé, du plus savant sera donc la meilleure ! Rien de changé dans le vaste monde sauf que nous sommes à l’heure 24 !

    Francis NERI

    09 04 2012

    http://semanticien.blogspirit.com