Droit international
Le droit des peuples recule à l’évidence. Nous avions tous placés de grands espoirs dans l’ONU au lendemain de la chute du mur de Berlin. Pour ma part, j’avais pensé que s’en était fini du collectivisme et de l’intérêt supérieur des états sur l’individu.
Pour le moins, j’espérai qu’enfin l’intérêt de l’individu allait rejoindre celui du groupe. Du pur « libéralisme » ! En quelque sorte allait venir le règne tant attendu de l’auto-régulation.
Progressivement allait s’installer l’idée d’un droit des gens lié à la dignité et à la liberté de la personne humaine, qui soit supérieur aux droits des Etats et à l’intérêt d’une mondialisation qui déjà n’avait plus rien de « libérale ».
C’était méconnaitre trois éléments essentiels : l’incroyable développement démographique du « tiers monde », l’irrésistible montée en puissance de l’Islam, la réalité des machines totalitaires.
Il faut dire qu’une foule « d’experts » ont quotidiennement entretenu la désinformation sur la situation réelle du monde. La planète était censée s’unifier dans la paix et le bonheur des peuples par la grâce des « marchands » prêchant un monde « multipolaire » opposé au monde unilatéral dont l’hyperpuissante Américaine était l’expression.
L’ONU, ce « machin » comme disait DE Gaulle, nous a trompé et vendu. Et puis nous avons été trompés et vendus par nos élites et nos politiciens. Nous avons vu alors le droit international permettre aux Etats souverains d’opprimer leurs peuples en paix pourvu qu’ils se prêtent aux règles du libre échangisme international.
C’est ainsi que nous avons vu en France nos dirigeants s’incliner devant les multinationales et accepter une immigration incontrôlée qui puisse, dans un premier temps, faire concurrence aux nationaux.
Une deuxième étape permis de délocaliser massivement l’industrie, puis les services, avec la complicité de la gauche comme de la droite, afin de paupériser un peu plus un peuple devenu par trop éduqué, inemployable et inexploitable.
Tout au plus ces empires marchands escomptaient-ils un niveau de consommation suffisant pour assoir définitivement leur puissance, le temps, comme l’affirmait déjà Yvan Illich, que le haut de la pyramide n’ait même plus besoin de consommateurs.
Je ne regrette pas le monde bipolaire tel qu’il existait avant la chute du mur de Berlin, mais le multipolaire me paraît encore plus dangereux que le précédent.
Le monde s’est en effet organisé par groupes géographiques d’Etats Nations…qui ne vivent pas dans les mêmes « bulles temporelles » dans un même contexte, qui n’ont pas les mêmes cultures et qui n’ont nullement l’intention de s’enrichir de nos différences, bien au contraire !
Et encore une fois, on nous a trompés en nous forçant à relativiser nos valeurs, nous persuadant qu’elles n’avaient aucuns sens à devenir « universelles », que nous devions bâtir un « multiculturalisme universaliste ».
Alors soyons clairs, il ne s’agit plus de défendre nos « valeurs » auxquelles nous sommes attachées. Elles n’étaient précieuses que pour nous et chez nous. Nous le voyons bien elles ne sont pas acceptées ailleurs : liberté d’expression, liberté d’opinion, liberté politique, liberté économique, liberté de la presse, liberté de la femme etc.
On a joué de nos émotions, de notre « compassion » on nous a culpabilisé, on a corrompu et déculturé nos enfants. Tout cela afin de nous faire accepter l’inacceptable : la perte de nos valeurs, de nos identités, de notre modèle social et économique, de nos entreprises.
Je sais bien que la démocratie, réduite aujourd’hui à la loi de la majorité, légitime la domination d’un groupe sur un autre, d’une ethnie sur une autre, d’une religion sur une autre, et peut conduire à la dictature, comme cela s’est déjà produit dans l’histoire, mais c’est par là qu’il nous faut passer.
La démocratie, c’est le droit et les devoirs de la minorité. C’est aussi la liberté et la dignité de la personne garanties par une Constitution et des institutions qui respectent les traditions nationales. Une constitution qu’il faudra probablement « revisiter » afin de donner plus de « pouvoirs » de contrôle du peuple sur la démocratie représentative.
Il y a donc incompatibilité totale avec ce qui s’invente actuellement dans les pays musulmans. Je suis, par conséquences, très méfiant envers ceux de nos politiciens qui veulent nous vendre l’idée d’une « démocratie musulmane » qui verrait le jour dans un avenir plus ou moins lointain.
La question essentielle à nous poser est la suivante : « peut-on construire un multiculturalisme et multilatéralisme démocratique au service de l’universel ? » Et la question subsidiaire : « A qui cela profiterait ? »
Si nous disons oui, ayons conscience que cela revient à imposer, avec fermeté et détermination, nos institutions démocratiques à d’autre peuples et à d’autres cultures !
Il fut un temps ou nous pouvions encore le faire. Aujourd’hui, en avons nous encore les moyens et surtout le désir, l’énergie, la compétence ?
L’alternative, c’est le repli sur soi, le recentrage sur ce qui nous reste et que l’on peut encore conserver, une fois repris en main notre destin.
Mais il pourrait être nécessaire de passer d’abord par cette étape pour ensuite revenir à la première proposition après nous être en quelque sorte « ressourcés ». Tout serait possible une fois retrouvé un Etat fort, légitimé par le peuple.
Retrouver nos codes, nos valeurs, nos entreprises, notre économie, bref notre rôle de grande puissance pas du tout incompatible avec une faible démographie. Surtout si nous avons la sagesse de rester solidaires au sein d’une Europe restreinte et aux intérêts compatibles.
L’élection présidentielle de 2012 a donc une importance cruciale pour notre avenir et celui de nos enfants. C’est la raison pour laquelle nous devons rester profondément conscients, vigilants, libres, « manœuvrant » et faire le meilleur choix possible.
Libres de choisir et de soutenir ceux que nous pensons être en mesure de nous représenter dans ce combat ; libres de s’opposer, libres de proposer des choix réformateurs qui nous avantagent, libres de défendre nos choix patriotiques, libres de choisir l’intérêt des nationaux plutôt que celui des migrants, libres de refuser d’accueillir toute la misère du monde etc.
Il faudra compter sur nous et ceux qui doutent de notre détermination doivent savoir que nous serons présents à l’heure où ils devront rendre des comptes. Pour eux, la fête est finie !
Francis NERI
17/01/12