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  • L'avenir

    Si l’avenir n’est inscrit nulle part, construisons le au présent !

     

    Les rationalistes croient avec Tocqueville que le système le plus démocratique est celui qui associe une solide  centralisation de l’autorité gouvernementale à une forte décentralisation administrative ; ils imaginent volontiers avec Max Weber que dans les sociétés qui ne sont plus structurées par des croyances religieuses, le « polythéisme » des valeurs peut être résolu par un processus de rationalisation qui tend à sélectionner les meilleures idées, les meilleures institutions et les meilleures pratiques sociales. (Ex : droit de grève, abolition de la peine de mort !) Bref, un espèce de passage obligé de la raison et de la forme dans lequel l’ordre se retrouve dans le désordre, quoi que l’on face l’on suit un chemin qui se trace lui-même. De toutes façons, nous serions déterminés.

     

    Mais cette sélection des pratiques et des valeurs « universelles » et universellement appliquées, peuvent elles encore s’opérer à l’heure de la globalisation et du heurt des valeurs et des cultures ?  Ces dernières fortement antagonistes,  bouleversent tous les domaines, démographique, économique, social, culturel, cultuel, dans une société de la communication immédiate qui ne laisse plus le temps de la réflexion et où prime la satisfaction du besoin individuel ?

    Le relativisme, voire la complémentarité des valeurs est-il encore possible dans un bain multiculturel où les valeurs occidentales entreraient en résistances face au brouillage des repères qui ont fait leur identité ? Les valeurs Islamistes, par exemple, peuvent elles faire l’objet d’un accommodement avec l’identité occidentale ?

    Sur quelles bases construire une démocratie élective à partir d’une société multiculturelle au sein de laquelle des cultures s’opposeraient avec violence ?

     

    Alors, avenir ou impasse ? Quelles expériences et pratiques gagnantes pouvons nous extraire de l’histoire  pour éclairer l’avenir ? Le présent peut il construire un avenir possible sans s’y référer ?

    Tocqueville a bien affirmé sa confiance dans « l’avenir, juge éclairé et impartial » mais c’était pour ajouter qu’il arrive « hélas ! Toujours trop tard ». La crise des subprimes en est l’exemple éclatant. Cet avenir là n’était il pas prévisible et n’était il possible au cours de ce présent passé, d’influencer un avenir que l’on savait compromis ?

     

    Le sociologue propose trois pistes pour ne pas s’égarer sur des chemins hasardeux.

     

    La première : Les idées sont le moteur de l’histoire contrairement à ce que pensait Marx qui penchait pour les intérêts matériels.

    La seconde : L’éthique de la responsabilité de Max Weber qui oblige dans une perspective libérale, la raison à prendre en compte les principes sur lesquels elle se fonde, n’empêche pas que ces principes demeurent des idées régulatrices et finissent par entrer dans les faits à long terme.

    La troisième : Le vrai et principal « danger » pour l’invariance démocratique provient de petits groupes idéologiques organisés, structurés et fortement motivés. Un groupe d’hommes et de femmes décidées peuvent changer l’avenir. La majorité silencieuse n’a pas la détermination nécessaire ni l’organisation pour y résister. La catastrophe pour une démocratie est lorsque le pouvoir élu par une majorité abandonne cette dernière, se laisse contraindre par ces minorités et oriente sa politique, son action, par goût du pouvoir, convention, ignorance, démagogie, en fonction des diktats de ces minorités.

    C’est la « chianlie » disait Charles de Gaulle ! Alors faut-il désespérer des idées, de la démocratie, du suffrage universel et de l’éthique de nos élus ? Allez savoir !

     

    Retenons avec malice, et une idée derrière la tête, qu’une minorité agissante peut très bien changer le cours des choses. Après tout ce que certains font, d’autres peuvent le faire.