L’analyse systémique consiste à sélectionner les évènements signifiants, les relier, observer les interactions et les rétroactions, en tirer des informations utilisables pour agir au présent sur l’avenir. C'est, semble t-il, ce qu'ont fait un certain nombre d'analystes économiques qui parlent moins la langue de bois que d’habitude.
Du coup, la question de l'islamisation de la France, des dangers de l'immigration incontrôlée, la construction et le financement des mosquées font moins recette et nos concitoyens se déplacent avec plus de réticence pour manifester contre.
Je trouve qu'ils ont raison, manifester, s'indigner ne sert pas à grand chose sinon à convaincre ceux qui sont déjà convaincus.
Convaincre un socialiste de ne pas votez pour Monsieur Hollande au 2eme tour de la présidentielle, parce qu’il est islamo compatible et qu’il conduira la France au désastre, est un tour de force particulièrement épuisant !
Ce qui bien entendu n’interdit pas de maintenir la pression, mais il vaut bien mieux le faire en reliant systématiquement les problèmes posés par la mondialisation à ceux de l’islamisation et de les combattre ensemble.
Rien ne pourra être fait sans changer le pouvoir en place et il n'est pas sur que nous y parvenions en 2012. Il se peut par contre que la crise qui se prépare, que nous ne pourrons pas éviter et qui sera d'une violence inouie, nous en donne l'occasion.
Alors commençons par nous renseigner sur ce qui nous attend, échanger à ce sujet, s'y préparer.
Prenons en référence quelques uns des évènements dits signifiants, c'est-à-dire les Points d’amorçage de la crise « nouvelle » prévue pour octobre ou novembre de cette année :
-Les Etats sont encore très fragiles et très endettés
-Les banques se remettent péniblement d'une des plus graves crises financières des 100 dernières années et sont en train de se constituer des capitaux suffisants pour être en accord avec les nouvelles normes "Bâle III"
-L'onde de choc systémique que pourrait produire un défaut de la Grèce est mal appréhendée. D'aucuns pensent que cela aura un effet domino "à la Lehman", d'autres pensent que le système financier pourrait absorber le choc.
-La situation économico-financière des Etats Unis
En voici, ci-dessous, quelques uns développés par Simone Wapler qui intervient sur « la Chronique Agora »
Francis Neri
PS: La synthèse en réponse au post de Bertrand est en cours. Je vous remercie collectivement de vos judicieuses interventions
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Convergence n°1 : La faillite de la première économie du monde
Je ne vais pas revenir sur la situation cataclysmique des Etats-Unis. Un petit rappel suffit : ils croulent actuellement sous 14 300 milliards de dollars de dette -- au minimum. D'après Bill Gross, investisseur légendaire et président du fonds obligataire PIMCO, le total des programmes de relance, dettes, déficits et obligations non-provisionnées américains pourrait se monter en fait à... 100 000 milliards de dollars.
Evidemment, il est strictement impossible de rembourser une telle somme. Pour financer les gigantesques besoins financiers des Etats-Unis, la Fed a préféré faire marcher la planche à billets... notamment par le biais de l'assouplissement quantitatif, le fameux "QE2", qui lui a permis d'émettre 600 milliards de dollars de liquidités depuis novembre dernier en rachetant les propres obligations du Trésor US.
Cet argent venait bien à propos pour alimenter les marchés boursiers. Sauf que...
Convergence n°2 : Le QE2 prend fin le 30 juin prochain.
La Fed n'a pour l'instant pas laissé entendre que l'opération serait renouvelée... et cela pourrait être le premier domino d'un enchaînement potentiellement catastrophique pour l'économie mondiale.
Rappelez-vous ce qui s'est passé après la fin de la première opération d'assouplissement quantitatif mise en place par la Fed : il n'a fallu que quelques semaines pour voir les économies et les bourses repartir à la baisse, faute d'injection monétaire quotidienne.
La question, maintenant, est de savoir qui va racheter la dette américaine, si la Fed cesse de le faire ? Qui va financer les déficits américains ?
L'Europe ? Au cas où vous auriez vécu sur la planète Mars ces dernières semaines, elle a ses propres soucis et bien peu d'argent à consacrer au renflouage des Etats-Unis.
Le Japon, traditionnellement grand acquéreur de titres US ? Là encore, entre marasme économique et catastrophes naturelles, les Nippons ont fort à faire. Ils rapatrient leur argent pour reconstruire leur pays.
La Chine, plus grand détenteur étranger d'obligations américaines ? Hélas, là-bas aussi, le ciel s'assombrit : la bulle immobilière semble commencer à se dégonfler... tandis que l'inflation galopante fait descendre les Chinois dans la rue. La Chine a d'autres chats à fouetter que de renflouer les Américains
Non... il n'y a personne. Et c'est précisément ce manque de recours extérieur qui m'inquiète le plus. Les marchés pourraient juger que sans l'oxygène financier du QE2, les Etats-Unis sont littéralement en "mort économique cérébrale".
La première puissance économique au monde ne vaudrait alors guère mieux que la Grèce. Le chaos s'ensuivrait. La perte de confiance dans le dollar -- qui est la monnaie étalon mondiale -- provoquerait un effondrement massif des marchés actions ET obligataires.
Dans la panique qui suivrait la réalisation d'une telle hypothèse, tout serait vendu. Des milliers de milliards d'euros d'actifs en tous genres s'évaporeraient dans le monde entier. Ce serait la GAF -- la Grande Apocalypse Financière que je prévois de longue date.
"Allons donc ! Les Etats-Unis, en faillite ? La première économie au monde ? Impossible", vous dites-vous peut-être. "Ils sont trop gros pour couler".
C'est sans doute aussi ce que ce sont dit les investisseurs de Lehman Brothers avant son effondrement à l'automne 2008 : "allons donc ! Lehman, en faillite ? Une maison centenaire ? Impossible. Ils sont trop gros pour couler".
Sauf que l'impensable s'est produit. Et la situation actuelle est si tendue... la surchauffe est telle pour le système financier mondial... que l'explosion tant redoutée pourrait se produire.
Convergence n°3 : L'explosion de la Zone euro
Là encore, les signes se multiplient.
La presse grand public commence à aborder le sujet. L'économiste Nouriel Roubini, qui avait prévu la crise des subprime, envisage la disparition de la Zone euro d'ici cinq ans... Bref, cela pourrait bientôt sentir le roussi pour la monnaie unique.
Permettez-moi de faire un bref récapitulatif de la situation.
Je ne vous apprends rien en vous disant que la Grèce est au coeur du problème. Profondément endettée, avec une croissance en panne, elle sombre -- et menace d'entraîner toute la Zone euro dans sa chute.
En mai dernier, elle a reçu 110 milliards de dollars d'aide de la part de l'Union européenne et du FMI. Aujourd'hui, il lui faudrait une nouvelle rallonge monétaire... et ne parlons même pas de commencer à rembourser tout ce qu'elle doit.
Il y aurait beaucoup à dire sur les enjeux économiques et monétaires qui entourent la Grèce, mais je ne vais pas vous faire toute une tartine sur le sujet ; il suffit d'ouvrir votre journal pour en avoir tout votre content.
Je vais plutôt me concentrer sur la menace bien concrète que la Grèce fait peser sur l'argent que vous, moi et chaque Français a sur son compte en banque.
C'est très simple : la Grèce a emprunté, et ne peut pas rembourser. Il y a donc de très fortes chances qu'elle fasse défaut -- en termes polis, on parlera de "rééchelonnement"... de "reprofilage"... ou de "restructuration"... mais la réalité, c'est qu'elle laissera ses créanciers le bec dans l'eau.
Or qui sont ces créanciers ?
Les banques européennes, qui détiennent 95 milliards d'euros de dettes grecques publiques ou privées.
Et sur ces 95 milliards -- accrochez-vous -- près de la moitié appartiennent à des banques françaises : 42,3 milliards d'euros pour être exacte. Parmi elles, trois sont particulièrement exposées à la dette grecque. Le 16 juin, l'agence Moody's a menacé de dégrader les notes de la Société Générale, du Crédit Agricole et de la BNP Paribas.
Vous imaginez le danger qui pèse sur des établissements financiers possédant des milliards d'euros de créances irrécouvrables. Après tout, il ne suffirait pas de grand'chose pour déclencher une réaction en chaîne qui plongerait l'Europe tout entière dans le chaos : l'Union européenne pourrait ne pas trouver d'accord pour continuer à financer la Grèce, par exemple... ou bien le pays pourrait basculer dans le chaos politique, suite à une aggravation des manifestations qui se déroulent déjà depuis plusieurs jours.
Et n'oubliez pas que les banques françaises se retrouveraient en première ligne.
Convergence n°4 : Le 30 juin n'est pas la seule date à surveiller...
Même si la Fed nous annonce un QE3 en dernière minute, d'autres échéances arrivent bientôt.
Il y a le 2 août pour être précise. Si les républicains et les démocrates ne parviennent pas à se mettre d'accord sur un budget d'ici là... l'Amérique pourrait -- tout comme la Grèce -- être officiellement en faillite. Les fonctionnaires fédéraux ne seraient plus payés, le pays ne pourrait plus assumer ses obligations, le gouvernement serait paralysé, etc.
Il n'y a pas beaucoup de chances que cela arrive, ceci dit. Le plafond de la dette américaine a été relevé à de nombreuses reprises -- 74 fois ces 10 dernières années. Mais les débats autour de la dette US pourraient faire naître de nombreuses tensions sur les marchés... sans parler d'une possible dégradation de la notation de la dette américaine par une agence comme Moody's ou Standard & Poor's si les discussions s'éternisent.
Côté européen, je ne sais pas par où commencer, tant les facteurs susceptibles de faire basculer les marchés abondent : échec des discussions sur la Grèce avec l'Allemagne... aggravation des troubles sociaux en Grèce même... faillite "surprise" d'un autre pays comme l'Espagne ou l'Irlande...
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Une autre convergence : les crises sociales, dont ne parle pas Simone Wapler et pour cause, elle s’intéresse avant tout à la finance et à l’économie, comme elle le précise : « je ne peux pas réparer une politique monétaire qui a mal tourné ou un déficit budgétaire hors de contrôle. Je ne suis pas non plus Obama ou Sarkozy ; je ne peux rien faire contre le chômage et une économie qui s'enlise ».
Alors que faire vers qui et quoi se tourner ? Y a-t-il d’autres « convergences » à relever ?
Que disent, et surtout font, les « politiques » sur les questions économiques, énergétiques, écologiques, les valeurs, la justice sociale, la démondialisation, l’islamisation pour ne citer que celles qui me viennent à l’esprit et me semblent être des « items » signifiants devant faire partie de l’analyse ?
Et enfin « les printemps arabes », comment les interpréter, où les placer ?
Existe t-il quelque part au monde un ordinateur assez puissant pour collecter ces données, les modéliser et tracer des scénarios pour l’avenir ? J’aimerais le croire, mais je me dis qu’un tel outil entre les mains de nos politiciens me fait froid dans le dos car le divorce est bel et bien consommé entre les peuples et leurs élites et il y a fort à parier que les premiers n’ont pas grand chose à attendre des seconds qui, s’ils savent à quelles sauces nous allons être dévorés, se gardent bien de nous l’annoncer.