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Systémique et complexité - Page 70

  • Immigration

    Il faut se méfier des immigrants d'hier et de demain.

    Si nous renonçons à les acculturer, à les assimiler, à leur faire adopter nos codes, nos lois et nos valeurs, nous devons craindre qu'ils ne nous remplacent.

    Loin de chercher à se fondre dans la civilisation des pays d'Occident, ils s’organiseront en minorités pour développer leur culture et maintenir leur identité, car ils auront cessé d’être fascinés par les valeurs du Nord.

    Comment alors se comprendront et se comporteront les sociétés jeunes issues du Tiers monde et les sociétés mûres, âgées de l’Occident avec en souvenir leurs siècles de progrès ininterrompus. 

    Nous trouverons d’un coté des sociétés violentes, passionnées, possédées par leurs religions et leurs religieux, se disant incomprises et depuis trop longtemps exploitées. 
    Les autres, et en face, sceptiques, techniciennes, éprises de sécurité et de confort, individualistes, centrées sur leurs possessions matérielles. 

    Ces dernières sauront t’elles engendrer une foi dans l’avenir qui permette un meilleur partage et une plus grande paix entre hommes de bonne volonté ?

    Francis NERI
    (Les chemins de l’avenir. 1984)

  • Un monde multipolaire

    Le monde est « multipolaire » ! Cela signifie, dans les faits que l’Empire Américain doit partager son influence sur le monde. 

    Mais l’histoire récente, ou lointaine, nous enseigne que le puissant ne renonce pas facilement à ses privilèges, surtout lorsqu'il comprend que le monde n’est pas seulement un « système » multipôles mais que ses éléments interagissent entre eux et donc sont interdépendants. 

    Mais il faudra nous dire en quoi le patrimoine de tous les hommes n’est pas la somme de ceux des individus et des Etats, mais qu’il est plus, fantastiquement plus ! 

    On nous a déjà fait le coup avec la « mondialisation heureuse » les peuples en sont revenus !

    Sinon ces interactions risquent fort de devenir violentes …voire destructrices. Elles devraient donc être contrôlées et régulées car elles recouvrent de formidables enjeux politiques, économiques, sociaux.

    Le problème c’est : par qui et comment ?

    Concrètement, cette interdépendance exige que ces pôles apprennent à gérer un patrimoine commun :

    • Pétrole et matières premières
    • Bancs de poissons des eaux territoriales
    • Cultures des terres agricoles

    Mais pas seulement !

    Le monde souffre de trois insuffisances de contrôle : au niveau de l’individu, au niveau des systèmes politiques, au niveau du système international [1]

    • La déficience individuelle nait des relations entre l’affectivité et les facultés intellectuelles.
    • La déficience des systèmes politiques prend à la fois la forme d’une impuissance dans la maitrise de ces systèmes et d’une insuffisance dans le processus d’élaboration de leurs objectifs tournés essentiellement vers leurs intérêts propres. Les « pratiquants » sont devenus incapables de gérer autre chose que leur survie.
    • La déficience du système international est la conséquence d’une absence de régulation globale, ce qui n’offre aucune protection contre la guerre.    

    L’interaction  de ces trois déficiences de contrôle, aux niveaux individuel, national et global permet de comprendre que  l’humanité  ne maîtrise pas l’Histoire et qu’une poignée d’hommes peut la déterminer …à leur unique avantage.

    Une nouvelle grille de lecture est elle possible ? L’interprétation du passé et du présent offre t’elle un fil conducteur pour décrire un avenir possible ? 

    Probablement si nous savons apprendre de nos erreurs et de nos échecs aux trois niveaux de nos « insuffisances » : personnelles, de groupes, planétaires.

    Nous devrons démontrer que nous savons apprendre du passé et acquérir de nouveaux comportements adaptés aux défis que nous nous adressons.

    Nous devons apprendre à contrôler pour pouvoir réguler, outre notre patrimoine commun cité ci-dessus :

    • La finance internationale
    • L’Economie
    • La démographie
    • L’Education et la Socialisation

    Et « inventer » une instance internationale capable de porter les sanctions appropriées en cas de mauvaises affectations et utilisations des richesses produites, de paupérisation des peuples 

    et de conduites génocidaires par leurs dirigeants. 

    Francis NERI

    Président de l’IESE
    Membre du collectif Racines

     

    Le 19 04 14



    [1] Lesourne « Les systèmes du destin » (Dalloz)

  • Insuffisance de régulation et de contrôle

    Nous sommes confrontés aux déficiences de régulation et de contrôle du système international.

    Ce constat, fait depuis un certain nombre d’années par des analystes systémiciens, entre de plus en plus dans la pratique du plus grand nombre.

    Cette prise de conscience inquiète une élite mondialisée et à juste titre. C’est son véritable pouvoir qui est en cause.

    Les peuples en prennent  conscience et s’interrogent sur les conséquences des interdépendances d’un monde multipolaire aux choix imprévisibles.
    Un monde qui est redevenu celui des interactions fortes entre les nations, entre les domaines d’activité et entre les pratiques.

    « Rien ne se fera plus que le monde entier ne s’en mêle » prédisait déjà Paul Valéry  

    Il est temps effectivement que les peuples s’en mêlent.  Le Système mondial n’est plus régulé naturellement. Les élites le savent et sont consciemment responsables de ce déséquilibre.

    Nous sommes devant un choix historique : soit nous nous chargeons de réguler et de contrôler le système mondial, soit nous laissons la « nature le faire »

    Si nous ne voulons pas subir le sort des Dinosaures et survivre en tant qu’espèce. Il nous faut réguler le système et pour cela, le contrôler, c'est-à-dire en  appréhender (comprendre) le fonctionnement.

    L’indépendance dans l’interdépendance définie, pour la France, les Européens et le monde, l’objectif à atteindre. C'est-à-dire la faculté de choisir dans le domaine des possibles.

    Nous voyons bien que les systèmes auto-organisés engendrent des déficiences de contrôle qui les rendent incapables de surmonter les défis qu’ils ont eux-mêmes engendrés (la finance avec la crise des subprimes par exemple )

    Les réponses aux défis deviennent incohérentes car ces systèmes sont incapables d’apprendre des nouveaux comportements qui seraient plus efficaces.

    Cette inaptitude au changement se résume à une seule hypothèse, celle d’une triple déficience de contrôle : au niveau de l’individu, au niveau des systèmes politiques, au niveau du système international.

    Je considère que c’est au niveau de l’individu et de ses pratiques que nous pouvons intervenir en particulier à partir des attitudes et des comportements.

    Il nous faut d’abord envisager et accepter que la plupart des gens ne soient pas prêts à être débranchés de la « Matrice » qui leur sert la soupe. Beaucoup d’entre eux sont étroitement dépendant du système et ils vont se battre pour le protéger.

    Donc, pas question de leur dire qu’il faut abattre le système, mais leur démontrer que ce sont les pratiquants actuels et leurs pratiques qu’il faut remplacer. Ceux  qui l’utilisent à leur profit exclusif, qui le dévoient, et qui nous empêchent de le faire évoluer.
    Nous devons inventer d’autres pratiques et confier leur mise en œuvre aux pratiquants qui les ont « inventés ».

    L’individu une fois en position de « changement » dans ses attitudes, ses comportements et ses pratiques, changera les politiques, et les politiques changeront alors les pratiques au sein  Système.

     Je ne vois pas d’autre méthode possible qui permette à l’espèce humaine de prendre en charge son avenir, sinon la guerre et l’auto-destruction des individus, des groupes et probablement de l’espèce        

    15 01 14

    Francis NERI

    Président de l’IESE

    Membre du Collectif Racines