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Crise systémique - Page 30

  • Modélisations systémiques prédictives

    Je viens d’entendre Monsieur Mélenchon à la télévision s’exprimer, avec le talent qu’on lui connaît, sur la « planification ».[1]    

    En tant qu’homme de gauche, il connait le contenu péjoratif du terme, et il s’empressa de dénoncer l’amalgame possible avec le régime stalinien dont la « planification » connut un échec retentissant et entraina un nombre considérable de citoyens dans des goulags

    Mais Monsieur Mélenchon est un communiquant et, s’il utilise un vieux concept qu’il sait dangereux à manipuler, c’est qu’il envisage de le ressusciter en lui donnant un nouvel habillage. Et le voilà parti en passant de la planification à l’écologie, puis à la régulation et au contrôle.

    C’est là qu’il faut dire non et stop ! Monsieur Mélenchon vous ne nous entraînerez plus dans votre meilleur des mondes Orwellien[2] .

    Nous savons ici et maintenant que les notions d’écologie, de régulation, de contrôle et de rétroaction n’ont rien à voir avec la planification.

    Nous savons ce qu’est la « prospective » [3] et « l’approche systémique »[4] dont nous entendons  « vulgariser » l’approche et l’utilisation.

    La modélisation systémique et prédictive n’a rien à voir avec le « plan » et elle seule peut permettre la régulation, le contrôle et la rétroaction sur des systèmes productifs, financiers, économiques, démographiques, écologiques. Elle seule peut permettre une juste affectation des richesses produites.

    Nous sommes capables de manipuler et d’inventer avec un ordinateur et des objets connectés les outils nécessaires.

    Il existe au sein de la complexité quelques relations simples et robustes, dont la connaissance et la modélisation présente un double intérêt.

    D'une part, elles s'avèrent pertinentes pour formuler des avis de gestion (régulation, contrôle, rétroaction).

    D'autre part, elles peuvent constituer des éléments de compréhension d'une partie des dynamiques complexes qui sont en jeu. On montre notamment comment la quantification à partir de quelques relations triviales, conduit à des diagnostics pertinents sur la situation étudiée, en l'absence de toute hypothèse contraignante. Donner à ce diagnostic une valeur prévisionnelle suppose en revanche un certain nombre d'hypothèses à analyser.

    L’approche systémique est donc un outil qui permet de « démêler » la complexité et de trouver des réponses à des problèmes qui ne peuvent se résoudre à partir d’une simple analyse de « cause et d’effet ».

    Des nouveaux métiers émergent à partir des nouveaux besoins du numérique. L’informatique a de nouveau le vent en poupe.

    L’approche systémique, la prospective dans nombre de domaines va générer des projets d’envergure dans la refonte des systèmes d’information et de communication.

    Des experts capables d’administrer des bases de données seront recherchés dans le domaine des modélisations prédictives : énergie, contrôle de la pénurie, information et communication et bien évidemment comme cité ci-dessus : pour agir sur des systèmes productifs, financiers, économiques, démographiques, écologiques.

    Ah si seulement j’avais une trentaine d’années je monterais moi aussi ma start-up dans un de ces domaines : la communication par exemple !

    Francis NERI

    12 05 14       



    [1] La planification est l'organisation dans le temps de la réalisation d'objectifs :

    • dans un domaine précis ;
    • avec différents moyens mis en œuvre ;
    • et sur une durée (et des étapes) précise(s).

    La caractéristique principale de la planification est la dimension temps. On peut également optimiser des éléments et des ressources sans utiliser la notion de "temps" ou de "durée". Optimiser le nombre de cartons dans un camion ne demande pas la dimension temporelle, a priori. Mais la notion de planification est indissociable de la notion de temps.

    Le plan peut faire partie d'une stratégie, celle-ci étant plus générale et permanente et moins détaillée. On parle toutefois de planification stratégique lorsqu'une stratégie est particulièrement concrète et précise.

    [2] 1984 - L'adjectif « orwellien » est également fréquemment utilisé en référence à l'univers totalitaire imaginé par l'écrivain anglais.

    [3] La prospective est la démarche qui vise, dans une perspective à la fois déterministe et holistique, à se préparer aujourd'hui à demain. ...

    [4] Un système est un ensemble d’éléments en interaction dynamique organisés en fonction d’un but. (Joël De Rosnay)

    Le constat de la complexification de notre environnement, les progrès scientifiques, sociologiques ont montré « la nécessité d’un concept d’organisation qui ne se réduise pas à celui de structure » (Le Moigne 1977 d’après F. Varella p17).

    Le besoin d’intégrer les interactions et la globalité dans les systèmes est devenu une évidence. La systémique, qui permet de montrer la complexité d’une organisation, correspond à cette attente. Elle nous permet d’apporter des réponses globales aux problèmes globaux qui sont posés à l’homme.

     

     

  • Les systémiciens et la liberté.

    Il y a des moments dans l’histoire ou les digues se rompent. Eh bien, nous y sommes : dans le mur, à nouveau au bord du gouffre, comme seul l’homme sait le faire avec brio !

    Un Homme qui ne perçoit la réalité que quand elle lui fait mal !

    Dés que nous prenons conscience des faits et de leurs relations, que nous sortons de nos désirs de consommation et de copulations nous constatons que le barbare c’est aussi nous !

    Depuis 60 ans, nous voyons arriver le point de non retour et nous ne faisons pas grand chose pour l’éviter. Nous avons laissé ce monde devenir incontrôlable et certains d’entre nous l’ont voulu ainsi.

    Seul celui qui domine la parole et les forces chaotiques qui s’agitent sous le langage, échappe à la nouvelle barbarie. Il est « civilisé » dans la guerre comme dans la paix

    L’idée essentielle de ce groupe est de « civiliser » le plus grand nombre possible d’Humains.

    Il signifie que la compréhension du « système mondial » dans sa totalité est aujourd’hui envisageable.

    Le comportement de l’ensemble terrestre « global »  serait alors prévisible. Il suffirait d’observer le passé et d’agir au présent en inventant le futur.

    Mais jusqu’à présent, devant la puissance des instincts et des émotions incontrôlées, que pouvions nous faire ?

    Probablement pas grand-chose, sinon attendre, faire le dos rond et aller cultiver son jardin !

    Aujourd’hui, nous avons l’informatique pour éclairer la caverne, disait dans les années 70 Henri Laborit dans son merveilleux ouvrage : « La nouvelle grille ».

    Il nous invitait déjà à décoder le message humain, car les attitudes et comportements, comme les gènes, président à la destinée humaine.

    Qu’avons-nous fait depuis les années 70 ? Avons-nous trouvé les moyens d’y parvenir enfin ? Qu’avons-nous été et que sommes nous devenus ?

    Avons-nous su, à l’aide des merveilleuses technologies qui s’offrent à nous, comprendre la connectivité du monde et la réalité des rétroactions et sommes-nous parvenus à acquérir la maîtrise de notre destin ?

    Pour le savoir, prenez la route avec les « Systémiciens ». Vous êtes, peut-être, sur le bon chemin. Mais, surtout, n’oubliez pas que tout ce dont nous avons besoin n’est nulle part en dehors de nous même.

    Un « systémicien » sait qu’il nous faut construire un monde commun car un monde fragmenté produits toujours des effets de barbarie.

    Un mode commun ne signifie pas un monde « communiste », ni même « libéral » au sens étroit qu’on lui donne à présent, mais un monde divers et plein de « singularités »

    Pour participer à la construction des singularités nationales et internationales et les rendre cohérentes entre elles, il utilise l’Analyse Systémique afin d’appréhender les évènements des 50 dernières années et en projeter les conséquences pour un « futurible » angoissant, enfin révélé au plus grand nombre par la crise écosystémique.

    Il  estime que surviendront des dommages irréversibles de moins en moins improbables si l’on persiste à associer causalité et chronologie dans les réponses aux défis qui, nous sont adressés.

    Alors pour quelles raisons ne pas prendre les devants ? Pour quelles raisons ne pas aller à grands pas vers ce futur en toute conscience. 

    Nous pourrions, au présent, le penser, le préparer, l’emménager, créer du « temps potentiel ». Quand on sait que la prochaine évolution sera culturelle ou ne sera pas, nous pouvons penser qu’il est grand temps de prendre en main notre destin et de ne plus le laisser entièrement au hasard ou à la nécessité.

    Nous ne pouvons en effet « identifier » la crise actuelle avec les précédentes car notre réponse serait inadaptée.

    Cela consisterait à faire plus de la même chose, et le désastre serait au bout.

    Pour l’instant chacun des « systèmes en interaction » tente d’apporter des réponses à son niveau de compréhension d’expertise et d’intérêt pour leur domaine, sans trop se soucier des interventions positives ou négatives qui sont provoquées. 

    Ces systèmes ont perdus leur capacité d’auto régulation, de contrôle et de capacité à corriger les écarts ou les déviances.

    Réguler, contrôler, corriger au niveau de  la démographie, la finance, l’économie. Procéder à une juste utilisation et affectation des richesses produites.

    Éduquer, former, socialiser…

    Voilà la finalité et l’objectif.  

    Il est à notre portée et nous en avons les moyens !

    12 04 14

    Francis NERI

    Président de L’IESE

    Collectif Racines 

  • Le changement

    En Europe, nous avons pu conserver, jusqu’à présent, notre homéostasie, notre équilibre, en augmentant considérablement notre dette. Mais nous n’avons pas encore payé le prix fort.

    Nous ne savons toujours pas comment faire pour réguler, contrôler et sanctionner les déviances d'un système que nous maîtrisons de moins en moins bien.

    En fait c’est un peu comme si au volant d’une voiture, nous restions sur une seule vitesse mais en jouant sur l’accélérateur.

    La pression de nécessité nous oblige à changer de vitesse.

    En Amérique, notre dangereux concurrent, ils ont des boites automatiques. En Europe et en France, un levier de vitesses. Je pense que c’est un avantage, à condition de bien vouloir s’en servir.

    Comme Jonathan Le Goéland, voulant apprendre à voler différemment, nous devons apprendre à changer en modifiant sans cesse, en permanence, nos moyens et la forme de notre  communication.

    Pour maintenir encore et toujours notre homéostasie, pour ne pas disparaître en temps que peuple et individu, nous devons apprendre à mieux communiquer, à repérer une communication qui souvent est devenue pathologique (je l’ai encore constaté aujourd’hui sur face de Bouc).

    Nous devons apprendre à nous libérer de certaines formes de savoir, de certaines certitudes.
    Nous devons nous confronter à d’autres formes de pensées, rencontrer d’autres concepts, d’autres certitudes, d’autres réalités, d’autres vérités.
    Nous devons comprendre ce qui nous modifie, et évaluer ce que nous modifions. Nous devons apprendre à reconstruire la réalité, reconsidérer nos hypothèses de base, nos présupposés, apprécier les prémices du changement, des évolutions irrémédiables, d’origine politique, économiques, financières, sociales, culturelles, cultuelles etc.

    Pour cela, le mieux est de nous plonger dans les contextes, les milieux et les lieux qui sont susceptibles de nous changer et que nous sommes susceptibles de changer (internet est super à cet effet)       

    Observer, comparer, appréhender nos attitudes, nos comportements, ainsi que les attitudes et les comportements des individus que nous pensons concernés par le ou les changements.

    Si nous voulons changer et nous adapter à un nouvel environnement, il nous faut reconsidérer notre communication.

    S’agit-il d’une communication pathologique ? Dans ce cas, la réponse est thérapeutique.

    S’agit-il d’apprentissage ? Dans ce cas elle est pédagogique.

    S’agit-il d’une communication professionnelle ? Dans ce cas, elle est managériale (organisationnelle)

    S’agit-il des trois à la fois (ce qui se généralise) dans ce cas elle est systémique.

    Mettre en œuvre une communication systémique pour la mise en chantier d’un changement adaptatif (un changement de milieu ou de contexte par exemple) nécessite que soit abandonné le modèle analytique. C'est-à-dire de cause à effet et d’évènements sans liens entre eux.

    Le changement à visée homéostatique ne suffit plus.  Il faut engager un changement dit dynamique qui conduit un système à se transformer et qui transforme ceux qui le « pratiquent ». 

    Francis NERI

    11 03 14