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Nos représentations

Pour les amis de mon blog et de facebook.

Compte tenu des amalgames, préjugés et jugements de valeur  qui sont produits actuellement ici et ailleurs, je vous propose un petit rappel de ce que peuvent provoquer des représentations qui ne sont pas « factuelles » (basées sur des faits).

C’est ce qui arrive à certains d’entre nous qui ne font pas la différence entre la réalité (le territoire) et l’idée qu’ils s’en font (la carte).

J’espère ne pas vous ennuyer et si vous avez envie d’approfondir ce fabuleux outil de « communication », vous avez sur ce blog de quoi le faire et bien sûr une recherche sur Internet vous comblerait.

Francis NERI

Nos représentations

Les filtres de perception

L’analyse systémique met en évidence que :

-      C’est parce que nous projetons sur le monde des formes connues qu’il nous est possible de le « comprendre ». Percevoir, c’est reconnaître une forme.

-      Nous avons tendance à voir ce que nous espérons voir. Nous ne reconnaissons que ce que nous connaissons déjà. Nous validons sans cesse nos représentations.

-      Nous avons tendance à percevoir ce que notre éducation, notre culture nous a préparé à voir, et nous faisons en permanence une lecture de notre environnement par rapport à nos intérêts et à nos buts du moment présent.

Ainsi, confronté à un « évènement », chaque individu n’en abstrait qu’un certain nombre de caractéristiques qui sont différentes pour chacun d’entre nous : Chacun a sa propre paire de « lunettes à abstraire » qui lui est personnelle.

Voici quelques pistes pour maîtriser ces biais cognitifs naturels :

Avoir conscience de ses filtres

1)      Considérer la vie comme une succession de nouveautés : un évènement change tout le temps. Vous retrouvez  après plusieurs années un ami avec lequel vous avez vécu un grand nombre d’évènements (des parties de pétanques passionnantes par exemple). Vous êtes surpris de ne pas retrouver le « même » ami. Il ne joue plus à la pétanque, vous oui ! Les relations sont différentes, voire plus difficiles qu’auparavant, vous n’avez plus avec lui le même centre d’intérêt qui vous liait par le passé et très vite vous ne le « comprenez plus ».

A chaque seconde se produit un nouvel événement. Si je rencontre quelqu’un aujourd’hui, c’est un événement. Si je le rencontre demain, c’est un nouvel événement. Si je le revois dans dix ans ce sera encore un nouvel événement.

2)      Prendre en compte  les notions d’identification et de « Similitudes/ Différences » : il peut y avoir autant de ressemblances que de différences dans ces nouvelles rencontres. Le problème, c’est que nous privilégions souvent les similitudes et nous ne recherchons pas systématiquement les différences (nous recherchons le joueur de pétanque qui tirait juste et bien). Ces données constituent un filtre au travers duquel nous allons sélectionner les informations qui sont conformes aux données préalablement emmagasinées.

Le risque est qu’elles peuvent nous amener à adopter une attitude qui voudra provoquer chez l’autre le comportement que l’on attend (Effet Pygmalion). Et, s’il ne l’adopte pas … s’il ne veut absolument pas jouer à la pétanque…, vous allez être déçu, frustré etc..

Si, vous rencontrez un ancien ami, vous pouvez vous contentez de penser : « il n’a pas changé ! » ou « il a  vieilli ! » ou encore « il n’a pas l’air très en forme »... pour jouer à la pétanque, s’il refuse de faire à nouveau quelques parties avec vous. Cela veut dire que vous l’avez étiqueté une fois pour toutes comme « joueur de pétanque ». À chaque fois que vous verrez cet ancien ami, vous chercherez  au mieux les similitudes avec les caractéristiques de l’étiquette que vous lui  avez attribuée.

L’habitude et l’automatisme font que nous ne nous donnons plus le recul de l’observation permettant de « voir » les changements et de réaligner, rajuster la représentation que nous avons de lui.

Dans notre vie sociale nous nous devons de lutter contre ce « mouvement naturel » et revisiter régulièrement nos croyances en les confrontant aux caractéristiques de la réalité :

Avoir compris et accepté que chacun d’entre nous perçoit une même situation de façon différente.

Savoir que les personnes n’ont pas conscience de ce phénomène. Du coup, chacun est persuadé que sa vision de la réalité est la réalité et qu’elle est la même pour tout le monde et que si ce n’est pas le cas, c’est que les autres ont des problèmes.

Intégrer le fait que nos comportements découlent directement d’une représentation subjective de la réalité. Si nous avons une vision erronée, alors nous développerons un comportement inadapté. Si nous n’avons qu’un seul mode de pensée, qu’une vision trop étroite (un seul point de vue), qu’une seule grille de lecture, nous n’aurons qu’un seul type de comportement à notre disposition.

La zone de risque est là : si vous avez à votre disposition qu’un seul type de comportement disponible (vouloir à tout pris rejouer à la pétanque avec un « ami » qui y a renoncé), vous  devenez manipulable, prévisible et peu efficace. Donc, à vous d’être vigilants en partant de vos propres représentations de la réalité et en vous exerçant à les revisiter par des prises de conscience volontaires ! 

Nettoyer ses filtres de perception

Pour éviter les identifications erronées, l’analyse systémique vous invite rechercher en permanence les différences.

Face à un “évènement” nouveau, celui  qui a la plus grande palette de comportements à sa disposition et la capacité d’utiliser celui qui est adapté à la situation apporte une réponse adéquate. Il est alors plus flexible, donc plus efficace.

Pour réduire l’écart entre la réalité et ce que vous percevez, vous avez donc intérêt à :

1)      Être conscient que vous accédez aux situations à travers le prisme de vos perceptions.

Que le fait que percevoir une chose ne vous donne pas automatiquement accès à la vérité-réalité de cette chose.

Qu’il a des filtres et des mécanismes qui influencent, limitent et déforment l’information qu’ils collectent.

2)      Identifier ses déformations systématiques générées par ses filtres et mécanismes perceptifs (cinq sens).

3)      Corriger en conséquence ses perceptions.

Distinguer les faits observables, les interprétations de ces faits (inférences) et les jugements de valeurs (énoncés évaluatifs).

Être le plus près possible au niveau de l’observation : décrire, quantifier, personnifier, clarifier, dater, indexer.

Éviter de « cataloguer » et mettre ses « relations » dans les "tiroirs" de sa mémoire ou de s’identifier à eux.

 

 

Commentaires

  • "Chacun a sa propre paire de « lunettes à abstraire » qui lui est personnelle." Chez les bobos, c'est carrément une lunette à aveugler, LOL !

  • Ton article est intéressant et bien écrit. Je me demande si un certain PLATON n'avait pas lui aussi abordé ce sujet dans son allégorie de la caverne... Nous savons que nous prenons tous consciemment ou inconsciemment nos désirs pour des réalités alors que les apparences sont trompeuses. Nos sens ne nous permettent d'accéder à la connaissance que par notre intellect effectivement lui même obstrué par nos filtres. Nos représentations du réel perçu sont bien le fruit de nos interprétations qui reposent sur nos influences, donc sur notre capacité à détecter les manipulations et la désinformation... En clair, lorsque une explication d'une situation complexe nous paraît évidente et inversement lorsque nous nous sentons pousser à refuser toute interprétation d'une situation complexe, ne devrions nous pas d'abord nous interroger pour savoir à qui profitera notre réaction ?
    Sans partage et échanges d'informations, sans vérificaton des sources et de la qualité des informations, sans ouverture d'esprit et remise en cause pour comprendre et intégrer d'autres points de vue, comment approcher la réalité ? La liberté d'expression est bien le noeud cordien... Mais après tout, ce que nous savons c'est qu'on ne nous dit pas tout et donc que nous ne savons rien !

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