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Le systémicien - Page 452

  • Communication managériale et systémique

    Quelques notions complémentaires de systémique, de prévention, gestion du stress et des conflits car je considère que stress et conflits font partie du même système.

    ·          Rétroagir avec son environnement

    ·          Rester libre, conscient et manœuvrant

    ·          Prévenir et gérer les conflits

    Représentation 

    Une représentation est une opération mentale qui permet à un objet de pensée d'être présent à l'esprit, en particulier lors de la reproduction d'une perception antérieure.

    Une représentation est donc un symbole qui rend compte de l'environnement et de soi-même, c'est une traduction de la réalité (une carte mentale de la réalité).

    Le programme moteur est une représentation réalisée de l'action. On comprend une situation car on l’a vécu avant (exemple : le geste sportif).

    Les représentations diffèrent suivant les humains en fonction de leur vécu, de leur passé, de leur environnement, de la nature de leurs apprentissages, etc.

    L’information

    Une information est un élément qui rend compte de l'environnement et de notre relation avec cet environnement. Elle permet une réduction de l'incertitude pour tendre vers une probabilité. L'incertitude étant liée a la transformation de l'environnement, aux conditions de l'environnement.

    Tout événement qui réduit une incertitude constitue une information et la quantité d'information qu'il apporte est proportionnelle à la quantité d'incertitude qu'il réduit.

    Toute réduction d’incertitude réduit en même temps l’apparition du stress.

    L’information est un processus actif de la part de l'observateur qui questionne son environnement. Ce questionnement a pour origine l'incertitude. En apportant des informations celles-ci vont tenter de réduire ces incertitudes. Il s'agit aussi de savoir se poser les bonnes questions. Un expert pourrait se définir comme celui qui se pose les bonnes questions. Une information est une compilation de plusieurs indices qui n'ont pas de sens pris séparément, ce ne sont que des potentiels électriques.

    En conclusion, on peut dire que l'incertitude est liée aux conditions de l'environnement mais aussi aux questionnements posés à l'environnement ainsi qu'aux bonnes questions que l'on se pose.

    L'information est construite par l'environnement. Cela dépend du sens que l'on donne à son environnement. Il y a donc traitement de certains indices : formes, couleurs, mouvements …par exemple !

    L’attention : « Qui oriente le traitement de l'information. » L'attention est une fonction cognitive permettant de sélectionner les indices et d'orienter le fonctionnement du système.

    L'orientation de l'attention repose sur une métaphore du "faisceau" attentionnel. On pourrait se représenter un entonnoir qui aspire, intègre les informations. Le faisceau de cet entonnoir peut-être long, large et orienter dans n'importe quelle direction. Plus ce faisceau est large et plus il y a une grande disponibilité pour traiter un nombre conséquent d'informations mais l'attention est diffuse.

    Si au contraire le faisceau est étroit, on focalise son attention donc une plus grande concentration. On peut rapprocher l'attention à la concentration.

    On peut automatiser certaines tâches ce qui libère son attention vers d'autres tâches d'où la possibilité de produire différentes actions en même temps.

    Pour améliorer son attention, l'idéal est d'essayer de l'automatiser ce qui permet une diminution du coût attentionnel, donc une meilleure gestion de ses ressources (notion d'efficience) et, également retarde (inhibe) l’apparition du stress émotionnel.)

    L'automatisation n'est pas un réflexe puisqu'elle peut être modifiée et accepter des réafférences.

    L’automatisation permet de produire des conditionnements positifs plus efficaces pour l’action.

    Le Système de traitement de l’information (STI) utilise des filtres. Cela s'explique par le fait qu'il a une capacité limitée du traitement de l'information ce qui implique une sélection d'informations pertinentes C'est le processus de concentration.

    Perception

    Dans le cas de la perception, les stimuli sensoriels ne signifient rien avant qu'on leur donne un sens. C'est pour cette raison qu'un même stimulus peut prendre différents sens en fonction de la situation et de la personne.

    Décisions

    Le système de représentation construit les associations stimuli-réponse avec intervention de la mémoire et notamment de la rapidité de disponibilité des programmes moteurs. Ces décisions sont prises de façon intentionnelle.

    Gérer l’incertitude

    Plus un événement est probable, moins le niveau d'incertitude est élevé et moins l'information liée à cette événement génère de difficultés de réponse, d’appréhension, de doutes ou d’inquiétudes.

    Plus l’on se pose de questions sur l’évènement à venir et plus nous sommes dans l’incertitude de la réponse à donner

    Gérer l’incertitude c’est se préparer à un choix de réponses possibles à des évènements possibles. Exemple : Si je gifle mon épouse, je dois m’attendre à trois types de réponses.

    ·       Elle me rend ma gifle et au-delà, car comme elle est moins forte que moi elle prend pour cela son couteau de cuisine.

    ·          Elle baisse la tête en signe de soumission et je ne suis pas fier de moi.

    ·          Elle prend la fuite avec les enfants et porte plainte pour violences conjugales.

    Conséquences : je vais me contenter de garder les mains dans mes poches et trouver une autre façon de gérer notre conflit[1] car dans les trois cas, les possibilités d’occurrence de ces trois situations me sont défavorables, elles le sont également pour ma femme, mes enfants et le système familial que nous formons. Et je ne parle pas des grands parents, des voisins et des amis, voire de mon employeur qui sera bien évidement au courant de « ma conduite inqualifiable » !

    L’expert en communication managériale

    La notion d'expertise c’est savoir  se poser les bonnes questions, c'est-à-dire extraire, sélectionner de l’environnement les informations (indices) utiles, et celles là seulement, en filtrant les « bruits » parasites  puis,  donner du temps à sa réaction. Ainsi, le temps de réaction que prend un expert pour répondre rend compte de la complexité d'une tâche, puisque plus la tâche sera complexe, plus il y aura d'informations et plus la quantité d'informations est importante, plus le temps de réaction est long.

    Le contexte joue un rôle important dans la reconnaissance des indices en orientant l'attention.

    L'information visuelle est interévénementielle. Elle met en relation différents événements.

    L’analyse systémique et expertise : les caractéristiques

    ·          La "lecture" est souvent anticipée. L'expert place son attention au moment précis ou va apparaître l'événement.

    ·          Seuls les événements les plus pertinents sont analysés. Leur nombre est restreint.

    ·          Le temps passé à consulter chaque événement est long. L'information est complète.

    ·          Le temps total d'analyse est réduit.

    ·          La réponse est déclenchée pendant l'analyse de la situation. Le délai est court.

    ·          Les réponses motrices sont pertinentes.

    ·          Les coûts de la dépense énergétique pour produire l’action sont faibles

    A l'inverse toutes les habiletés non acquises ont un coût énergétique plus élevé, et une moindre efficacité comme :

    ·          Les phases d'apprentissage ;

    ·          Toutes les tâches cognitives, décisionnelles : la compréhension de la lecture, d’un jeu interactif (football, conduite de balle aux pieds) etc…

    En conclusion

    Je considère que la « communication managériale et systémique »  est un modèle très bien construit qui permet d'avoir une lecture très cohérente du comportement humain et une grande efficacité dans l’action.

    Elle permet d’accéder à l’expertise, et ainsi d’améliorer sa pratique professionnelle.

     



    [1] Prévenir et gérer les conflits en gérant son stress : Francis NERI

  • Thérapie systémique et dépendances.

    En matière d’addictions, de dépendances, je suis frappé par l’absence d’efficacité des thérapies psychanalytique. Freud, Lacan, Dolto seraient-ils de ces praticiens qui bien que doutant de leur efficacité s’évertuaient  par habitude ou par intérêt à ne pas prendre le vent d’une « réalité » nouvelle ?  

    Ne pas aller de mal en psy ! Pour résoudre la plupart des problèmes, le comment semble aujourd’hui  préférable au pourquoi !

    Thérapie systémique et dépendances.

    La traditionnelle séparation du sujet et de l’objet est, dans ce domaine,  fondée dans un système holistique[1] de transformations des différences.

    L’alcoolique, le drogué,  vivent  dans un système circulaire de défis où se répondent les assertions contradictoires : "Je peux ne pas consommer", et, inévitablement, "Je peux consommer sans danger".

    Cette fierté dans le risque est suicidaire en ce qu’elle place hors du soi l’échec. À l’opposé de cette démarche qui s’enferme dans une relation symétrique à l’autre, les psychothérapeutes systémiques conseillent de s’abandonner à la dépendance, de toucher ainsi le fond, ce qui correspond "en psychothérapie à la boucle de rétroaction positive provoquée par le thérapeute qui pousse le malade dans le sens de ses symptômes". C’est la technique de la "double contrainte" (double bind), fondée sur "l’épistémologie dichotomique de l’addiction: esprit contre corps".

    Ainsi l’addict, acculé à cela par la double contrainte, sombre-t-il au plus bas, là où s’opère parfois un "changement involontaire dans l’épistémologie[2] inconsciente". C’est alors la découverte et la reconnaissance d’un Pouvoir supérieur au soi et pourtant intimement lié à chaque individu. Ainsi se trouve posée de façon cybernétique la relation du soi non réifié[3] au tout de ce Pouvoir, de ce Dieu qui est la partie de  en même temps que le tout.

     Ce voyage dramatique et la conversion épistémologique qui en résulte représentent un au-delà de la mort du soi et l’instauration d’une relation favorable au tout, entièrement construite sur la complémentarité du "faire partie de" (et non sur l’opposition symétrique et égalitaire). Ce cheminement de l’addict au plus profond du désespoir et du danger de mort est voisin de celui qu’entreprend l’anorexique.

    Dans l’un et l’autre cas, la seule issue se situe au-delà des "commandements contradictoires" et des "doubles contraintes",[4] c’est-à-dire hors du conflit symétrique, du côté d’une acceptation de la relation systémique[5] au tout.

    La problématique de dépendance qui caractérise le toxicomane est abordée sous l'angle relationnel (communication thérapeutique).

    La dépendance doit alors être comprise dans une dimension circulaire entre un adolescent en difficulté dans le processus de séparation individuation et des parents en difficulté par rapport à ce qui est mis en jeu à leur niveau dans ce processus.

    Le travail thérapeutique à partir d'une observation, est alors abordé sous l'angle systémique, dans un modèle intégratif qui tient compte des problématiques personnelles et des jeux relationnels impliquant trois générations. La théorie de l'attachement fournit un fil conducteur pour la compréhension des attentes affectives déçues qui sous-tendent la conduite toxicomaniaque. L'élucidation en cours de thérapie de ces attentes répercutées sur les diverses générations, permet à chacun des partenaires de trouver une place mieux appropriée dans l'entrecroisement des liens d'alliance et des liens de filiation. (Thérapie brève et familiale)

    Il n’y pas de thérapies adaptées autre que le sevrage et  l’accompagnement en milieu fermé et directif pour les addictions et dépendances profondément implantées.

    La substitution (méthadone et subutex) est inefficace et comporte des effets sociaux pervers considérables quand elle est appliquée en milieu ouvert.



    [1] Holistique : Globalité, totalité

    [2] Epistémologie : Etudie comment la connaissance est possible. Ou encore comment la connaissance est fabriquée.

    [3] Réification : Opération mentale consistant à transformer une abstraction en une réalité matérielle, en un objet concret de la réalité externe.

    [4] Double contrainte : "Celle-ci est une expérience répétée où une injonction négative primaire associée à une menace de punition se trouve contredite à un niveau plus abstrait  par une injonction secondaire renforcée par la punition ou même une menace de survie. Enfin, une injonction négative tertiaire interdit à la victime d’échapper à la situation. Fondamentalement, la double contrainte est "une situation où l’autre émet deux genres de messages dont l’un contredit l’autre". Dans une situation familiale génératrice de schizophrénie, "l’enfant est puni parce qu’il interprète correctement ce que sa mère exprime, et il est également puni parce qu’il l’interprète mal". G Bateson.

    [5] Systémique : L’approche systémique est née de la rencontre entre plusieurs disciplines dont la biologie, la théorie de l’information, la cybernétique et la théorie des systèmes. La systémique n’est pas une science, une théorie ou une discipline nouvelle, mais une méthodologie transdisciplinaire qui permet de rassembler et d’organiser les connaissances en vue d’une plus grande efficacité de nos actions.

  • Le bon stress

    J’avais promis à certains de mes correspondants une suite à : « La gestion du stress ». J’avais fait quelques travaux à ce sujet durant ma « carrière » d’Educateur Sportif » Un ami m’avait fait parvenir un ouvrage du Dr Hans Selye aujourd’hui épuisé que j’avais « égaré » au fin fond de mon ordinateur. Ah ! Ces machines. Un bon technicien m’a permis de le retrouver ainsi que ces thèses tombées dans l’oubli hélas ! J’ai pu vérifier que mon approche correspondait modestement à la sienne. Aussi j’ai pensé utile de vous la communiquer.

    Bien cordialement !   

    «D'un point de vue neurologique l’expression des émotions, une activité intense,  constituent  une véritable révolution. Il n'y a rien de mieux pour le cerveau ».

    Les compétences sociales se diversifient, l’individu est  plus calme, plus conscient  et  plus manœuvrant. Il fait davantage confiance. La nature nous donne ce qu'il faut et entre autre, la capacité de méditer. Est-ce une forme d'intelligence? Probablement. En tout cas, l’expression des  émotions, l’affect et l’empathie ne rendent  pas débile, au contraire.»

    Plongé dans un bain d'hormones endogènes et soumis à des expériences émotionnelles intenses  le cerveau se transforme physiquement. Il développe de nouveaux neurones et circuits pour affronter un environnement plus exigeant. « Dans l'histoire animale, le cerveau est programmé pour assurer la survie,  trouver de la nourriture, se rappeler où celle-ci se trouve, s'assurer que l'endroit est sécuritaire et éviter les prédateurs».

    «Chez le rat, il est constaté que les sens sont plus aiguisés durant la  compétition alimentaire, sexuelle et lors des  contacts sociaux intenses, tandis que sa mémoire et ses capacités d'apprentissage sont améliorées. L’animal résiste mieux au  stress, tout en étant plus courageux et plus habile ». Les compétences sociales - ou intelligence émotionnelle - seraient aussi augmentées. Il en est de même chez l'humain.

    «Du jour au lendemain, je suis devenu très organisé, capable de faire 20 choses à la fois affirme une personne acquise à la « gestion du stress » et la méditation. Je suis plus productif au bureau, je gère mieux mon temps. Quand je vis un pépin au bureau, je relativise.»

    C’est l'emblème de notre intelligence organisationnelle. Les effets sur le cerveau sont accentués « On peut s'imaginer que, lors d'un premier cycle de changements et d’adaptation, des modifications s'opèrent dans un circuit. Une trace reste, le corps est rodé pour un deuxième cycle. C'est un peu comme le système immunitaire: après avoir combattu un virus, certaines cellules en gardent la trace pour y répondre plus rapidement et plus efficacement s'il revient. Chez l'humain, il y a aussi une dimension cognitive. Celui qui est déjà passé par là  sait que le « moteur » ne se cassera pas.» Il réagit plus vite aux sollicitations de son environnement, produit plus d’endorphines, dort mieux, est moins stressé.

    Mieux outillé pour toujours? Probablement ! Il a été observé des progrès en apprentissage et mémoire chez des rats. Chez l'humain, ça équivaut à 80 années! «Les individus  de 80 ans ont moins de risques d'Alzheimer et leur cerveau semble en meilleure santé», soulignent les chercheurs.

    Figurer parmi les meilleurs gestionnaires, être moins stressés et plus productifs? Possible, mais pas sûr ! «Les changements au niveau du cerveau sont favorisés et maintenus par la hausse d'hormones Ils sont latents, ils disparaissent après l'effort intense et se manifestent seulement lors d'une nouvelle tension. Après, on revient plus ou moins à la normale».

    Alors continuité et entraînement ? Bien évidemment !

    «Le cerveau  ne se transforme pas dans l'optique de faire un meilleur employé de bureau, un leader performant, mais il est possible de  tirer avantage de son « nouveau cerveau » dans plusieurs sphères d'activités.

    On parle alors d'effets secondaires, de compétences transversales». Si les témoignages sont éloquents, les preuves manquent. Pour ma part, j’en suis  convaincu: l’affectivité, l’activité bien régulée et diversifiée, la capacité de se relaxer et de méditer[1]  rendent les gens  plus intelligents, plus humains et il restent en meilleure santé.

    Une hypothèse qui se vérifie d’ailleurs de jour en jour: l’activité sportive, si peu intense soit-elle, ne procure t-elle pas de semblables aptitudes ?



    [1] D’après Mathieu Ricard une personne entraînée à la méditation "pouvait modifier durablement sa plasticité cérébrale". "Est-ce dû à un renforcement des connexions existantes ou à la constitution de neurones ? Nous ne le savons pas. Ce qu’on peut dire, c’est que le cerveau se modifie grâce à un enrichissement intérieur et volontaire, et ce à l’âge adulte."