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  • Démocratie

    Nous avons voté pour les réformes et le changement ! C'est-à-dire remiser aux oubliettes quelques idées reçues aujourd’hui dominantes à défaut d’être justes…

    A présent, il nous appartient d’analyser les événements récents et apporter une lecture et mise en perspective systémique.

    Je considère que le vrai débat n’a pas eu lieu. Selon mon analyse, la démocratie ne cesse de s’éroder entre acceptation de l’individualisme radical et restauration de l’autorité républicaine.

    L’antidote à nos maux actuels ce n’est pas plus de démocratie, plus de lois, de règles et de dispositifs, il y en a suffisamment, mais un changement de démocratie si nous ne voulons pas que l’autorité de cette dernière si outrageusement défiée ne se transforme en « dictature démocratique ».

    Les trajectoires individuelles des admirateurs de la démocratie, comme de ses contempteurs, illustrent à merveille cette double illusion binaire entre la démocratie d’opinion participative et parlementaire ultralibérale, toutes deux étonnamment tributaires d’un inénarrable suffrage universel. Il est temps de trouver un troisième terme, voire une troisième voie, les deux ayant largement démontré leur actuelle insuffisance à réguler la puissance sociale, énergétique,  financière, démographique etc. Je propose « démocratie systémique » C'est-à-dire qui soit inspirée de la complexité et de la totalité des relations appréhendées globalement dans ses axes vitaux universels.

    Ce dont nous avons besoin ce n’est pas d’une Agora qui autorise la tour de Babel et l’impuissance, ni une autorité qui se contente de promettre sans pouvoir tenir, mais un « pouvoir » qui permette de faire, et même de faire en interaction avec les « autres mondes » 

    Notre temps où tout se désagrège et ou la barbarie revient en force ressemble étrangement à deux époques tragiques de notre histoire, celle de Montaigne et de Stefan Zweig. Tous deux étaient très attachés à l’unité culturelle de leur monde, mais ils avaient niés le pouvoir de la culture sur les instincts. Ils  pensaient que l’homme dans la minorité de son esprit devait être fermement dirigé car l’instinct de destruction ne pouvait pas être extirpé de l’âme humaine.

    Montaigne et Stephan Zweig nous mettent en garde contre la violence et la force brutale qui, plus que tout, peuvent corrompre et insensibiliser un esprit sain en soi.

    Ce que la démocratie doit permettre avant tout, c’est la pensée libre, celle qui aboutit à la tolérance, celle qui permet de ne refuser de prime abord aucune croyance et conserver un jugement qui soit absence de jugement, c'est-à-dire qui ne se laisse troubler par aucun préjugé.

    Chercherons-nous toujours en vain cette « citadelle intérieure » que ni l’un ni l’autre n’ont véritablement trouvée ? C’est peut être ce que la démocratie systémique permet : échapper à l’amertume du présent en reconstruisant une réalité qui nous est individuellement accessible et acceptable, un « unique chemin » que seul nous pouvons suivre, à côté des autres.

    Ce faisant et à l’ordre de la collectivité, elle ne doit pas s’embarrasser des légalités du moment, ni par les partis, ni par les idéologies, ni par les mauvais traités, ni par les gens « raisonnables ».  Envisageant, à l’exemple de Charles De Gaulle, l’action politique comme la forme la plus éminente de l’autorité, elle doit aller droit au but : le rétablissement d’un ordre juste au sommet, condition de l’ordre dans tous les domaines. Elle œuvrerait alors pour la France mais aussi pour un ordre international fondé sur la justice entre les nations et leur complémentarité qui exclut aussi bien l’érection d’une nation en impérialisme que l’abandon à l’idéologie cosmopolite et matérialiste.

    Il n’y aura d’action politique cohérente (c’est-à-dire une action qui dépasse le témoignage et la dénonciation) que si elle est orientée par une stratégie, ce qui suppose une organisation, une direction, et des agents disciplinés capables de la mettre en oeuvre.

    Aussi, nos efforts devraient moins porter sur la multiplication des adeptes de circonstances, de désirs ou de besoins que sur la transformation de beaucoup en « citoyens  politiques impliqués » et de certains  en agents déterminés et actifs.

    En termes de démocratie systémique,  cela pourrait s’appeler « le changement  intellectuel et civique de quelques uns ». Comme le rappelait Mr Poniatowski : «  L’histoire a peu ou pas de sens, une poignée d’hommes, pourvu qu’ils le veuillent, peut la déterminer »

    Pour cela, il s’agit de gagner les cœurs aussi bien que les raisons, donner une finalité, un sens moral et éthique à nos actes. Promettre du sang et des larmes à un peuple que l’on conduit sur un chemin difficile et dangereux est plus efficace que d’assurer le bonheur, la stabilité et le pouvoir d’achat sans sacrifices.

    Montrer l’exemple de la probité, du respect de nos valeurs et de la justice sociale est également indispensable pour que chacun consente aux sacrifices demandés.

    Il n’y a pas, il n’y a jamais eu de voie autre que le « changement structurel » chaque époque apporte le sien. La nôtre ne fait pas exception. Nous avons simplement une nouvelle fois l’occasion de prendre les devants et de nous « changer nous mêmes »

    Nous savons et nous pouvons le faire, oserons nous commencer avant que le « hasard et la nécessité » ne le fasse ? 

     

  • Communication managériale et systémique

    Quelques notions complémentaires de systémique, de prévention, gestion du stress et des conflits car je considère que stress et conflits font partie du même système.

    ·          Rétroagir avec son environnement

    ·          Rester libre, conscient et manœuvrant

    ·          Prévenir et gérer les conflits

    Représentation 

    Une représentation est une opération mentale qui permet à un objet de pensée d'être présent à l'esprit, en particulier lors de la reproduction d'une perception antérieure.

    Une représentation est donc un symbole qui rend compte de l'environnement et de soi-même, c'est une traduction de la réalité (une carte mentale de la réalité).

    Le programme moteur est une représentation réalisée de l'action. On comprend une situation car on l’a vécu avant (exemple : le geste sportif).

    Les représentations diffèrent suivant les humains en fonction de leur vécu, de leur passé, de leur environnement, de la nature de leurs apprentissages, etc.

    L’information

    Une information est un élément qui rend compte de l'environnement et de notre relation avec cet environnement. Elle permet une réduction de l'incertitude pour tendre vers une probabilité. L'incertitude étant liée a la transformation de l'environnement, aux conditions de l'environnement.

    Tout événement qui réduit une incertitude constitue une information et la quantité d'information qu'il apporte est proportionnelle à la quantité d'incertitude qu'il réduit.

    Toute réduction d’incertitude réduit en même temps l’apparition du stress.

    L’information est un processus actif de la part de l'observateur qui questionne son environnement. Ce questionnement a pour origine l'incertitude. En apportant des informations celles-ci vont tenter de réduire ces incertitudes. Il s'agit aussi de savoir se poser les bonnes questions. Un expert pourrait se définir comme celui qui se pose les bonnes questions. Une information est une compilation de plusieurs indices qui n'ont pas de sens pris séparément, ce ne sont que des potentiels électriques.

    En conclusion, on peut dire que l'incertitude est liée aux conditions de l'environnement mais aussi aux questionnements posés à l'environnement ainsi qu'aux bonnes questions que l'on se pose.

    L'information est construite par l'environnement. Cela dépend du sens que l'on donne à son environnement. Il y a donc traitement de certains indices : formes, couleurs, mouvements …par exemple !

    L’attention : « Qui oriente le traitement de l'information. » L'attention est une fonction cognitive permettant de sélectionner les indices et d'orienter le fonctionnement du système.

    L'orientation de l'attention repose sur une métaphore du "faisceau" attentionnel. On pourrait se représenter un entonnoir qui aspire, intègre les informations. Le faisceau de cet entonnoir peut-être long, large et orienter dans n'importe quelle direction. Plus ce faisceau est large et plus il y a une grande disponibilité pour traiter un nombre conséquent d'informations mais l'attention est diffuse.

    Si au contraire le faisceau est étroit, on focalise son attention donc une plus grande concentration. On peut rapprocher l'attention à la concentration.

    On peut automatiser certaines tâches ce qui libère son attention vers d'autres tâches d'où la possibilité de produire différentes actions en même temps.

    Pour améliorer son attention, l'idéal est d'essayer de l'automatiser ce qui permet une diminution du coût attentionnel, donc une meilleure gestion de ses ressources (notion d'efficience) et, également retarde (inhibe) l’apparition du stress émotionnel.)

    L'automatisation n'est pas un réflexe puisqu'elle peut être modifiée et accepter des réafférences.

    L’automatisation permet de produire des conditionnements positifs plus efficaces pour l’action.

    Le Système de traitement de l’information (STI) utilise des filtres. Cela s'explique par le fait qu'il a une capacité limitée du traitement de l'information ce qui implique une sélection d'informations pertinentes C'est le processus de concentration.

    Perception

    Dans le cas de la perception, les stimuli sensoriels ne signifient rien avant qu'on leur donne un sens. C'est pour cette raison qu'un même stimulus peut prendre différents sens en fonction de la situation et de la personne.

    Décisions

    Le système de représentation construit les associations stimuli-réponse avec intervention de la mémoire et notamment de la rapidité de disponibilité des programmes moteurs. Ces décisions sont prises de façon intentionnelle.

    Gérer l’incertitude

    Plus un événement est probable, moins le niveau d'incertitude est élevé et moins l'information liée à cette événement génère de difficultés de réponse, d’appréhension, de doutes ou d’inquiétudes.

    Plus l’on se pose de questions sur l’évènement à venir et plus nous sommes dans l’incertitude de la réponse à donner

    Gérer l’incertitude c’est se préparer à un choix de réponses possibles à des évènements possibles. Exemple : Si je gifle mon épouse, je dois m’attendre à trois types de réponses.

    ·       Elle me rend ma gifle et au-delà, car comme elle est moins forte que moi elle prend pour cela son couteau de cuisine.

    ·          Elle baisse la tête en signe de soumission et je ne suis pas fier de moi.

    ·          Elle prend la fuite avec les enfants et porte plainte pour violences conjugales.

    Conséquences : je vais me contenter de garder les mains dans mes poches et trouver une autre façon de gérer notre conflit[1] car dans les trois cas, les possibilités d’occurrence de ces trois situations me sont défavorables, elles le sont également pour ma femme, mes enfants et le système familial que nous formons. Et je ne parle pas des grands parents, des voisins et des amis, voire de mon employeur qui sera bien évidement au courant de « ma conduite inqualifiable » !

    L’expert en communication managériale

    La notion d'expertise c’est savoir  se poser les bonnes questions, c'est-à-dire extraire, sélectionner de l’environnement les informations (indices) utiles, et celles là seulement, en filtrant les « bruits » parasites  puis,  donner du temps à sa réaction. Ainsi, le temps de réaction que prend un expert pour répondre rend compte de la complexité d'une tâche, puisque plus la tâche sera complexe, plus il y aura d'informations et plus la quantité d'informations est importante, plus le temps de réaction est long.

    Le contexte joue un rôle important dans la reconnaissance des indices en orientant l'attention.

    L'information visuelle est interévénementielle. Elle met en relation différents événements.

    L’analyse systémique et expertise : les caractéristiques

    ·          La "lecture" est souvent anticipée. L'expert place son attention au moment précis ou va apparaître l'événement.

    ·          Seuls les événements les plus pertinents sont analysés. Leur nombre est restreint.

    ·          Le temps passé à consulter chaque événement est long. L'information est complète.

    ·          Le temps total d'analyse est réduit.

    ·          La réponse est déclenchée pendant l'analyse de la situation. Le délai est court.

    ·          Les réponses motrices sont pertinentes.

    ·          Les coûts de la dépense énergétique pour produire l’action sont faibles

    A l'inverse toutes les habiletés non acquises ont un coût énergétique plus élevé, et une moindre efficacité comme :

    ·          Les phases d'apprentissage ;

    ·          Toutes les tâches cognitives, décisionnelles : la compréhension de la lecture, d’un jeu interactif (football, conduite de balle aux pieds) etc…

    En conclusion

    Je considère que la « communication managériale et systémique »  est un modèle très bien construit qui permet d'avoir une lecture très cohérente du comportement humain et une grande efficacité dans l’action.

    Elle permet d’accéder à l’expertise, et ainsi d’améliorer sa pratique professionnelle.

     



    [1] Prévenir et gérer les conflits en gérant son stress : Francis NERI

  • Thérapie systémique et dépendances.

    En matière d’addictions, de dépendances, je suis frappé par l’absence d’efficacité des thérapies psychanalytique. Freud, Lacan, Dolto seraient-ils de ces praticiens qui bien que doutant de leur efficacité s’évertuaient  par habitude ou par intérêt à ne pas prendre le vent d’une « réalité » nouvelle ?  

    Ne pas aller de mal en psy ! Pour résoudre la plupart des problèmes, le comment semble aujourd’hui  préférable au pourquoi !

    Thérapie systémique et dépendances.

    La traditionnelle séparation du sujet et de l’objet est, dans ce domaine,  fondée dans un système holistique[1] de transformations des différences.

    L’alcoolique, le drogué,  vivent  dans un système circulaire de défis où se répondent les assertions contradictoires : "Je peux ne pas consommer", et, inévitablement, "Je peux consommer sans danger".

    Cette fierté dans le risque est suicidaire en ce qu’elle place hors du soi l’échec. À l’opposé de cette démarche qui s’enferme dans une relation symétrique à l’autre, les psychothérapeutes systémiques conseillent de s’abandonner à la dépendance, de toucher ainsi le fond, ce qui correspond "en psychothérapie à la boucle de rétroaction positive provoquée par le thérapeute qui pousse le malade dans le sens de ses symptômes". C’est la technique de la "double contrainte" (double bind), fondée sur "l’épistémologie dichotomique de l’addiction: esprit contre corps".

    Ainsi l’addict, acculé à cela par la double contrainte, sombre-t-il au plus bas, là où s’opère parfois un "changement involontaire dans l’épistémologie[2] inconsciente". C’est alors la découverte et la reconnaissance d’un Pouvoir supérieur au soi et pourtant intimement lié à chaque individu. Ainsi se trouve posée de façon cybernétique la relation du soi non réifié[3] au tout de ce Pouvoir, de ce Dieu qui est la partie de  en même temps que le tout.

     Ce voyage dramatique et la conversion épistémologique qui en résulte représentent un au-delà de la mort du soi et l’instauration d’une relation favorable au tout, entièrement construite sur la complémentarité du "faire partie de" (et non sur l’opposition symétrique et égalitaire). Ce cheminement de l’addict au plus profond du désespoir et du danger de mort est voisin de celui qu’entreprend l’anorexique.

    Dans l’un et l’autre cas, la seule issue se situe au-delà des "commandements contradictoires" et des "doubles contraintes",[4] c’est-à-dire hors du conflit symétrique, du côté d’une acceptation de la relation systémique[5] au tout.

    La problématique de dépendance qui caractérise le toxicomane est abordée sous l'angle relationnel (communication thérapeutique).

    La dépendance doit alors être comprise dans une dimension circulaire entre un adolescent en difficulté dans le processus de séparation individuation et des parents en difficulté par rapport à ce qui est mis en jeu à leur niveau dans ce processus.

    Le travail thérapeutique à partir d'une observation, est alors abordé sous l'angle systémique, dans un modèle intégratif qui tient compte des problématiques personnelles et des jeux relationnels impliquant trois générations. La théorie de l'attachement fournit un fil conducteur pour la compréhension des attentes affectives déçues qui sous-tendent la conduite toxicomaniaque. L'élucidation en cours de thérapie de ces attentes répercutées sur les diverses générations, permet à chacun des partenaires de trouver une place mieux appropriée dans l'entrecroisement des liens d'alliance et des liens de filiation. (Thérapie brève et familiale)

    Il n’y pas de thérapies adaptées autre que le sevrage et  l’accompagnement en milieu fermé et directif pour les addictions et dépendances profondément implantées.

    La substitution (méthadone et subutex) est inefficace et comporte des effets sociaux pervers considérables quand elle est appliquée en milieu ouvert.



    [1] Holistique : Globalité, totalité

    [2] Epistémologie : Etudie comment la connaissance est possible. Ou encore comment la connaissance est fabriquée.

    [3] Réification : Opération mentale consistant à transformer une abstraction en une réalité matérielle, en un objet concret de la réalité externe.

    [4] Double contrainte : "Celle-ci est une expérience répétée où une injonction négative primaire associée à une menace de punition se trouve contredite à un niveau plus abstrait  par une injonction secondaire renforcée par la punition ou même une menace de survie. Enfin, une injonction négative tertiaire interdit à la victime d’échapper à la situation. Fondamentalement, la double contrainte est "une situation où l’autre émet deux genres de messages dont l’un contredit l’autre". Dans une situation familiale génératrice de schizophrénie, "l’enfant est puni parce qu’il interprète correctement ce que sa mère exprime, et il est également puni parce qu’il l’interprète mal". G Bateson.

    [5] Systémique : L’approche systémique est née de la rencontre entre plusieurs disciplines dont la biologie, la théorie de l’information, la cybernétique et la théorie des systèmes. La systémique n’est pas une science, une théorie ou une discipline nouvelle, mais une méthodologie transdisciplinaire qui permet de rassembler et d’organiser les connaissances en vue d’une plus grande efficacité de nos actions.