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Le systémicien - Page 429

  • La carte et le territoire

    La carte n'est pas le territoire !

    Ce texte adressé par Gérard Brazon gerard.brazon@neuf.fr est un exemple concret de de ce que nous ne savons pas faire, c'est-à-dire appliquer à la lecture des évènements mondiaux et globaux une approche systémique. Ici est évoqué un principe clé de sémantique générale : " La carte n'est pas le territoire qu'elle représente !" 

    Après avoir lu, s'il vous plait, poser vous une question :"Que se passe t-il actuellement, sous nos yeux, en Grèce, en.....?" Et, si vous osez, encore une question: "Notre carte mentale est-elle représentative du territoire , ou si vous préférez de la réalité, et que faut-il changer pour y voir plus clair ?

    Enfin je suggère de réfléchir à une autre "implication" que nous propose Joêl de Rosnay:"Si l'on veut avoir une vision la plus précise possible de la réalité nous pouvons; "nous élever ( ou prendre du recul) pour mieux voir le plus de réalité possible, relier les évènements pour mieux les comprendre et enfin les situer  dans leur contexte pour mieux agir (ne pas se disperser) "

    §

    La Kabylie

    La carte nous dit que c'est une petite région montagneuse située au nord de l'Algérie, où la population parle un dialecte berbère.

    Le territoire dit que c'est un pays de quelque 40 000 kilomètres carrés (une fois et demi la Belgique, trois fois la Flandre, trois fois la Wallonie) situé au nord de l' « Etat failli » par excellence, mi-totalitaire, mi-mafieux, et totalement non-fonctionnel, l'Algérie « arabo-islamique » . Mais aussi une nation de dix millions d'âmes. Cinq millions d'habitants, tous Kabyles, en Kabylie. Deux autres millions de Kabyles dans le Grand Alger, sur cinq millions. Un à deux millions de Kabyles en France. Historiquement, la Kabylie fut le principal foyer de résistance à la colonisation française. Pendant la guerre d'indépendance, de 1954 à 1962, les maquis kabyles ont fourni 80 % de la force de frappe du FLN. Mais après l'indépendance, ce dernier, rallié sous l'influence d'Ahmed Ben Bella au nationalisme arabo-islamique, a mis la Kabylie au pas, pendant une guerre civile de plus d'un an, de l'automne 1963 à l'été 1964. La langue berbère était interdite. Le rôle de la Kabylie dans la guerre d'indépendance, nié. La réalité d'un peuple qui se voulait profondément algérien, bafouée.

    Les Kabyles se sont réveillés voici trente ans, quand l'Etat-FLN commençait à se désintégrer sous le poids de son ineptie, au printemps 1980. Manifestations, répression : des centaines de morts. Depuis, la Kabylie vit en état de sécession virtuelle. Un puissant mouvement autonomiste, dirigé par un chanteur-poète, Ferhat Mehenni, milite de manière non-violente pour la création d'un Etat kabyle laïque, doté d'une large autonomie, qui pourrait être à l'Algérie ce que le Québec est au Canada. Mehenni procède par étapes depuis le début de l'année. Voici dix jours, pour célébrer les trente ans du printemps kabyle ou berbère, il a proclamé un gouvernement provisoire kabyle. Des dizaines de milliers de personnes manifestaient au même moment en sa faveur à Tizi-Ouzou et dans les grandes villes de Kabylie.

    Mais la carte dit : Algérie. La classe politique européenne, et notamment la classe politique française, qui devrait être un peu mieux informée, voient donc le problème kabyle sans le voir. Au mépris de leurs principes. Au mépris de leurs intérêts aussi. Un Etat kabyle laïque et non-violent apporterait de la sérénité au Maghreb et par voie de conséquence à la France et à l'Europe. Mais « il n'est pas sur la carte ». Et pour les princes qui nous gouvernent, c'est la carte qui vaut. Jusqu'à ce que le territoire se venge, bien entendu.

    La carte avait déjà été invoquée contre le territoire à Munich, en 1938, contre la Tchécoslovaquie. Avec les conséquences que l'on sait. La leçon ne cesse d'être rabâchée, mais personne ne croit qu'elle s'applique à lui. Comment l'Union européenne, qui ignore ce qui se passe littéralement sous ses yeux à Bruxelles, ose-t-elle préconiser un « partage » de Jérusalem ? Comment la même Union, aveugle devant les Kabyles, ose-t-elle se mêler du droit des Juifs à Israël ?

    © Michel Gurfinkiel, 2010

     

      

  • Radicalisation

    Bonjour,

    Vous êtes de plus en plus nombreux à réagir au delà de ce blog directement à partir de l'email  IESE67@gmail.com C'est donc que la formule est heureuse et vous convient ! J'en suis très satisfait, même si cela retarde un peu la sortie de mon prochain livre en raison de l'abondance de votre courrier. Ne m'en voulez donc pas si je ne vous réponds pas aussi vite et complètement qu'avant. Vous le savez, les sujets traités sont complexes et délicats, il faut donc prendre son temps. Merci de votre compréhension.  

    Permettez moi de commencer par le "point de vue" de Damien, un jeune internaute récemment initié à l'approche systémique et qui en tente une application à partir "du risque totalitaire". J'ai éludé qulques passages un peu trop "engagés" car je souhaite qu'il puisse s'exprimer encore longtemps en utilisant les trois pôles : affectivité, raison, connaissance intuitive. Bref apprendre à les utiliser en cohérence.

    Amitiés à tous et à toutes !

    §

    Il n'est pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre de même qu'il n'est pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir. Les scores de plus en plus élevés des partis nationalistes Flamands, Autrichiens, Hongrois, Italiens, Français et du British National Party Anglais sont un message du malaise qui règne en Europe.

    Savez vous combien il y avait de Pieds Noirs en Algérie quand les Algériens ont décidé leur indépendance ? Un peu moins de deux millions pour environ huit millions d'algériens  ... Combien de ces derniers vivent en France aujourd'hui ? Ne cherchez pas, regardez autour de vous ou lisez les avis de naissance dans votre quotidien, vous serez édifié et ne cherchez pas de chiffres officiels, c'est tabou !

    Toutes les guerres du passé ont toujours été déclenchées en raison d'un choc économique majeur et de conquête d'un nouvel espace vital.

    L'histoire est un éternel recommencement. Il arrivera un jour où les Français, las d'être victimes d'un environnement économique et social dégradé, de la discrimination positive, de la repentance, du racisme anti- français non sanctionné, eux aussi plongeront dans l'action violente et la rétroaction destructrice.

    Le risque totalitaire est prégnant en Europe et en France en particulier.
    Si les partis démocratiques continuent à ignorer les craintes des citoyens: islamo-fascisme rampant, délinquance, mondialisation, etc... les citoyens n'ayant plus aucune confiance dans leurs élus et complètement désorientés risquent de se jeter, comme dernier recours, dans les bras d'un "homme fort", dont on sait qu'il risque de nous entraîner vers une disparition de la république.

    Certains ne mettent-ils pas déjà violement en cause la notion même de démocratie, de laïcité, d'égalité et de libéralisme ?

    Les partis démocratiques et quelques "idiots utiles" portent l'immense responsabilité de ce risque pas si illusoire que ça.
    Tout ceci pourrait commencer par une sorte de guerre civile larvée qui ferait le bonheur d'un dictateur en puissance qui utiliserait le terreau ainsi constitué pour s'installer au pouvoir.

    C'est à cela que peut mener une certaine désespérance des peuples !

    Damien

     

  • Réguler la vie politique

    Réguler, c'est si l'on préfère, « mieux gérer ». J'ai écrit, il y a quelques mois, une lettre ouverte à mon député. Je lui exposais mes mécontentements, en particulier la manière un peu cavalière dont, selon moi, un parti, auquel j'adhère, et ses représentants  traitaient ceux de son camp. Quel fut mon étonnement lorsque, longtemps après, j'ai eu connaissance de la réponse dont un ami charitable m'a fait copie.

    En gros, un militant doit encaisser et se taire, quels que soient les désagréments qu'il peut éprouver et surtout qu'il ne pose pas de question sur les tenants et aboutissements d'un évènement qu'il subit. Surtout pas de vagues sinon on fait le jeu du parti adverse.    

    Ainsi va le monde, et un citoyen doit bien se garder d'interpeller un député s'il ne comprend pas ce qui se passe et s'il est mécontent des conditions de considération et d'estime qui lui sont faites, et surtout pas dans une « lettre ouverte », c'est de la trahison ! Et pourtant, le temps des "godillots" et du doigt sur la couture du pantalon est terminé. 

    Naïvement, j'avais cru qu'au contraire un député était élu pour çà, c'est-à-dire expliquer, prévenir, être à l'écoute, se faire le porte-parole à l'assemblée nationale des attentes des citoyens. Qu'ils soient de son bord ou pas, d'ailleurs.

    Les dernières élections ont comptabilisées d'une part une abstention de plus de 50%, si je ne fais pas erreur ! Et, d'autre part, il y eut des votes, vers les extrêmes, que certains considèrent, encore, comme protestataires. Moi je pense qu'ils vont s'enraciner et se développer, en particulier vers la droite nationale. Marine Le Pen doit souhaiter que son « chef naturel » de père mette un peu la pédale douce sur ses extravagances médiatiques au parfum négationniste et passe rapidement le relais.   

    Pour ma part, je me suis abstenu...en attente...pour voir !

    Pouvons-nous encore croire que nos députés se posent véritablement la question de savoir s'ils sont toujours « en ligne » avec leurs électeurs. Je n'ai pas ce sentiment. Je crois plutôt que la révolte gronde et qu'ils ne la voient pas dans toutes ses composantes; ou alors qu'ils sont impuissants à changer quoi que ce soit à leurs comportements. Qu'ils pourront se contenter de débats d'idées, de déclarations d'intentions et tout au plus de "projets" de lois. Après tout, se disent-ils peut-être, nous sommes les enfants d'un système qui dure depuis très longtemps et ma foi il perdurera bien encore un peu avec nous.

    Je disais que la régulation d'un système politique c'était bien le gérer. Ce n'est pas suffisant comme explications. Réguler, c'est poser un thermostat sur un système, c'est aussi, à l'entrée, anticiper et prévenir les rétroactions positives, avant qu'elles ne le fassent éclater .

    L'évènement objet de mon courroux c'était les conditions de la venue du Président Nicolas Sarkozy à Strasbourg et je m'étais adressé à mon député pour lui faire part de ma déconvenue, non pas sur le contenu du discours du Président, mais sur la forme de la manifestation.  Et à qui voulait-on que je m'adresse sinon à mon député ?

    Celui-ci doit à présent savoir, après les élections régionales, que je ne suis pas le seul à avoir été indigné et que ces « explications » qui consistaient à « dédouaner » les représentants locaux pour charger les représentants nationaux n'ont convaincu personne. Je veux bien que ses amis et lui ne soient pas « coupables » mais pour moi, ils sont « responsables », tout au moins d'un défaut de communication, sinon pour quelles raisons faire partie d'un « système » ?