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  • Pollution

    Cette nuit là, nous avons fort mal dormi. C’était en été, au début du mois d’août, la nuit était douce,  pas trop chaude, en raison des curieuses variations de température et de climat que nous connaissons en Alsace depuis quelques années. Il n’y plus de saisons, plus de canicule en été et plus de neige en hiver.

    Nous habitons un immeuble dont une façade nous donne une jolie vue sur la Cathédrale de Strasbourg ou le Parlement Européen et l’autre sur ce que l’on appelle : « Le Port du Rhin » et sa zone industrielle.

    Comme d’habitude, j’avais tardé pour pianoter sur mon ordinateur afin d’échanger avec des amis lointains que je ne verrai probablement jamais. La fenêtre était ouverte, la nuit calme, débarrassée des nuisances sonores du quartier universitaire grâce à « Strasbourg au mois d’août ».

    Habituellement, inutile, bien entendu, de vouloir dormir la fenêtre ouverte. Les rodéos nocturnes, les querelles d’ivrognes sur le parking ou dans l’entrée d’un immeuble de studios en face rend obligatoire les doubles vitrages récemment installés.

    Nous revenions mon épouse et moi d’un voyage de trois semaines passées à Saint Julien prés de Genève et de la frontière suisse,  où nous avons pris un grand bol d’air, débarrassé le jardin de mon fils de ses haricots verts, de ses fraises et de ses salades.

    Je ne prétends pas faire de ce coin de France un éden écologique, mais bon, mon asthme me laissait en paix, la peau de mon visage ne cuisait plus et je ne souffrais plus d’allergies.

    Donc, en me glissant dans les draps, j’envisageais une nuit paisible. Je plongeais rapidement dans le sommeil en pensant au plaisir d’un réveil agrémenté de l’odeur du café frais, si joliment et si gentiment préparé par mon épouse et d’un rayon de soleil matinal plusieurs fois annoncé par les oracles météorologiques.

    Quel plaisir que d’être retraité,  d’avoir près de soi une épouse aimante et douce, d’être en paix avec les autres et avec soi même et d’attendre chaque journée qui vient comme une source de joies nouvelles et inépuisables !

    Il y a tant de choses à faire, nous sommes tout deux en bonne santé, nous aimons la lecture, les voyages, la rencontre avec les autres, avec la nature, avec les évènements. Bref pour nous, si ce n’est pas le bonheur, cela lui ressemble.

    Mais rien n’est parfait en ce bas monde et, je sais bien que notre « légende personnelle », celle qui nous met une épée dans le dos et qui nous dit : « Avance je suis au-delà ! » ne nous laisse pas longtemps vautré dans la béatitude. C’est la raison pour laquelle nous vivons au jour le jour et prenons de l’instant, ce qu’il veut bien nous donner.

    Au petit matin, un cauchemar effroyable me réveillait en sursaut. Un individu ou un animal, je ne sais plus très bien me serrait à la gorge et j’étouffais.  Une odeur acre et acide emplissait la pièce, la peau me brûlait et les yeux  me piquaient.

    Mon épouse ne dormais plus : « Le vent a tourné, me dit-elle ». Dans ce quartier nous savons tous ce que cela veut dire. Nous habitons près de  la frontière et, nous partageons avec la ville de Kehl un triste privilège : lorsque le vent souffle de France, Kehl bénéficie des fumées acides du « Port du Rhin » et c’est l’inverse lorsqu’il vient d’Allemagne.

    Le partage des vents est relativement équitable, Eole est un Dieu juste, mais les Allemands n’ont que faire de nos pollutions atmosphériques et leurs protestations régulières, même vaines, n’en sont que plus véhémentes.

    Je me levai et allai sur le balcon placé hélas du mauvais côté. Effectivement les fumées nocives étaient orientées vers nous, le ciel était rougeâtre, le soleil levant dessinait nettement, et désignait clairement, les cheminées fautives qui semblaient décharger autant qu’elles le pouvaient avant que le soleil et les hommes ne se lèvent véritablement.

    Je refermais soigneusement les fenêtres, toussais pour dégager mes bronches, me recouchais et tâchai de dormir encore un peu, je pensais à cette belle journée attendue, mais le coeur n’y était plus.

  • La Cinquième Montagne

    Je viens de relire Paulo Coelho et son ouvrage : « la Cinquième Montagne » Comme dans tous ses livres, cet auteur merveilleux nous ramène sans cesse sur le chemin de notre « Légende personnelle ». La question est de savoir s’il y a véritablement un espace pour la vivre. Si non, faut-il alors abandonner notre rêve ?

    Certains évènements sont-ils placés sur notre route pour nous faire revenir sans cesse sur le chemin de cette légende ?

    Existe t-il  sur terre un unique chemin pour chacun d’entre nous et que nous sommes seuls à pouvoir parcourir ? Pouvons nous choisir de ne pas l’emprunter ?

    Je considère pour ma part que cela ne change rien à notre situation d’être humain, que l’on croit au  destin ou à un déterminisme quelconque, que l’on y voit la main de Dieu, du hasard ou de la nécessité,

    Ce dont il s’agit c’est de changement nécessaire. L’homme doit changer en lui et dans ses pratiques, c’est incontestable ; il a comme souvent dans son histoire à nouveau le dos au mur. Il doit également faire évoluer les systèmes qu’il a contribué à ériger.

    Paulo Coehlo nous dit que « Tout l’univers conspire à nous permettre de réaliser notre désir de changement » en nous enseignant les leçons nécessaires pour nous permettre de relever les défis placés sur notre route. Il ajoute toutefois que  nous avons le choix entre changer, de part notre volonté, ou de subir le feu de la puissance divine. Dans ce cas, il nous faut payer le prix fort pour reconstruire sans que tout ne redevienne comme avant, sinon tout est à recommencer.

    La tradition, selon lui, n’est pas bonne à suivre éternellement, et ceux qui savent la remettre en cause font partager leur « Légende personnelle »  au plus grand nombre, construisent des bateaux plus rapides pour conquérir les mers, des instruments plus puissants pour se protéger, se développer et ils dominent le monde visible.

    Finalement, quel que soit notre système de pensée, notre culture, que nous soyons croyant ou athée,  socialement et collectivement, nous sommes tous étroitement dépendant les uns des autres, de nos contextes et de notre écosystème. Notre responsabilité d’être humain nous donne obligation de veiller aux intérêts supérieurs du vivant, de notre environnement et pour cela, rien ne sera possible sans un changement profond de nos attitudes et de nos comportements.

    Afin d’y parvenir, nous avons à notre disposition un certain nombre de moyens et d’outils. Les premiers d’entre eux sont : l’éducation, la formation, la socialisation.

    Les outils du second groupe consistent à revisiter nos pratiques, nos codes de conduite et réguler les systèmes sociaux, économiques, énergétiques etc. 

    Le tout est à mettre en convergence et en cohérence.

    Je partage la proposition de Grégory Bateson qui considère que : « Dans une perception écosystémique du monde, la condition sine qua non de toute vie sociale, n’est pas la compétition, mais la coopération. Mais le prix d’une telle conception du monde, c’est qu’il faut remplacer la notion d’objectivité par celle de responsabilité. »[1]

    Après avoir « subi » le monde, nous en sommes devenu responsables.

    Tant que nous nous percevrons comme des êtres séparés, de la nature, des uns des autres, de « Dieu », l’univers sera un objet exploitable, et nous serons des Homos Rafistolatus selon l’expression de Vlady Stevanovitch.

    Nous sommes entré dans une phase de l’histoire humaine ou l’homme doit changer et abandonner nombre de ses pratiques, de ses attitudes et de ses comportements.

    Nous avons les moyens de le faire, les prémices de la tragédie nous ont largement alerté et depuis fort longtemps. Nous avons ignoré les signes qui nous étaient adressés.

    Dieu, le  hasard ou la nécessité devront-ils se montrer aussi cruels que dans ces temps bibliques sur lesquels Paulo Coehlo nous invite à la réflexion. Avant lui, il y eu  Montaigne et Stephan Zweig et bien d’autres encore. Nous n’avons guère entendu leurs cris d’alarme devant la montée des barbaries.

    Pouvons nous aujourd’hui, tirer enseignements  à partir, par exemple de quelques prémices à reconsidérer :

     

    01. Nous luttons contre l’environnement.

    02. Nous luttons contre les hommes.

    03. L’individu précède le groupe, le groupe la nation, la nation l’espèce.

    04. Nous avons le contrôle de notre environnement.

    05. Nous pouvons repousser indéfiniment nos frontières intérieures et extérieures.

    06. Le déterminisme économique détermine le social, l’écologique, le vivant.

    07. Le progrès technique résoudra nos problèmes au fur et à mesure.

    08. Tout est déterminé à l’avance.

    09. Ce que nous pensons est la réalité.

    10. L’histoire se répète éternellement

    Etc.

    Inversons simplement ces axiomes pour qu’ils deviennent des « non-axiomes » c'est-à-dire des incertitudes, des systèmes ouverts vers l’avenir et nous avons notre réponse.



    [1] G. Bateson, Vers une écologie de l’esprit, P250

  • Et si Malthus avait raison ?

    Curieuse convergence des esprits et ravie de trouver quelqu'un qui partage si largement mes points de vue concernant la démographie.

    Et si Malthus avait raison ?

    Il faudrait diminuer de moitié la population mondiale pour que la planète survive. Comment ? Tout est là. Je me bats pour le vivant et le respect de ce qui existe encore.

    Allez dans www.chasse-a-courre.com Vous comprendrez ce qui se passe, en partie.

    Cordialement

    Ecrit par : Elena Lacroix  25/07/2008

    Le malthusianisme selon Wikipédia est une politique prônant la restriction démographique, inspirée par les travaux de l'économiste britannique Thomas Malthus (1766–1834). Le terme est utilisé pour la première fois par Pierre Joseph Proudhon en 1849. Pour Malthus, seule la procréation des familles peu sûres de pouvoir nourrir leurs enfants devait être restreinte, et ceci par une chasteté volontaire fort éloignée des méthodes anticonceptionnelles et antinatales qui seront pourtant désignées ultérieurement comme néo-malthusiennes. Les préoccupations écologiques renouvellent aujourd'hui la problématique malthusienne. Ainsi, certains, comme le commandant Jacques-Yves Cousteau, voient dans l'excessive population humaine le principal obstacle à la sauvegarde des espèces animales et végétales.

    Bonjour,

    Merci, Amie du vivant, de votre commentaire qui fait de vous une alliée dans cette recherche du changement et qui me permet de développer « notre point de vue »

    J’ai suivi votre conseil et me suis rendu en visite sur votre site que je vais ajouter à la liste de ceux que je recommande et visite régulièrement comme par exemple C.V.N. que vous connaissez déjà.
    Permettez moi de vous dire, avant toute chose, que je n’appartiens (le mot m’a toujours semblé inconfortable et dangereux pour ma liberté de penser) à aucun parti, aucune idéologie, aucune religion. J’essaie de porter aux évènements, choses et au vivant MON regard et MA main et ce n’est pas une mince affaire que de se débarrasser de ses préjugés et de ses jugements de valeur.
    Vous ayant précisé « d’ou je parle » je puis vous donner, puisque vous m’y invitez, mon sentiment sur votre site.

    A partir d’une « entrée », la chasse à courre, vous abordez non seulement la défense des animaux, mais également les raisons pour lesquelles la chasse à courre doit être interdite et les animaux défendus.
    Globalement, vous dites que sauver l’animal, c’est sauver l’homme et, poursuivant votre raisonnement, vous soutenez que pour sauver l’animal et l’homme, il faut réduire le nombre des hommes, car « il » pollue l’eau, les végétaux, « il » détruit l’habitat animal naturel, l’urbanisation mite le territoire, la circulation routière etc. Bref l’animal est « la proie sans défense de la croissance et du développement sans fin ».

    Vous avez raison, car ce que « l’on » fait à l’animal, « on » le fait aussi à l’homme. Nous voilà donc d’accord sur l’essentiel.

    Nous sommes trop nombreux, hommes et dans certains cas les animaux (par exemple les hommes, les pigeons et les rats dans les cités fortement urbanisées).

    Commençons par « réduire » les hommes ! Et là vous posez la question qui tue si j’ose dire :

    « Comment ? Tout est là » Se battre dites vous encore ! Mais je dirais : Pour aller ou ? Comment ? Avec qui ? Pour ma part, je pense :

    1) Que nous ne changerons pas les hommes car ils sont pris comme l’animal dans la nasse de leurs attitudes et de leurs comportements. Nous pouvons tout au plus changer leurs pratiques et de ce fait les systèmes au sein desquels ils évoluent.

    Il y a moi et le système, disait Thomas Crown, un banquier qui pensait que le système financier devait changer, mais c’était au cinéma.

    2) Vous parlez aussi de l’école et de l’éducation et là encore nous nous rejoignons, car si nous ne voulons pas que l’homme se massacre, ou que quelques uns massacrent ce qu’ils considéreraient comme un excédent sans valeur, nous devons l’éduquer, le former, le socialiser.

    Par exemple, lui apprendre que ce n’est pas en ayant 12 enfants, avec chacune des femmes qu’il aura pu s’acheter, qu’il pourra assurer ses vieux jours, parce qu’il les programme déjà pour une mort certaine et rapide et qu’ils ne lui seront d’aucune utilité. Nous pouvons aussi mettre à sa portée les outils de la régulation des naissances, ou encore lui réapprendre à recultiver son champ. Si Monsanto nous laisse quelques semences.

    C’est donc bien des pratiques qu’il faut faire évoluer : faire des enfants, cultiver son champ ; et des systèmes qu’il faut changer : celui du « fellah », celui de l’alimentaire.

    3) Vous traitez ensuite le problème des valeurs.

    Je crois, en effet, que nous devons réexaminer au plus vite quelques unes des valeurs qui ont fait notre culture.

    D’autre part, si nous devons en examiner d’autres, nous devons veiller à ce qu’elles ne nous soient pas imposées. Une culture est basée sur des valeurs. Dire celles que nous voulons porter, se rassembler autour, les promouvoir et les défendre sans violence, voilà encore un point d’accord entre nous.
    4) Voilà pourtant, un défaut d’ancrage qui me pose problème. Je le retrouve parfois dans l’esprit de ceux qui, souvent, me sont le plus proche par leur sensibilité.

    Vous parlez par exemple de « l’opportunisme politique du locataire du Palais de l’Elysée, brandissant au gré du calendrier les fantômes indignes de l’humanité »

    Je suis persuadé que s’en prendre aux hommes, à leurs convictions, leurs idéologies n’apporte rien et surtout ne permet pas de rassembler, mais d’opposer. Il faut penser et espérer que le Président est sincère et qu’il n’ignore rien de la situation, qu'il faut lui donner crédit, car la plupart de temps une telle mission grandit l'homme qui la porte et l'en rend digne. Sans cela, soupçonnons que Messieurs Nicolas Hulot, ou encore Bernard Kouchner ne seraient pas en son équipage.

    A nous de persuader et convaincre ceux qui hésitent, Président compris, à partager des convictions et réponses «factuelles », comme dit un ami, que nous sommes en mesure d’apporter à la situation, par nos actions de terrain. Réponses que le Président et son équipe n’auraient pas trouvées. A l’aider à appliquer celles qu’il met en œuvre et qui nous semblent correspondre à la situation. Penser aussi que nous n’avons pas toutes les données du problème et que la réalité que construisons est la nôtre, pas la sienne.
    Donc et pour conclure, rien ne sert de combattre l’Homme, ni de vouloir le changer, il faut par contre changer ses pratiques, réguler les systèmes déficients qu’il a lui même élaborés et le diriger plus fermement jusqu’au moment espéré ou il sera en mesure de se changer lui même, ce qui n’est pas pour demain.
    Pour ce qui nous concerne, notre devoir est de nous rassembler, de rencontrer ceux d’entre nous qui sont engagés dans cette lutte pour la préservation du vivant dans sa globalité et sa totalité. Il faut rassembler au delà de nos divergences, de nos idéologies, de nos convictions, droite, gauche, centre, religions, cultures, races. Nicolas Sarkozy, le Pape, vous, moi, les autres, les animaux et les plantes, avons tous une épée suspendue au dessus de nos têtes et nous savons que nous ne serons pas tous sauvés.
    Hélas, les humains sont multitude et la multitude est irresponsable et coupable. Elle cherchera toujours à satisfaire ses besoins, ou ses désirs à court terme, quelles que soient les conséquences pour le groupe ou pour l’espèce. Alors, les animaux, les plantes, l’environnement…. !

    Nous devrons donc faire taire nos divergences, cesser de récriminer contre un tel ou contre une telle, qui s’empressera de nous retourner le compliment avec des arguments qui valent souvent les nôtres, par exemple : « Après moi le déluge » vaut bien dans, l’indifférence de l’univers envers le bien ou le mal « Aimez vous les uns les autres »

    Personnellement, je préfère la seconde, c’est la raison pour laquelle je n’irai pas vitupérer contre le Pape, sous prétexte qu’il voudrait « récupérer l’écologie », pas plus que je gronderai contre le Président qui à eu le mérite de s’ouvrir à l’écologie ce que nul n’a fait, je pense, avant lui !

    Pour le reste, c’est à nous de jouer, de faire de la « politique », et en faire pour moi, n’est pas de fabriquer un nouveau parti et de s’y enfermer ; c’est d’être nombreux pour constituer une grande force de proposition et d’action, ensuite de choisir parmi les problèmes qui nous prennent à la gorge le plus urgent et, celui qui nous rassemble le plus.

    C’est peut-être ce que tente actuellement Monsieur Nicolas Hulot. Si cela était, je lui souhaite d’en avoir l’énergie, la compétence et le statut, que personnellement je lui donne bien volontiers

    Vous avez deviné, l'une de mes priorités vise le contrôle de la démographie, car je crois que si nous réglons ce problème, les autres seront également bien prés de leur solution. C’est l’objet de la chronique à laquelle vous avez aimablement répondu, de ma démarche et de mon engagement.

    Amicalement

    Francis NERI