Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le systémicien - Page 460

  • Le changement et la politique

    Une approche non-aristotélicienne.

    La projection d’une personne dans un futur souhaité est un puissant levier de changement. Pour un habile politicien, cela consiste à construire le désir de changement à partir des frustrations citoyennes supposées et plus ou moins exprimées.

    Pour un homme ou une femme politique, conscients de leur déterminisme inné ou acquis, la morale et l’éthique devraient les conduire à aller plus loin, c'est-à-dire à clarifier eux mêmes leurs objectifs concrets de changement, même si cela doit déplaire à certains, crispés sur leurs partis pris, leurs jugements de valeur et leur préjugés.

    Par conséquence, et puisque le discours programme du « politique » est à l’origine du changement, sa qualité, sa réalité et son objectivité doivent  être les plus élevés possible en particulier dans des situations compliquées et dangereuses comme celles que nous vivons.

    Pourtant, et à bien y réfléchir, quels moyens d’action adaptés nous sont véritablement proposés en dehors d’une intense « communication » basée sur des promesses qui n’engagent que ceux qui y croient ?

    Il existe pourtant bien des leviers de changement pour provoquer la rupture très souvent invoquée mais jamais réalisée.

    La priorité consisterait à décrire véritablement la « problématique sociale » au plus prés de la réalité : quels sont les « vrais » problèmes, les définir avec précision, ne pas confondre le symptôme et la manifestation d’un problème avec sa cause.

    A partir de cet « état des lieux » il est plus aisé de proposer des réponses aussi adéquates et consensuelles que possible.

    Nos candidats, impliqués comme nous tous, définissent nos problèmes soit de manière trop vague, soit à l’inverse de manière trop restrictive.

    La première étape d’un changement réussi consisterait à produire un recadrage qui aboutirait à une nouvelle interprétation de la situation dans laquelle nous nous trouvons tous.

    Peut-être qu’il en est bien ainsi, mais en réalité, ont-ils vraiment l’ambition de nous conduire par le changement vers un avenir projeté pour lequel nous serions disposés à nous investir avec force et passion et à travailler le présent pour le réaliser ?

    Ou encore, nous proposent ils un projet de société pour lequel, ensemble, nous aurions envie de nous investir et de lutter pour son émergence ?

    Si cela était, peut être qu’alors les candidats à la présidentielle et aux élections qui vont suivre nous feraient ils rêver, projeter, imaginer, un futur possible, à la hauteur de nos attentes et de nos possibilités

    Sans doute suis-je trop exigeant, mais pour ce qui me concerne si je vois chez les uns et les autres de l’énergie et souvent de la compétence, je ne ressens pas cette flamme qui me conduirait à les investir du statut sans lequel ils ne peuvent ni les uns ni les unes me conduire vers le changement.

    Alors encore une fois il faudra se contenter d’un verre peut être à moitié plein et je ferai mon devoir de citoyen, mais sans grand enthousiasme.

     

     

    Francis NERI

    15 04 07      

  • Analyser sa personnalité

    Qui prend les grandes décisions de votre vie ?

    • C’est votre système de défense ?
    • C’est vos capacités cognitives ?

    Si c’est votre système de défense, il fait de son mieux pour protéger votre personnalité profonde, mais il s’active automatiquement et très souvent pas à bon escient, à l’exemple du stress.

    Il est préférable de prendre vos décisions avec vos capacités cognitives qui savent mieux utiliser les informations disponibles après les avoirs évaluées et comparées.

    Le cadre dont nous nous servons à l’ IESE pour analyser notre personnalité et développer nos compétences cognitives utilise les outils de la communication thérapeutique, pédagogique, managériale. Il s’agit de l’approche systémique en communication (école de Palo Alto) qui représente en effet une démarche intégrative permettant d’appréhender la réalité du changement de façon interactive.[1]

    Après l’analyse et en période de progression personnelle, nous commençons à vivre de plus en plus de moments où nous nous sentons au contrôle, organisé et efficace. Nous pouvons enfin nous autoriser à acquérir certaines des qualités auxquelles nous aspirons comme la fixation d’objectifs, l’efficacité, le sens de l’organisation etc.

    L’estime de soi grandie et devient plus solide lorsque l’on sait que nous sommes aux commandes de notre vie et que nous sommes auteur de nos changements.

    L’analyse de personnalité n’est pas une thérapie psychanalytique. Il ne faut pas trop « psychologiser » les relations humaines. Alors que la psychanalyse  n’est pas un projet que l’on peut mener seul, une analyse de sa personnalité, pour axer le développement de ses compétences cognitives, peut être faite de façon autonome grâce à un simple accompagnement et par un travail de groupe car l’on peut progresser plus loin et aller plus vite avec le support d’un groupe. Il faut bien évidement tenir compte d’un temps culturel spécifique, du contexte et de l’environnement.

    En conclusion, il nous apparaît que ce qu’il nous faut maîtriser c’est un système de défense inadapté (le stress en particulier) et ce que nous devons promouvoir, c’est la maîtrise de nos capacités cognitives.

    Notre système de défense se déclenche sous forme d’une compulsion : « il faut se mettre en sécurité » La peur, l’inconnu, le vide de ce qui nous apparaît comme une non existence  provoquent la crise compulsive.[2]

    Notre conditionnement « habituel » nous empêche de voir les réalités multiples du monde qui se dissimulent sous les apparences que nous avons soigneusement élaborées. Nombre d’entre nous consacrent la majeure partie de leur énergie à nier les aspects négatifs de leur vie en se livrant pieds et point liés à leur compulsion. C’est cette partie de soi, cette peur du vide qui nous sert de mémoire et d’identité.

    Comment faire pour éviter le vide, devenir et rester « manoeuvrant » ?

    En construisant en continu une personnalité « non aliénée », libre et manoeuvrante et par conséquence utile et indispensable à soi même et à ses semblables.  

    Francis NERI


    [1] IESE document  7

    [2] IESE document  10 La sécurité

  • Liberté

    Le prix du malentendu est toujours élevé pour qui proclame sa liberté. Il est exorbitant pour celui qui prétend libérer les autres de leurs conditionnements, leurs préjugés, leurs jugements de valeur.

    Malgré tout, il appartient à un homme, c’est même précieux et vital,  d’être lui même, de porter sur les choses et les autres son regard et sa main et de faire partager le résultat de ses recherches. Tout ce qui entrave cette liberté doit être rejeté, qu’il s’agisse d’un rite, d’une superstition ou d’un quelconque interdit. La liberté c’est d’être libre d’aller où bon nous semble et d’être ce que nous sommes.

    Les seules lois dignes de ce nom sont celles que l’on comprend, à laquelle on adhère ou que l’on se donne et qui n’entravent pas notre liberté.

    La différence entre un homme libre et un prisonnier de ses déterminismes c’est que le premier a compris ce qu’il est vraiment et a commencé à mettre en œuvre les moyens à sa disposition pour réaliser l’image et l’idée de ce qu’il pourrait être. Plus peut être en nous.

    Bien sur, ce n’est pas une mince affaire d’inscrire cette idée dans la réalité mais il n’est pas nécessaire de croire en la réussite pour entreprendre. Il suffit de se dire que l’on peut le faire car c’est dans la nature même de notre être.

    Pour être libre, il faut apprendre à maîtriser les moyens qui nous sont octroyés, le temps, l’espace, la distance et quelques autres.

    Le temps qu’il nous faut apprendre à occuper et à savourer. L’espace qui nous apaise et nous emporte. La distance, qui nous donne du recul par rapport aux contraintes que nous avons fait notre et aux clameurs du monde.

    Cette recherche de la manière d’être est là, à portée de nous, il suffit de l’apprendre comme l’on apprend à marcher, à jouer au badminton ou à nager.

    La méthode, c’est celle classique de l’apprentissage. Avant de transcender ses limites, il faut patiemment les approcher l’une après l’autre mais dans leur globalité et l’une avec l’autre dans leur totalité.

    Prendre du recul, s’élever par la connaissance puis transmettre ses compétences à ceux qui trébuchent dans la nuit de leur solitude à la recherche de leur vérité.

    Comprendre que pour exercer sa liberté, il faut de l’espace, en soi et dans le monde et prendre  l’habitude et l’assurance que rien ne viendra la limiter.

    Détecter ce qui nous limite et l’éliminer. Pour cela, il faut admettre que l’élévation spirituelle peut avoir pour base la recherche des limites et de la perfection  dans le modèle d’expression  choisi, le sport, la musique, etc. En effet, tout en nous est limites à vaincre car la perfection n’a pas de bornes.

    Comment faire émerger la conscience et l’intentionnalité ?

    Savoir observer les objets, qui nous environnent et nous habitent, d’un œil neuf avec son expérience personnelle n’est ni présomptueux ni condamnable même si nous savons que d’autres supposés plus expérimentés l’ont déjà fait avant nous.

    L’important c’est de regarder avec son esprit et mieux encore avec son cœur.

    Le plus complexe est de passer d’un niveau de connaissance, de compétence et de conscience à un autre. Cela peut prendre toute une vie, voire ne jamais se réaliser.

    Le plus urgent est de se débarrasser de ses frustrations, de ses amertumes, de l’ennui et de la colère puis de se forger son propre univers et enfin d’y inviter des amis.

    Le plus simple est de ne pas se fier à ses yeux. Tout ce qu’ils montrent ce sont nos limites.

    Le plus triste, serait qu’au soir de sa vie nous nous disions : « je n’ai rien compris et rien appris » et que nous n’ayons qu’une certitude, celle d’avoir à recommencer.

    Francis NERI

    19 03 07