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systémie

  • Talleyrand

    « Il faut plus faire travailler que travailler soi même. Ne pas s'enterrer sous les papiers ; il faut des hommes qui les débrouillent. Il faut gouverner les affaires d'un geste, d'un signe, mettre la virgule qui décide le sens.

    Cela sied à mon personnage paresseux, cynique et impénétrable, le tout par système. Il est bon d'être dans son époque, avec ses usages, ses codes, ses interdits. »

    §

    Un « ami » internaute de gauche, me disait récemment : « J'ai lu vos premières notes, celles d'il y a cinq ans. La première sur votre blog traitant de l'Europe, celles qui valorisent Nicolas Sarkozy et d'autres encore qui prédisent un cataclysme économique, social et écologique au point de convergence des crises.

    Vous avez beaucoup changé, en mal malheureusement. Celles que je lis aujourd'hui font état d'une insupportable islamophobie, voire de racisme. Vous êtes devenu pro-sioniste, alors que le monde civilisé se dresse contre cette barbarie et cette violence faites aux palestiniens et au monde arabo-musulman.

    Supprimez moi de votre liste de diffusion ! »

    Je l'ai fait, bien évidemment, mais je tiens à lui dire ceci, ainsi qu'aux autres « bien pensants » de son espèce,  tout en faisant référence à un homme, Talleyrand, que cet « ami », qui se considère cultivé, aime bien:

    « Un homme qui se vante de ne jamais changer d'opinion est un homme qui se charge d'aller en ligne droite, un niais qui croit en l'infaillibilité. Il n'y a pas de principes, il n'y a que des évènements ; il n'y a pas de loi, il n'y a que des circonstances : l'homme supérieur épouse les évènements et les circonstances pour les conduire. S'il y avait  des principes et des lois fixes, le peuple n'en changerait pas comme il change de chemise. L'homme n'est pas tenu d'être plus sage que toute une nation ».

    Et j'ajouterai :

    L'homme sage sait ne pas aller contre l'institution lorsque celle-ci occupe une position dominante, mais la réformer de l'intérieur, par touches successives; savoir faire des concessions pour sauver l'essentiel, apprendre à composer.

    Sa méthode, c'est de se tenir informé, communiquer, rapprocher, analyser, projeter. Dans l'action, céder partiellement lorsque cela est absolument nécessaire. Approfondir l'esprit, la conscience et l'intelligence intuitive du peuple.

    Promouvoir un amour sincère de la démocratie, du respect pour les lois, les valeurs et les codes du monde occidental. Rechercher l'équité, la prudence et la sagesse de vues en matière de religion et de laïcité.

    Anticiper l'évènement et en mesurer la force plutôt que de le subir. Céder en partie afin de préserver ce qui peut l'être encore, défendre ce qui est politiquement défendable et lâcher en proportion, concéder à l'esprit du temps, c'est-à-dire en précédant l'opinion publique que l'on a préalablement « éduquée ».

    Enfin je conclurai par une « idée force » que j'ai développé tout au long de ces cinq années de chroniques sur ce blog :

    L'honnête homme du XXI e siècle, c'est celui qui sait adopter des attitudes et des comportements qui puissent concilier les élans de son affectivité avec la connaissance intuitive et celle des faits, et les deux avec la force de la raison qui lui fait choisir la voie la plus juste et la plus sure.

    Je conseille à cet ami « islamo-gauchiste » de relire ce Talleyrand qu'il dit bien connaître, Montaigne qu'il vénère, et d'y réfléchir ; car pour lui et les siens :  « il est temps de penser à céder pour subsister, réformer pour mieux conserver, que tout change pour que rien ne change »

    Pour ma part je sais que la défense et la pérennité du monde occidental passe par sa réorganisation, mais aussi par sa « radicalisation ». Une expression prise dans son sens de retour aux éléments constitutifs de notre civilisation qu'il nous appartient, et à nous seuls, de remettre en cause si cela s'avérait nécessaire.

    L'heure du déchaînement des passions et du grand chambardement est venue, c'est le moment du discernement ; si certains  veulent se perdre et manier la force sans « raison garder », qu'ils n'espèrent pas m'y entraîner.