Les Résistants et les Résignés.
Bonjour,
Gérard nous a rédigé un texte comme lui seul sait les faire. Il y a des écologistes dont il est juste de diffuser les écrits ! Rien à voir avec Noël Mameire, José Bové ou Daniel Cohn Bendit...et j'en oublie !
Bien à vous
Francis NERI
Les Résistants et les Résignés.
Ils sont nombreux à commémorer et célébrer les révolutions qu'ils n'auraient pas faites, les résistances qu'ils auraient combattues, les rebelles qu'ils auraient condamnés. Les soumis du jour aiment se parer des gloires du passé pour faire oublier qu'ils eussent été,par leur conformisme et leur conservatisme, dans le camp de la féodalité, de la lâche acceptation des injustices et de l'ordre établi.
N'en déplaise à l'orgueil humain, la société abrite davantage de Maurice PAPON, serviteurs zélés, que de Jean MOULIN, insurgés généreux. Commémorer, célébrer, vénérer ne servent à rien lorsque les leçons de l'Histoire ne fécondent pas le présent.
Quelles sont les révolutions à faire ? Où est la Résistance d'ici et maintenant ? Quelle tyrannie, quelle barbarie à combattre et à abattre ?
Il n'en manque pas mais comme hier, comme toujours, les hommes d'ordre, les peuples soumis, les parasites complices feignent d'ignorer l'inacceptable.
Le tyran actuel dicte sa loi, non pas seulement en Germanie, mais partout sur la planète. Il détruit la nature, la biodiversité, torture les animaux et avilit les hommes, les exploite et leur impose la « flexibilité », « les sacrifices », les « efforts », l'abandon des « droits acquis », les privant de toute perspective collective pour mieux les posséder.
Le tyran méconnaît la démocratie. Il se moque des élections, des choix des peuples, imposant aux gouvernants de pure apparence ses volontés, puisqu'il est le seul maître et ne tolère aucune déviation. La souveraineté lui appartient et les peuples peuvent bien élire des conservateurs dociles et enthousiastes à obéir ou des socialistes résignés, c'est lui qui gouverne impérieux, arrogant, dominateur, comme ne le fut jamais aucun tyran avant lui.
Certes, il reste quelques hommes éveillés et conscients, des héros résolus qui pourraient abattre à la bombe ou au fusil ce tyran cruel, prévaricateur, corrupteur.
Mais, il ne craint ni la machine infernale de l'anarchiste, ni un attentat du type 20 juillet 1944.
Le tyran n'est pas Français, Allemand, Américain et pas même Chinois ou Indien bien que ces peuples plus et mieux que d'autres célèbrent désormais son culte.
Car, ce tyran se nomme le Marché. Lorsque Charles de GAULLE affirmait que « la politique de la France ne se faisait pas à la corbeille », peut-être redoutait-il qu'un jour prochain la politique du monde entier se ferait selon les caprices et les intérêts de l'argent.
Pour distraire le petit peuple victime, les serviteurs du maître l'amusent, ces jours-ci, avec de faux scandales : le salaire des ministres.
La manœuvre est pitoyable. Un ministre gagne vingt fois moins que les voleurs et les escrocs qui pillent la terre, assassinent la Nature, spéculent contre les droits sociaux .
Mais, la technique du fumigène populiste est une vieille recette qui marche toujours. En dénonçant de faux privilèges, les serviteurs du système protègent leurs commettants qui ne gagnent pas 13000 Euros par mois, ce qu'ils considèreraient comme une misère ! Après 65 ans de « croissance continue », les maîtres du système appellent le peuple européen aux régressions, ce qui signe l'échec de leur politique.
Une rupture radicale permettra de substituer un progrès qualitatif à un toujours plus de profits, de nuisances, de destructions.
Décroissons quantitativement pour offrir à chacun des conditions de vie matérielles et morales toujours plus dignes !
Proclamons les droits du vivant contre les privilèges de l'argent, contre les superstitions anesthésiantes, contre les dogmes du productivisme pour substituer à l'ordre dégradant et nocif du Marché, le nouvel ordre écologiste : l'arbre, l'animal et l'homme réconciliés.
La Révolution biocentriste sera notre nouvel horizon, notre issue de secours, l'alternative au naufrage éthique de la société de l'exploitation.
Gérard CHAROLLOIS