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Le systémicien - Page 455

  • Communication thérapeutique

    La psychanalyse et plus généralement la psychologie avaient  pris une place de plus en plus importante en matière de psychothérapie et de clinique sociale. Les pratiques psychanalytiques ne font actuellement plus vraiment école et leur influence est en déclin dans bien des secteurs de l’activité humaines au profit d’autres pratiques qui semblent plus appropriées.

    En parlant avec des psychanalystes, j’ai toujours eu  le sentiment que l’enjeu était de méconnaître les responsabilités ou de s’en disculper, le sujet n’est pas responsable, c’est l’autre qui est la cause de ses problèmes. L’enfer c’est encore et toujours les autres. Il faut prendre Sartre au sérieux lorsqu’il l’affirmait

    Bref, à mon sens, si les nouvelles psychologies ne rejettent pas la psychanalyse, elles l’englobent vers un nouveau niveau de complexité

    Aussi, je ne crois pas qu’il soit forcément accablant d’essayer, non de trouver une cause aux symptômes de notre mal de vivre, de la déstructuration du lien social, mais de démêler les nœuds de notre propre passé, le collectif comme l’individuel  et de ce qui a pu dévier dans notre relation au monde et aux autres

    C’est parfois peu de choses et la  dépression  par quoi souvent tout commence n’est pas évidente à percevoir quand on est pris dans le tourbillon de l’existence et dans le piège de l’identité.

    Il y a rarement de répit dans les blessures narcissiques constantes qu’inflige le regard des autres; regards des aînés vers les jeunes et vice versa, regards du riche au pauvre et du pauvre au riche etc.  

    La psychanalyse, en matière de traitement des psychoses et de « clinique sociale », après un long âge d’or a maintenant mauvaise presse, entre autres parce que ses résultats ne sont pas évaluables, mais il faut reconnaître qu’elle est l’un des rares lieux où la parole et l’écoute sont encore possibles en dehors des églises, des communautés et des groupements sectaires qui avaient longtemps abandonné le terrain de l’écoute et de la compassion mais qui semblent le réinvestir.

    Le tout est de savoir de quelle parole il s’agit, qui la conduit, comment, pour quelles raisons, quel est son coût et à qui elle est destinée ?  

    Pour quelles raisons par exemple les jeunes adolescents en particulier  ceux qui vivent dans « les difficultés» ne pourraient pas connaître cette détresse familière aux adultes et trouver les moyens d’y mettre fin? Et s’il y a dépression, comment influe-t-elle sur leur  développement d’êtres humains ?

    Quels moyens ont-ils de recourir à l’aide des autres sinon au sein de leur communauté restreinte ? Comment peuvent ils apprendre à se faire connaître et reconnaître autrement qu’à partir de clichés, d’attitudes et de comportements hostiles ?

    Comme toujours, réfléchir sur la manière dont la société envisage la « déviance » aujourd’hui permet de mesurer la manière dont elle conçoit la « normalité »

    Le problème c’est que nous vivons tous des temporalités, des contextes qui sont différents. Les jeunes et les aînés par exemple occupent un même espace, mais leur temporalité n’est pas la même. Comment faire alors pour qu’ils se rencontrent et fassent des choses ensemble ?

    Le désengagement de l’Etat a des conséquences terribles, et cela ne fait que commencer, il semblerait que les caisses de la solidarité institutionnelle sont vides. Outre l’indigence des réponses, ce qui frappe c’est notre impuissance, due à la pauvreté des moyens humains, faute d’avoir des personnes disponibles et bénévoles pour soulager les crises et mettre des mots sur la colère, c’est-à-dire reconstruire un lien.

    Je ne fais pas un procès contre les institutions et associations ni contre le recul du bénévolat qui est une conséquence de la montée en puissance des « professionnels ». Je comprends bien qu’elles ne peuvent répondre à toutes les attentes, mais pour soigner les maladies du lien social, on peut difficilement faire l’économie de la relation à autrui, donc de personnes pour conduire cette relation.

    Or toutes les associations  réclament plus de moyens en particulier financiers pour leurs animations, au détriment souvent de l’écoute, de l’accompagnement etc. Mais quel que soit leur projet, les crédits pour employer plus de permanents sont supprimés.

    Quand on discute avec des jeunes qui ont connu un parcours difficile, un sur deux est devenu éducateur, avec un parcours de formation plus ou moins chaotique, à l’exemple de certains « grands frères ». Ils sont la plupart du temps sans emploi, bien que les associations aient un besoin vital d’eux. Le problème c’est également que ces associations ont très souvent oubliées ce qu’était le bénévolat et l’on voit bien là les limites de la professionnalisation de ces structures.

    Malgré le peu de formation, de ces  jeunes éducateurs et malgré leurs prises de position trop souvent idéologiques et contestataires, ils se révèlent des interlocuteurs précieux, à condition que la relation s’inscrive dans la durée et qu’eux aussi trouvent leur place.

    La vie des parents de ces enfants souffrant d’inégalités et d’exclusion est faite de bricolage. On a donc besoin des associations qui sortent les enfants de chez eux, leur font participer à des animations, des accompagnements scolaires, etc  Or, beaucoup de ces « animations » disparaissent faute de moyens. Ne reste que le béton, la rue et le tête-à-tête constant des enfants au sein de familles souvent monoparentales, contexte redoutable autant pour les individus que pour la pérennité de l’ensemble social.

    Concrètement, les associations ne fonctionnent que grâce aux différents dispositifs, aux subventions diverses, aux contrats aidés.

    Les caisses étant vides et les priorités ailleurs,  il serait vain d’espérer, quelle que soit la bonne volonté des pouvoirs public une amélioration de leurs soutien financier et matériel.

    Les associations doivent faire leur révolution. Il leur appartient de se substituer à un  assistanat qui a montré ses limites, se regrouper, mutualiser moyens et pratiques, se mettre en mouvement comme par le passé pour financer eux-mêmes leurs projets.

    La liberté qu’elles revendiquent haut et fort, quel que soit le mode de gouvernance des institutions ne peut, si elles veulent continuer à bénéficier d’argent public, faire l’impasse sur la clarté de leur gestion, la reconnaissance de leur « utilité sociale » et le contrôle de l’évaluation. Défendre la nécessité de reconnaître la liberté de création et d’initiatives c’est bien, se fixer des priorités au mieux des intérêts premiers des citoyens c’est mieux si on sollicite pour cela leur solidarité financière parfois au-delà du raisonnable.

    Bref, si la société civile veut continuer à exister au travers de ses associations qui ont pour objectif l’action sociale et culturelle, et je ne fais pas état des associations par exemple sportives qui n’ont encore pas trop de problèmes de participation bénévoles, elles devront reconsidérer la place de leurs « professionnels », celle de leurs bénévoles et chercher à renforcer leurs liens gagnants/gagnants avec les pouvoirs publics, solliciter le portage politique indépendamment de leurs opinions et engagements avec tel ou tel courant sociologique, psychologique, cultel ou culturel.

    Elles devront aussi apprendre à réguler leurs projets en fonction des subventions qu’il sera possible de leur accorder et à rechercher elles mêmes les moyens de faire face à leurs ambitions.

    Le changement est là, les réformes aussi probablement. La société civile et ses associations comme tout le monde doivent s’adapter et évoluer.

    Francis NERI

    Forum Avril 2008

  • Nos coopérations

    Comment mesurer la teneur des coopérations que permettent pour l’instant les outils de la communication (le net, les réseaux sociaux  par exemple). La plupart d’entre elles sont dites “faibles.”

    C’est-à-dire qu’elles sont le produit de productions individuelles publiques, sans plan d’action, coopération ou motivation altruiste préalable. “L’espace public est vu comme une opportunité pour se rendre visible, et permet d’élaborer des relations et des coopérations à différents niveaux d’engagements”.

    Le Web, une coopération qui peut fonctionner à très large échelle parce que, précisément, elle n’est pas demandée, construite, consciente. Une coopération qui peut fonctionner car elle mêle des utilisateurs aux pratiques parfois très différentes, ce qui est plus problématique dans la vie réelle: la mutualisation des pratiques sociales par exemple.

    Cela ne veut pas dire que ces coopérations ne sont pas importantes ou qu’agrégées elles ne représentent pas une force imposante, au contraire.

    Le problème de nos coopérations faibles virtuelles ou pas est qu’elles restent faibles justement, distantes, lointaines, impalpables. C’est leur agrégation qui leur donne de la force.

    La question est donc de comment agréger ces coopérations, leur donner un sens commun, les rendre fortes, efficaces, utiles à l’individu et à l’ensemble social ?

    Les coopérations fortes, correspondent “aux sociabilités courantes et à un ensemble de fonctions et de modalités d’échanges définies qui donnent aux individus le sentiment qu’ils font partie d’une communauté et qu’ils partagent une vision commune”.

    Il s’agirait donc de construire « des coopérations organisées entre des participants volontaires » ce qui revient  à redécouvrir les vertus de la socialisation mutuelle et des rôles définis donnant aux membres le sentiment d’appartenir à une communauté et de partager un objectif commun.

    En revanche, les coopérations faibles, sur le modèle de la théorie des liens faibles, “nous connectent à des territoires éloignés, ce qui est particulièrement intéressant dans les moments de recherche et d’exploration”, mais peut-être beaucoup moins pertinent dans d’autres moments de nos activités comme quand il s’agit de bâtir ensemble l’action collective.

    Le Web 2.0 mobilise avant tout ces formes de coopérations là : des coopérations agglomérées, sans plans de coopération prédéfinis, sans préoccupation altruiste reliant ses membres. Nous sommes dans un espace situé entre l’individualisme et l’action collective.

    Comment faire pour que nos “coopérations faibles”  se transforment en mobilisations puissantes et conscientes d’elles-mêmes en faveur d’un objectif collectif, étendant ainsi d’une manière considérable le champ de l’action collective ?

    Oui, le réseau permet aussi à des “coopérations fortes” de s’établir (coopérations professionnelles, mobilisations politiques par exemple), de produire de manière efficace, de s’élargir et parfois d’atteindre des échelles inimaginables auparavant. Oui, le réseau permet, par agrégation, à des actes individuels ou des relations à petite échelle, de produire des effets collectifs massifs. Mais y a-t-il une voie de passage entre ces deux constats ?

    Quels outils, quelles techniques, quelles pratiques surtout nous aideront à faire progresser le degré de coopération ? Peut-on espérer que nos coopérations faibles deviennent un jour des coopérations fortes ?

     

  • La corruption psychologique

    Nous sommes atterré devant la forme haineuse des attaques auxquelles se livrent les tenants du psycho marxisme, en particulier ceux qui sont enfermés dans l’école psychanalytique.

    Il est vrai que leurs « gourous » en France,  Lacan et Dolto en particulier, ont laissé un cadre, un carcan étroit, un labyrinthe dont eux même ont tentés vainement d’échapper sans jamais y parvenir. Depuis les années 60 leur influence n’a jamais cessé de s’étendre et a envahie tous les rouages de la société : politique, social, culturel et même cultuel ce qui n’est pas rien ! Et leur jugement envers tout ce qui n’est pas de leur chapelle est sans nuance et sans appel. 

    En matière politique par exemple, notre propos est d’observer que ces jugements portent essentiellement sur la substance de la politique, beaucoup plus que sur ses choix et orientations. La critique des choix et orientations n’est qu’un moyen pour orienter la substance du processus psychologique qui conduit à ces choix et ces orientations.  

    Nous attachons beaucoup d’intérêt et d’importance à une parole  qui exprime une forte conviction, aussi bien qu’à une « gestion » du langage dont l’objectif se déplace de plus en plus vers la forme de la politique, beaucoup plus que vers ses choix. On peut considérer par exemple que les choix de la politique de la ville soient jugés désastreux. Mais on comprend qu’implicitement, c’est le processus intellectuel (et, en fait psychologique,) qui y conduit qui est mis en question, la forme de plus en plus pervertie tenant lieu de substance.

    Effectivement, la violence persifleuse et méprisante du langage psychanalytique et marxiste, si elle est généralement contenue dans les bornes de l’expression démocratique et de la clarté de l’expression, redevient aujourd’hui comme hier un instrument d’oppression. Nous ne sommes pas à la fin de l’histoire et il reste bien des murs de Berlin à abattre.

    C’est contre cette dureté primaire et sans aucun sens ni direction visible qu’il faut lutter. Contre le nihilisme d’une politique de gauche en France qui est, et se complaît à être, absence de politique, et qui ne peut malheureusement être que cela car c’est encore l’essence de son identité.  Une dose d’indignation et de révolte pour la remise en cause des conservatismes et des prés carrés est nécessaire pour donner sa force au changement.

    C’est un signe excellent et prometteur que des écoles comme celle de Palo Alto[1], qualifiée par nombre de lacaniens et inconditionnels de Françoise Dolto de « secte utilisatrice  et fonctionnaliste qui fait le bonheur de tous les directeurs des ressources humaines » reprennent progressivement le relais de la pensée libre et innovante. Sartre a eu longtemps raison contre Raymond Aron, mais le collectivisme et le nihilisme semble céder aujourd’hui la place à l’individu collectif,  responsable et humain. 

    Préliminaire à toute pensée néo marxiste et bien  pensante, à l’heure de la complexité, le simplisme ahurissant de l'idéologie Psycho marxiste ne devrait plus trouver sa place au sein de nos structures sociales, en particulier éducatives. Certains inconditionnels n’ont pas manqué d’associer l’école de Palo Alto à  la scientologie, le new age, ou accuser de faire l’apologie du dressage, du goulag et de l’enfermement psychiatrique (ce qui est un comble pour des marxistes !) Les travaux de l’Ecole de Palo Alto ne relèvent en rien de ces errements ou d'une naïveté qui serait typiquement américaine ou encore d'une simplification idéologique de la vie humaine qui a tout à voir avec le management et rien avec l'aventure humaine, poétique, généreuse, solidaire  bref, humaniste.

    La psychologie est devenue une forteresse qui a envahie l’ensemble des sciences humaines et sociales. Progressivement,  l’esprit libre et critique commence à saisir cette vérité fondamentale, plus ou moins consciemment et plus ou moins par intuition, que notre politique sociale ne doit plus être le produit standard et automatisée d’un système psychosocial, le fruit développé, qu’il soit éclatant ou vénéneux, d’une pensée, d’une idéologie.

    Nous sommes placés devant la “psychologisation” de la pensée politique et sociale, en collusion avec le “marxisme” qui porta à son sommet la technique et la conception de la production en série de concepts aveugles, sans aucune intervention critique, à partir du modèle communiste standard d’origine. Nous ne sommes pas devant un système politique intellectuellement maléfique et consciemment élaboré comme tel mais devant un système non-politique dont les dommages qu’il  nous inflige se trouvent justement dans le fait qu’il n’élabore plus aucune politique. Il n’est même pas question d’oppression ou de censures actives. Nous sommes devant un machinisme de la pensée, c’est-à-dire une pensée réduite exactement à son contraire.

    Dans ce cas le langage, ce que la droite Française semble avoir oublié, est la force de changement la plus efficace. La « mise en sens » de certains mots et de concepts comme : communication (pédagogique, organisationnelle, thérapeutique), systémique, neurosciences, complexité etc, sont des outils qui doivent être employées contre l’évidence du conformisme, de l’abdication de la pensée et un  goût prononcé de la polémique stérile et démagogique. Aujourd’hui, la force du langage est l’arme principale, et l’audace de son emploi est la véritable dynamique de la critique, – une dynamique qui est potentiellement de la dynamite. D’une certaine façon, nous avons moins à craindre d’une police de l’esprit pour nous interdire certaines idées, que d’une auto-censure qui nous interdirait de dénoncer l’évidence.

    Le machinisme de l’esprit que nous contestons, c’est d’abord l’abdication de notre liberté en “toute liberté”, l’exercice dynamique mais passif de “la servilité volontaire” de notre pensée présentée comme une vertu.

    Il ressort que l’ennemi central dans ces temps difficiles, c’est la corruption. Il s’agit évidement de la corruption psychologique et nullement de corruption vénale. L’argent y a sa place, certes, comme il l’a toujours eu, mais aujourd’hui, il est là pour renforcer la corruption psychologique. Une corruption presque inconsciente, presque automatique, qui évite tout sentiment de culpabilité en écartant pour l’esprit l’exercice de la critique de lui-même.

    La plupart des fonctionnaires et hommes politiques qui exécutent cette politique, agissent d’abord par des automatismes  psychologiques qu’ils justifient ensuite, ou tentent de justifier individuellement, par des affirmations de conviction et des arguments de raison. Ces affirmations et ces arguments ont pourtant une solidité très faible en raison du caractère absolument artificiel de cette “conviction” et de cette “raison”.

    Cette corruption est par définition inconsciente. Le conformisme se forme aujourd’hui dans l’inconscient des automatismes de la psychologie, par le moyen de la contrainte de la communication produite par les grands médias.

    C’est l’outil de l’intelligence qui est corrompu, et non l’intelligence. Il y a là, effectivement, une agression systémique contre l’intelligence, ou l’intelligence se trouve enfermée dans le système. Il y a unanimité sociale par abdication intellectuelle complète, cette abdication étant le produit direct de la corruption que nous décrivons, plutôt que d’une abdication de la pensée elle-même par servilité. Le résultat apparent est le même mais la contestation contre cette attitude doit être adaptée, et d’une manière différente de ce qu’elle serait contre une abdication consciente de la pensée par servilité.

    Les effets de cette corruption psychologique sont la perte du sens individuel de la responsabilité collective, facilité notamment par la perte des références courantes et puissantes de la responsabilité politique, morale, éthique.  

    Répétons-le: “Ces affirmations et ces arguments ont une solidité très faible en raison de leur caractère artificiel”, c’est-à-dire de leur automatisme fondée sur la seule corruption de la psychologie. L’emploi d’un langage critique employant une expression forte est un moyen de briser cette  résistance en accompagnant la pensée pour réagir à cet automatisme.

    Le langage qui introduit l’argument contraire à celui qu’impose la corruption de la psychologie par la psychanalyse et le marxisme peut effectivement avoir raison  de cet argument de contrainte et qui n’a aucune base intellectuelle et opérationnelle. Il s’agit d’opposer la force du langage construit à la force de la corruption, – force contre force, mais celle du  langage a pour elle la légitimité d’une conviction justement établie tandis que celle de la corruption psychanalytique et marxiste a contre elle, à présent,  la tromperie automatique qui l’impose en France depuis au moins 50 ans.

    Mettre a jour par la force du langage le caractère d’emprisonnement conformiste de cette psychologie corrompue donne une force très grande aux arguments ainsi exprimés. C’est à cette renaissance de la pensée que nous vous invitons. Cette renaissance seule capable de nous conduire sur le chemin du changement et des réformes qui nous permettrons de faire face aux défis que nous avons à affronter.

    Francis NERI

    Forum avril 2008



    [1] L'Ecole de Palo-Alto est un courant de pensée et de recherche ayant pris le nom de la ville de Palo Alto en Californie, à partir de 1950. On le cite en psychologie et psycho-sociologie ainsi qu'en sciences de l'information et de la communication. Ce courant est à l'origine du mouvement de la thérapie familiale et de la thérapie brève. Parmi les principaux fondateurs de ce courant, on trouve Gregory Bateson, Donald D. Jackson, John Weakland, Jay Haley et Paul Watzlawick. Bateson et son équipe lancent un pavé dans la mare de la psychiatrie, bousculent les modes de pensée traditionnels et jettent les bases de la psychologie moderne. Dans un retentissant article intitulé « Vers une théorie de la Schizophrénie », ils proposent une vision interactionnelle de la « maladie mentale » qui ouvre la voie à la thérapie familiale et systémique. Ce sont les fondements mêmes de notre conception de l'homme qui sont ébranlés puis reconstruits sur les concepts issus de la cybernétique et de la théorie des systèmes : information, contrôle, feed-back, niveaux logiques, paradoxes…

    [2] Alfred Korzybsky : La Sémantique Générale