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Les différents niveaux du changement

 


On distingue deux types de changements : les changements de niveau 1 qui interviennent à l’intérieur d’un système et les changements de niveau 2 qui affectent le système lui-même.
Cette approche « systémique » vaut à la fois pour les changements organisationnels et pour les changements individuels.

  • Le changement de niveau 1 est une modification de certains facteurs à l’intérieur d’un système qui demeure relativement stable. Lorsque les conditions du changement sont défavorables, le changement de niveau 1 peut générer des phénomènes d’autorégulation destinés à assurer la permanence du système et sa continuité dans un environnement fluctuant.
  • Le changement de niveau 2 est une modification qui affecte le système lui-même et l’amène à se modifier.

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Si même l’État se met à la pensée et l’approche systémique…il y a de l’espoir J

Et pour aller un peu plus loin !

Les deux types de changement selon Gregory Bateson, figure de proue de l’École de Palo Alto. 

C'est à lui que revient le mérite d'avoir apporté des éléments déterminants pour la compréhension du processus de changement. Ses apports, fruits d'une interdisciplinarité exemplaire, ont permis la mise en œuvre d’une nouvelle pédagogie du changement.
Bateson distingue deux types de changement dans les systèmes humains: le changement qui intervient à l’intérieur d'un système, qu'il nomme le changement de niveau 1, et le changement qui affecte et modifie le système lui-même, qu'il appelle le changement de niveau 2.

Le changement 1 : l'homéostasie.

C'est celui qui permet au système de maintenir son homéostasie, son équilibre : la modification s’opère simplement au niveau des éléments du système.
L'homéostasie d'un système réside dans son aptitude à exercer des phénomènes auto correcteurs sur les éléments internes ou externes qui menaceraient son équilibre.
La boutade, " plus ça change et plus c'est la même chose ", que l'on entend fréquemment dans les cafés et les cantines au sujet des mesures prises par la direction d'une entreprise ou d'un gouvernement, traduit parfaitement combien les changements opérés n'aboutissent qu’à des solutions de niveau 1: solutions qui, précisément, contribuent à enclencher des mécanismes régulateurs, dits homéostatiques car ils maintiennent le système en son état.

Ainsi nous-mêmes tentons-nous le plus souvent, sans le savoir, de changer les choses en aboutissant " toujours à la même chose ".

Cependant ce changement I par rétroaction est insuffisant dans certains cas. En effet, lorsqu'un système humain ne parvient plus à réguler ses échanges par ses mesures habituelles d'autocorrection et d'ajustement et lorsque les " solutions de bon sens " créent un peu plus de permanence, il entre alors en crise cela signifie qu'au sein du système, des changements d'un autre niveau, le niveau 2, s'imposent et que, s'ils ne sont pas introduits, le système régresse et s’effondre.

Le changement 2: l’évolution.
Le changement 2 se caractérise par le fait que c'est le système lui-même qui se modifie ou qui est modifié.
Pour reprendre des métaphores empruntées à Paul Watzlawick (Palo Alto également), le changement I s'apparente à l'action du thermostat qui régule la température en fonction des variables thermiques ou encore à celle de l'accélérateur de la voiture qui permet d'aller plus vite mais en conservant le même régime, alors que le changement 2 correspond à une intervention sur le levier de vitesse qui, modifiant alors le régime de la voiture, la fera passer à un niveau supérieur de puissance.

Ainsi face à une côte très abrupte (changement de contexte), si le conducteur ne faisait qu'accélérer " un peu plus ", il n'effectuerait qu'un changement de niveau 1, solution qui amplifierait le problème car sa voiture (imaginons une petite cylindrée), a court de puissance, avancerait de plus en plus difficilement et finirait sans doute par caler.
Dans cet exemple, la solution consistant à changer de vitesse pour modifier le régime du moteur correspond précisément à un changement de niveau 2.
L’accès au changement 2 dans un système humain nécessite que les règles qui le régissent subissent des transformations. Et cette modification des règles d'un système humain relève, d'une reconstruction de la réalité, d'un changement de prémisses, voire d'hypothèses de base ou de présupposé.

Ce changement 2 sur lequel l’équipe de Palo Alto s'est particulièrement mobilisée peut être résumé ainsi !

  • Les comportements humains, qui sont à la base de la socialisation de l'individu, peuvent être considérés comme des changements (apprentissages) de type 2.
  • transfert du même apprentissage (comportement) à d'autres contextes
  • processus classique de généralisation, que nous utilisons tous lorsque nous unifions des contextes apparemment différents
  • lorsque les changements de niveau 1 deviennent inopérants pour l'individu (ou un groupe), sources d'enfermement, d’échecs et d'insatisfactions, celui-ci a besoin d'apprendre à changer ses habitudes acquises par un changement de niveau 2. C'est-à-dire à réorienter ses comportements dans des contextes plus appropriés.
    Par exemple, Si un individu (ou un groupe) se comporte de manière agressive dans tous les contextes ou il est contrarié et si son agressivité systématique lui porte préjudice, alors il a besoin de passer à un changement de type 2.

    (Ce qui à mon sens concerne particulièrement le « groupe » des « islamistes ») 
    Savoir être combatif est utile par contre dans la plupart des cas.
  • Le changement de niveau 2 relève d'une réinterprétation de la réalité et pas seulement de l'effort ou de la volonté
  • Le plus souvent il résulte d'un événement si important dans la vie d’un individu ou d’un groupe qu'il génère simultanément un changement automatique de sa vision du monde.
  • Le changement de niveau II résulte d'une nouvelle construction de la réalité.
    Il est le fruit d'un recadrage qui en libérant la dimension créative de l'individu, ou du groupe humain considéré, générera d'autres réponses, plus appropriés.
  • Le changement de niveau II intéresse l’Humanité dans sa totalité. Il devrait lui faire adopter une vision globale intéressant la régulation et le contrôle de ses activités au plus haut niveau de l’organisation humaine en particulier pour l’exploitation des matières premières,  la démographie, l’économie et la financiarisation, l’écologie…  

Francis NERI
17 06 15

Commentaires

  • Communication

    Nous avons besoin de promouvoir la pensée collective un peu partout, par le biais des réseaux sociaux notamment. Un des problèmes de NOTRE communication, c'est l'accès aux médias : Les blogs, Face de bouc, par exemple peut nous redonner la propriété de moyens de diffusion, de nous permettre de parler plutôt que d'être parlés par les médias.

    Francis NERI

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