J’ai retrouvé le texte de Jacques qui s'adresse à Christine Tasin de Résistance Républicaine. Comme promis, je m’empresse de le livrer au débat d’idées. En effet, la surpopulation est le point de rencontre où se déterminent nos problèmes, ceux de la crise « globale ».
En fait c’est la cause première des crises et en premier la crise énergétique.
Dans quelques courtes décennies, il n’y aura plus assez de terres cultivables et d’énergie fossile disponibles (quel qu’en soit le prix).
En conséquence, dans plus ou moins cinquante ans, quels que soient les progrès technologiques, la masse de la société humaine sera ramenée à des moyens de subsistance qui seront au mieux ceux du XIX siècle.
Vous voyez le problème ! La terre peut nourrir disons deux milliards d’individus dans ces conditions, mais guère plus.
Cause à effet, rétroactions et ce sera le clash ! Comment passer de 8 à 9 milliards de terriens à deux ? Il va falloir disposer de beaucoup de préservatifs et de pilules ou alors revenir à la bonne vieille méthode style 14 /18 ou 39 /45.
Et qui va payer la note ? Les pays du tiers monde surpeuplés et qui ne sont pas autosuffisants en premier.
Le problème de l’Afrique disait Patrick SEVRAN c’est la « bitte des noirs ».
Francis NERI
Contrôle des naissances et maintien des frontières
Je partage entièrement le point de vue malthusien de certains écologues, comme l’entomologiste Michel Tarrier, selon lequel le principal péril planétaire se situerait au niveau de la prolifération des naissances (en revanche, je ne partage en rien l’immigrationnisme échevelé de Tarrier). Lorsque j’entends les écologistes (pas les écologues) nous dire qu’il faudra produire de plus en plus d’électricité, mais qu’il faudra le faire à coup d’énergies douces (éoliennes et compagnie), je bondis face à l’hypocrisie : la locution « de plus en plus » prouve bien que ces gens ne sont pas des sauveurs de l’environnement.
La seule position tenable réside dans une sorte de décroissance démographique. J’enfonce une porte ouverte en clamant que, si la population française était restée au niveau de celle des années cinquante, nulle construction nucléaire n’eût été faite, ni même envisagée. Le planète entière aujourd’hui souffre d’un inquiétant malaise que Michel Tarrier qualifie de syndrome de l’Île de Pâques : un peuple débarqua un jour, on ne sait trop comment, sur une petite île charmante et fertile, et s’y établit. La nature pourvoyait aux besoins de ces braves gens, tant et si bien qu’ils lapinèrent comme des fous, et se retrouvèrent à la fin si nombreux, tout système clos ayant ses limites, qu’ils finirent par mourir de faim, de détresse et de guerres intestines, sur leur charmant îlot transformé en gros caillou sans forêt (4). La population se réduisit d’elle-même, d’un coup, et de manière drastique. La colonisation européenne, ensuite, a ramené à presque rien, il est vrai, cette population déjà précaire et très diminuée (maladies et déportations).
On se pâme aujourd’hui de ce que la France frise les 70 millions d’habitants. Les Attali ou les Minc en souhaiteraient deux fois plus (trois fois, quatre fois plus, pourquoi pas?), et en recourant à l’immigration bien entendu ! Ces ultralibéraux rejoignent les gauchistes, qui ne jurent que par la fécondité de femmes venues d’ailleurs, matrices rayonnantes d’une civilisation nouvelle, régénérée par le multiculturalisme et l’islam, doctrines rédemptrices qui sauveraient les vieux gaulois de leur effondrement culturel et génétique. Ben voyons ! Des gaucho-fascistes du NPA au stalino-libertaires du Front de Gauche (ce sont les mêmes) en passant par les socio-libéraux du PS ou les libéraux-conservateurs de l’UMP (ce sont aussi les mêmes), toute la clique politique mondialiste et remplaciste, à droite, à gauche, nous souhaite une France riche de ses dizaines de millions d’enfants « métissés »… On ne peut pourtant pas pousser les murs de l’hexagone, mais de cela tout le monde se fout, et profondément.
Le natalisme et l’immigrationnisme sont en réalité les deux facettes d’un même effondrement du bon sens planétaire. Certes, j’ai des camarades natalistes à RL et à RR, et, je crois, Christine, que tu en fais partie ; il s’agit d’un natalisme de résistance patriotique, que je n’approuve pas, mais que je comprends. Le bon Freysinger en est lui aussi partisan, lorsqu’il conseille aux Français de souche de faire beaucoup d’enfants pour compenser l’impressionnante fécondité des populations issues de l’immigration. Comment ne pas voir, cependant, qu’une telle doctrine ne dépasse guère la plaisanterie ? A ce petit jeu, dans un système ouvertement remplaciste, ce ne sont pas les Français de souche qui gagneront ; je pense même que toi, Christine, et les autres natalistes, vous le savez pertinemment. Disons le clairement : la régulation des naissances à l’échelle planétaire est le seul moyen de préserver une Terre qui, sans cela, nous montrera fermement qu’elle peut fort bien se passer de nous. Mais pour que ces options de décroissance démographique aient une quelconque efficacité, il faut bien que les nations, les nations européennes notamment, déclarent une guerre sans merci à l’immigration (et, sur ce point-là, même l’admirable Michel Tarrier n’a hélas rien compris). Accueillir des flux migratoires incessants, c’est encourager à la fois le natalisme débridé des peuples émigrants et ce natalisme réactionnel et résiduel des populations de souche dans les pays d’accueil. Je gage que si l’Occident n’avait pas donné à corps perdu dans la charité immigrationniste depuis près d’un semi-siècle, les peuples qu’on dit « émergents » ou « du Sud » ou « pauvres » auraient connu des progrès civilisationnels inouïs. L’islam (système ultra-natalitaire s’il en existe) n’y serait probablement plus qu’un souvenir folklorique, l’obscurantisme et l’arriération n’imprégneraient plus les esprits ni les mœurs, et peut-être même que ces peuples, qui aujourd’hui s’agitent et se massacrent pour aller on ne sait où, seraient à la pointe de la sagesse, économique, écologique et culturelle, et donneraient des leçons aux vieilles nations « civilisées ».
C’est tout le contraire, hélas, qui est advenu : les vieilles nations occidentales, à force d’écarter les cuisses devant des hordes promptes au parasitisme (ou à la prédation), n’ont fait que maintenir ces peuples « émergents », ou « du Sud », ou « pauvres », dans les doctrines les plus funestes et les comportements les plus barbares. L’excellent Pascal Hilout dit d’ailleurs la même chose que moi, et en des termes assez semblables, dans un article récent, d’une redoutable et remarquable lucidité (5). L’Occident a failli sur toute la ligne, il devait donner l’exemple de la sagesse dénatalitaire et fermer ses frontières de la manière la plus hermétique, sans refuser d’accueillir cependant quelques étrangers méritants… Il a fait tout l’inverse. Il a dit aux autres civilisations : « croissez et multipliez, nous serons toujours assez généreux pour vous accueillir ». Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Il n’est qu’à écouter les propos des actuels « réfugiés » de Lampedusa, que nous serons peut-être sommés un jour d’héberger dans nos maisons, et à nos frais.
Productions de proximité et retour à une certaine frugalité collective
Nos frontières sont ouvertes aux populations, aux marchandises, et aux capitaux. Il faudrait qu’elles le soient le moins possible. On n’imagine qu’à peine les dépenses d’énergie faramineuses que représentent ces flux incessants de marchandises et de populations, eux-mêmes induits par un mondial-capitalisme aveugle au main d’une poignée d’oligarques transnationaux, dont le train de vie, et celui de leurs hauts-salariés politiques, est lui-même immensément dispendieux en énergies et en argent. Toujours plus de routes, de véhicules, de bâtiments, d’éclairage, de machines, de réseaux, sans compter l’entretien de ces infrastructures… Je ne dis pas qu’il faille supprimer toute notion de commerce international, ni faire disparaître toute forme de tourisme ou même toute idée de déplacement. Je ne dis pas non plus qu’un pays pourrait absolument produire la totalité de ce dont il a besoin. Je dis simplement que le « patriotisme économique » dont tout un chacun parle, alors que personne ou presque n’y entend rien, suppose, à défaut d’une autarcie nationale complète, la volonté en tout cas de dépendre le moins possible des autres. Réduisons les flux, et la masse de besoins humains qu’ils supposent, on manquera déjà beaucoup moins de ressources énergétiques.
Par ailleurs, il faudrait aussi que cesse cette tendance inepte à remplacer des hommes par des machines, lorsque celles-ci jouent visiblement contre leur propre finalité. Les caméras électroniques ne servent qu’à surveiller les honnêtes gens ; on a vu des racailles, sûres de leur impunité, commettre des exactions devant ces caméras. D’une manière générale, tout se dépersonnalise ; chaque métier est remplacé par une machine, machine à composter, machine à vendre, machine à encaisser, machine à billet de banque, machine à poster les lettres, etc. Dès qu’un service public disparaît, ou qu’un entreprise privée ferme ses portes, on voit surgir des machines, qui souvent ne fonctionnent pas, ou qui ne fonctionnent que le temps d’être vandalisées par la racaille. Ce mécanocentrisme forcené, cette déshumanisation du quotidien ne seraient encore rien si c’était gratuit, mais, outre le chômage et la destruction généralisée du tissu social qu’ils engendrent, cela consomme une énergie démentielle, y compris nucléaire. La seule machine qui trouve grâce à mes yeux, c’est celle qui reste contrôlée par l’homme ; mais alors, dans de nombreux cas, à quoi sert-elle ? Je préfère acheter directement à un guichetier mes tickets de métro, plutôt que de réclamer ces billets au même guichetier après avoir constaté que la machine est cassée ou en panne. Il en est de la mécanisation, comme du reste : trop, c’est trop. Trop, c’est trop : nous le disons déjà, à RL ou à RR, à propos de l’islam, de l’ultra-violence ou de l’immigration… Je crois qu’on peut en dire autant de la mécanisation du quotidien, du tout-nucléaire, des OGM, des nanoparticules, des rayonnements électromagnétiques, etc. Certes, les esprits forts hurleront que ce sont là des combats d’un autre âge, comme le seraient aussi la sortie de l’euro et de l’Union Européenne, voire la sortie de l’OTAN ou de l’ONU. Et pourtant, ces combats « d’un autre âge » reviennent furieusement à la mode.
En ce qui concerne l’électricité… C’est là une merveilleuse découverte. Cela étant as-ton besoin d’éclairer de larges avenues toute la nuit, et aussi abondamment ? Je vis moi-même dans un village où l’éclairage nocturne se coupe à 23 heures. N’a-t-on pas également suréquipé les particuliers, au nom de « nouvelles normes » (qui ne sont autres que les profits de ceux qui vendent les équipements et fournissent l’énergie) ? Lorsqu’une technique manuelle est efficace, pourquoi la remplacer par un équipement ? A-t-on besoin de stores électriques, d’un ouvre-boîte électrique, de tourniquettes électriques comme pourrait le chanter Boris Vian ? Je n’ai pas compétence pour écrire un traité sur ce qu’on appelle les Négawatts (en clair : les économies d’énergie), mais de nombreux savants s’en chargent à ma place, et l’on ne perd rien, sans doute, à les lire. Quant aux productions alternatives d’électricité, je n’y suis pas absolument opposé. Il me semble que l’implantation d’éoliennes privées, de turbines à eau pour ceux qui habitent près d’un torrent, ou encore les panneaux photovoltaïques ne sont pas vraiment des initiatives criminelles. Là encore, rien de trop, mais de tout un peu.
L’irrésistible légitimation d’un paradigme décroissant
Dès qu’un hurluberlu se prend à dire « il faudra de plus en plus », il est sûr qu’il n’a rien compris à l’écologie, même s’il s’en revendique. Le vrai paradigme consisterait plutôt à viser le moins. A cela, il existe des solutions fondamentales : démographiques (par la régulation du natalisme et l’arrêt de l’immigration) ainsi qu’économiques (par la proximité, l’autosuffisance, certes toujours relative, des richesses et des ressources) ; à ces solutions s’en ajoutent d’autres, techniques et comportementales, visant à promouvoir des économies d’énergie, des techniques plus simples, une vie collective plus frugale, quoiqu’efficacement organisée. Des chercheurs s’expriment, je le répète, sur ces thèmes, et ce sont eux qu’il faut écouter, non les politiques. Je suis parfaitement d’accord avec Christine lorsqu’elle dénonce l’hypocrisie des écolos, dont le discours ne vise qu’à imputer au citoyen lambda fauché toute la responsabilité des catastrophes planétaires. Ce citoyen lambda est constamment sommé de se mettre aux normes (normes, du reste, bien douteuses) alors qu’il n’en a pas les moyens, ou alors il devrait se résigner à passer l’hiver chez lui sans chauffage, pendant que les Cohn-Bendit et autres nababs de l’écologie politique se prélassent à grands frais dans les palais dorés de la République ou les bâtiments high-tech de l’Union Européenne, vastes vaisseaux bien éclairés et bien pourvus en équipements de confort (sans compter le train de vie privé de nos khmers verts bobocrates, sur lequel il y aurait sans doute beaucoup à dire aussi). Mais enfin, l’aversion, légitime, qu’on peut avoir pour ces oligarques verdâtres ne doit pas non plus nous faire sombrer dans une technophilie béate, propre à nous faire imaginer qu’une douzaine de centrales nucléaires performantes résoudrait tous les problèmes d’énergie en France. Du reste, le combustible nucléaire, comme le pétrole ou le charbon, est lui-même une énergie vouée à la disparition (6).
Jacques Philarchein
NOTES
(1) http://christinetasin.over-blog.fr/article-nucleaire-quand-les-irresponsables-ecolos-gauchos-osent-sans-vergogne-instrumentaliser-le-drame-japonais-69566852.html
(2)
Je rappelle aussi au lecteur que le risque sismique n’est pas écarté en France… ni dans d’autres pays possédant le nucléaire civil.
Une référence institutionnelle :
http://www.risquesmajeurs.fr/installations-nucl%C3%A9aires-et-risque-sismique-dans-le-sud-est-de-la-france
Une référence journalistique :
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/03/18/risques-sismiques-ou-terroristes-la-france-n-est-pas-a-l-abri-du-danger_1495212_3232.html
(3) http://fr.wikipedia.org/wiki/Mines_d’uranium_en_France
(4) http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article1145
il est à noter que si l’analyse strictement écologique de Michel Tarrier est juste, il semble se réclamer, dans de nombreux textes, d’une idéologie immigrationniste favorable aux étrangers, qu’il assimile à des victimes de la dévastation planétaire due à l’arrogance occidentale. Il en devient même carrément remplaciste. Sur ce point là, je m’oppose absolument à lui : son diagnostic est bon, mais contaminé par des lamentations gaucho-misérabilistes. On ne peut pas être dénatalitaire et en même temps immigrationniste, là se situe l’erreur de Tarrier.
Ces contradictions de Michel Tarrier sont résumées dans un blog :
http://biosphere.blog.lemonde.fr/2011/03/14/lecologie-contre-les-migrations/
Les citations immigrationnistes de Michel Tarrier, très gauchistes, se trouvent également ici :
http://biosphere.ouvaton.org/index.php?option=com_content&view=article&id=1384:2011-faire-des-enfants-tue-la-planete-de-michel-tarrier&catid=110:annee-2011&Itemid=103
Je suis navré qu’un esprit aussi profond ait pu sombrer dans de tels égarements !
(5) http://ripostelaique.com/stopper-l-immigration-et-combattre-l-islam.html
(6) http://nucleaire-nonmerci.net/actualite/le-nucleaire-n-est-pas-une-energie-renouvelable.html