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  • Liberté

    Le prix du malentendu est toujours élevé pour qui proclame sa liberté. Il est exorbitant pour celui qui prétend libérer les autres de leurs conditionnements, leurs préjugés, leurs jugements de valeur.

    Malgré tout, il appartient à un homme, c’est même précieux et vital,  d’être lui même, de porter sur les choses et les autres son regard et sa main et de faire partager le résultat de ses recherches. Tout ce qui entrave cette liberté doit être rejeté, qu’il s’agisse d’un rite, d’une superstition ou d’un quelconque interdit. La liberté c’est d’être libre d’aller où bon nous semble et d’être ce que nous sommes.

    Les seules lois dignes de ce nom sont celles que l’on comprend, à laquelle on adhère ou que l’on se donne et qui n’entravent pas notre liberté.

    La différence entre un homme libre et un prisonnier de ses déterminismes c’est que le premier a compris ce qu’il est vraiment et a commencé à mettre en œuvre les moyens à sa disposition pour réaliser l’image et l’idée de ce qu’il pourrait être. Plus peut être en nous.

    Bien sur, ce n’est pas une mince affaire d’inscrire cette idée dans la réalité mais il n’est pas nécessaire de croire en la réussite pour entreprendre. Il suffit de se dire que l’on peut le faire car c’est dans la nature même de notre être.

    Pour être libre, il faut apprendre à maîtriser les moyens qui nous sont octroyés, le temps, l’espace, la distance et quelques autres.

    Le temps qu’il nous faut apprendre à occuper et à savourer. L’espace qui nous apaise et nous emporte. La distance, qui nous donne du recul par rapport aux contraintes que nous avons fait notre et aux clameurs du monde.

    Cette recherche de la manière d’être est là, à portée de nous, il suffit de l’apprendre comme l’on apprend à marcher, à jouer au badminton ou à nager.

    La méthode, c’est celle classique de l’apprentissage. Avant de transcender ses limites, il faut patiemment les approcher l’une après l’autre mais dans leur globalité et l’une avec l’autre dans leur totalité.

    Prendre du recul, s’élever par la connaissance puis transmettre ses compétences à ceux qui trébuchent dans la nuit de leur solitude à la recherche de leur vérité.

    Comprendre que pour exercer sa liberté, il faut de l’espace, en soi et dans le monde et prendre  l’habitude et l’assurance que rien ne viendra la limiter.

    Détecter ce qui nous limite et l’éliminer. Pour cela, il faut admettre que l’élévation spirituelle peut avoir pour base la recherche des limites et de la perfection  dans le modèle d’expression  choisi, le sport, la musique, etc. En effet, tout en nous est limites à vaincre car la perfection n’a pas de bornes.

    Comment faire émerger la conscience et l’intentionnalité ?

    Savoir observer les objets, qui nous environnent et nous habitent, d’un œil neuf avec son expérience personnelle n’est ni présomptueux ni condamnable même si nous savons que d’autres supposés plus expérimentés l’ont déjà fait avant nous.

    L’important c’est de regarder avec son esprit et mieux encore avec son cœur.

    Le plus complexe est de passer d’un niveau de connaissance, de compétence et de conscience à un autre. Cela peut prendre toute une vie, voire ne jamais se réaliser.

    Le plus urgent est de se débarrasser de ses frustrations, de ses amertumes, de l’ennui et de la colère puis de se forger son propre univers et enfin d’y inviter des amis.

    Le plus simple est de ne pas se fier à ses yeux. Tout ce qu’ils montrent ce sont nos limites.

    Le plus triste, serait qu’au soir de sa vie nous nous disions : « je n’ai rien compris et rien appris » et que nous n’ayons qu’une certitude, celle d’avoir à recommencer.

    Francis NERI

    19 03 07

  • Ordre moral

     

    La Haute autorité (la Halde) a produit un excellent document de base sur la lutte contre les discriminations. Attention à son utilisation et à la résurgence possible d’une notion d’ordre moral dans ce qu’il y a de pire : la bonne conscience qui ne reconnaîtrait « l’autre » que comme une victime à assister. Victime du racisme, de la discrimination, du libéralisme, de la colonisation ou encore des violences que lui infligerait la société.

    Il ne faut pas tomber dans le piège de la chasse aux discriminations qui justifierait toutes les errances du fait que la charge de la preuve est remplacée par des présomptions et donc que l’auteur présumé de l’infraction doit prouver son innocence

    Exemple : Au cours d’une braderie de mon association, participant au service d’ordre, je dis à un jeune adulte de descendre de son vélo. Il me traite de sale raciste, ameute les gens et va chercher ses copains pour me faire ma fête ! Qu’arriverait-il s’il portait plainte, serai-je entendu ?

    Autre exemple, je veux prendre l’ascenseur de l’immeuble, devant moi une femme voilée et un très jeune homme. L’ascenseur arrive, le jeune homme me dit que je ne peux pas  l’emprunter en même temps qu’eux. Qu’arriverait-il si j’insistais et qu’un conflit éclate ?

    Il nous faut donc veiller à ne pas donner des idées toutes faites sur le droit à ceux qui pourraient s’en servir dans le mauvais sens et qui en oublieraient le respect de la loi et de son usage !

    On peut vouloir bien faire et obtenir l’effet inverse, c'est-à-dire renforcer la xénophobie, le racisme, la discrimination et réveiller des frustrations et des réflexes de défense communautariste. Attention donc au « politiquement correct ! »

    Je crois qu’il faut aller plus loin, que l’énoncé des règles, dans la formation et la sensibilisation à la prévention des discriminations. Il faut, également, donner l’occasion de réfléchir au sens.  Que les jeunes, et les autres, comprennent bien la portée des connaissances mises à leur disposition avec les aspects positifs et négatifs afin qu’ils sachent s’en servir avec justesse et justice.

    Il faut revenir aux sources de la discrimination. Dire, par exemple, qu’elle est minoritaire et que le chômage et la précarité sont une réalité pour tous les citoyens. Une réalité qui  accentue la compétition et permet à certains de faire des choix arbitraire en fonction de critères qui sont propres à chacun. A compétence à peu prés égale, par exemple, un tel donnerait la préférence à un membre de sa famille ou à un ami pour un emploi s’il est le recruteur (voir l’exemple des bagagistes de Roissy)

    Enfin il faut cesser de se culpabiliser et penser que tous les Français sont racistes, colonialistes, qu’ils pratiquent la discrimination comme un sport national et qu’ils ont honte de leur passé, de leur culture et de leurs valeurs.

    Bref, la culpabilité et la honte de soi n’ont jamais renforcé la cohésion sociale et c’est bien là où se situent les vrais questions : Quelle citoyenneté ? Quel modèle d’intégration ? Quel héritage culturel ? Quelles valeurs à partager ? Quels projets communs ? De vraies questions pour restaurer un lien social distendu car comment « faire société » si l’on ne s’apprécie pas entre communautés ?   

    Francis NERI

    13 10 06

     

  • Conscients et responsables

    A partir de la parabole des talents et au-delà de la compréhension moderne du mot "talent" comme "habileté" ou "disposition", se pose avec acuité la question essentielle de la « transmission » et de ce que nos enfants feront de leur héritage.

    Quels que soient les dons reçus, chichement ou en abondance, et d’où qu’ils nous viennent, il nous faut les faire valoir et non simplement  les protéger en les gardant intacts. Quand à celui qui dilapide, pour une jouissance et un profit à court terme, les trésors et le bien commun de tous, il mérite d’être mis au ban de l’humanité s’il ne peut être rééduqué et resocialiser. 

    Autrement dit, recevoir un don, un talent, une disposition quelconque, crée une obligation, une responsabilité et une capacité à répondre de ce don en le faisant fructifier, en rajoutant de l’énergie au monde.

    La plupart d’entre nous  négocient plus ou moins bien et avec un bonheur inégal l’exploitation de leurs moyens, mais certains qui se sont cru défavorisés, se laissent rejeter, se découragent, se comparent avec d’autres pour finalement s’enfermer en eux-mêmes dans leur révolte. D’autres enfin, amplement pourvus ne tireront nul profit de leurs nombreuses possibilités. Regrettable pour eux, car « A celui à qui il aura été beaucoup donné, il sera aussi beaucoup redemandé. »

    Quels sont les talents dont nous disposons tous ?

    Retenons en deux : Tout d’abord le temps qui nous est largement concédé. Ainsi, chacun peut assumer la responsabilité de sa vie et les bénéfices de ses actions.

    On a dit du temps qu'il est l'étoffe dont la vie est faite. Cela est vrai. Quand on gaspille son temps, on gaspille la vie, on la perd; quand, au contraire, on emploie bien son temps, quand on force chacun des rapides instants dont il est composé à porter intérêt, c'est-à-dire à produire quelque chose de bon pour les autres ou pour nous-mêmes, on se fait une vie riche et féconde.

    Un second talent qui nous a été confié, c'est l'intelligence. Celle ci est une lampe dont nous avons partout besoin pour nous conduire dans la vie mais qui ne nous sert pas à grand'chose si nous ne savons pas l’alimenter de connaissances et de compétences.

    Ceux qui ont beaucoup appris, beaucoup étudié et réfléchi,  les savants, les génies, les inventeurs, ont la responsabilité et le devoir d’éclairer la route de l'humanité, lui montrer le but vers lequel elle peut se diriger.

    Ceux, au contraire, qui ne savent rien, mais qui croient tout savoir, ne sont que de mauvais  guides qui, dans leur infinie certitude de détenir la vérité, conduisent les peuples au désastre. Ceux là doivent être identifiés, reconnus et écartés

    Il est bien d’autres  talents  et dons dont nous sommes tous pourvus, à des titres divers.  La beauté, la force, l’énergie, la couleur de notre peau, la voix etc. A nous de les détecter, d’en faciliter l’émergence et enfin, de les développer au sein du contexte qui est le nôtre, dans le temps et dans l’espace qu’il  nous est possible d’occuper.

    Une dernière remarque enfin, certains n’ont que très peu de talents. Ils viennent souvent à la vie déjà brisés ou la vie elle même brise leur élan par un accident, une maladie ou une injustice. Malgré cela ils parviennent à faire aussi bien que d’autres mieux pourvus. Ceux là, ainsi que ceux qui n’ont pas cette capacité « résiliente », ont droit à toute notre solidarité et notre reconnaissance, car ils nous montrent le chemin de l’excellence.

    Francis NERI

    15 01 07