Illusions
Après la chute de l’URSS, certains ont cru également dans la fin du monde bipolaire, comme aujourd’hui nous semblons, en France en particulier, croire en la fin du bipartisme.
Sans vraisemblablement trop bien l’appréhender, Fukuyama nous a vendu « La fin de l’Histoire » c’est à dire un seul système et un seul monde.
De son coté, Huntington s’essayait au choc des civilisations !
A première vue, c’est Huntington qui aurait gagné. Le Nord, c’est à dire l’Occident Américain en complicité avec la frange dominante des pays émergents : le Qatar et l’Arabie Saoudite par exemple est bien en lutte contre le Sud.
A l’opposition Est-Ouest s’est succédé l’opposition Nord-Sud.
C’est la « singularité islamiste » qui a relevé le gant. Elle échappe à cette mondialisation unificatrice qui semble avoir réussie sur une partie seulement de la planète …et encore en ce qui concerne l’Europe, ce n’est pas gagné pour les Américains.
Le monde Occidental apparaît donc divisé. Il a le doute au creux des reins. Pendant ce temps le Sud se transforme en « monde musulman fondamentaliste » et sa force, comme sa conviction augmente de jour en jour.
La force du Nord ne viendra pas de la mondialisation, mais de ses profils démographiques, culturels et intellectuels.
Nul besoin comme le fait l’Empire Américain de se créer des ennemis ; d’une part en détruisant tous les régimes arabo-musulman laïques et d’autre part en poursuivant une politique anti Russe comme c’est encore le cas en Ukraine.
Il n’y aura qu’une seule façon de combattre l’Etat Islamiste en cours de mondialisation, c’est de structurer toutes les oppositions Occidentales autour de l’idée que la Russie, la Chine, Israël etc… sont dans cette affaire nos alliées.
Quitte pour les Américains une fois le problème de notre « ennemi extérieur commun » réglé, de continuer à rivaliser avec la Russie si çà les amuse de croire encore à un monde unipolaire uni autour de l’Empire US.
Le nord civilisé s’il ne veut pas subir le sort de Rome doit se mettre à l’abri des barbares du Sud. Pour cela, il doit d’abord retrouver la fierté de ce qu’il fut et de ce qu’il fit et, accessoirement, sa prétention à l’Universel.
Francis NERI
26 05 15