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Le systémicien - Page 449

  • De la nécessité de changer

    Introduction au changement systémique.

    Devant la rapide et inévitable modification des conditions de la vie sur terre, nous prenons conscience de la nécessité de modifier nos comportements si nous ne voulons pas abréger le cours même de notre existence en rendant notre planète inhabitable.

    Nous ne pouvons plus aujourd’hui vivre comme hier et encore moins comme demain. Et pourtant, tout va dans le même sens, le mauvais.

    Nos enfants, comme la plupart de leurs parents, ne mesurent pas l’ampleur des bouleversements qu’ils vont subir et devoir assumer.

    Il appartient aux éducateurs et animateurs, ainsi qu’aux décideurs, de préparer les générations futures au monde qui sera le leur. Contrairement aux générations précédentes, ces changements ne seront pas d’ordre « homéostatiques »[1], mais profondément structurels impliquant des changements de très haut niveau de complexité.

    C’est un devoir d’apprentissage, d’éducation, de formation et de socialisation qui s’impose à nous comme un défi que nous devons relever :

     

    • Eduquer nos enfants sur des bases nouvelles
    • Former les parents à leur nouvelle responsabilité systémique
    • Socialiser par la régulation des conduites et pratiques sociales
    Une approche systémique.

    La théorie des systèmes a pour objectif de définir les relations qu’il y a entre les éléments composant un ensemble complexe, et les effets, simultanés ou non, qui résultent des modifications des propriétés de chacun de ces éléments sur l’ensemble, considéré alors comme un système. Celui-ci peut être fermé ou ouvert sur son environnement, avec ou sans but, régulé ou non, composant (sous-système) ou non d’un système de niveau supérieur, etc.

    Le réchauffement climatique, le protocole de Kyoto, la pauvreté dans le monde, l’épuisement des ressources naturelles, les pollutions, la faim, les maladies endémiques, la démographie, etc., etc., tous sujets qui pris isolément ne nous apportent rien de plus qu’une connaissance parcellaire du monde, et, hélas, bien peu opérationnelle.

    Pour considérer la Terre comme un « système », il faut définir ces éléments (ses sous-systèmes) le composant, ses limites par rapport à son environnement et ses relations avec ledit environnement. Vaste programme... Sans oublier ce que l’on a sous les pieds, c’est-à-dire tout ce qui compose la planète, et qui est particulièrement mal connu, avec ses plaques qui dérivent, ses tremblements de terre, son volcanisme, son magnétisme, sa température interne, etc., etc. Sans oublier non plus ce qui y vit, à commencer par l’espèce humaine sans laquelle rien de tout cela ne serait exprimé : nous, humains, éléments du système, pouvons seuls penser le système... et tenter d’améliorer son fonctionnement pour retarder notre disparition certaine (programmée ou non).

    Faisons donc l’inventaire des composants du système et des contraintes internes; inventorions les flux et les stocks correspondant à la production des biens et des services, aux dépenses d’énergie et à l’information ; recherchons les dispositifs de régulation.

    Tous ces facteurs sont en relations, et l’on peut mettre en évidence des sous-systèmes ayant chacun leur propre logique : démographie, production énergétique, production agricole, production industrielle et transport, services et information, urbanisation, santé et éducation, exploitation des ressources naturelles, pollutions terrestres et maritimes, pollutions atmosphériques, armement et guerres, météorologie (évolution du climat), etc. Chacun des sous-systèmes est homothétique[2] au système global avec ses composants et leurs relations.Le découpage du système global est fonction des critères choisis, et il peut être tout autre eu égard à l’approche retenue : par exemple on pourrait s’en tenir à quelques grands sous-systèmes comme : démographie, énergie, ressources naturelles, réchauffement climatique, et analyser leurs interrelations.

    Comment l’éviter ? Ce n’est pas possible (première hypothèse) : le contrôle du système Terre n’est pas à notre portée parce que notre psychisme n’a pas atteint un stade de développement tel que nous puissions générer et contrôler ces boucles de régulation.

    Le seul remède à la surpopulation qui est à notre portée, c’est avant la pilule, l’éducation ! On le sait. Il est temps de s’en préoccuper, et de détourner, par exemple, vers l’éducation les dépenses militaires pour faire cet effort d’éducation gigantesque sans lequel nos autres efforts pour préserver l’environnement seront, à vue humaine, inutiles. Ce n’est pas contestable, un calcul sur un coin de table suffit à le prouver.

    Des mécanismes de correction sont possibles, mais faudrait-il que la conscience des pays démocratiques se réveille sur ce point

    Un systémicien :

    Il construit ses analyses sur l’observation empirique des faits et leur mise en perspective. Il met cette méthode au service du décryptage de la crise écosystémique globale. Il fonde sa grille de lecture sur l’analyse démographique, énergétique, alimentaire, économique, financière, culturelle à partir d’une approche anthropologique en y incluant la totalité du vivant. 



    [1] « L'homéostasie se définit comme la capacité de l'organisme de maintenir un état de stabilité relative des différentes composantes de son milieu interne et ce, malgré les variations constantes de l'environnement externe. » Plus simplement, l'homéostasie est donc l'équilibre interne de l'organisme (d’un système qui s’autorégule).

    [2] Qualifie un format qui est proportionnel dans ses dimensions à un autre.

  • L’écologie au pouvoir

    Les réactions de personnes comme Mr Cohn Bendit si elles m’ont amusé un moment, c’était en 1968, ne me font plus sourire du tout.

    Sa prise de position "spontanée" sur les libertés en Chine, qui accompagne la campagne anti-chinoise des médias, ne sert strictement à rien, sinon à déconsidérer l’écologie. Ca ressemble tout à fait  à  une tentative de communication pour attirer sur lui une attention que de moins en moins de gens lui accorde. Plus grave, il compromet un peu plus la lutte des écologistes radicaux, éthiques ou systémiques, qui ont bien d’autres chats à fouetter que la participation du Président aux jeux Olympiques.

    En effet, le débat écologique ne peut être détaché du débat économique et politique. Il y est même profondément soumis. Le système politique, économique et financier est aujourd’hui en crise écosystémique profonde et majeure mais il veut rester  omniprésent et empêcher toute remise en cause de son fonctionnement. C’est ce contre quoi il faut lutter et s’il le faut, l’aider à sombrer définitivement si rien ne vient le corriger et le réguler.

    Les accords de Kyoto et de l’OMC, une parodie de réponse, sont l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire et ne pas laisser faire.

    Dans ce contexte, appeler à une mobilisation écologique et entre écologistes n’a pas beaucoup de sens.

    Ce qui peut en prendre et être efficace, ce n’est pas une nouvelle campagne sur la nécessité écologique et les diatribes de personnalités comme MM Cohn Bendit, José Bové, Mme Dominique Voynet et quelques autres qui occupent la scène médiatique à défaut d’autres choses depuis trop longtemps..

    Ce qu’il nous faut mettre en oeuvre sans tarder et dans la cohérence, c’est au moins quatre formes d’action à conduire en même temps :

    1. Engager des combats locaux et régionaux sur des évènements qui font mal et à partir desquels il est possible de mobiliser massivement sur des axes d’ordre économique, financier, énergétique, sécuritaire, démographique.

    2. Dénoncer systématiquement, et d’où qu’il vienne, le dysfonctionnement du système global et pousser à sa déchéance, son effondrement, si aucun changement structurel n’intervient ;

    3. Promouvoir l’éducation écosystémique, même si les programmes scolaires n’en font pas état.

    4. Socialiser autour et à partir de valeurs universellement reconnues

    Enfin, et ce n’est pas le plus évident, renoncer à prendre la tête d’actions au bénéfice des immigrés, des sans papiers, du Tibet, des mal logés, etc. Nous y perdons nos forces et nos moyens nécessaires. S’il n’est pas possible d’accueillir toute la misère du monde, alors ne le faisons pas.  

    Si nous n’agissons pas dans ce sens, pendant  ce temps, apaisés et satisfaits de leur opération,  rassurés par nos divisions et notre incapacité à concevoir ensemble une réponse éthique crédible, nos adversaires maintiendront leurs positions. Ils retourneront tranquillement à leurs spéculations en attendant patiemment la prochaine occasion pour faire main basse sur nos économies, nos maisons, notre morceau de jardin et le reste.

    Ce n’est pas eux qui feront face aux meutes affamées qui viendront en masse prendre ce qui resterait à nos enfants. En nous maudissant pour notre irresponsabilité, ceux-ci  n’auront alors pas d’autres alternatives que de prendre les armes pour défendre, contre ces pauvres diables, non pas leur existence « d’hommes marchandise » qui aura perdu toute valeur, mais la quiétude de ceux qui nous auront dépouillés et qui se retrouveront bien tranquillement entre eux au sein de leurs forteresses.

    Ce n’est pas cet avenir que je souhaite à mes enfants ni aux vôtres, alors, réveillons nous et faisons face. Ne laissons pas sombrer le monde que nous connaissons et que nous aimons, celui de nos champs, de nos couchers de soleil, du vivant qui nous entoure, au bénéfice de ce « Soleil vert » qui, hélas, peut devenir plus vite que nous l’avions pensé une triste réalité.   
  • Les fondements de la crise écosystémique

    Démographie, proximité, urbanisme… au sein du système « occidental »

    Le vivre ensemble enraye la violence des rapports sociaux, mais, de nos jours, deux éléments qui semblent devenus incontournables modifient notre rapport à l’autre :

    Pour établir des liens, rien de tel que la distance spatiale permise par une plus grande mobilité qui multiplie les interactions, sources de nouvelles formes de sociabilité.

     Le refus de ceux que l’on vit comme trop différents pour supporter leur voisinage, et ce, que l’on fasse partie des classes moyennes ou « défavorisées », étant donné que l’esprit de sécession et d ‘appartenance agi dans les deux sens.

    Dans mon quartier, l’Esplanade à Strasbourg, lotissements et groupes d’immeubles, y compris ceux du secteur de HLM, semblent pouvoir encore décliner par petits ensembles homogènes, une relative diversité de conditions, sous réserves, que les habitants, aient l’espoir qu’ils seront protégés des populations marginales et que leurs voisins ne soient pas trop différents.

    Cette proximité sociale, autorise alors des formes de socialités électives dont chaque individu, voire groupe d’individus garde la maîtrise.

    Mais par ailleurs, entrer en relation, suppose de se reconnaître des valeurs communes, et comment se faire une représentation de l’autre, puisque chacun tente de s’affranchir de la proximité physique et évite de côtoyer la différence ?

    L’absence de rapports directs, la rumeur et les médias, ne sont pas des vecteurs de sympathie ou de communauté de destins, mais plutôt de craintes, et la volonté, d’une part, de se tenir à distance des quartiers environnants et des groupes qualifiés de « chauds », d’autre part de rejeter la manière de vivre des « bourges » extérieurs au « quartier ».

    Les individus et groupes restreints se refusant à toute rencontre, confrontation avec les autres, et accommodements créateurs de liens, comment alors pratiquer un « vivre ensemble » qui produirait de la socialité, puis une société ?

    Doit-on admettre comme nouvelle forme sociétale, l’appariement sélectif dans un périmètre résidentiel comme dans le domaine de la socialité ?

    La question cruciale qui est à présent d’une actualité brûlante est de savoir, à terme, ce que ces groupes sociaux trop différents auront encore à voir et à faire ensemble.

    Les pauvres, les immigrés, ceux privés d’autonomie, mais aussi ceux qui refusent l’intégration dans un repli identitaire, sont de plus en plus en opposition avec les couches sociales intégrées, ce qui détermine les deux groupes à des postures sécessionnistes qui conduisent le plus souvent au passage à l’acte et à l’autonomie politique.

    Si l’on n’y porte pas remède, c’est l’implosion de notre société qui, à terme, produira, non pas un pays, mais des nations. Dans cette optique, la « libanisation » de la France est à redouter, et l’on sait où cela a conduit le Liban.

    Enfin, il nous faut bien reconnaître que les vœux et préoccupations de la population « intégrée » sont de plus en plus souvent en décalage avec la solidarité nationale officiellement affichée.

    Quels sont-ils en effet ?

    Fuir la ville et ses nuisances.

    Se mettre à distance des quartiers d’immigrés et de pauvres.

    Permettre à leurs enfants l’accès aux bonnes écoles.

    Tenir à distance les populations indésirables par peur de la contagion.

    Eviter :

    Que soient perturbées des relations sociales privilégiées.

    Que s’abaisse le niveau scolaire dans leur environnement.

    La dépréciation de la valeur des biens.

    De plus en plus persuadés  de la nécessité de lutter pour le maintien de leur mode de vie, mais aussi encore fortement déterminés par une durable sensibilité sociale et démocrate d’un Etat providence, leur conduite ne procède pas d’une culture sécessionniste véritablement consciente et émergente, mais l’idée de solidarité  fait à présent débats, controverses, voire contestations.

    C’est pourtant au  sein de cette classe sociale moyenne et intégrée, mais pour combien de temps encore, que s’élabore valeurs dominantes et représentations.

    Ils structurent les nouveaux modèles sociétaux, et la classe politique se doit de prendre également acte de leurs revendications, sous peine de voir se confirmer des tendances extrêmes de tous bords.

    En effet,  à l’opposé, et dans les quartiers, se développe une autre socialité qui se refuse également à toute confrontation avec l’altérité et développe une culture du refus basée sur le sentiment de l’exclusion économique, politique, sociale et culturelle. Malgré une longue politique sociale axée sur l’éducation, la prévention, la redistribution, cette socialité  s’exprime en particulier dans le repli identitaire, le retour au fondamentalisme religieux et les communautarismes.

    Ceci explique que les citoyens intégrés se retournent de plus en plus vers les élus politiquement légitimés à organiser l’urbanisation du territoire.

    Selon eux,  les élus doivent définir les modalités de constitution des « appariements sélectifs » et de prendre en compte le fait qu’il serait illusoire de vouloir imposer une quelconque mixité sociale sans que ne soit entreprise une profonde rénovation du lien social.

    L’exemple nous en est donné dans le domaine scolaire ou les regroupements sont déjà bien avancés.

    Faut-il s’en indigner ?