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Le systémicien - Page 462

  • Analyser sa personnalité

    Qui prend les grandes décisions de votre vie ?

    • C’est votre système de défense ?
    • C’est vos capacités cognitives ?

    Si c’est votre système de défense, il fait de son mieux pour protéger votre personnalité profonde, mais il s’active automatiquement et très souvent pas à bon escient, à l’exemple du stress.

    Il est préférable de prendre vos décisions avec vos capacités cognitives qui savent mieux utiliser les informations disponibles après les avoirs évaluées et comparées.

    Le cadre dont nous nous servons à l’ IESE pour analyser notre personnalité et développer nos compétences cognitives utilise les outils de la communication thérapeutique, pédagogique, managériale. Il s’agit de l’approche systémique en communication (école de Palo Alto) qui représente en effet une démarche intégrative permettant d’appréhender la réalité du changement de façon interactive.[1]

    Après l’analyse et en période de progression personnelle, nous commençons à vivre de plus en plus de moments où nous nous sentons au contrôle, organisé et efficace. Nous pouvons enfin nous autoriser à acquérir certaines des qualités auxquelles nous aspirons comme la fixation d’objectifs, l’efficacité, le sens de l’organisation etc.

    L’estime de soi grandie et devient plus solide lorsque l’on sait que nous sommes aux commandes de notre vie et que nous sommes auteur de nos changements.

    L’analyse de personnalité n’est pas une thérapie psychanalytique. Il ne faut pas trop « psychologiser » les relations humaines. Alors que la psychanalyse  n’est pas un projet que l’on peut mener seul, une analyse de sa personnalité, pour axer le développement de ses compétences cognitives, peut être faite de façon autonome grâce à un simple accompagnement et par un travail de groupe car l’on peut progresser plus loin et aller plus vite avec le support d’un groupe. Il faut bien évidement tenir compte d’un temps culturel spécifique, du contexte et de l’environnement.

    En conclusion, il nous apparaît que ce qu’il nous faut maîtriser c’est un système de défense inadapté (le stress en particulier) et ce que nous devons promouvoir, c’est la maîtrise de nos capacités cognitives.

    Notre système de défense se déclenche sous forme d’une compulsion : « il faut se mettre en sécurité » La peur, l’inconnu, le vide de ce qui nous apparaît comme une non existence  provoquent la crise compulsive.[2]

    Notre conditionnement « habituel » nous empêche de voir les réalités multiples du monde qui se dissimulent sous les apparences que nous avons soigneusement élaborées. Nombre d’entre nous consacrent la majeure partie de leur énergie à nier les aspects négatifs de leur vie en se livrant pieds et point liés à leur compulsion. C’est cette partie de soi, cette peur du vide qui nous sert de mémoire et d’identité.

    Comment faire pour éviter le vide, devenir et rester « manoeuvrant » ?

    En construisant en continu une personnalité « non aliénée », libre et manoeuvrante et par conséquence utile et indispensable à soi même et à ses semblables.  

    Francis NERI


    [1] IESE document  7

    [2] IESE document  10 La sécurité

  • Liberté

    Le prix du malentendu est toujours élevé pour qui proclame sa liberté. Il est exorbitant pour celui qui prétend libérer les autres de leurs conditionnements, leurs préjugés, leurs jugements de valeur.

    Malgré tout, il appartient à un homme, c’est même précieux et vital,  d’être lui même, de porter sur les choses et les autres son regard et sa main et de faire partager le résultat de ses recherches. Tout ce qui entrave cette liberté doit être rejeté, qu’il s’agisse d’un rite, d’une superstition ou d’un quelconque interdit. La liberté c’est d’être libre d’aller où bon nous semble et d’être ce que nous sommes.

    Les seules lois dignes de ce nom sont celles que l’on comprend, à laquelle on adhère ou que l’on se donne et qui n’entravent pas notre liberté.

    La différence entre un homme libre et un prisonnier de ses déterminismes c’est que le premier a compris ce qu’il est vraiment et a commencé à mettre en œuvre les moyens à sa disposition pour réaliser l’image et l’idée de ce qu’il pourrait être. Plus peut être en nous.

    Bien sur, ce n’est pas une mince affaire d’inscrire cette idée dans la réalité mais il n’est pas nécessaire de croire en la réussite pour entreprendre. Il suffit de se dire que l’on peut le faire car c’est dans la nature même de notre être.

    Pour être libre, il faut apprendre à maîtriser les moyens qui nous sont octroyés, le temps, l’espace, la distance et quelques autres.

    Le temps qu’il nous faut apprendre à occuper et à savourer. L’espace qui nous apaise et nous emporte. La distance, qui nous donne du recul par rapport aux contraintes que nous avons fait notre et aux clameurs du monde.

    Cette recherche de la manière d’être est là, à portée de nous, il suffit de l’apprendre comme l’on apprend à marcher, à jouer au badminton ou à nager.

    La méthode, c’est celle classique de l’apprentissage. Avant de transcender ses limites, il faut patiemment les approcher l’une après l’autre mais dans leur globalité et l’une avec l’autre dans leur totalité.

    Prendre du recul, s’élever par la connaissance puis transmettre ses compétences à ceux qui trébuchent dans la nuit de leur solitude à la recherche de leur vérité.

    Comprendre que pour exercer sa liberté, il faut de l’espace, en soi et dans le monde et prendre  l’habitude et l’assurance que rien ne viendra la limiter.

    Détecter ce qui nous limite et l’éliminer. Pour cela, il faut admettre que l’élévation spirituelle peut avoir pour base la recherche des limites et de la perfection  dans le modèle d’expression  choisi, le sport, la musique, etc. En effet, tout en nous est limites à vaincre car la perfection n’a pas de bornes.

    Comment faire émerger la conscience et l’intentionnalité ?

    Savoir observer les objets, qui nous environnent et nous habitent, d’un œil neuf avec son expérience personnelle n’est ni présomptueux ni condamnable même si nous savons que d’autres supposés plus expérimentés l’ont déjà fait avant nous.

    L’important c’est de regarder avec son esprit et mieux encore avec son cœur.

    Le plus complexe est de passer d’un niveau de connaissance, de compétence et de conscience à un autre. Cela peut prendre toute une vie, voire ne jamais se réaliser.

    Le plus urgent est de se débarrasser de ses frustrations, de ses amertumes, de l’ennui et de la colère puis de se forger son propre univers et enfin d’y inviter des amis.

    Le plus simple est de ne pas se fier à ses yeux. Tout ce qu’ils montrent ce sont nos limites.

    Le plus triste, serait qu’au soir de sa vie nous nous disions : « je n’ai rien compris et rien appris » et que nous n’ayons qu’une certitude, celle d’avoir à recommencer.

    Francis NERI

    19 03 07

  • Ordre moral

     

    La Haute autorité (la Halde) a produit un excellent document de base sur la lutte contre les discriminations. Attention à son utilisation et à la résurgence possible d’une notion d’ordre moral dans ce qu’il y a de pire : la bonne conscience qui ne reconnaîtrait « l’autre » que comme une victime à assister. Victime du racisme, de la discrimination, du libéralisme, de la colonisation ou encore des violences que lui infligerait la société.

    Il ne faut pas tomber dans le piège de la chasse aux discriminations qui justifierait toutes les errances du fait que la charge de la preuve est remplacée par des présomptions et donc que l’auteur présumé de l’infraction doit prouver son innocence

    Exemple : Au cours d’une braderie de mon association, participant au service d’ordre, je dis à un jeune adulte de descendre de son vélo. Il me traite de sale raciste, ameute les gens et va chercher ses copains pour me faire ma fête ! Qu’arriverait-il s’il portait plainte, serai-je entendu ?

    Autre exemple, je veux prendre l’ascenseur de l’immeuble, devant moi une femme voilée et un très jeune homme. L’ascenseur arrive, le jeune homme me dit que je ne peux pas  l’emprunter en même temps qu’eux. Qu’arriverait-il si j’insistais et qu’un conflit éclate ?

    Il nous faut donc veiller à ne pas donner des idées toutes faites sur le droit à ceux qui pourraient s’en servir dans le mauvais sens et qui en oublieraient le respect de la loi et de son usage !

    On peut vouloir bien faire et obtenir l’effet inverse, c'est-à-dire renforcer la xénophobie, le racisme, la discrimination et réveiller des frustrations et des réflexes de défense communautariste. Attention donc au « politiquement correct ! »

    Je crois qu’il faut aller plus loin, que l’énoncé des règles, dans la formation et la sensibilisation à la prévention des discriminations. Il faut, également, donner l’occasion de réfléchir au sens.  Que les jeunes, et les autres, comprennent bien la portée des connaissances mises à leur disposition avec les aspects positifs et négatifs afin qu’ils sachent s’en servir avec justesse et justice.

    Il faut revenir aux sources de la discrimination. Dire, par exemple, qu’elle est minoritaire et que le chômage et la précarité sont une réalité pour tous les citoyens. Une réalité qui  accentue la compétition et permet à certains de faire des choix arbitraire en fonction de critères qui sont propres à chacun. A compétence à peu prés égale, par exemple, un tel donnerait la préférence à un membre de sa famille ou à un ami pour un emploi s’il est le recruteur (voir l’exemple des bagagistes de Roissy)

    Enfin il faut cesser de se culpabiliser et penser que tous les Français sont racistes, colonialistes, qu’ils pratiquent la discrimination comme un sport national et qu’ils ont honte de leur passé, de leur culture et de leurs valeurs.

    Bref, la culpabilité et la honte de soi n’ont jamais renforcé la cohésion sociale et c’est bien là où se situent les vrais questions : Quelle citoyenneté ? Quel modèle d’intégration ? Quel héritage culturel ? Quelles valeurs à partager ? Quels projets communs ? De vraies questions pour restaurer un lien social distendu car comment « faire société » si l’on ne s’apprécie pas entre communautés ?   

    Francis NERI

    13 10 06