Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le vivant et la beauté

Aujourd’hui, parlons du vivant, parlons du vivant et de la beauté."

Les frères Karamazoff " est le roman que je préfère chez Dostoïevski car on y parle à la fois de la condition humaine, du vivant et de la beauté. Bref, c’est un ouvrage qui « relie ».

Sur les décombres de la cité vaincue par la peur et la haine, une fleur pousse, témoignage de la beauté du monde qui le sauvera.

Oui « la beauté sauvera le monde ».La beauté sauvera le vivant. Ils sont inséparables car l’un et l’autre ne peuvent exister qu’ensemble et, c’est quand nous les séparons que la barbarie s’installe!

Ceci dit, comment sauver la beauté ? Vous remarquerez au passage que je ne m’intéresse pas au pourquoi il faudrait la sauver. Les « pourquoi » m’ont toujours fatigué voire déprimé et jamais ils n’ont donné de réponse fiable. Pourquoi tu m’aimes ? Pourquoi la terre tourne ? Je préfère comment tu m’aimes, comment elle fait pour tourner ?!

Donc, comment sauver la beauté et avec elle le vivant ?

Vous allez dire que je me répète tout au long de mes chroniques. Sans doute, mais il s’agit d’apprendre aux hommes deux choses : La première c’est à voir et à penser autrement . Comme disait le renard au petit prince, l’essentiel n’est accessible que par le cœur, et dans « leur monde » celui des machines, du rationnel et de l’efficacité personnelle, apprendre à voir aussi avec le cœur n’est pas une mince affaire. C’est pourtant cela qui sauvera le renard, le petit prince, l’aviateur, le monde et le vivant. Cela vaut donc la peine de répéter sans cesse que notre premier devoir, c’est d’éduquer, former, socialiser à l’acquisition de compétences et de pratiques sociales écosystémiques. Les hommes qui apprennent à relier la beauté au vivant sont moins tentés de détruire l’un et l’autre.

C’est à cette action de prévention par l’éducation pour laquelle je me suis engagé et investi depuis de longues années.

Croyez moi, ce n’est pas suffisant. Les résistances, les corporatismes et les conflits d’intérêts sont si puissants que la plupart de nos « éducateurs » se contentent de prodiguer un « savoir » et encore, quel savoir !

Ce n’est pas suffisant, mais nécessaire, car comme le vivant et la beauté, l’éducation et la remédiation sont également indissociables. 

L’action de remédiation est le terme second de l’équation. Elle porte également sur les pratiques et les systèmes sociaux.

Au delà, il ne resterait qu’une seule alternative : l’escalade de la répression, qui conduit au désastre les peuples, leurs « guides » irresponsables, la beauté et le vivant.

Je ne puis croire à l’échec de l’humanité dans sa nécessaire mutation. Il n’existe nul déterminisme de ce type. Et si cela arrive, c’est que nous le voulons bien. Voyez vous, si certains d’entre nous ont su dénoncer les mauvaises pratiques et les systèmes défectueux,  ils ont, à un certain moment, renoncé à passer de la dénonciation à la proposition et de la proposition à l’action.

Certains ont combattus, moi je n’ai jamais su nous dit G. Moustaki ».

Moi je n’ai pas pu surenchérit, en substance, J. Chirac.

Je vous l’avait bien dit nous proclame en quelque sorte  E. Morin.

Passe, passe le temps ! Il est trop tard, pensent-ils tous sans l’oser avouer!

Que faire si les « meilleurs d’entre nous » semblent jeter l’éponge de l’action  ! Et puis de quelle action s’agit-il surtout si la haine et le mépris de l’autre pour ses convictions sont à  exclure rigoureusement ?

Il ne faut pas renoncer, au contraire, à persuader et convaincre par la socialisation, l’acculturation, l’éducation, la formation, l’animation etc. Mais je considère qu’il faut, au delà, inviter les hommes à lutter au quotidien à partir d’évènements clés pour sauver la beauté pour quelle sauve le monde.

Par exemple, sauver la rivière qui traverse mon village, sa nappe phréatique polluée par des déchets et l’écosystème autour, qui nous fait participer du vivant et de la beauté. Une fois l’événement dans l’objectif, il convient de recueillir des informations, de les vérifier, les rapprocher, choisir celles qui apparaissent le plus pertinentes, en développer les conséquences et s’engager sur des solutions qui corrigent les dysfonctionnements constatés au sein du système concerné, dans ses rapports au système global et sur les pratiques à corriger.

C’est à partir de ces constats qu’il faut éduquer ou rééduquer les hommes, voire les punir si leur faute est volontaire et changer les pratiques si elles sont nocives.

Point n’est besoin pour cela d’incriminer un tel ou une telle, de dénoncer la droite ou la gauche, la religion, l’énergie nucléaire ou la mondialisation, l’idéologie de tel ou tel groupe social,  comme le font certains avec parfois une grave violence et des vaines polémiques .

Mettre systématiquement en cause l’homme dans ses convictions, en tant qu’individu, ou en temps que groupe est une erreur et parfois une faute stratégique si l’on veut rassembler sur cela même qui devrait nous rassembler.

Soyons « factuels » nous dit Philippe Poindron, un ami très cher !

Reprenons notre exemple de la nappe phréatique et de la rivière et donnons lui un nom : Tricastin. Voilà un « événement qui devrait mobiliser l’ensemble de nos concitoyens et particulièrement l’univers « écologiste » et faire « l’union sacrée » autour des deux principes de base et de la méthode exposée ci-dessus et que, j’en conviens volontiers, je m’entête à présenter et représenter !    

Qu’attendons nous pour nous emparer de ce fait, de porter sur cet évènement notre regard et notre main et de lui donner les réponses que nous brûlons de donner ?

Francis NERI 

 

Commentaires

  • oui la beauté.. enseignante en SVT à la retraite depuis peu je n'ai cessé de sensibiliser mes élèves à la beauté, à la magie de la vie et lorsqu'il m'arrive d'en croiser ils me disent en souriant"c'est magique" !! je leur ai dit si souvent!!
    "le respect de la vie" était écrit en gros au fond de ma classe.. le texte de l'Indien Seattle.. etc..
    ouiil faut dire la beauté de la vie autour de nous..
    mais que faire pour le crier au monde entier? comment unir nos forces?
    adhérente à de nombreuses associations et militante je me sens un peu désarmée en ce moment..tant d'énergie déployée et si peu de résultats?? comment faire??

  • Bonjour,

    Oui, une amie m'a parlé de vous et je sais que vous ne renoncerez pas. Restons ensemble, rassemblons nous sans préjugés. L'heure est grave et nos enfants ont besoin de nous.
    Amitiés

    Francis NERI

Les commentaires sont fermés.