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Le systémicien - Page 461

  • Ordre moral

     

    La Haute autorité (la Halde) a produit un excellent document de base sur la lutte contre les discriminations. Attention à son utilisation et à la résurgence possible d’une notion d’ordre moral dans ce qu’il y a de pire : la bonne conscience qui ne reconnaîtrait « l’autre » que comme une victime à assister. Victime du racisme, de la discrimination, du libéralisme, de la colonisation ou encore des violences que lui infligerait la société.

    Il ne faut pas tomber dans le piège de la chasse aux discriminations qui justifierait toutes les errances du fait que la charge de la preuve est remplacée par des présomptions et donc que l’auteur présumé de l’infraction doit prouver son innocence

    Exemple : Au cours d’une braderie de mon association, participant au service d’ordre, je dis à un jeune adulte de descendre de son vélo. Il me traite de sale raciste, ameute les gens et va chercher ses copains pour me faire ma fête ! Qu’arriverait-il s’il portait plainte, serai-je entendu ?

    Autre exemple, je veux prendre l’ascenseur de l’immeuble, devant moi une femme voilée et un très jeune homme. L’ascenseur arrive, le jeune homme me dit que je ne peux pas  l’emprunter en même temps qu’eux. Qu’arriverait-il si j’insistais et qu’un conflit éclate ?

    Il nous faut donc veiller à ne pas donner des idées toutes faites sur le droit à ceux qui pourraient s’en servir dans le mauvais sens et qui en oublieraient le respect de la loi et de son usage !

    On peut vouloir bien faire et obtenir l’effet inverse, c'est-à-dire renforcer la xénophobie, le racisme, la discrimination et réveiller des frustrations et des réflexes de défense communautariste. Attention donc au « politiquement correct ! »

    Je crois qu’il faut aller plus loin, que l’énoncé des règles, dans la formation et la sensibilisation à la prévention des discriminations. Il faut, également, donner l’occasion de réfléchir au sens.  Que les jeunes, et les autres, comprennent bien la portée des connaissances mises à leur disposition avec les aspects positifs et négatifs afin qu’ils sachent s’en servir avec justesse et justice.

    Il faut revenir aux sources de la discrimination. Dire, par exemple, qu’elle est minoritaire et que le chômage et la précarité sont une réalité pour tous les citoyens. Une réalité qui  accentue la compétition et permet à certains de faire des choix arbitraire en fonction de critères qui sont propres à chacun. A compétence à peu prés égale, par exemple, un tel donnerait la préférence à un membre de sa famille ou à un ami pour un emploi s’il est le recruteur (voir l’exemple des bagagistes de Roissy)

    Enfin il faut cesser de se culpabiliser et penser que tous les Français sont racistes, colonialistes, qu’ils pratiquent la discrimination comme un sport national et qu’ils ont honte de leur passé, de leur culture et de leurs valeurs.

    Bref, la culpabilité et la honte de soi n’ont jamais renforcé la cohésion sociale et c’est bien là où se situent les vrais questions : Quelle citoyenneté ? Quel modèle d’intégration ? Quel héritage culturel ? Quelles valeurs à partager ? Quels projets communs ? De vraies questions pour restaurer un lien social distendu car comment « faire société » si l’on ne s’apprécie pas entre communautés ?   

    Francis NERI

    13 10 06

     

  • Conscients et responsables

    A partir de la parabole des talents et au-delà de la compréhension moderne du mot "talent" comme "habileté" ou "disposition", se pose avec acuité la question essentielle de la « transmission » et de ce que nos enfants feront de leur héritage.

    Quels que soient les dons reçus, chichement ou en abondance, et d’où qu’ils nous viennent, il nous faut les faire valoir et non simplement  les protéger en les gardant intacts. Quand à celui qui dilapide, pour une jouissance et un profit à court terme, les trésors et le bien commun de tous, il mérite d’être mis au ban de l’humanité s’il ne peut être rééduqué et resocialiser. 

    Autrement dit, recevoir un don, un talent, une disposition quelconque, crée une obligation, une responsabilité et une capacité à répondre de ce don en le faisant fructifier, en rajoutant de l’énergie au monde.

    La plupart d’entre nous  négocient plus ou moins bien et avec un bonheur inégal l’exploitation de leurs moyens, mais certains qui se sont cru défavorisés, se laissent rejeter, se découragent, se comparent avec d’autres pour finalement s’enfermer en eux-mêmes dans leur révolte. D’autres enfin, amplement pourvus ne tireront nul profit de leurs nombreuses possibilités. Regrettable pour eux, car « A celui à qui il aura été beaucoup donné, il sera aussi beaucoup redemandé. »

    Quels sont les talents dont nous disposons tous ?

    Retenons en deux : Tout d’abord le temps qui nous est largement concédé. Ainsi, chacun peut assumer la responsabilité de sa vie et les bénéfices de ses actions.

    On a dit du temps qu'il est l'étoffe dont la vie est faite. Cela est vrai. Quand on gaspille son temps, on gaspille la vie, on la perd; quand, au contraire, on emploie bien son temps, quand on force chacun des rapides instants dont il est composé à porter intérêt, c'est-à-dire à produire quelque chose de bon pour les autres ou pour nous-mêmes, on se fait une vie riche et féconde.

    Un second talent qui nous a été confié, c'est l'intelligence. Celle ci est une lampe dont nous avons partout besoin pour nous conduire dans la vie mais qui ne nous sert pas à grand'chose si nous ne savons pas l’alimenter de connaissances et de compétences.

    Ceux qui ont beaucoup appris, beaucoup étudié et réfléchi,  les savants, les génies, les inventeurs, ont la responsabilité et le devoir d’éclairer la route de l'humanité, lui montrer le but vers lequel elle peut se diriger.

    Ceux, au contraire, qui ne savent rien, mais qui croient tout savoir, ne sont que de mauvais  guides qui, dans leur infinie certitude de détenir la vérité, conduisent les peuples au désastre. Ceux là doivent être identifiés, reconnus et écartés

    Il est bien d’autres  talents  et dons dont nous sommes tous pourvus, à des titres divers.  La beauté, la force, l’énergie, la couleur de notre peau, la voix etc. A nous de les détecter, d’en faciliter l’émergence et enfin, de les développer au sein du contexte qui est le nôtre, dans le temps et dans l’espace qu’il  nous est possible d’occuper.

    Une dernière remarque enfin, certains n’ont que très peu de talents. Ils viennent souvent à la vie déjà brisés ou la vie elle même brise leur élan par un accident, une maladie ou une injustice. Malgré cela ils parviennent à faire aussi bien que d’autres mieux pourvus. Ceux là, ainsi que ceux qui n’ont pas cette capacité « résiliente », ont droit à toute notre solidarité et notre reconnaissance, car ils nous montrent le chemin de l’excellence.

    Francis NERI

    15 01 07

  • Identité

    Il n’y aura pas de France et pas d’Europe durables sans construction d’une identité commune. Or, mémoire et identité sont une seule et même chose et, la construction d’une identité commune est nécessairement basée sur des valeurs communes issues de notre mémoire, de notre histoire commune. Nos valeurs sont d’influence gréco romaines, latines, judéo chrétiennes et issues du siècle des lumières.Elles sont donc plurielles et, si les peuples européens sont sensibles aux apports des cultures extérieures, ils accueillent et intègrent celles qui ne sont pas en rupture et en opposition avec leur culture et rejettent les autres. L’échec du projet européen montre bien que rien ne peut se faire sans le consentement explicite des peuples.

    L’on ne répétera jamais assez que la culture est avant tout basée sur des valeurs et, pour que des chocs culturels ne se déclinent en violents affrontements sous forme et sous couvert de conflits d’intérêts économiques ou sociaux, il faut examiner les objectifs et les fins des cultures qui s’opposent dans le monde entier, et avec violence, aux valeurs et à la culture occidentale, en particulier européenne.

    C’est le cas de la culture islamiste intégriste qui, loin à présent d’être minoritaire, tend à prendre rapidement le contrôle du monde musulman et ne cesse sur notre propre sol de transgresser nos valeurs en particulier démocratiques, nos lois et nos règles en tentant d’imposer les leurs dans un esprit de revanche et de conquête.

    Les stratégies de peuplement visent à la modification rapide des équilibres démographiques  en leur faveur. Un travail de sape discrédite depuis trop longtemps notre histoire, nos valeurs et notre culture occidentale menacées maintenant dans leur essence même et sur nos propres territoires.

    Il nous faut à présent identifier nos valeurs et nos cultures dans ce qu’elles ont d’essentiel, d’universel, d’actuel et de commun, les préserver, les promouvoir dans et avec des pratiques économiques et sociales qui en sont issues, dans l’esprit d’une autorité retrouvée.

    Les préserver, les enrichir et les promouvoir car la France et l’Europe n’existeront socialement, économiquement et politiquement qu’à partir d’une identité culturelle commune. Si nous ne voulons pas avoir à combattre pour la France et pour l’Europe, il nous faut éduquer et socialiser à partir et autour de nos valeurs et de nos cultures, de nos pratiques sociales régulées par le droit et par nos règles morales et éthiques qu’il faut inculquer aux nouveaux arrivants et rappeler à ceux d’entre nous qui les auraient oubliées.

    C’est à cette tâche prioritaire, à notre niveau de responsabilité et avec les moyens à notre disposition que nous devons nous atteler. Chaque Français doit être en mesure de relever le défi, c'est-à-dire de tracer des possibles et de transmettre, d’éduquer, de former, de socialiser. De comparer et de promouvoir nos systèmes de référence, car ils en valent bien d’autres, à commencer par l’estime, le respect de soi et la fierté de nos origines.

    Oui c’est à l’intérieur, et à l’intérieur seulement, d’un système donné de références qu’il faut savoir accueillir, demander, recevoir donner ou refuser.

    Oui, c’est à cette condition que nous pourrons rester libres et manoeuvrants, ouverts et bienveillants, conscients du poids de notre histoire et responsables de notre futur et de l’avenir économique et social de nos enfants.

    Les politiques prétendant à nos suffrages feraient bien de réfléchir à ce qui pourrait conduire les Français si les inquiétudes et les attentes de ce type n’étaient pas prises en compte.  

    Francis NERI

    09 02 07