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Le systémicien - Page 447

  • La crise est systémique !

    L’accès facile au patrimoine immobilier, aux biens de consommation durables ou pas, avait fait de chaque citoyen qui en bénéficiait un privilégié, même modeste. Il était alors plus enclin à soutenir les politiques de libéralisation, à accepter l’autorité de l’État et le soutient aux politiques de solidarité sociale, concernant avant tout les « assistés ».

    A présent, les salariés s’élèvent contre les détenteurs de patrimoine, les assistés contre les travailleurs, nous vivons l’individualisation générale des rapports sociaux. La séparation des classes moyennes et défavorisées est en place.

    Cette politique, qui faisait du lien social par l’accession à la propriété et à la consommation, qui voulait généraliser le crédit hypothécaire a donc échouée.

    Cette politique consistait finalement à faire accepter une nouvelle façon de vivre en tant que propriétaire, fût-ce par un financement artificiel et bancal, de travailler, de façon précaire, et de consommer, à crédit. C’était le modèle américain, qui heureusement, n’a pas eu le temps de se développer en France, malgré les efforts du Président qui en cela, à mon humble avis, a été mal inspiré en voulant le promouvoir.

    Si cette crise est une réplique classique de surproduction d’un produit de consommation, financier, immobilier, c’est son ampleur et sa diversité qui en fait un phénomène sans précédent. La lecture de la crise et ses interprétations sont désormais l’enjeu d’une bataille idéologique, culturelle et cultuelle dont nous ressentons tous les effet et dont nous subissons tous les conséquences. Même et surtout si nous n’en saisissons pas les mécanismes complexes, nous devinons tous que nous ne pouvons nous cantonner au registre des mesures techniques nécessaires pour répondre à l’urgence première, mais qu’il nous faut aller au delà.

    Selon cette lecture convenue, ce serait bien le système de l’économie financière, économique et globale lui-même qui serait vicié, dans ses normes et règles de fonctionnement. Il peut sembler alors nécessaire et suffisant de remettre de l’éthique dans les institutions financières, de les contrôler plus étroitement, d’interdire leurs pratiques les plus répréhensibles, les parachutes dorés, par exemple, pour qu’elles puissent redémarrer sur de meilleures bases, et permettre au cours des choses de reprendre rapidement.

    Mais ce ne sera pas nécessaire, car insuffisant.

    Que la soi-disant « régulation » consiste en une socialisation des pertes aux dépens des contribuables n’a visiblement pas ébranlé les citoyens, sinon quelques hommes de gauche nostalgiques du grand soir révolutionnaire.

    Faut-il refuser cette politique de socialisation des risques, d’absorption sans contrepartie des pertes du privé ? Cela a t-il quelque chose à voir, tant sur la forme que sur les objectifs, avec une politique de régulation et de contrôle ?

    Faut-il alors, et comment, revenir à « l’économie réelle » ? C'est-à-dire à une politique industrielle classique, en réfléchissant parallèlement au retour d’un certain protectionnisme, voire du dirigisme étatique.

    Bien qu’assez partisan de ces mesures, je considère qu’aucune ne s’interroge sérieusement, au préalable, sur les conditions historiques, politiques, idéologiques, culturelles, voire cultuelles de production de la crise.

    On efface tout et on recommence, voire avec les mêmes. Probablement, ferons nous « un peu plus de la même chose ».

    Comme toujours nous traiterons séparément la cause et l’effet, laissant bien loin de nos conceptions, les liens et les rétroactions entre les éléments car nous sommes incapables de les maîtriser.

    Les cadres dirigeants licenciés et indemnisés seront vite remplacés par d’autres. Les règles que l’on dictera au système seront vite dépassées ou contournées, si une volonté politique forte ne les impose pas et ne les contrôle point. Enfin, comment peut-on sérieusement distinguer et imaginer séparément finance, économie réelle et contexte, alors que le développement, dont se nourrit l’industrie et la croissance, nécessite des levées de fonds toujours plus importantes, des énergies de plus en plus considérables et des hommes de moins en moins nombreux ?

    Comment peut-on repartir sur des bases nouvelles et reconstruire ?

    Il apparaît de plus en plus évident que nous irons « au bout de la nuit » car nous sommes face à un système global dont les sous systèmes en crise parviennent en période de rétroaction positive, c'est-à-dire l’addition et l’addiction à des facteurs néfastes, dans le même temps, le même espace et le même contexte.

    La conflagration est certaine et ce n’est plus qu’une question de temps. Le processus est engagé et, tout au plus, peut-on encore en atténuer les effets.

    Pour trouver une réponse appropriée, il y a lieu de considérer trois éléments distincts auquel il faut faire face tout en se disant que ce ne sont que des conséquences.

    1) Une crise financière qui appelle des changements draconiens des systèmes de régulation et de contrôle des marchés financiers.

    2) Une tendance économique et sociale, tributaire de la conjonction des crises, lourde de conséquences. A savoir :

    L’épuisement du cycle de croissance des trente dernières années

    La crise démographique

    La crise énergétique et des matières premières.

    La crise environnementale

    La crise alimentaire

    3) Une réalité économique et sociale développant, dans le monde occidental, la précarisation du travail et la déconnexion du revenu et du salaire, au profit de revenus complémentaires à risque et individualisés (crédits, bonus ...).

    De cette décentration de la finalité découlent un éclatement du corps social (renaissance des classes sociales), du sens collectif et une montée confirmée de l’individualisme, mais aussi des replis communautaristes et ethniques. D’où le rejet des politiques de solidarité, la perte de sens de l’impôt comme instrument de justice et de répartition, et la défiance envers les services publics

    Nous vivons actuellement la première de ces conséquences : une chute de l’investissement et de la croissance. Préparons nous à une terrible récession. Mais quelles seront son ampleur et sa durée ? N’allons-nous pas sacrifier le social pour faire renaître l’économique, l’environnement et la biodiversité à la production ? L’avenir de nos enfants à notre présent immédiat ?

    Que faire, face à la dépréciation des patrimoines, la perte de confiance des investisseurs, des actionnaires, des travailleurs et des consommateurs ?

    Considérons même que la confiance revienne, que ce cap soit franchi. Que faire avec les travailleurs pauvres, les assistés qui ne le seront plus, les pays du Tiers Monde, qui ne renonceront pas à procréer, et à tous ces immigrants qui voudront une petite part de ce gâteau brusquement et considérablement rétréci ?

    Considérons les trois piliers de la croissance économique de ces dernières années : L’innovation technologique, le marché, le financement.

    L’innovation technologique, ne sera probablement pas employée massivement, si l’on envisage de mettre volontairement un frein à la croissance ainsi que le proposait déjà dans les années 1970 le « club de Rome ». Possibilité d’autant plus improbable que cette régulation de la croissance, si elle ne se fait pas par l’auto régulation, c’est la cruelle loi « naturelle » qui s’en chargera, à commencer par les bouleversements climatiques.

    Les « marchés » vont demeurer quelque temps : l’Europe, la Russie, les Etats-Unis, le Japon, et les « Emergeants » l’Inde, la Chine et le Brésil, mais ils se heurteront à la réalité de cette « rétroaction » planétaire.

    Tous nos savants pronostiqueurs actuels l’ignorent d’ailleurs avec un mépris manifeste soit par méconnaissance, soit pas peur du gouffre insondable qui s’ouvre sous nos pas, et en particulier, la possible incapacité de financement résultante de la crise financière.

    Mais ce n’est pas tout, la crise mondiale globale et totale n’est pas limitée aux finances il faut y ajouter ou plus exactement la relier à :

    • La crise énergétique à venir avec l’épuisement des énergies fossiles.
    • Celle des matières premières épuisables à moyen terme.
    • De l’explosion démographique incontrôlable pour des raisons plurielles.
    • D’une crise alimentaire sans références connues en raison de l’onde récessive et des aléas climatiques.
    • D’une crise environnementale qui condamnerai la planète à l’épuisement à brève échéance.
    • D’une crise sociale telle que des guerres civiles peuvent se déclencher à tout moment entre ceux qui possèdent, et veulent conserver leurs acquis, et ceux qui n’ont rien et veulent « consommer enfin »

    Nous ne sommes donc pas prêts de rebâtir, dans les années qui viennent, des politiques de solidarité et de redistribution efficaces. Tout l’enjeu est de réunir les éléments d’une nouvelle gouvernance « globale », qui devrait démarrer au plus vite et sauter par-dessus cette crise écosystémique totale imminente.

    C’est ce que permettra la définition d’un nouvel ordre productif mondial régulé et fermement orienté qui ne pourra exister qu’avec un régime autoritaire, qu’appuiera une « classe moyenne » capable de soutenir une politique très dure pour les moins bien lotis, et où les libertés individuelles vont se restreindre.

    Je vous souhaite bonne chance pour l’avenir et de vous retrouver du bon côté du manche !

  • Violence sociale

    Les renseignements, que nous pouvons tous recouper par des sources différentes, confirment que la violence dirigée, organisée, se banalise comme mode d'expression à part entière. Les pouvoirs publics, notamment éducatifs et judiciaires, démontrent chaque jour leur impuissance à l'enrayer.

    Il est probablement trop tard pour reconstruire un monde sur des principes de réalité, un monde pragmatique qui respecterait les lois, les codes sociaux et les valeurs sociétales qui ont construit la civilisation occidentale sur des principes démocratiques.

    Le monde, que nous avons connu, est à présent entre les mains des prédateurs et des barbares.

    Il est à craindre qu'une étape ait été franchie avec le déclenchement de la crise écosystémique globale à côté de laquelle, la crise financière actuelle apparaîtra comme un "symptôme" et tout au plus comme une conséquence d'une période de dominance des concepts socialo, gaucho, bobo, bref psycho-marxistes devant lesquels la droite s'est inclinée.

    La conjonction des crises : financière, économique, écologique, énergétique, démographique, alimentaire va provoquer un gigantesque tsunami dont les conséquences seront catastrophiques.

    Il n'y a hélas, plus grand-chose à faire en matière de prévention et de remédiation. La gauche, comme la droite, a lamentablement échoué dans leur rôle d’éducation et de socialisation. Il est aussi trop tard pour réformer : les jeux sont faits !

    Le modèle est d'ores et déjà répressif et, les libertés individuelles vont céder le pas devant un système autoritaire et "régulateur" dont les nouvelles technologies de l'information et de la communication, mais aussi les nanotechnologies, de nouvelles formes d’organisation et de gestion, vont permettre une application planétaire organisée.

    Les ressources mondiales vont faire l'objet d'une guerre sans merci afin de s'en emparer ou de les conserver. Le monde va rapidement se partager entre ceux qui auront encore accès aux biens et aux services disponibles (environ un tiers de l'humanité enfermée dans ses forteresses) et le reste des hommes, en particulier la majorité des pays du Sud.

    Pour eux Il n’y a plus grand-chose à faire. La décolonisation a accéléré leur dépendance à des cultures et à des croyances invalidantes d'un autre âge. Leur déficit technologique, social et culturel est considérable, leur agonie a déjà commencée car ils sont les premières victimes de la crise financière, économique et bientôt écosystémique.

    Pour ce qui concerne l'Occident, nous aurons à nous prémunir contre ceux des nôtres et des migrants qui n'auront plus leur place dans un système ou la "solidarité" envers "l'autre" va disparaître au profit de celle "des siens" et contre cette singularité que représente l'Islamisme radical qui va constituer le fer de lance de la révolte de ceux, trop nombreux, qui seront inadaptés au monde qui se prépare.

    L’avenir appartient à une humanité resserrée, moins nombreuse, éduquée et socialisée, respectueuse de son environnement, possédant une pluralité d’outils maîtrisés et des organisations conviviales[1] et responsables.

    C’est, à mon avis, dans ces conditions que nous survivrons en tant qu’individu et en tant que groupe.

    Qu'en pensez vous ?



    [1] J’entends par organisation conviviale une société où l’action des hommes responsables est la plus créative et autonome possible.

  • Les systèmes de réalité.

    « La réalité virtuelle ne doit pas être confondue avec la réalité augmentée. Avec cette dernière, l'utilisateur interagit avec le monde réel par les voies naturelles et, simultanément, il utilise les informations synthétiques qui l'aident à mieux appréhender son environnement. Les informations virtuelles, viennent renforcer la perception de la réalité. Plutôt que de plonger l'homme dans un monde artificiel, la réalité augmentée propose d'enrichir son environnement naturel. »

     En extrapolant la loi de Moore (qui implique un doublement de la puissance de calcul tous les 18 mois), il apparaît que vers 2035, l’homme aura créé une intelligence supérieure à la sienne mettant ainsi fin à la domination humaine. Mais il devrait nous rester la réalité virtuelle tridimensionnelle pour ceux qui voudront échapper à la domination d’une ou de plusieurs « intelligences artificielles ».

    De quoi rêver à l’ « homme augmenté » c'est-à-dire en symbiose avec la machine à qui il sera bien difficile d’apprendre ce que sont les émotions.

    Alors plus intelligente peut-être, mais pour le reste, l’amour, l’amitié, et pourquoi pas les sept péchés capitaux, par exemple, la machine a encore du pain sur la planche.

    Pour mettre en place un tel système d'intelligence globale, environnement naturel et réalité virtuelle peuvent interagir et s’enrichir mutuellement. La simulation par ordinateur d’un environnement visuel dans sa représentation tridimensionnelle, révolutionne la façon dont nous voyons, percevons et analysons le monde qui nous entoure.

    Un tel système virtuel basé sur la constitution de différents réseaux intelligents d'interconnexion entre les calculateurs et systèmes d'information  peut permettre l'apprentissage, l’analyse, l’appréhension et  la maîtrise des évènements. Relier passé, présent et avenir.

    Il s'agirait d'abord de mettre en commun les connaissances scientifiques et politiques. Ensuite, d’introduire en mémoire les situations historiques passées et actuelles afin d’en  reproduire les caractéristiques principales au sein d’une réalité virtuelle.

    Ne faire qu’un avec le cours du temps.

    L’on peut enfin enrichir les mémoires au quotidien des données recueillis sur le terrain et auprès d’ internautes en interactions.  

    A partir de cet outil, il est possible de tracer des perspectives d’avenir, d’anticiper les dangers, d’en prévenir l’apparition, de les maîtriser, voire les combattre ; bref  d’inventer au jour le jour la réalité du lendemain.

    A partir de là, l’homme et son symbiote, la machine à leur service réciproque, peuvent se donner des objectifs qui leur conviennent l’un pour satisfaire ses émotions, l’autre son intelligence, en espérant qu’ils se trouveront d’autres besoins en commun, par exemple :

    • Etudier, évaluer, projeter les attitudes et les comportements des opérateurs humains et technologiques dans les environnements numériques qui sont, à bien des égards, semblables à ceux qui sont  adoptés dans la réalité.
    • Anticiper et inventer l’avenir.
    • Organiser le territoire, les migrations, les déplacements de population, la répartition des ressources.
    • Détecter en amont  et prévenir les crises sociales, économiques, énergétiques, environnementales etc.
    • Prévenir les actes terroristes, préserver la paix, la cohésion, le lien et la justice sociale.
    • Préparer les interventions de secours en matière de santé ou de sécurité publique, les interventions de remédiation, de police, de répression, de lutte antiterroriste etc.
    Une réalité virtuelle étant  un monde crée par ordinateur qui change le sens de la pensée, il serait possible de développer un comportement « addictif » commun avec la cyberdépendance pour obtenir des réflexes conditionnés « positifs » afin d’inculquer l’éducation et la socialisation conformes aux valeurs, aux codes et aux lois sociales en vigueur.

     Ce ne serait déjà pas si mal de lutter ainsi, ensemble, contre l’entropie et le désordre, trouver l’homéostasie pour l’un et l’autre.

     Ce qui me fait bizarrement penser à ce qu’écrivait vers 1956 un certain Oskar HAEML [1] :

     « Si audacieux soit-il, tout accomplissement n’est en définitive qu’une adaptation à la réalité. Mais la réalité change sans cesse et ne se laisse pas emprisonner dans le cadre fini d’un système, si bien que toute adaptation est vouée finalement à l’échec. C’est pourquoi nous vivons dans le paradoxe tragique que toutes les organisations, quelles soient d’espèces biologiques[2] ou de sociétés humaines, finissent par se détruire de par leurs propres propriétés. »

     Le meilleur des mondes serait-il virtuel ?!

     



    [1] Oskar Haeml, Betrachtungen über die menschliche Verlegenheit.

     

    [2] Ou technologique, comme notre « intelligence artificielle »