Démocratie d’opinion
Derrière la « victoire » d’Arnaud Montebourg on peut apercevoir au moins deux « réalités » qui ne vont pas tarder à éclater au grand jour et mettre en évidence le recul incontestable de la « démocratie partisane », celle de l’élite auto-proclamée, de gauche comme de droite.
La première, c’est l’émergence du concept que les clivages ne sont plus entre la gauche ou la droite, mais entre les gagnants et les perdants de la mondialisation.
La seconde, c’est la revanche de la démocratie d’opinion sur la démocratie partisane, « compassionnelle » et ses discours déconnectés de la réalité.
Grâce à la liberté d’expression, et donc d’opinion, conquise essentiellement par les réseaux sociaux, le peuple de gauche comme de droite, dépassant les clivages dans lesquels les partis veulent les enfermer, font la « nique » aux minorités agissantes. Celles qui se cooptent entre elles au sein des appareils partisans et leurs représentants auto-proclamés.
Cette primaire socialiste sonne peut être joyeusement la fin des partis politiques traditionnels et leurs soldats de plomb idéologiques.
Le peuple, en révolte ouverte envers les partis politiques traditionnels et une certaine « élite » corrompue, veut choisir lui même ses candidats en dehors des appareils et s’engager sur les enjeux qu’il aura lui même identifiés et désignés comme prioritaires.
Je gage qu’il sera plus tenté de traiter de démondialisation, de relocalisation, de sortie de l’Euro, de frontière à rétablir, de préférence nationale, d’immigration, d’emplois, de pouvoir d’achat, que de soutien aux banques et établissements financiers, de CAC 40 ou de triple A.
Au passage, il me semble que les Français disent avec de plus en plus de convictions qu’ils veulent se débarrasser de l’actuel Président de la République. Cela, les « partisans » du parti majoritaire bien installés dans leur sinécure renouvelable et leur certitude de détenir la vérité ne l’ont toujours pas compris. Ou alors ils font durer le plaisir pour en tirer encore quelques derniers avantages.
Ce qui inévitablement, les conduira à leur perte.
Nous pourrions alors regretter que Jean Louis Borloo n’ai pas eu l’énergie suffisante et la lucidité nécessaire pour aller au bout de sa démarche. Il aurait pu être une alternative !
Encore un acte manqué qui aura de lourdes conséquences. Il y a fort à parier que le peuple de France, qui n’est pas aussi abruti que certains le croient par la société de consommation et le suffrage universel, se ralliera massivement à une certaine Marine qui, elle au moins, offre au peuple en révolte, plus seulement un exutoire, mais l’occasion d’une vraie rupture avec le « parler faux » des « pansements » qui nous gouvernent depuis au moins trente ans.
Francis NERI
10/10/2011
Commentaires
Francis,
Nous sommes nombreux à partager ton constat sur la fracture entre l'oligarchie qui "gouverne" depuis plus de 30 ans et le peuple victime en apparence de ce que certains stigmatise comme une "mondialisation sauvage et injuste". Car ce n'est pas la globalisation dont nous sommes victimes, mais d'une geurre économique et monétaire entre une puissance en déclin (les USA), une puissance qui se cherche (l'Europe) et des puissances émergentes. Le fond du problème reste l'exorbitant privilégè des américains de vivre à crédit sur le dos du reste du monde avec un déficit abyssal grâce à un dollar dont l'amare à une ressource rare et incontournable, est défendue par la puissance militaire américaine.
Concernant Maître Borloo, tu oublies un peu vite dans ton article son implication directe dans l'affaire Lagarde et Tapi d'abus de bien public, dont il a été le défenseur devant la justice avant d'organiser cette ruineuse indémnisation pour l'état donc pour les contribuables français, tout de même 405 Millions d'Euros pour pouvoir récupérer ses honnoraires... Merci Madame LAGARDE (qui est vite allé se planquer au FMI...). Alors l'aventure Borloo a été tuée dans l'oeuf par le petit Nicolas qui lui a gentillement rappelé les règles : soit je fais éclater le scnadale avec mes amis procureurs (par exemple de Nanterre) soit tu retires ta candidature... Bref tous pourris, ne l'oublions jamais !
Effectivement il y a une fracture voire un gouffre entre les victimes de la mondialisation sauvage orchestrée par la spéculation virtuelle et ruineuse de la "haute finance internationale" et les profiteurs du système dont l'oligarchie au pouvoir qui se parent des idéaux démocratiques pour mieux manipuler un peuple qu'elle méprise profondément. Mieux lorsqu'un candidat dénonce les privilèges, les abus de biens publics et la corruption de l'oligarchie au pouvoir depuis plus de 40 ans, il est systématiquement taxé de populisme ou si tu préfères, de dangereux démago supo de fasciste.
Pourtant je me demande quand ce peuple méprisé, ruiné, bafoué va se révolter et où, dans les urnes ou dans la rue ? Avec une population de 14 Millions de retraités auxquels il faut ajouter tous ceux qui ont quelque chose à perdre, emploi de cadre bien confortable, résidence principale, propriété secondaire, situation sociale etc... Or ces deux populations représentent au moins 50% des électeurs inscrits. Alors comment faire basculer le scrutin dans les urnes avec les Monsieurs plus de la fraude électorale dans les bureaux où les sbires de la mafia oligarchique sont majoritaires ? Car la corruption n'est pas seulement dans les affaires de détournements d'argent public, mais aussi dans le détournement des bulletins de vote. L'oligarchie totalitaire qui dirige le pays, vole la démocratie et l'argent du peuple de France. Qui en a réellement conscience ? Qui a décidé de ne plus se laisser endoctriner par la propagande des principaux média français ? Qui a compris qu'ils sont aux ordres et qu'ils contribuent à la fabrique des candidats à l'élection et préparent la victoire programmée d'un candidat de l'oligarchie ? Nicolas, François ou Martine et les autres, c'est du pareil au même.
Et les primaires ne sont pas seulement une magouille démagogique et une parodie de participation citoyenne, c'est un pure scandale démocratique : l'analyse sociologique des électeurs de ce week-end montre bien qu'il ne s'agit pas d'une population de victimes mais bien majoritairement de ces bobos nantis qui ont été votés à plus de 80% pour des candidats "sociaux démocrates", tout aussi démago que leurs corréligionnaires de l'UMP. Le PS a organisé cette mascarade de démocratie participative, en distribuant les rôles pour ratisser large et tester les thèmes porteurs pour la campagne. Arnaud MONTEBOURG jouait le rôle du candidat anti-mondialisation, Valls de la sécurité etc... Martine après avoir enfourchée la jument du féminisme (sans crainte des contradiction avec ses complaisance et ses promesses à ses amis salafistes de la ligue islamique du nord) répète inlassablement qu'elle sera la "première femme présidente" (sauf qu'elle oubie un peu vite Marine Lepen qui pourrait aussi lui voler la vedette...). Bref les rôles sont répartis et les média participent activement à cette mascarade espérant ainsi calmer les esprits rebelles et continuer à fabriquer l'opinion. L'autre scandale démocratique de ces primaires, c'est qu'il faut maitenant payer pour voter !!! C'est ce qu'avait annoncé en 1979 Daniel Gaxie dans son ouvrage "le cens caché de la démocratie" dans lequel il expliquait déjà comment l'oligarchie manipulait avec les média l'opinion des électeurs et fabirquait des candidats. Selon Daniel Gaxie pour qu'il puisse y avoir une vraie démocratie participative, il faudrait que les citoyens soient attentifs aux événements politiques, au fait des problèmes et instruits des idéologies en lice afin de pouvoir exprimer par leur vote un choix réfléchi et motivé. Or Daniel Gaxie constatait déjà il y a plus de 30 ans que, comme le montre l’analyse sociologique, la capacité de manipuler la symbolique politique est fort inégalement répartie et que ceux qui en bénéficient au plus haut degré sont aussi ceux qui accaparent les autres pouvoirs (média, socio-culturels, justice...). En l'absence de contre pouvoirs économiques, sociaux, judiciaires, médiatiques et politiques, le pouvoir politique affranchie de tout contrôle tend vers la monocratie et le pouvoir personnel. Pour Daniel Gaxie, "le cens caché de la démocratie représentative" contribue à reproduire les clivages essentiels d’une société inégalitaire...
Bref depuis plus de 30 ans les Français se font mener en bateau et ils aiment apparemment ça ! Alors pourquoi et par qui tout devrait changer ?
Seul un chao économico-financier et social pourrait engendrer une sidération des Français capable de leur remettre les idées en place pour qu'ils se révoltent et se débarrasent de toute la caste des profiteurs infiltrés dans l'appareil d'état.
Les théoriciens appellent ça le grand soir ou les purges. Mais l'absence de contrôle et de canalisation de la colère d'un peuple engendre souvent une violence anarchique et aveugle, destructrice des élites intellectuelles et pas seulement des oligarques, des profiteurs et des idiots utiles.