Altruisme
Au mois d’octobre de cette année exceptionnelle, j’avais décidé d’aller « cultiver mon jardin » en postant ce que je considérai comme une dernière note : le quart de l’humanité.
C’était sans compter sur quelques uns d’entre vous qui, par leurs questions pertinentes me poussent à aller plus loin.
Un ami me dit : « Nous avons la même démarche. Reste à savoir si l’individualisme ne nous empêchera pas d’unir nos efforts.
Et il rajoute :
La balle est dans votre camp ! »
Je vais donc répondre sur l’individualisme et vous invite à participer au « reste »
Bonnes Fêtes à tous !
L’individualisme exacerbé est une déficience due à une socialisation mal conduite. L’erreur fondamentale a été de considérer que l’Homme était en mesure d’adhérer, volontairement, aux principes sociaux qui démontrent que « le tout est plus grand que la somme des parties » (Bertalanfy : principe n°1 de la « Systémique »). Ou si vous préférez que le « sujet », cher aux psychanalystes, pouvait volontairement faire taire sa « subjectivité », s’effacer devant l’intérêt de son groupe, admettre que son groupe devait s’effacer devant l’intérêt de sa nation et que sa nation devait s’effacer devant l’intérêt de l’espèce humaine.
Cette notion porte une autre appellation : l’altruisme. Nous pouvons donc dire que nous souffrons d’un déficit d’altruisme.
L’égoïsme qui procède actuellement des rapports sociaux : rupture du lien social, en particulier intergénérationnel, multiculturel, négation et destruction des valeurs qui depuis 2000 ans ...au moins, structurent notre civilisation occidentale, ne laissent que peu d’espoirs à une évolution en douceur telle que vous la préconisez.
En effet, l’autorité nécessaire pour obtenir un changement structurel profond, et non pas superficiel, dépend de trois facteurs : l’énergie, la compétence et le statut.
Nous pouvons aussi considérer que « l’histoire a peu ou pas de sens et qu’une poignée d’hommes, pourvu qu’ils le veuillent, peut la déterminer » (Poniatowski)
Si le « chef » d’un groupe restreint ne possède que l’énergie, nous voyons ce que cela donne en Afrique. L’énergie plus le statut, pensez à Hitler, Staline etc.
Vous pouvez, si vous êtes un peu mathématicien, situer votre organisation en examinant chaque facteur isolément, puis en les combinant. Avec un peu d’objectivité vous parviendrez à vous situer.
Pour ce qui concerne notre groupe, nous pensons avoir une certaine « compétence sociale » concrétisée dans un projet qui espère pouvoir s’appuyer sur une « constitution internationale » Nous ne manquons pas d’énergie et, enfin nous pensons que la crise écosystémique qui se déroule sous nos yeux, est une chance nouvelle pour le « changement ».
Mais ce changement va être brutal et nous ne sommes qu’au début de la crise. Personne ne sait « comment » nous en sortirons, dans quel état et quelles seront nos chances de survie en tant qu’individu, groupe ou espèce.
L’enjeu est considérable, aussi nous tentons d’éclairer, de persuader et de convaincre de nous rassembler sur un « projet à élaborer ensemble » non pas pour « faire un peu plus de la même chose », mais pour un changement profond de nos attitudes et de nos comportements.
Nous avons longtemps pensé que nous pouvions y parvenir par l’éducation et la socialisation et éviter ainsi la violence de la répression qui pourrait s’exercer sur les soubresauts ethniques, identitaires, communautaristes, politiques, cultuels, financiers, économiques etc. Nous n’avons pas fait école et, les institutions, les pouvoirs publics, ceux de droite comme de gauche, nous ont superbement ignorés c’est le moins que l’on puisse dire, sinon traité de fascistes. Aussi, la barbarie est à nos portes, sinon déjà bien installée dans la cité et dans nos esprits.
L’Etat, considérablement affaibli, tôt ou tard, réduira les libertés individuelles et fera usage de la répression, car ceux qui nous ont conduits dans cette impasse, ne voudront pas perdre une miette de leurs privilèges ou simplement de leurs avantages sociaux.
Les grandes masses des pays du sud, en particulier musulmanes, conduites par des leaders inconscients, fanatiques, viendront se fracasser sur les murs de nos citadelles et, croyez moi, si nous sortons vivants de cet affrontement, nous aurons beaucoup de chance.
Ce que vous proposez, si j’ai bien compris, c’est de nous unir pour « infiltrer » les institutions et faire acte « d’influence », faire « bouger les choses » de l’intérieur et par l’autorégulation des comportements sociaux. Je crains que ce ne soit pas suffisant. Pour notre part, nous pensons à un changement beaucoup plus radical. Les constitutions qui nous gèrent sont obsolètes et c’est à un mouvement profond, en particulier à partir de la sphère économique et environnementale, auquel il faudrait procéder.
Pour cela il serait nécessaire de se rassembler, se rencontrer, élaborer un projet et surtout, le mettre en œuvre, car si les idées ne manquent pas, je constate, hélas, que peu de groupes sont en mesure de les réaliser.
La balle est dans notre camp.