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La bipolarité n’a plus d’avenir

La bipolarité en politique, c’est à dire pour faire simple, l’affrontement gauche contre droite n’est plus qu’une machine à structurer les conservatismes. En conséquence, nul ne peut prétendre aujourd’hui en France provoquer une dynamique novatrice en excluant une réalité sociologique et politique représentant la moitié des suffrages exprimés.

La France est un pays complexe, ce qui le rend fragile et sensible aux pouvoirs de nuisances des minorités.

Ce constat rend désespérément inopérante la démocratie représentative qui, une fois élue, représente tout au plus 10 à 15 % des Français.

Sauf à modifier la constitution en instaurant le référendum d’initiative populaire comme en Suisse ou en redonnant du pouvoir aux députés et un peu plus de proportionnelle, il faut en dehors des partis rechercher des convergences « horizontales » libératrices d’énergies nouvelles.

C’est la pari de Marine Le PEN qui dit refuser le manichéisme des partis et vouloir s’appuyer sur le peuple et une « plateforme de gouvernement » en y invitant ceux qui, à droite ou à gauche, souhaitent, comme elle, la libération du travail valorisé par une dynamique régulée et contrôlée du capital. Pour cela, elle envisage de replacer au centre de la problématique non pas le marché, l’Etat ou l’économie financière, mais le citoyen dans son libre rapport au marché restauré et à l’Etat reconquis.

Est-elle en mesure de réaliser un tel projet ? Ni le PS, ni l’UMP, qui bien entendu s’y opposent, ne lui donneront la possibilité de s’y « risquer ». Pourquoi ?

Parce qu’ils sont prisonniers d’une part de leurs clivages idéologiques et d’autre part de leur passé qui démontre à l’évidence leur complicité objective dans le désastre économique, financier et social qui nous détruit en tant que nation et peuple européen[1] Désastre qu’ils ont délibérément provoqué par leurs pratiques politiques et collectives d’endettement public qui sont à l’origine de notre situation actuelle.  

Ils ne sont plus crédibles et  incapables d’offrir une perspective d’adaptation à une réalité mouvante.

François Hollande est prisonnier de ses amis et d’un programme social-démocrate inadapté et réalisé trop tôt.

Nicolas Sarkozy de ses promesses non tenues, de ses extravagances médiatiques et d’un libéralisme financier nocif qu’il sait impossible à maitriser, réguler et contrôler.

Est-il donc encore possible de réhabiliter la politique ? D’empêcher que la déception, la rage, la colère qui enfle et gronde ne pousse les déçus de tous bords vers une contestation violente dont, comme toujours, le peuple subira les conséquences sans en retirer les fruits.

Je n’en suis pas certain ! Les boucles de rétroactions sont fermées  et en phase d’accélération positives. Elles s’amplifient, se renforcent les unes les autres, entrent en convergences, comme un cyclone qui s’alimente de vents multiples.

Dans l’état actuel des choses les « politiques » ne pourront éviter l’effondrement. Ils le souhaitent même espérant que le cyclone dévastateur une fois passé, ils pourront reprendre tranquillement leurs activité, pensant qu’ils seront tranquilles pour encore quelques années, le temps de reconstruire le « système » à l’identique ou a peu près.

Pour ce qui me concerne, j’ai entendu parler de la crise en 1973, à l’occasion du premier choc pétrolier. Nos « politiques » affirmaient qu’elle serait de courte durée et qu’ils reprendraient le contrôle du marché pétrolier en mettant au pas les monarchies pétrolières.[2]

J’ai appris par la suite qu’ils négociaient la venue massive d’immigrants arabo-musulmans en échange de ce pétrole tant convoité. G. Pompidou, VGE, J. Chirac, F. Mitterrand, G. Dassault et quelques autres en sont les instigateurs.

Depuis 1973 et probablement bien avant, nous sommes roulés dans la farine, méprisés, exploités, manipulés.

Nous savons à présent que des lourds sacrifices nous attendent, que la fête est finie et que nous allons payer et chèrement notre confiance en nos dirigeants. Mais le partage équitable des sacrifices est le premier des impératifs auquel nous devons souscrire

Nous assumerons, nous n’avons pas le choix. Mais nous le ferons dans la mesure où nous puissions croire que ceux qui ont largement profité du système ne s’en tirent pas à moindre frais et avec une pirouette.

Pour ce qui concerne la France je ne crois pas une seconde que François Hollande et Nicolas Sarkozy soient les « hommes de la situation ». Ils font parti du système qu’ils ont contribués à construire, donc ils ne peuvent faire partie de la solution.

Le moment est donc venu pour chacun de sortir de sa tranchée, de faire des émules qui réinvestiront le champ de la politique, de la réflexion constructive et le refus des clivages partisans. Ils devront se préparer à prendre la place de ceux qui ont failli. 

Nous devrons exiger, après l’équité, au respect absolu de la loi républicaine. C’est à dire que l’état de droit doit être restauré partout, sans faiblesse, ni crainte. Il ne doit pas faire le lit de lois, de codes, de valeurs qui soient en opposition aux nôtres.

Nous devrons exiger que soit réformée l’organisation administrative de l’Etat central  et des régions qui se heurtent depuis trop longtemps aux blocages d’intérêts corporatistes, catégoriels, communautaristes, voire tribaux.                            

Nous devons exiger que soit restaurée la Nation. C’est à dire réapprendre à fondre l’intérêt particulier des nationaux dans l’intérêt général. Faute de quoi il en sera fini de la République telle que nous la concevons.  Une République fragilisée par la perte de son identité en raison d’une immigration qui constitue en fait une volonté déterminée de substituer une population à une autre en l’espérant plus « docile ». 

Nous devons exiger une réhabilitation des valeurs, qu’il nous appartient probablement de redéfinir, mais dont la redéfinition ne peut en aucun cas nous être imposée. Sauf à penser que nous serions les victimes d’un obscur complot ou projet mondialiste visant à détruire nos codes, nos valeurs, nos identités pour mieux nous faire perdre notre singularité et mieux nous asservir.

Nous avons besoin d’ancrages et de retrouver nos repères perdus. Nos « élites », de gauche essentiellement, ont volontairement cassé les ressorts de la morale, déprécié la valeur travail, jeté la famille aux orties, dévalorisé l’idée même de Nation et de Patrie.

Le peuple de France est responsable de ses valeurs, il se doit de leur rendre du sens et une nouvelle finalité.

Nous devons exiger que nous soit rendue notre liberté de « battre monnaie » et d’emprunter auprès de notre banque centrale sans intérêts. Au risque pour cela d’abandonner l’Euro et revenir à une Europe reconstituée en un groupe restreint aux intérêts convergents.

La « dette » ne doit plus sous aucun prétexte constituer une forme structurelle de financement utilisé, pour l’essentiel, afin de couvrir les dépenses courantes de l’Etat. Le recours à l’endettement pour « renforcer » la cohésion sociale et le modèle social français doit être abandonné.

Nous devons exiger la ré industrialisation et de la France et le retour à une agriculture des « territoires ». Deux pôles essentiels qui devront revenir à une dimension humaine, afin de se mettre autant que possible à l’abri de « l’effondrement » qui vient.

Pour cela, nous devons veiller à ce que tous les candidats qui offrent des garanties suffisantes de représentations puissent obtenir la possibilité de récolter les 500 signatures à la Présidentielle.

La République ne s’honorera pas, et prendrait  un grand risque, en excluant, par exemple, les 20 % des électeurs républicains de Marine Le PEN.

Tout cela ne nous évitera pas hélas, à nous et à nos enfants une longue période d’insécurité sociale, économique, matérielle et une profonde remise en question de nos fondements sociaux, mais si nous y sommes préparés à temps nous avons quelques chances de souffrir moins fort et moins longtemps que d’autres peuples moins bien préparés et armés.

Gardons espoir et confiance en notre peuple ! C’est dans les moments difficiles qu’il montre son courage,  sa détermination et sa foi en l’avenir.

Francis NERI

06/01/2012               



[1] Voir le rapport public publié en décembre 2005 sur la dette de la France  www.finances.gouv.fr

[2] Lire « La force de la raison » Oriana Fallaci (Editions du Rocher)

Commentaires

  • J'ai quelque peu du mal à vous suivre dans votre notion de libéralisme, en particulier quand vous parlez de libéralisme financier. Pour ma part, l'origine de toutes les dérives sont principalement d'origine étatique, et réglementaire. Ce sont les règlements, par exemple, qui ont poussé les financiers à inventer des outils financiers complexes, outils qui sont bien éloignés de toute notion de marché libre, et donc de toute forme de liberté même... On est déjà très éloigné de la notion de libéralisme.

    Si on ajoute toutes les distorsions dues aux pratiques anticoncurrentielles, aux cartels, à la perpétuelle inflation législative et aux interdictions et obligations qui s'accumulent pour les entrepreneurs, venir critiquer actuellement le libéralisme revient à venir critiquer la prédominance judéo-maçonnique dans les années 1940 en Europe de l'ouest.

    Il importe qu'une restauration soit faite, au niveau des puissants en particulier, d'un respect commun de règles communes simples basées sur la liberté et la responsabilité individuelle.

    J'espère vous avoir mal compris dans votre description des faits et vos préconisations.

    Actuellement, il n'y a aucun candidat qui prône la sortie du socialisme ambiant, même au niveau du F.N.

    Vous semblez vous-même vouloir du dirigisme et du volontarisme, à tous les niveaux. Jusqu'à preuve du contraire, le dirigisme n'est pas la solution, il a été essayé dans toutes ses variantes ces dernières décennies, en vain. L'intervention étatique est la garantie de l'échec à terme. Il est temps d'en sortir pour retrouver la liberté.

    Le pays ne finira pas de chuter tant que les réalités basiques ne seront pas reprises en compte par la majorité, si tant est que cette majorité ait encore voix au chapitre. Une révolution, même populaire, n'aboutirait pas forcément à une remise du pays sur les voies de la prospérité et du bonheur.

    Bien respectueusement.

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