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Le systémicien - Page 468

  • Discrimination et ségrégation.

    Quelques questions que je me pose et auxquelles je vous invite à répondre !
    Trois qui me sont  essentielles :
    La religion est-elle au cœur d’une identité à construire ?
    Y a t-il une voie entre assimilation et vie séparée ?
    Faut-il placer le droit à la différence et à la diversité avant l’identité de la France ?
    Et d’autres :
    L’exclusion est-elle un fait culturel ou racial, une représentation, ou la conséquence d’un déficit d’intégration par le travail et les pannes de l’ascenseur social ?
    La transgression est-elle socialisante ?
    La transgression peut-elle participer d’une société nouvelle et laquelle ?
    Les conséquences de nos actes sont-elles toujours appréhendées selon les principes de causalité et de non contradiction ?
    Les communautarismes et les replis identitaires sont-ils une chance ou un danger pour les Français, la France et son identité ?  
    L’immigration subie ou voulue est-elle une chance ou un danger pour la France et les Français ?
    Faut-il :
    Demander l’abrogation de la loi sur le regroupement familial ?
    Demander la suppression de la double nationalité ?
    Prendre les empreintes digitales de tout étranger entrant en France ?
    Ne plus accorder le moindre avantage social (CMU comprise) à ceux qui s’installent sur le territoire national et n’y exercent aucun travail ?
    Rendre responsables les familles accueillantes du non-retour dans leur pays d’origine des personnes qu’elles reçoivent ?
    Et encore :
    La politique de reconduite est-elle effectivement souhaitable et réalisable et si oui, comment ?
    Est-il souhaitable et possible de lutter contre les mariages de complaisance et les regroupements familiaux illégaux et si oui, comment ?
    Peut-on véritablement dissocier ce qui est du statut de réfugié politique de celui d’immigrant économique ?
    Les jeunes que l’on voit incendier les voitures sont Français en droit, mais leur naturalisation sociale s’est-elle faite ?
    Ces jeunes se revendiquent-ils comme appartenant à la communauté nationale et sont-ils reconnus comme tels ?
    L’échec de la politique de la ville est–il la cause ou la conséquence de l’échec de la politique d’intégration ?
    Pour quelles raisons la machine à intégrer s’est-elle enrayée ?
    La porte du travail étant verrouillée, est–il encore possible de pratiquer ou de subir une immigration de peuplement ?
    Peut on espérer la victoire des forces s’opposant au nihilisme majoritaire dans la nébuleuse de l’immigration et la reconquête de l’estime de soi par la reconnaissance de l’utilité sociale de ces immigrés et de leurs enfants ?
    Que faut-il placer au premier plan, le rattrapage culturel ou le rattrapage socialisant et éducatif ?
    En matière de médiation sociale, doit-on demander à la religion de participer au règlement de la vie dans la cité ?
    Un recadrage politique est-il aujourd’hui possible au plan de la sécurité, de l’économie, du social, de l’égalité des chances ?
    La « crise »  et la cause des violences urbaines se réduisent-elles à la dépression économique et sociale ?
    Est-il encore possible de trouver des valeurs, des repères et des normes communément acceptées, qui puissent  structurer notre vie collective ?
    Comment redonner un contenu à notre vouloir vivre ensemble ?
    Sommes nous prêts à consentir de nouveaux efforts pour la « remise à niveau » de nos cités et de nos concitoyens en difficulté ?
    Accepterons nous les règles de mixité sociale, en particulier en matière de scolarisation, de logement et d’urbanisme ?
    Voulons nous nous donner les moyens d’assumer l’égalité des chances quelle que soit l’origine, le nom, le quartier et le pourrons nous ?
    Une politique d’immigration sans contrôle n’a-t-elle pas pour conséquence de saturer les politiques d’intégration ?
    Les vagues d’immigration familiales se transforment-elles en immigration d’ayants droits (allocations familiales, RMI, AME) ? 
    Le contrat d’intégration et la formation linguistique des étrangers est-il en vigueur et s’il l’est combien de ceux-ci l’ont suivi ?
    Les étrangers et leurs enfants de première ou de deuxième génération souhaitent-ils véritablement l’intégration ou un développement séparé ?
    Pour quelles raisons trop de jeunes, nés en France, titulaires d’une carte d’identité nationale se sentent étrangers à notre pays ?
    Faut-il encore et toujours opposer les tenants de la prévention aux tenants de l’ordre public ?
    La « politique de la ville » a t-elle vraiment les moyens de changer la société ?
    Supposons le problème de l’immigration résolue que faut-il faire ensuite ?
    Dans le cas ou l’on puisse reprendre l’ouvrage de l’intégration, par quel bout commencer : fermeté, prévention, éducation, socialisation, formation, emploi, habitat ?
    L’exemplarité de nos élites et la justice sociale sont-elles suffisamment établies auprès de l’opinion publique pour que les citoyens fassent confiance à un projet de société, encore largement à élaborer, et dont ils ont tout lieu de penser qu’ils en seront, sinon les bénéficiaires, du moins les seuls payeurs ainsi que leurs enfants ?
    Les expériences culturelles et éducatives excluant toute forme d’autorité et de contraintes ont semble-t–il vécues. Faut-il pour autant renoncer à l’éducation, la régulation des conduites,  la socialisation,  la formation et à la promotion de nos valeurs sociétales au bénéfice de la seule répression ?
    Le laxisme apparaît comme un encouragement à passer à l’acte avec le sentiment de l’impunité. Le temps n’est-il pas venu pour notre démocratie de rappeler la force du droit et le sens des devoirs ?
    L’immigration arabo-africaine entend t-elle conserver ses spécificités culturelles et religieuses, ses normes sociales et ainsi élaborer et consolider des « ghétos » identitaires ?
    Pour peu qu’ils en aient la volonté, les jeunes n’ont-ils pas le choix entre leur insertion dans la société et un monde de délinquance, de marginalisation et de guérilla urbaine de groupe communautarisés ?
    Si le droit de vote des immigrés résidants depuis 10 ans en France était accordé, les jeunes Français des banlieues voteraient-ils pour des Français ?
    Au lieu de mettre nos jeunes délinquants en prison, d’où ils ressortent plus radicaux et marginaux que jamais, ne devrions nous pas leur imposer un service public national d’où ils reviendraient grandis pour être des citoyens responsables ?
    Peut on  lutter contre la violence dont les principales victimes sont les pauvres, les femmes et les immigrés ou les personnes issues de l’immigration, sinon par un équilibre nécessaire entre la prévention et la répression ?
    Peut on faire cesser l’immigration massive autrement qu’en aidant les peuples à construire un avenir meilleur où ils se trouvent, en faisant, s’il le faut, acte d’ingérence humanitaire pour éviter la corruption et le détournement des aides au profit d’élites corrompues ?
    Peut on refuser plus longtemps de voir que la solution à nos problèmes sociaux est avant tout une économie plus libre, qui peut donner plus de croissance et plus d’emploi, mais aussi que la croissance a une limite, celle de la démographie des peuples en développement.
    Comme il ne sera jamais possible d’accueillir et de nourrir tous les enfants du monde, ne  faut-il pas également mettre un frein à l’explosion démographique ?
    En attendant, doit-on ?
    Eradiquer les bandes de voyous dans les quartiers ?
    Développer l’emploi d’utilité publique ?
    Doper le logement social ?
    Lancer un « plan Orsec » de la prévention par l’éducation, la formation, la remédiation, la socialisation ?
    Maîtriser l’immigration et la démographie ?

    Francis NERI

    Président de l'Institut Européen de Socialisation et d'Education

    Strasbourg le 22 Décembre 2005

  • Le changement : Interaction et intégration

    Formation des acteurs :
    Si la psychologie est la science des conduites, on doit tenir compte que celles-ci sont influencées par le substrat « biologique » du sujet et par la société dans laquelle il vit.
    L’éducation, la formation et la socialisation des individus peut relever d’une pratique plurielle qui soit intégrée et globale, pensée autour de facteurs organisateurs d’origine physique, biologique, psychologique et sociale.
    Le cerveau « triunique »
    Depuis des millions d’années, le cerveau humain s’est développé en se modelant selon l’expérience de tous les humains qui ont eu à réagir avec leur environnement.
    Pour Mac Lean, trois cerveaux distincts, apparus successivement au cours de l’évolution, cohabitent en nous. Ils ne fonctionnent pas de manière indépendante et ont tissé de nombreuses interactions par lesquelles ils peuvent s’influencer mutuellement.
    Un cerveau « reptilien », le plus ancien, que nous désignerons par : Pole instinctif.
    Le cortex : apparu après les premiers mammifères : Pôle émotionnel.
    Le néocortex : qui culmine chez l’humain : Pôle mental
    Les scientifiques des neurosciences cognitives ou comportementalistes pensent aujourd’hui que notre cerveau « tri unique » est doté de la capacité d’analyser avec subtilité des informations, des stimuli, d’une palette d’émotions, compassion, amour, colère, tristesse, désespoir qui peuvent se combiner au même titre que les trois couleurs fondamentales de la vision.D’émettre des réponses, de poser des actions.
    Ces émotions interagissent avec le corps non seulement par les influx nerveux, mais aussi au moyen d’une subtile chimie qui nous procure des sensations physiquement ressenties.
    Nos émotions font donc partie de nos mécanismes cérébraux et sont susceptibles de nous émouvoir au plus profond de notre inconscient ainsi que de notre affectivité et de déclencher tous types de comportements. C’est que toute cette mécanique répond à un programme : « vivre et survivre ».
    Dés lors, il est possible d’illustrer le fonctionnement de la personnalité humaine à partir de ces bases et d’identifier les schémas répétitifs et les motivations inconscientes qui ont abouti à leur mise en place.
    Mais le savoir n’est utile que s’il transforme. Il nous faut donc trouver une voie d’évolution personnalisée dont les indications fournies permettront de  mettre fin aux perturbations dues aux  automatismes douloureux qui entravent notre personnalité et compliquent notre existence, ainsi que   celle des autres.
    Chaque chemin est bien évidement différent pour chacun de nous. Toutefois, l’objectif reste le même. Il  consiste à libérer l’ensemble de nos potentialités qui constituent notre essence, notre Moi profond et véritable. Cela,  selon un processus de progression qui respecte le fonctionnement, la combinaison des trois pôles de notre cerveau et  de ses interactions avec son environnement.
    Devenir libre, efficace, complet et authentiquement humain est-il à la portée de tous ?  Ne faut-il pas tenir compte à la fois de nos limitations et des forces disponibles en nous même et chez les autres ?
    Nous devrions pouvoir répondre affirmativement à ces questions, à partir du moment où nous acceptons et intégrons l’idée que chaque être humain est unique, différent et à la fois semblable aux autres.
    En conséquence,  la réponse sociétale à sa demande exprimée ou non d’intégration sociale doit être la plus individualisée possible car il est  le résultat d’un programme génétique unique et d’une histoire de vie originale que son environnement a inscrit en lui. Bref, il est « déterminé » à la fois sur le plan de la physique, de la biologie, de la sociologie.
    Cette réponse « individualisée » est possible si l’on tient compte d’une « typologie » des comportements que nous consentons à utiliser, pour l’éducation et la régulation des conduites, selon un code éthique spécifique aux  cultures qui participent de la construction de notre personnalité.
    Si nous situons ces trois  axes de compréhension du fonctionnement des individus et des groupes dans le cadre de l’intégration, cela nous amène à une attitude de respect de l’autre, de sa complexité et de son droit à la différence.
    Dés lors, nous pouvons considérer que la combinaison de ces  dimensions de la compréhension des comportements humains en situation sociale peut nous aider à déchiffrer nos comportements individuels et sociaux. A partir de là il est possible  de décrire, grâce par exemple à une analyse factorielle, relationnelle ou systémique, une typologie de ces comportements qui nous permettrait de remédier à ceux qui nous paraissent dangereux pour notre équilibre et celui de notre environnement.
    La démarche peut se résumer ainsi :

    1. Mise en commun des connaissances et compétences d’ordre biologique, psychologique et sociologiques. Ceci pour les principales, ce qui n’exclut pas l’anthropologie, l’éthologie, la cybernétique, la systémique etc.
    1. Elaboration d’une typologie de personnalité basée sur un modèle de fonctionnement de la personnalité humaine compatible avec les connaissances actuelles de la structure neurologique du cerveau, de la psychologie biologique et clinique, de la sociologie cybernétique et systémique.
    1. Mettre en œuvre cette « Nouvelle grille » comme voie d’évolution personnalisée pour tous ceux qui sont intéressés par la connaissance de soi et des autres, par la communication et la relation entre les êtres, pour soi ou pour aider et agir avec les autres, dans un cadre de droit et de devoir.

    L’approche holistique
    L’approche holistique est un outil éducatif et clinique, de développement personnel et professionnel (communication, animation, conduite de projets etc.)  Il peut servir à faire le point sur ce qui vaut pour soi et pour nos interactions avec l’autre.Il participe de l’évolution sociétale. L’approche holistique est un assemblage d’éléments qui définit chaque individu dans ce qu’il a de singulier, de complexe et de global. Elle considère la personne humaine dans sa totalité (holos en Grec) Totalité d’un corps (biologique) d’un esprit (psychologique) d’une conscience (social) Dans un contexte (individu, groupe, société) et un environnement (écologie) La carte ainsi élaborée se recompose sans cesse, et à l’aide des expériences quotidiennes et nouvelles, des convictions, des valeurs, des émotions qui nous conduisent. En prenant conscience de ces mouvements et transformations, on recherche les éléments essentiels qui relient les uns aux autres les différents aspects de notre personnalité (analyse relationnelle et factorielle).
    Cette typologie une fois effectuée, est mise en relation avec les éléments qui composent notre « niche écologique » et qui interagissent avec nous.
    Cette méthode utilise comme outils :

    • La recherche des typologies de personnalités par l’analyse relationnelle, factorielle, systémique.
    • Les pédagogies comportementales et cognitives par des jeux de rôle et simulations
    • Les interactions biopsychosociales par l’analyse des pratiques
    • La clinique éducative et sociale par l’histoire de vie et la résilience
    • La communication fractale appliquée à la conduite de projets (organisation fractale)

    L’objectif est de parvenir à l’intégration des trois pôles : Instinctif, Emotionnel et Mental.
    L’intégration doit commencer par la mobilisation du pôle mental pour élaborer le « Projet d’évolution » par l’acquisition des informations nécessaires. La décision consciente est prise par l’acteur de mettre en œuvre ce savoir.
    Il faut alors mettre en service le pôle émotionnel afin de susciter intérêt et désir.
    Une vérification s’impose quant à la réalisation du projet et, c’est le pôle instinctif qui, en toute sécurité, met son énergie dans l’action.
    Cette méthodologie est applicable aussi bien pour un individu que pour un groupe aux pôles complémentaires ou rendus tels.  
     
    Le cursus s’appuie sur des valeurs, processus et contraintes sociétales :
    Altruisme.  Civisme.  Citoyenneté. Complexité. Maîtrise. Autorégulation. Autosélection. Auto organisation.
    Une approche des systèmes sociaux  intégrant les sciences physiques, biologiques et sociales.
    Et sur une série de modules organisés sous forme fractale, c'est-à-dire  que chaque module représente la totalité du cursus sans éviter les redondances qui sont abordées sous des angles différends.
    Mots clés :
    Cerveau reptilien : Pôle instinctif. (Tronc cérébral et cervelet.)
    Cortex : Pôle émotionnel. Limbique (hippocampe, amygdale et hypothalamus)
    Néocortex : Pôle mental. (Hémisphères cérébraux)
    Communication et voies nerveuses : Processus avec unités d’analyse : émetteur, canal, récepteur
    Comportements : Ensemble des activités observables, mesurables ou constatables du vivant
    Instinct : Modes de comportement complexes, innés et permanents.
    Neurosciences : Ensemble de recherches interdisciplinaires sur le système nerveux central.
    Pulsion : Composante dynamique et énergisante des conduites subordonnées à un but.
    Stimuli : Stimulations qui déterminent la base de nos jugements perceptifs (niveau d’adaptation)
    Anthropologie : Terme général et générique désignant la science de l’homme.
    Cybernétique : Fait appel à la théorie de l’information, des processus de régulation et de leur imitation.
    Ethnologie : Etude descriptive et comparative des différents peuples et de leurs cultures.
    Ethologie : Etude sur les comportements de nature comparative et des conditions de déclenchement.
    Psychologie : Contrepoids au potentiel destructeur présent chez l’homme.
    Sociologie : Développement et  principes de l’organisation sociale. Systématique des types et formes.
    Systémique : Systèmes et parties en dépendance ou/et en rapports réciproques, organisées, ordonnées.
    Société : Communauté d’être vivants et système de référence pour le comportement individuel.
    Social : Relations, rapports interactifs. Sortes, formes de modifications de l’opinion et comportements.
    Individu : Idéal du Moi
    Groupe : Ensemble structuré de personnes interdépendantes reliées par un système de communication. 
    Vivre et survivre : Vivre au-delà de soi,  composante essentielle de l’altruisme.
    Altruisme : Désintéressement et disposition à aider autrui.
    Résilience : Unit les idées d’élasticité, de ressort, de ressources et de bonne humeur.
    Déterminisme : Tout phénomène résulte nécessairement des conditions préalablement données.
    Niche environnementale : A la fois productrice d’agressivité et qui assouvit les besoins fondamentaux.
    Holistique : Totalité. Du simple au complexe.  Du général au particulier. Du nouveau sur l’ancien
    Capacités d’apprentissage : Transformations du comportement en réaction aux stimuli, signaux etc.
    Constitution d’une culture : Aspects intellectuels de la civilisation à l’intérieur d’une population.
    Boucles de rétroaction : Feed-back qui modifie l’action du facteur sur l’effecteur physiologique.
    Sources :
    Paul Mac Lean et son cerveau « Tri unique »
    Henri Laborit et la « Nouvelle grille »
    Alfred Korzybsky et la « Sémantique générale »
    Joël de Rosnay et la Systémique
    Carl Gustave Jung et sa « Typologie en huit types »
    Lorentz, De Tinbergen et « Ethologie : Les fondements des comportements innés »
    Francis Galton : « L’analyse factorielle »
    Georges Gurdjieff : « L’ennéagramme »
    Francis NERI : « L’analyse intégrative »
    Francis NERI Consultant
    19 décembre 2005  

  • Faut-il respecter la différence ?

    La différence flagrante que l’on observe entre l’adolescent à risque et la majorité des jeunes qui s’adaptent plutôt bien aux contraintes et problématiques sociétales résulte t-il de leur statut et de leur rôle au sein de notre monde d’adultes ?

    Alors que les premiers évoluent le plus souvent au sein de cités, que les bonnes âmes pétries de bonnes intentions et de certitudes psychanalytiques bien arrêtées qualifient d’infernales ; qu’ils sont, toujours selon les mêmes, les victimes d’exclusion, de racisme, des conditions épouvantables que leur font la mondialisation libérale, les médias, la société de consommation, la police, les CRS, l’école, les riches des beaux quartiers, les « blancs » et plus généralement l’Institution, les seconds sont supposés bénéficier tout naturellement de la complaisance que leur procure leur position sociale ou celle de leurs parents. Ils n’ont donc que peu d’intérêt, l’adaptation sociale n’a pas d’histoire !

    Certes, la vie de nos jeunes des banlieues n’est pas rose, ils sont pour la plupart issus d’une immigration qui revendique de plus en plus sa différence et supporte de moins en moins les frustrations générées par les adaptations comportementales nécessaire à une bonne intégration, dans  un pays qui lui, revendique de plus en plus, et enfin, ses appartenances, sa culture et ses origines.

    La charge émotionnelle pèse de plus en plus fort entre ces communautés que plus rien ne semble vouloir rapprocher. Tout incident risque à présent de dégénérer en crise ouverte et en affrontements intercommunautaires.

    En effet, dans une  société où les plus jeunes ne sont plus des héritiers, car les adultes s’exonèrent de leurs devoirs de transmission de valeurs, de savoirs, de connaissance et de compétences, dans une société où des trois pôles de l’éducation que sont la famille, l’école et le social, il ne reste que la rue qui, le plus souvent, ne propose plus que des contre cultures et rejette les pôles traditionnels qui s’effondrent sans résistance aucune.

    Faut-il, et comment, combler les attentes conscientes et inconscientes de ces populations à risques, jeunes et moins jeunes  qui n’ont trop souvent qu’une lointaine perception de ce qui pourrait ressembler à la recherche d’un emploi et d’un logement, de fonder une famille et d’envisager un vivre ensemble apaisé ?

    Si l’on en croit la plupart de nos éminents psychiatres et autres psychanalystes, il n’y a que l’approche clinique, c'est-à-dire les soins du psychisme, avec éventuellement une forte dose de pharmacologie, qui puisse résoudre les malaises sociaux. Oser parler de vouloir intervenir sur les comportements antisociaux et vouloir les réguler vous met instantanément au ban de la « bien-pensance »  et soulève immédiatement l’indignation de ce monde savant qui met en scène la clinique éducative et sociale.

    Point n’est besoin pourtant d’être grand clerc pour constater que depuis une trentaine d’années cette approche est un échec dans le contexte général d’absence totale de « culture sociale commune ».

    La théorie psychanalytique contrarie le plus souvent le projet social et éducatif et, le drame, c’est que les éducateurs eux-mêmes, cherchant des réponses à leur angoisses, acceptent comme argent comptant cette incitation à l’impuissance de l’agir. Celle-ci  débouche alors sur une inefficacité que les pouvoirs publics ne sont plus en mesure d’accepter, compte tenu des coûts considérables qu’elle génère.

    L’humain disparaît progressivement dans les discours savants de la psychanalyse qui n’a qu’incompréhension devant les conditions matérielles de la pratique sociale et les conditions subjectives d’engagement des acteurs.

    Enfin, si l’on parle beaucoup d’une approche psychanalytique des malaises sociaux, les immenses progrès des sciences cognitives (neurosciences) qui ont trait à notre cerveau en tant qu’ensemble biologique déterminant également nos comportements, sont rejetés par la plupart de ces doctes savants. Un exemple récent en fait foi.  A Strasbourg lors du Congrès Européen Sciences de l’Homme et Sociétés, en aucun moment il n’a été question des déterminismes biologiques qui interviennent dans le comportement des individus en situation sociale. Je n’y ai d’ailleurs trouvé aucun des ouvrages qui y font généralement référence.

    Les intervenants sociaux, en recherche d'enrichissement de leur pratique, peuvent partir sereins, la psychanalyse est bien la seule voie possible pour prévenir et remédier aux troubles sociaux actuels, il est vrai qu’au delà il reste la bonne vielle répression, les CRS et les matraques, cela même que nos intellectuels bien pensants reprochent à l’Institution.

    Allez parler du respect de la différence après çà ! Du courage, chers éducateurs !     

    Francis NERI

    18 décembre 2005