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Le systémicien - Page 451

  • L'ordre du monde

    La crise systémique mondiale nous place devant un choix fondamental qui engage l’avenir de notre espèce, un défi que nous ne pouvons faire autrement que de relever.

    Je dénonçais dans une chronique précédente le « Désordre du Monde ». Je considère que du désordre peut naître un ordre différent, un nouveau palier dans l’organisation planétaire.

    L’approche systémique me semble être l’outil privilégié pour appréhender le « Nouvel Ordre Mondial » se mettant douloureusement en place, et en atténuer les conséquences dramatiques.

    Cette approche est mise en évidence par quatre concepts fondamentaux :

    1.       L’interactionentre les éléments d’un système est l’action réciproque modifiant le comportement ou la nature de ces éléments. La relation dite de rétroaction, ou de feed-back  (effet en retour sur la cause) dans laquelle une action de B sur A suit une première action de A sur B qui a été mise en évidence par la cybernétique  (rétroaction positive ou négative, compensatrice ou régulatrice) 

    2.       La totalité : Le système est un tout non réductible à ses parties. «  Je tiens pour impossible de connaître les parties sans connaître le tout non plus que de connaître le tout sans connaître particulièrement les parties »[1]

    3.       L’organisation : Elle est le concept central de la systémique. C'est-à-dire un agencement de relations entre composants ou individus qui produit une nouvelle unité possédant des qualités que n’ont pas ces composants. La systémique appliquée à l’organisation en examine les deux aspects généralement séparément : un aspect structurel et un aspect fonctionnel. Le premier est généralement représenté sous forme d’un organigramme  tandis que le second pourra être décrit dans un programme. Selon l’objectif recherché, la systémique mettra l’accent ou la priorité sur l’un ou l’autre de ces deux aspects sans cependant perdre de vue leur complémentarité.

    4.       La complexité : La logique cartésienne nous avait appris à simplifier tous les phénomènes en éliminant l’inconnu, l’aléatoire ou l’incertain. La complexité tente d’appréhender la totalité car la complexité est partout et dans tous les systèmes.

    Il est bon de ne pas faire l’amalgame entre complexité et complication, la complexité d’un système dépend à la fois du nombre de ses éléments et du nombre et du type de relations qui lient ses éléments entre eux.

    L’analyse systémique apparaît donc bien comme l’élément clé de l’approche « Projet » et indispensable dans la résolution des problématiques des systèmes complexes que constituent nos organisations en interaction. 

    Osons changer pour changer le monde !

    Cet appel au changement que je formulais en appelant à la résistance, de quoi est-il fait exactement ?

    Le changement dans les organisations, c’est le changement dans les relations en premier.

    Une personne ne peut changer, à moins que le contexte relationnel dans lequel elle vit ne change également.

    Pour obtenir un changement dans les comportements, la prise de conscience d’une problématique n’est pas essentielle, Elle est proportionnelle au niveau de conscience sociale des acteurs. En effet, les acteurs à l’esprit simple et pratique, sont déconcertés par une approche conceptuelle, étant donné qu’ils veulent de l’action et des résultats.

    Les acteurs intellectuels préfèrent la conceptualisation des problèmes mais ils retardent généralement le changement dans les comportements réels. En conséquence, nous ne nous contenterons pas de suggérer ou de préconiser des changements, mais aussi une approche fractale et interprétative pour répondre aux deux attitudes.

    Pour transformer un système, commençons par faire évoluer ses pratiques sociales, c'est-à-dire ses modèles d’interaction qui fonctionnent mal. Il s’agit avant tout de réorganiser la structure des relations au sein d’un groupe pour parvenir à la résolution rapide des problèmes.

    Partons de ces postulats de base :

    On peut transformer un système, une organisation, modifier des pratiques, plus difficilement des individus

    Pour un individu, le changement s’inscrit dans un contexte, un lieu et un temps, elle change, si ces éléments évoluent.

    La prise de conscience est proportionnelle au niveau de conscience sociale des acteurs.

    Pour transformer un système, il faut faire évoluer ses pratiques sociales 

    Il faut réorganiser la structure des relations au sein d’un groupe pour parvenir à la résolution rapide des problèmes.

    Et nous en tirons les conséquences :

    Pour remettre le monde en ordre, il faut le « réorganiser », ou encore, en agencer différemment les fonctions.

    Ce qui est à remettre en ordre, ce n’est pas les individus, leurs attitudes et leurs comportements, cela doit être assumé et assuré massivement par l’éducation, la formation et la socialisation. Ce à quoi il faut s’attaquer par l’action de terrain, c’est aux pratiques des systèmes « monstrueux » qui nous gouvernent.

    Je considère que pour être efficace, il faut choisir une « entrée évènementielle », attraper un bout de la ficelle en sachant que « le reste » viendra avec.

    Pour cette action de terrain, couplée impérativement, je le rappelle, avec une action d’éducation à l’écologie du monde, il faudra agir à partir d’une « recherche d’évènements » à situer en permanence dans le « global » de l’intervention écologique radicale, selon la fameuse formule « systémique » : agir localement, relier globalement.

    Il convient de choisir judicieusement les évènements de sensibilité écologique sur lesquels il faut réagir et agir ensemble, leur donner des priorités par exemple :

    Mercredi 9 juillet 2008 !

    Toyako. Les 16 principales économies de la planète, industrialisées et en développement, se sont accordées mercredi au Japon sur une réduction à long terme des émissions polluantes, mais sans apporter d'autre précision sur le calendrier ou leur ampleur.

    Transports. La Commission Européenne a adopté un ensemble de mesures visant à rendre les transports plus "écologiques" dont une révision de la directive "Eurovignette" donnant la possibilité aux Etats de faire payer aux poids lourds le coût de leur impact sur l'environnement.

    Aérien. A compter de 2012, le principe du pollueur payeur s'appliquera aux compagnies aériennes opérant dans l'Union
    Le Parlement Européen vient de voter un projet de loi qui les oblige à intégrer le système de bourse des émissions de CO2.

    Nucléaire. Un rejet accidentel de 30 m3 d'effluents contenant 12 gr d'uranium par litre s'est produit mardi à Bollène (Vaucluse) sur le site de la centrale nucléaire du Tricastin, mais il ne présente pas de risque sanitaire immédiat, selon les autorités nucléaires.

    Marina Petrella

    Nicolas Sarkozy demande la grâce de Marina Petrella, mais confirme qu'elle sera extradée
    Nicolas Sarkozy a indiqué mardi avoir confirmé à Silvio Berlusconi la décision de la France d'extrader Marina Petrella, tout en sollicitant sa grâce. Une position dénoncée par l'avocate de l'ancienne membre des Brigades rouges, qui a regretté cette "pirouette" du Président français.
    De son côté, la Ligue des Droits de l'Homme a dénoncé dans un communiqué l'annonce de Nicolas Sarkozy, estimant qu'il "invente la sous-traitance humanitaire".

    Nous avons conclu que l’action «écologique » devait intégrer la diversité et la globalité, que l’on agissait par l’action sur les pratiques et par l’éducation, la formation et la socialisation sur les individus.

    Pour ma part, j’adhère au concept d’approche systémique pour l’éducation, la formation et la socialisation

    A travers ses contenus et ses pratiques, l’IESE entend privilégier l’approche systémique comme référence méthodologique de base.

    Cette approche vise à englober la totalité des éléments observés et/ou vécus, ainsi que leurs interactions et leurs interdépendances. La systémique permet de renforcer deux dimensions essentielles du Projet IESE :

    • par sa lecture pluridimensionnelle des faits, l’approche systémique permet de mieux penser l’interdépendance et la complexité des enjeux au sein du système global.
    • Cette approche propose une modification radicale de la manière de penser à "l’Occidentale" en encourageant une gymnastique de la pensée qui permet de sortir des solutions monolithiques et des schémas de cause à effet trop simplistes.

    La systémique nous propose aussi une certaine philosophie de l’engagement car l’observateur n’est jamais dissocié du système, il en fait partie intégrante. Ainsi, la prise de conscience de l’interdépendance entre les éléments d’un système, et notre place en son sein, induit notre responsabilité pour tout acte posé.

    Comment intégrer ces deux aspects dans un projet « politique » rassemblant les diverses sensibilités du changement ?

    Je suis à l’écoute de vos propositions 

    Francis NERI

    09 07 08   

     



    [1] Pascal

  • Le désordre du monde

    Cette chronique traite du désordre de « leur » monde, du désordre des esprits, du désordre d’une idéologie libérale dévoyée qui tient le système global sous son joug impitoyable.

    Le monde est aujourd’hui pris, paraît-il, d’une frénésie vertueuse de régulations pour tenter de stopper la crise du prix de l’or noir, laquelle est due à la fièvre de la spéculation,  conséquence de la rapacité de systèmes prédateurs que personne n’envisage vraiment de réguler.

    Les  aspects de la dérégulation s’expriment à partir de seuils, d’entrées et de points d’ancrages des crises.

    Nous devrons, individuellement, au plus prés de notre quotidien et collectivement, en réseau,  établir les liens entre les systèmes en crise, montrer leur interdépendance, dire d’évidence que les crises, spécifiques croit-on à chaque système, s’enclenchent les unes après les autres, qu’elles s’interpénètrent et interagissent entre elles. Nous constaterons que les systèmes qui ne sont pas encore en crise visible seront inévitablement entraînées, contaminés comme par un virus pour lequel « ils » ont le remède mais « qu’ils »  refusent de fabriquer à doses massives sous prétexte de son coût élevé, pour qu’il reste « leur »  propriété ou encore qu’il élimine « leurs » concurrents.  

    Les systèmes financiers et économiques, les organismes régulateurs et de contrôles sont entre les mains de spéculateurs et autres responsables qui n’ont pas la moindre intention de modifier un système qui leur rapporte trop.

    Autant demander à un alcoolique dépendant de s’arrêter de boire parce que çà le tue !  Comme le parasite qui tue l’organisme qui le fait vivre, contrairement au symbiote qui vit d’un échange gagnant/gagnant, ces systèmes iront jusqu’au bout de leur logique suicidaire à l’exemple de tout organisme ou organisation qui refuse de se modifier ainsi que ses  pratiques.

    C’est ainsi que nous découvrons la trahison du dogme libéral par ceux-là même qui sont censés le défendre. Par exemple, ces gouvernements qui s’apprêtent à « nationaliser » à grands frais les  pertes de tout ordre pour  sauver le monde financier et économique de ses excès divers, conduisant inéluctablement le système général au désastre.

    Le cas du sauvetage de cette banque, la Northern Rock, ou la City de Londres a laissé faire en détournant les yeux, est significatif de ce qui nous attend.

    Comme de bien entendu, cela ne servira à rien. En terme d’analyse systémique, l’on désigne cette procédure comme « faire un peu plus de la même chose » et bien évidemment comme toujours au bénéfice d’une minorité.

    • Ce qui nous attend, ce n’est pas une prise de conscience et le changement de nos pratiques financières, économiques, sociales, environnementales etc.
    • Ce qui nous attend, c’est le sacrifice, la rigueur, la régression pour l’Occident, probablement la guerre, ou les guerres, à moyen terme avec les pays du tiers monde, voire émergeants et pourquoi pas au sein même du modèle occidental, à l’exemple du Liban, anciennement Suisse du moyen orient aujourd’hui dévasté par ses luttes fratricides.
    • Ce qui nous attend, c’est une utilisation et une justification et donc un accroissement de l’activité des intégristes en particulier musulmans, comme une réponse singulière à la crise systémique générale, totale et globale.  
    • Ce qui nous attend, c’est des famines monstrueuses, l’écologie mise aux oubliettes, un environnement et une vie plurielle de plus en plus dévastés.
    • Ce qui nous attend c’est des rétroactions planétaires de plus en plus violentes, de plus en plus meurtrières et de moins en moins maîtrisables

    Ce monde n’est pas le notre ! Nous devons entrer en RESISTANCE.

    • Il est temps de se lever et de s’opposer. Les accommodements, les discours apaisants et bien pensants ont fait leur temps. Le temps de la lucidité et de la radicalité est venu, c’est à nous de prendre en main notre destin, et celui de la planète, en terme d’économie, de finances, d’écologie, d’environnement.
    • Il est temps de faire ce qui est bon pour nous et par conséquence pour l’écosystème qui nous englobe.
    • Il est temps de nous défendre, de défendre également nos valeurs et nos cultures, car si nous devons nous ouvrir à d’autres valeurs et d’autres cultures, celles ci ne peuvent en aucun cas s’exprimer envers nous en terme d’antagonisme.
    • Il est temps de s’ouvrir en réseau, de faire taire les divergences qui nous isolent et nous rendent inefficaces, de se rassembler dans l’action sur des objets et des objectifs à partir de finalités que nous avons en commun : « pour le vivant et pour rester vivants ! »

    Comme toujours durant les grandes crises qui nous entraînent tous, des hommes et des femmes se lèvent et répondent présent. Ils se rassemblent et ils portent une réponse qui change le monde.

    C’est à cela qu’il faut s’inviter ! Osons changer pour changer le monde !

    Francis NERI 

     

  • Démocratie

    Nous avons voté pour les réformes et le changement ! C'est-à-dire remiser aux oubliettes quelques idées reçues aujourd’hui dominantes à défaut d’être justes…

    A présent, il nous appartient d’analyser les événements récents et apporter une lecture et mise en perspective systémique.

    Je considère que le vrai débat n’a pas eu lieu. Selon mon analyse, la démocratie ne cesse de s’éroder entre acceptation de l’individualisme radical et restauration de l’autorité républicaine.

    L’antidote à nos maux actuels ce n’est pas plus de démocratie, plus de lois, de règles et de dispositifs, il y en a suffisamment, mais un changement de démocratie si nous ne voulons pas que l’autorité de cette dernière si outrageusement défiée ne se transforme en « dictature démocratique ».

    Les trajectoires individuelles des admirateurs de la démocratie, comme de ses contempteurs, illustrent à merveille cette double illusion binaire entre la démocratie d’opinion participative et parlementaire ultralibérale, toutes deux étonnamment tributaires d’un inénarrable suffrage universel. Il est temps de trouver un troisième terme, voire une troisième voie, les deux ayant largement démontré leur actuelle insuffisance à réguler la puissance sociale, énergétique,  financière, démographique etc. Je propose « démocratie systémique » C'est-à-dire qui soit inspirée de la complexité et de la totalité des relations appréhendées globalement dans ses axes vitaux universels.

    Ce dont nous avons besoin ce n’est pas d’une Agora qui autorise la tour de Babel et l’impuissance, ni une autorité qui se contente de promettre sans pouvoir tenir, mais un « pouvoir » qui permette de faire, et même de faire en interaction avec les « autres mondes » 

    Notre temps où tout se désagrège et ou la barbarie revient en force ressemble étrangement à deux époques tragiques de notre histoire, celle de Montaigne et de Stefan Zweig. Tous deux étaient très attachés à l’unité culturelle de leur monde, mais ils avaient niés le pouvoir de la culture sur les instincts. Ils  pensaient que l’homme dans la minorité de son esprit devait être fermement dirigé car l’instinct de destruction ne pouvait pas être extirpé de l’âme humaine.

    Montaigne et Stephan Zweig nous mettent en garde contre la violence et la force brutale qui, plus que tout, peuvent corrompre et insensibiliser un esprit sain en soi.

    Ce que la démocratie doit permettre avant tout, c’est la pensée libre, celle qui aboutit à la tolérance, celle qui permet de ne refuser de prime abord aucune croyance et conserver un jugement qui soit absence de jugement, c'est-à-dire qui ne se laisse troubler par aucun préjugé.

    Chercherons-nous toujours en vain cette « citadelle intérieure » que ni l’un ni l’autre n’ont véritablement trouvée ? C’est peut être ce que la démocratie systémique permet : échapper à l’amertume du présent en reconstruisant une réalité qui nous est individuellement accessible et acceptable, un « unique chemin » que seul nous pouvons suivre, à côté des autres.

    Ce faisant et à l’ordre de la collectivité, elle ne doit pas s’embarrasser des légalités du moment, ni par les partis, ni par les idéologies, ni par les mauvais traités, ni par les gens « raisonnables ».  Envisageant, à l’exemple de Charles De Gaulle, l’action politique comme la forme la plus éminente de l’autorité, elle doit aller droit au but : le rétablissement d’un ordre juste au sommet, condition de l’ordre dans tous les domaines. Elle œuvrerait alors pour la France mais aussi pour un ordre international fondé sur la justice entre les nations et leur complémentarité qui exclut aussi bien l’érection d’une nation en impérialisme que l’abandon à l’idéologie cosmopolite et matérialiste.

    Il n’y aura d’action politique cohérente (c’est-à-dire une action qui dépasse le témoignage et la dénonciation) que si elle est orientée par une stratégie, ce qui suppose une organisation, une direction, et des agents disciplinés capables de la mettre en oeuvre.

    Aussi, nos efforts devraient moins porter sur la multiplication des adeptes de circonstances, de désirs ou de besoins que sur la transformation de beaucoup en « citoyens  politiques impliqués » et de certains  en agents déterminés et actifs.

    En termes de démocratie systémique,  cela pourrait s’appeler « le changement  intellectuel et civique de quelques uns ». Comme le rappelait Mr Poniatowski : «  L’histoire a peu ou pas de sens, une poignée d’hommes, pourvu qu’ils le veuillent, peut la déterminer »

    Pour cela, il s’agit de gagner les cœurs aussi bien que les raisons, donner une finalité, un sens moral et éthique à nos actes. Promettre du sang et des larmes à un peuple que l’on conduit sur un chemin difficile et dangereux est plus efficace que d’assurer le bonheur, la stabilité et le pouvoir d’achat sans sacrifices.

    Montrer l’exemple de la probité, du respect de nos valeurs et de la justice sociale est également indispensable pour que chacun consente aux sacrifices demandés.

    Il n’y a pas, il n’y a jamais eu de voie autre que le « changement structurel » chaque époque apporte le sien. La nôtre ne fait pas exception. Nous avons simplement une nouvelle fois l’occasion de prendre les devants et de nous « changer nous mêmes »

    Nous savons et nous pouvons le faire, oserons nous commencer avant que le « hasard et la nécessité » ne le fasse ?