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Le systémicien - Page 462

  • L’autorité pourquoi faire ?

    Il est d’actualité de revenir sans cesse sur la question du sens : pourquoi l’autorité, pourquoi l’éducation, pourquoi la violence etc.

    Au sein de l’Institut pour la Promotion du Lien social, Pierre Karli nous interpelle sur l’autorité et pose la question : l’autorité pourquoi faire ?[1]

    Pour ma part, j’ai renoncé à répondre aux « pourquoi », surtout aux « pourquoi faire » car je n’y ai jamais trouvé une réponse objective.Tout au plus, et si l’on insiste, puis-je répondre à une question formulée de façon plus ouverte : De quelle façon voulez vous exercer une autorité ? Pour vous, que représente l’autorité que vous voulez exercer ?

    Il y a bien d’autres questions ouvertes à poser à ceux qui veulent exercer une autorité. Par exemple, comment allez-vous exercer l’autorité qui vous est déléguée ? Ou encore, avec qui allez vous l’exercer ? Quels moyens allez-vous employer etc.

    Bien sûr, je ne me désintéresse pas des fins de l’autorité, mais cette question, je la poserai directement à l’autorité elle-même. Autorité qui es tu où vas-tu ?

    Pour ma part, j’ai déjà ma réponse (subjective bien évidement) ! « L’autorité, dans la minorité de l’esprit humain, est moyen, outil ainsi qu’objectif pour aider à répondre aux besoins et aspirations d’une collectivité humaine tentant de rendre chaque membre librement responsable »

    L’autorité est alors énergie et cette énergie est neutre et objective.

    En effet, «  une société est un monde déjà constitué avant la naissance de l’enfant, et qui se présente à lui par de multiples moyens : les façons de faire, les gestes, les rapports humains, l’organisation de l’espace, le monde symbolique du langage…tout ce qui est caractéristique d’une société est déjà là, bien sûr, et présente à l’enfant qui vient au monde tout ce qu’il devra intégrer dans son fonctionnement réel et symbolique, mais aussi les normes qui s’imposent à ce fonctionnement. Autrement dit, sur le « matériel de base » que constitue l’équipement neurologique, le monde auquel vient l’enfant imprime ses marques, impose ses contraintes, En ce sens, l’esprit  est dans le monde avant de s’incarner dans un sujet particulier »

    Cet extrait d’un texte de Françoise Parot maître de conférences à l’université René-Descartes (Paris-VI) illustre bien, pour moi, l’idée que la question du sens est loin d’être une « affaire personnelle » et que comme l’esprit le sens est d’abord dans le monde. Ce qu’il faut apprendre au sujet enfant, avec autorité, c’est de questionner le sens que la société à mis en nous et à faire le tri dans ce qu’il lui apparaît en premier lieu bon pour lui, puis pour les autres dans un concept humaniste fait de partage de connaissance, savoir faire, sens du plaisir, du bonheur. Nous devons partager ce que les autres peuvent recevoir sans que nous le perdions : la sympathie, l’empathie, l’intérêt, le goût de la médiation et permettre à chacun d’accéder à divers niveaux de conscience sociale.

    Recherche utopique pour certains et de toute façon dépendant très étroitement de la culture, du contexte, du lieu, des aspirations d’une époque qui flottent confusément dans l’atmosphère et que certains possédant compétence, énergie et statut exercent avec plus ou moins de loyauté, probité, discernement…question d’éthique et de morale. L’éthique est la morale que l’on se donne à soi même,  la laïcité s’exprime par l’éthique, la religion par la morale, les deux sont affaire de règles comprises et acceptées ou ignorées et subies. Ainsi va la nature humaine !

    Pour ce qui concerne notre recherche, les deux logiques d’action sont le plus souvent conduites de façon parallèle c’est-à-dire parfois dans l’intérêt de l’individu, parfois dans celui de la collectivité, mais toujours selon le système hiérarchique de dominance en vigueur.

    Rôles, statuts, tâches, fonctions ! Des transformations ont profondément modifié la répartition des responsabilités entre les différents acteurs de l’éducation et de la socialisation. Les trois institutions qui ont en charge l’éducation et la socialisation des enfants s’organisent chacune autour d’une fonction principale qui renvoie à une logique essentielle : l’enseignement pour l’école, la socialisation pour les institutions du temps libre et pour la rue, la filiation pour la famille, ce qui n’empêche pas les transversalités. Encore faut il réfléchir à ce que ces transversalités ne se transforment en confrontation.

    La famille inscrivait les enfants dans une lignée de socialisation verticale qui devient actuellement particulièrement problématique en raison des ruptures familiales. La famille s’occupait de l’éducation religieuse et morale des enfants et elle se chargeait de leur insertion professionnelle. La crise des idéologies et des valeurs, le chômage des adultes comme des jeunes ne permettent souvent plus aux familles d’assurer ces fonctions.

    L’école est passage obligé pour tous les enfants et les jeunes. Il s’y focalise des attentes qui ne sont souvent plus compatibles entre elles : former des citoyens, assurer l’éducation à la citoyenneté, les règles du « vivre ensemble ».

    Dans le même temps, une interprétation restreinte de la laïcité conduit à éviter toute discussion portant sur les valeurs individuelles. L’on n’aborde plus la question des valeurs y compris « universelles ».On attend de l’école la transmission des savoirs permettant l’insertion professionnelle encore synonyme de promotion sociale, d’égalité des chances et de réussite.

    Les institutions du temps libre, la cité, la rue contribuaient à l’éducation morale (mouvements de jeunesse, église) La référence aux valeurs s’articulaient autour d’un projet de société. De nombreuses structures municipales ou associatives ont pris tant bien que mal le relais et assurent aujourd’hui ces fonctions selon des « projets éducatifs » : socialisation, apprentissage de règles, autonomie, citoyenneté.

    Les enfants et les adolescents se structurent à partir de ces trois lieux où des adultes font, ou devraient, faire référence. C’est dans ces lieux que l’autorité est en crise, autorité fondée sur la crédibilité que ces trois pôles ont perdue.

    L’essentiel de notre problématique tient dans cette évidence : avant que de savoir ce que l’on va faire de l’autorité, il faut dire ce que nous voulons comme autorité, à qui nous voulons l’appliquer et comment : sous forme éducative, socialisante, de remédiation, de répression, dans quels lieux et quels contextes, et se poser la question de la crédibilité de ceux qui sont censé « avoir de l’autorité » Autorité déléguée, assumée, partagée, appliquée, autorité légitime de l’enseignant, du père, du prêtre, du policier, du juge ou de l’éducateur. Le reste est affaire d’éducation, de méthode, de moyens, de morale et d’éthique.

    Francis NERI 

    29 12 06

         

     



    [1] Ce texte est une contribution aux travaux de l’IPLS sur le thème de l’autorité

  • Adhérer au projet de l’IESE

    L’IESE accueille toute personne qui souhaite développer ses compétences sociales et être utile au plus grand nombre en matière de socialisation et d’éducation.

    Avec l’IESE vous participerez à un projet qui valorise les valeurs républicaines, qui ont fait la France et l’Europe, dans le respect de nos droits et aussi de nos devoirs. Ce projet veut redonner à nos jeunes la joie et l'espoir ainsi que la volonté de redresser et de défendre notre pays, cruellement et depuis trop longtemps dévalorisé dans une continuité destructrice.

    Le projet IESE n'est ni confessionnel, ni idéologique, ni sociologique, ni politique au sens politique politicienne du terme. Il n'a qu'un seul objectif, promouvoir sans faiblesses par l'éducation, la socialisation et la remédiation ce qu'il y a de meilleur en l'homme, sa qualité d'être humain.

    La France a besoin de projets semblables et ces projets ont besoin de  chacun d’entre nous pour mettre en œuvre et  promouvoir par l’exemple, une culture et des valeurs développées de siècle en siècle : pensée grecque, culture judéo-chrétienne, héritage des lumières etc.  

    Ces valeurs et cette culture, qui ne cessent d’être décriées et combattues, sont peut être  à revisiter, mais cette démarche nous appartient et nul ne doit pouvoir nous imposer ses lois et ses coutumes tout en refusant souvent  de se conformer aux notres.

    L’IESE affirme que l’éducation et la socialisation sont les meilleurs atouts d’une politique sociale et d’intégration. Eduquer et socialiser pour former des individus libres et responsables.

    La responsabilité des individus doit en effet être posée. Il est trop facile d’excuser toutes les déviances sous prétexte que ceux qui transgressent nos lois et nos règles seraient des victimes de frustrations ou d’humiliations liées à la ghettoïsation, au chômage ou aux discriminations. Les « valeurs » de la transgression et celles des extrêmes ne sont pas les notres. Elles sont destructrices de la société à laquelle nous sommes profondément attaché.      

    Nous reconnaissons la prévention comme une fonction sociale majeure et la remédiation indispensable à notre fonctionnement social, mais les actions de  prévention et de remédiation  ne doivent  pas se limiter à défendre une partie des usagers revendicative de droits et à « irresponsabilité illimitée », et qui serait déconsidérée de façon indigne, alors que le chômage, l’exclusion et la discrimination sont une réalité pour tous et  que l’insécurité, le mal vivre, ont cru dans des proportions alarmantes pour une majorité de citoyens.

    Les Français, tous les Français, doivent vivre ensemble en partageant des valeurs communes, en contribuant à la prospérité de notre pays, en bâtissant l’avenir.

    Voila l’enjeu et le défi que chaque  éducateur, chaque responsable, chaque acteur se doit de relever.

    A l’IESE, nous voyons chaque jour, des jeunes, brillants et enthousiastes, prêts à prendre leur part du travail de reconstruction. Qu’ils soient issus ou non de l’immigration, ils ne cessent de donner des exemples de leur volonté d’engagement quelle que soit la fiabilité actuelle de « l’ascenseur social ».

    A l’IESE nous avons choisi de les aider en leur faisant confiance. Il ne tient qu’à vous de nous y accompagner.    

    12 11 06

    Institut Européen de Socialisation et d’Education

    12, rue de Milan 67000 Strasbourg

    Tel et fax 03 88 60 20 63

    Courriel IESE@noos.fr

  • Approche intégrative des problématiques sociales

    Des convictions et une approche qui structurent la démarche de l’Institut Européen de Socialisation et d’ Education.

    La tendance actuelle de résolution des problématiques sociales, et somme toute naturelle, est de ne saisir que des parties et de proposer d'emblée des mesures partielles avant même d'avoir défini les problèmes à résoudre. D'où des querelles de chapelles où chacun a beau jeu de mettre en évidence le caractère discutable et restreint des hypothèses des autres. Aussi, semble-t-il préférable avant d’aborder la résolution d’une problématique, de commencer par cerner les questions qu'il convient de poser en appliquant une méthodologie de « recherche d’évènements », puis de proposer une ou des hypothèses et enfin des propositions et des réponses effectivement applicables sur le terrain à partir, par exemple, d’une recherche-action effective, c'est-à-dire donnant des résultats susceptibles d’être généralisés.

    La prospective a toujours intérêt - même si l'avenir n'est en rien la reproduction du présent ou la continuation du passé - à s'interroger sur la problématique du système étudié, à le considérer dans sa dynamique longue, à se nourrir de comparaisons géographiques, à tenir compte des contextes, des représentations, des attitudes et des comportements spécifiques à ces lieux, temps, contextes.

    Ainsi, éviterons nous un  « discours » ayant tendance à  présenter d’une problématique (dans le sens de sujet à traiter) des visions appauvries qui éliminent l'essentiel, c'est-à-dire la totalité.

    Quelle que soit la problématique étudiée, elle l’a été "hier, aujourd'hui et ailleurs", et il apparaît nécessaire de s’appuyer sur les travaux qui ont été conduits sur le sujet et ceux qui sont en cours. Se rapprocher de ceux qui oeuvrent sur des thèmes voisins n’est nullement déshonorant et il parait éminemment souhaitable de « mutualiser » autant que faire ce peut les recherches sur une thématique donnée et à partager les analyses, les synthèses et les conclusions.    

    Il devient alors possible d'aborder de notre position, à partir de nos représentations, de nos attitudes, au sein de notre environnement, de nos moyens,  les défis de l'avenir pour la société française, défis et problématiques qui proviennent de notre être en tant qu’individus, de cette société elle-même ou de son environnement extérieur.

    Notre approche intégrative, qualifiée également de systémique, holistique ou encore de biopsychosociale se veut éducative, socialisante et de remédiation.

    Pour notre part, il est un thème préalable pratiquement inévitable : celui des relations et des rétroactions souhaitables entre les systèmes : éducatif, politique, économique, familial, communautaire, culturel et cultuel etc, et les intermédiaires, les entrées, par lesquelles elles fabriquent du « lien social », le travail, le loisir, le jeu, le sport, la musique,la danse etc.  !

    Mais les questions qu'il convient de se poser au sujet de l'avenir de notre système social, considéré comme une série d’ensembles régulés ou à réguler, ne concernent pas que le souhaitable. Elles portent aussi sur le comment. Il appartient à chacun d’entre nous, seul ou en groupe de proposer des priorités et des stratégies de changements. Et c'est sans doute de la réponse qui sera apportée à cette deuxième série de questions que dépendra, en fin de compte, la vitalité future de nos systèmes et ensembles sociaux en particulier : l’école, la famille, l’environnement social.

    Francis NERI

    Septembre 2006