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complexité - Page 5

  • La connaissance.

    Prendre connaissance de ses déterminismes biologiques et sociaux, remettre en cause et en permanence ses attitudes et ses comportements : une aventure exaltante, une nécessité et un devoir pour l’Honnête Homme du XXI siècle.

    J’étais un enfant de cinq ans à la fin de la seconde guerre mondiale. Je vivais dans un monde plus simple que celui que nous connaissons aujourd’hui.

    Un monde aux téléphones à cadran, sans télévision, sans ordinateur personnel.

    Un monde ou l’autorité se devait d’être respectée quelle que soit sa forme.

    Un monde ou la notion de consumérisme et d’hédonisme était encore inconnue.

    J’ai l’impression de me retrouver dans une autre réalité où le temps et la connaissance s’accélèrent.

    Je considère que l’accès à la connaissance en particulier scientifique, trop souvent orientée « technologique » et « consumériste » se révèle merveilleux ou terrifiant, parfois les deux à la fois.

    On ne peut pourtant pas penser que la science soit bonne ou mauvaise, c’est une conception purement religieuse ou éthique. Seules les actions, l’utilisation, la pratique, peuvent être morales ou immorales, relever de l’Ethique, de la psychologie, de l’aliénation, mettre en jeu telle ou telle attitudes, tels ou tels comportements.

    On ne peut donc pas appliquer le même raisonnement à la connaissance. Pour un scientifique comme pour tout Homme de culture, la science est neutre par nature et l’accès à la connaissance un droit et un devoir.

    Dans le monde actuel les hommes ne sont plus hantés par la crainte de l’échec, que ce soit le leur ou celui de la collectivité humaine, alors que pour ma génération, les parents inculquaient à leurs enfants la nécessité d’accéder à la connaissance avec l’acquisition des savoirs, à la nécessité de réussir, d’atteindre ses objectifs au-delà de ses besoins primaires.

    Peut importait les succès remportés. Tout pouvait être remis en question. Il n’était pas encore question d’assistanat social et encore moins de partager avec « le reste du monde » des acquis matériels, sociaux, culturels, de mémoire et d’identité.

    Bref nous possédions plus de liberté et plus de responsabilité. Le succès était toujours précaire et il fallait sans cesse le consolider.

    Bien sur beaucoup renonçaient à prendre les chemins moins fréquentés de la « connaissance » et se contentaient de compromis en se disant : « Je suis ce que je suis et dois donc je vais me contenter de vivre le mieux possible en harmonie avec le reste du monde ».
    D’autres se disaient que le temps accordé aux humains est court et qu’il valait mieux user voire abuser des trésors mis à notre disposition, y compris au détriment des « autres ».

    Après moi le déluge ! Ma transformation et mon accession à des niveaux de responsabilité, d’efficacité, individuelle et collective n’est pas en mon pouvoir pensaient ils.

    Il est trop difficile de se dégager, prendre du recul et de remettre en cause des attitudes et des comportements, des préjugés, des jugements de valeur, des automatismes, des déterminants que les « autres », mes frères humains, mon environnement, mon acquis génétique, mon époque et son contexte ont mis en moi.

    Il faut de la volonté, de la détermination et du temps pour acquérir la maîtrise de cette « connaissance ».

    C’est chose faisable, mais c'est exceptionnel. Pour beaucoup c’est impossible et c’est la violence, la pulsion destructrice inscrite dans leurs gènes qui prend le pas.

    La connaissance scientifique des sciences du comportement à depuis mon jeune âge fait pourtant des progrès considérables, mais furent malheureusement freinés, en France en particulier par celle provenant de l’analyse Freudienne qui déresponsabilise l'individu et culpabilise le groupe.

    La psychologie de la forme et l’anthropologie culturelle s’en dégageait et la psychiatrie se détachait enfin de l’étude exclusive du patient individuel pour se tourner vers l’étude des relations humaines au sein de son environnement.

    Puis se posèrent les fondements de ce qu’on allait appeler la cybernétique, généralisant aux domaines de la biologie et de l’organisation sociale ce que les ingénieurs et les mathématiciens avaient appris sur les mécanismes auto- régulateurs, en fait auto-correcteurs.
    Puis fut soulevée la question de la manière dont sont codés les messages dans notre système nerveux central (le cerveau)
    A Vienne, Bertanlanfy enfin, tout vient à point à qui sait attendre, construisait les bases de la théorie des systèmes en mettant particulièrement l’accent sur les systèmes humains (organismes qui disposent d’une source d’énergie continue tirée de l’environnement).
    D’autres élaboraient ce que l’on appelle aujourd’hui la « théorie de l’information » et concevaient de nouveaux modèles destinés aux théories de l’apprentissage et de l’évolution du cerveau.

    Se produisit alors l’émergence d’un certain nombre d’idées qui touchaient toutes à la nature de la communication que l’on étudia sous trois formes mise en permanence en cohérence : communication managériale ou organisationnelle, la préférée des agences de Marketing, communication pédagogique qui lutta vaillamment contre ce que l’on appela le « pédagogisme » et qui fut un succès au sein, par exemple, de l’école Steiner et enfin communication thérapeutique qui bouleversa complètement la psychologie et la psychiatrie (Bateson et Watzlawick, Ecole de Palo Alto).

    Les démarches et enchaînement de la logique prirent vie dans les séquences causales des ordinateurs.

    Le résultat fut que les principes mathématiques de l’approche scientifique devinrent une pierre angulaire de l’étude des problèmes de la communication.
    Deux scientifiques furent pour moi les vecteurs de la diffusion de cette somme de recherches en France : Henri Laborit, un neurobiologiste fort connu aux USA mais ignoré en France et Joël de Rosnay un cybernéticien (entre autre) qui inventa le mot « systémique », contraction des mots système et cybernétique, que l’on peut qualifier de « science de la régulation des systèmes ».

    L’on comprend après avoir connu la dernière crise, celle de 2008 que certains comme le LEAP 2020 avaient prévu bien avant son apparition grâce à une analyse systémique, qu'elle aurait pu être évitée si l’on avait mis en place les systèmes de régulation et de contrôle, les thermostats de l’approche systémique qui auraient conduit au moins à partir de 1973 vers un monde moins encombré de prédateurs économico-financiers et de fanatiques religieux.

    Cette approche de la régulation et du contrôle des activités humaines est donc connue depuis les années 70, mais nos dirigeants ont vite compris qu’ils avaient un intérêt personnel et de clan à l’ignorer préférant promouvoir la notion d’autorégulation, ce qui est un non sens connaissant très bien la nature humaine incapable encore et pour longtemps de s’auto contrôler et de faire preuve d’un minimum d’altruisme.

    Cet état est donc voulu par ceux qui gouvernent l’Empire et le monde actuel. Dans tous les domaines, l’approche systémique remet en question non pas la nature même du système écologique mondial qui est ce qu’il est et qui tend tout simplement à maintenir sa structure et dont l’évolution est extrêmement lente, mais les attitudes et les comportements de l’espèce humaine qui sont le fruit de milliards d’interactions au sein de l’espèce elle-même et de son environnement.
    Tant que ces interactions ne seront pas contrôlées, régulées, rectifiées et les dérapages  sanctionnés dans un certain nombre de domaines : démographie, énergie, industrie, finance, économie, matières premières, tant qu’une juste affectation des richesses produites, en particulier alimentaires ne sera pas effective, les prémisses du désastre éco systémique qui préfigure notre effondrement se feront de plus en plus précises et les rétroactions du système lui-même, de plus en plus violentes, jusqu’au retour à un équilibre qui peut très bien ne pas correspondre au maintien de la vie sur terre, du moins telle que nous la connaissons.

    Alors comme nous avons probablement plus de moyens que les dinosaures pour y faire face, commençons dés maintenant à nous poser la question de la signification des signaux auxquels nous sommes confrontés et posons nous la question : Que signifient ces signaux ?

    Une fois cette signification clairement analysée et admise, débarrassons nous de ceux qui se refusent d’en admettre le sens et condamnent l’avenir au bénéfice de leur présent.

    Ensuite, comme il est bon de penser global mais d’agir local, comme l’avenir dépend de milliards d’interactions et de rétroactions individuelles incontrôlables, commençons par revisiter nos propres attitudes et nos comportements, de nous mettre en adéquation avec nos aspirations les plus profondes et faisons en sorte que le plus grand nombre nous suive dans cette démarche.

    Tachons de résoudre la première insuffisance de régulation et de contrôle, celle du niveau individuel, nous passerons ensuite au niveau du groupe, puis de l’espèce. Il n’y a pas d’autres voies possible, c’est le seul et unique chemin, particulier pour chacun d’entre nous, mais unique  pour ce qui concerne l’espèce humaine.

    Francis NERI

    03 07 14

  • Les dimensions oubliées

    Un système est un ensemble d’éléments interagissant entre eux et orienté vers un but.

    Le groupe sur facebook  « Les systémiciens pour la liberté » est un système qui recherche apparemment la liberté. Mais de quoi ? Quelle liberté ? D’expression bien évidemment, mais encore ?
    Sommes-nous pour la liberté du renard libre dans un poulailler libre ?

    Certainement pas ! La liberté consiste à se discipliner, se réguler, se contrôler soi même. Et si nous en sommes incapables, c’est l’Empire qui est de tous les temps, de tous les espaces et de tous les contextes, qui va continuer, et de plus en plus sévèrement, à nous réguler, nous contrôler et nous sanctionner.

    En toute conscience, le voulons-nous ? Allons-nous définitivement lui abandonner nos dernières libertés ?
    Oh que non ! Se laisser réguler, contrôler, sanctionner par l’Empire nous conduit au désastre aussi bien sur le plan individuel que collectif. Nous en avons eu la preuve irréfutable cette dernière décennie, en particulier avec la crise systémique dites des « subprimes ».
    Nous en avions auparavant ignoré les prémisses et ce depuis au moins mai 68.
    Il commence enfin à nous venir à l’esprit qu’un « système » qui nous englobe, plus vaste que l’Empire et plus radical risque de nous réguler tous d’une façon plus expéditive.
    La « Nature » à des pouvoirs « régulateurs » qui sont encore très supérieurs aux nôtres. Ils rétabliraient vite l’équilibre « écologique » du système mondial en expédiant ad patres quelques milliards d’entre nous, sinon la totalité.
    Nous devons prendre conscience une bonne fois pour toutes qu’un système est ce qu’il est, ni bon ni mauvais. C’est l’usage que certains en font qui est mauvais ou bon.

    C’est donc certaines pratiques, économiques, financières, industrielles, démographiques, d’affectations des richesses produites et de certains pratiquants dont il faut nous débarrasser au plus vite, avant qu’il ne soit trop tard. Avant que le mouvement d’entropie et le chaos ne soient irrémédiablement engagés.

    Je disais qu’un Systémicien examine un système et cherche à identifier son but, son ou ses objectifs, sa finalité s’il en a une.
    Notre objectif sur ce groupe est d’identifier le but de l’Empire et d’en révéler la nocivité au plus grand nombre afin que ce nombre porte sur cette abomination leurs regards et leurs mains et le combattent.

    Ce groupe créé à cet effet par Bernard Raquin, Jean Luc Potier et moi-même, n’a pas effacé certaines dimensions que l’Empire veut, volontairement, nous voir oublier pour mieux nous asservir. Des dimensions qui autrefois structuraient nos existences : la communication, la dynamique des groupes, la spiritualité, la morale, l’éthique, la compréhension des êtres humains dans une organisation, notre instinct qui nous permettait de prendre conscience des défis auxquels nos sociétés ont à faire face et de les relever.

    C’est notre finalité ! Il est bon de le rappeler ici, là et maintenant !

    Amitiés et solidarité.

    Francis NERI

    15 06 14

  • Modélisations systémiques prédictives

    Je viens d’entendre Monsieur Mélenchon à la télévision s’exprimer, avec le talent qu’on lui connaît, sur la « planification ».[1]    

    En tant qu’homme de gauche, il connait le contenu péjoratif du terme, et il s’empressa de dénoncer l’amalgame possible avec le régime stalinien dont la « planification » connut un échec retentissant et entraina un nombre considérable de citoyens dans des goulags

    Mais Monsieur Mélenchon est un communiquant et, s’il utilise un vieux concept qu’il sait dangereux à manipuler, c’est qu’il envisage de le ressusciter en lui donnant un nouvel habillage. Et le voilà parti en passant de la planification à l’écologie, puis à la régulation et au contrôle.

    C’est là qu’il faut dire non et stop ! Monsieur Mélenchon vous ne nous entraînerez plus dans votre meilleur des mondes Orwellien[2] .

    Nous savons ici et maintenant que les notions d’écologie, de régulation, de contrôle et de rétroaction n’ont rien à voir avec la planification.

    Nous savons ce qu’est la « prospective » [3] et « l’approche systémique »[4] dont nous entendons  « vulgariser » l’approche et l’utilisation.

    La modélisation systémique et prédictive n’a rien à voir avec le « plan » et elle seule peut permettre la régulation, le contrôle et la rétroaction sur des systèmes productifs, financiers, économiques, démographiques, écologiques. Elle seule peut permettre une juste affectation des richesses produites.

    Nous sommes capables de manipuler et d’inventer avec un ordinateur et des objets connectés les outils nécessaires.

    Il existe au sein de la complexité quelques relations simples et robustes, dont la connaissance et la modélisation présente un double intérêt.

    D'une part, elles s'avèrent pertinentes pour formuler des avis de gestion (régulation, contrôle, rétroaction).

    D'autre part, elles peuvent constituer des éléments de compréhension d'une partie des dynamiques complexes qui sont en jeu. On montre notamment comment la quantification à partir de quelques relations triviales, conduit à des diagnostics pertinents sur la situation étudiée, en l'absence de toute hypothèse contraignante. Donner à ce diagnostic une valeur prévisionnelle suppose en revanche un certain nombre d'hypothèses à analyser.

    L’approche systémique est donc un outil qui permet de « démêler » la complexité et de trouver des réponses à des problèmes qui ne peuvent se résoudre à partir d’une simple analyse de « cause et d’effet ».

    Des nouveaux métiers émergent à partir des nouveaux besoins du numérique. L’informatique a de nouveau le vent en poupe.

    L’approche systémique, la prospective dans nombre de domaines va générer des projets d’envergure dans la refonte des systèmes d’information et de communication.

    Des experts capables d’administrer des bases de données seront recherchés dans le domaine des modélisations prédictives : énergie, contrôle de la pénurie, information et communication et bien évidemment comme cité ci-dessus : pour agir sur des systèmes productifs, financiers, économiques, démographiques, écologiques.

    Ah si seulement j’avais une trentaine d’années je monterais moi aussi ma start-up dans un de ces domaines : la communication par exemple !

    Francis NERI

    12 05 14       



    [1] La planification est l'organisation dans le temps de la réalisation d'objectifs :

    • dans un domaine précis ;
    • avec différents moyens mis en œuvre ;
    • et sur une durée (et des étapes) précise(s).

    La caractéristique principale de la planification est la dimension temps. On peut également optimiser des éléments et des ressources sans utiliser la notion de "temps" ou de "durée". Optimiser le nombre de cartons dans un camion ne demande pas la dimension temporelle, a priori. Mais la notion de planification est indissociable de la notion de temps.

    Le plan peut faire partie d'une stratégie, celle-ci étant plus générale et permanente et moins détaillée. On parle toutefois de planification stratégique lorsqu'une stratégie est particulièrement concrète et précise.

    [2] 1984 - L'adjectif « orwellien » est également fréquemment utilisé en référence à l'univers totalitaire imaginé par l'écrivain anglais.

    [3] La prospective est la démarche qui vise, dans une perspective à la fois déterministe et holistique, à se préparer aujourd'hui à demain. ...

    [4] Un système est un ensemble d’éléments en interaction dynamique organisés en fonction d’un but. (Joël De Rosnay)

    Le constat de la complexification de notre environnement, les progrès scientifiques, sociologiques ont montré « la nécessité d’un concept d’organisation qui ne se réduise pas à celui de structure » (Le Moigne 1977 d’après F. Varella p17).

    Le besoin d’intégrer les interactions et la globalité dans les systèmes est devenu une évidence. La systémique, qui permet de montrer la complexité d’une organisation, correspond à cette attente. Elle nous permet d’apporter des réponses globales aux problèmes globaux qui sont posés à l’homme.