Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Vers la fin de l’euro et du dollar :

    Retour aux monnaies nationales et à l’étalon-or !

    16 septembre 2024 Marc Rousset POLITIQUE INTERNATIONALE 2

    Aujourd’hui, le dollar en déclin représente encore 60 % des réserves en devises des banques centrales, l’euro en plus fort déclin encore 20 % ; quant au yuan chinois non convertible, il ne peut constituer à ce jour une monnaie de réserve. En tant que monnaie de règlement dans les transactions commerciales, l’euro et le dollar sont en déclin continu, représentant encore chacun aujourd’hui, au maximum environ 40 % des transactions mondiales, tandis que le yuan chinois, lui, connait une progression très rapide pour les transactions commerciales avec la Russie et les BRICS ; le yuan doit représenter aujourd’hui environ 8 % des transactions mondiales. Quant à l’or, la soi-disant « relique barbare » de Keynes en 1945, il connait un renouveau et une ascension irrésistible, très rapide, puisqu’il représente déjà plus de 15 % des actifs des banques centrales !

    La zone euro est condamnée et finira un jour par exploser !

    Si l’euro était une véritable monnaie unique, il ne devrait plus y avoir qu’une seule banque centrale à Francfort, avec comme corollaire la disparition totale et complète des banques centrales nationales ! Ce n’est pas le cas, et du jour au lendemain, chaque nation européenne peut réintroduire sa monnaie nationale ! La BCE ne fait que consolider les bilans des différentes banques nationales ; de même, il n’y a pas de marché européen des capitaux, mais une juxtaposition de marchés nationaux.
    Le traité de Maastricht (1992) prévoyait déjà la création de l’euro qui a été effectivement créé comme monnaie commune le 01/06/1991, pour devenir finalement une monnaie unique, que de nom, le 01/01/ 2002.
    C’est l’hyper-endettement des pays du Sud, et plus particulièrement celui de la France (120 % du PIB) et celui de l’Italie (145 % du PIB) qui conduira à l’explosion de la zone euro, lors d’une montée subite, explosive et insoutenable des taux d’intérêt pour ces deux pays. Les oies n’ont sauvé le Capitole qu’une seule fois : l’assouplissement quantitatif (politique de Mario Draghi et de Christine Lagarde) avec création de monnaie de singe et augmentation de la masse monétaire par la BCE en rachetant les titres obligataires irremboursables de la dette française et italienne, c’est terminé ! Ne resteront plus alors dans la zone euro, après l’explosion, que des pays tels que l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Autriche.

    L’erreur de Mitterrand et de ses courtisans socialistes qui ne comprenaient rien à l’économie, c’est d’avoir cru réaliser une bonne affaire en acceptant le principe de la réunification allemande, avec comme contrepartie, la création de l’euro, un Deutsche Mark pour l’Europe, ce qui amènerait miraculeusement, pensaient-ils, la prospérité économique en travaillant moins, en même temps que la stabilité de la monnaie. En fait, la France a été « cocufiée » deux fois car elle a vu apparaître une Allemagne encore plus puissante démographiquement et économiquement, tandis que l’euro empêchait Paris de compenser par des dévaluations monétaires nécessaires, toutes les bêtises socialistes successives conduisant à la perte de compétitivité et à la disparition de notre industrie (aujourd’hui seulement 10 % du PIB français contre 18,5 % pour l’Allemagne et 35 % pour la Russie !).
    La France s’est en fait suicidée économiquement en introduisant l’euro, en même temps que les 35 heures, de 2000 à 2002 avec Lionel Jospin, cette calamité socialiste qui avait déjà mis fin, le 19 juin 1997 au projet nucléaire français d’avenir Superphénix ! (premier signal du déclin du nucléaire français). Ce sont les socialistes et les politiciens d’une fausse droite contaminée par la gauche qui ont voulu la retraite à 62 ans au lieu de 65 ans en France, qui n’ont pas maîtrisé les dépenses publiques, qui ont toléré une immigration extra-européenne ruineuse et suicidaire pour la France, avec en prime 2 millions de fonctionnaires en trop, d’où un déficit public démentiel de nos jours qui atteint les 6 % du PIB ! Le RN de Marine le Pen est aussi économiquement et socialement, ne l’oublions pas, un parti décadent de gauche !
    Les socialistes, les gauchistes, les écologistes, les progressistes, les centristes, les communistes sont des idéologues irresponsables qui passent leur temps à faire rêver les populations en promettant de raser demain gratis, pour leur amener finalement la décadence sociétale, l’appauvrissement, la misère des plus humbles et le chômage ! L’esprit progressiste à reculons de gauche, ce que vit la France depuis Mai 68 et le départ du général de Gaulle, c’est donc la décadence politique, économique, sociétale, monétaire garantie à terme, par opposition à la transcendance, au réalisme et à l’efficacité de la vraie droite patriote ! L’esprit de gauche, c’est en fait le matérialisme individualiste égoïste et l’égalitarisme par le bas qui conduit à l’effondrement des sociétés, des économies et des monnaies !

    Tandis que la France socialiste décérébrée post-Mitterrand se dirigeait tout droit vers le mur, l’Allemagne sérieuse et laborieuse introduisait les lois Hartz IV avec Gerhard Schroeder pour abaisser les coûts de production ; l’âge de la retraite devait être, au contraire de la France, progressivement relevé dans le temps jusqu’à 67 ans !
    Le résultat final des courses, c’est qu’aujourd’hui, selon les travaux du professeur Jacques Sapir, l’euro est sous-évalué pour l’Allemagne d’environ 15 %, tandis qu’il est surévalué pour la France de 26 %, pour l’Italie de 24 % et pour l’Espagne de 22,5 % !

    Il faut en finir avec toutes les zones monétaires dans le monde (dollar, euro, et demain yuan chinois)

    Toutes les zones monétaires sont condamnées à disparaître et ne durent, telles les roses, pas très longtemps. Nous prendrons la zone euro, comme exemple.
    Selon Christian Saint Etienne et l’économiste canadien Robert Mundell, la zone euro n’est pas une zone monétaire optimale car il n’y a pas de mobilité réelle du facteur travail entre les divers pays de la zone euro (raisons linguistiques essentiellement). De plus, il n’y a pas de coordination économique et encore moins d’union fiscale et sociale ; la protection douanière est insuffisante avec une Europe ouverte à tous les vents ; pas de budget commun, pas assez de transferts budgétaires entre pays riches et pays pauvres, une circulation insuffisante des capitaux, suite à des réglementations nationales différentes.
    Il est très difficile et en fait impossible d’harmoniser les politiques fiscales et sociales, les législations sociales avec un trop grand nombre de pays (20 pays à ce jour dans la zone euro). Au-delà du maquis indescriptible des taux différents d’imposition et de taxation entre les pays, il est tout aussi difficile d’harmoniser les législations sociales. Les salaires minimum peuvent varier de un à dix dans l’UE : en 2021, le salaire mensuel minimum était de 312 euros en Bulgarie et de 2142 euros au Luxembourg ! Réaliser une zone monétaire relève donc de la quadrature du cercle entre des nations libres, indépendantes, souveraines. Seul le fédéralisme, le vote à la majorité relative et la disparition politique des nations peuvent justifier une zone monétaire.
    La monnaie unique, telle que l’euro, signifie fédéralisme et décisions prises à la majorité relative, tandis que confédération signifie monnaie commune et décisions prise à l’unanimité. Monnaie nationale signifie souveraineté politique et économique, liberté totale quant à l’ajustement de sa monnaie.

    Revenir aux monnaies nationales et adopter l’or comme seul étalon universel

    Le monde, depuis le Moyen Âge (création du franc par Jean le Bon le 5 décembre 1360) jusqu’en 1945, a fonctionné pratiquement avec l’étalon-or universel (Gold Standard). C’est l’Amérique impérialiste qui, en 1945, a imposé à Bretton Woods une zone dollar-monde en disant que le dollar pouvait remplacer l’or dans les réserves des banques centrales du monde entier, puisqu’il était convertible en or (Gold Exchange Standard). Mais en 1971, lorsque Nixon a supprimé la convertibilité en or, les banques centrales, sous pression américaine, ont continué à tort de considérer que le dollar équivalait à l’or, voire, ce qui était le bouquet, qu’il était en fait le seul étalon et qu’il fallait donc oublier la « relique barbare », purement et simplement ! D’où une ânerie supplémentaire de Sarkozy en France et des Anglais, par solidarité avec le grand frère anglo-saxon, lorsqu’ils ont décidé de vendre une partie des réserves nationales en or pour une bouchée de pain par rapport à la valeur actuelle !
    Les États-Unis ont ainsi continué de se financer à bon compte avec tous les dollars (Bons du Trésor américain) détenus par les banques étrangères. Il faut de plus savoir que les États-Unis, comme la France, sont en fait déjà en aujourd’hui en faillite ! Les intérêts actuels de la dette fédérale US (35 373 milliards de $) représentent aujourd’hui le chiffre gigantesque de 943 milliards de $, soit encore plus que les monstrueuses dépenses impérialistes de défense des États-Unis ans le monde (925 milliards de $, avec 800 bases militaires dans 159 pays !).
    S’ils devaient rembourser leur dette avec les 8 000 tonnes d’or qu’ils détiennent à Fort Knox, il faudrait que l’once d’or vaille aujourd’hui 125 000 dollars l’once, alors que nous en sommes, malgré une augmentation des cours à la verticale, à seulement 2 500 $ l’once !

    L’or a donc encore un bel avenir devant lui ; les banques centrales ne pourront créer suffisamment de liquidités pour assurer les transactions et la prospérité économique du monde, en s’appuyant sur l’or, que si elles augmentent fortement le prix de l’or, et en oubliant toutes les fausses monnaies déclinantes de réserve telles que le dollar, l’euro ou demain le yuan chinois. C’est la raison pour laquelle toutes les banques centrales du monde entier se mettent dès maintenant à acheter de l’or, en se débarrassant progressivement de leurs réserves en dollar et en euro ! Alors que l’or valait 35 $ l’once en 1971 (date de l’inconvertibilité du dollar en or par Nixon), il vaut en effet déjà aujourd’hui 2 500 $ l’once, soit 71 fois plus !

    Conclusion

    L’or a donc un avenir phénoménal. Il doit devenir le seul étalon de réserve dans toutes les banques centrales. Jacques de Larosière, dans son dernier ouvrage, a constaté très justement que l’économie mondiale a commencé à se dérégler et à se dégrader, à partir de 1971, lorsque le dollar a été déclaré inconvertible en or. À partir de ce moment, les marchés avec leurs taux de change flottants quotidiens, en lieu et place des anciennes parités fixes, sont devenus très instables. L’endettement mondial qui représentait 100 % du PIB mondial en 1970 est passé aujourd’hui à plus de 360 % du PIB mondial !
    Le monde doit redevenir une zone or (Gold Standard), ce qu’il a toujours été jusqu’à 1945 ! Le général de Gaulle disait : « Celui qui parie sur les monnaies en papier parie contre 6000 ans d’histoire ! ». Quant au grand banquier américain JP Morgan, il remarquait que « l’or était la dette de personne ». L’or constitue et représente le salut des économies nationales et de la finance dans le monde ; c’est l’équivalent de la peine de mort, comme peine suprême indispensable tout en haut de l’édifice juridique, pour le salut d’une justice ferme, respectée, équitable, dans une démocratie saine et non décadente ! L’étalon-or est, en fait, le gardien d’un monde plus sérieux et plus stable !
    Quant à la France, elle doit arrêter de vivre au-dessus de ses moyens en s’endettant d’une façon exponentielle, quitter la zone euro, revenir au franc, redevenir compétitive et se réindustrialiser progressivement tous azimuts !

    Ci-dessous lien du débat de Marc Rousset sur l’or et l’euro avec Joseph Leddet / Géopolitique Profonde (émission animée par Cyril Gaucher)
    https://geopolitique-profonde.com/articles/duel-sortie-euro-geopolitique-profonde

    Marc Rousset – Auteur de « Notre Faux Ami l’Amérique/Pour une Alliance avec la Russie » – Préface de Piotr Tolstoï – 370 pages – Éditions Librinova – 2024