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mondialisation - Page 6

  • Michel ONFRAY désolé

    Je suis sincèrement désolé pour les partisans de Macron auxquels je ne conteste en rien le droit de trouver grâce à leurs yeux, mais un peu d'Histoire n'est pas inutile pour ne pas se tromper de combat et ne pas abandonner sa dignité.
    Emmanuel Macron a la fâcheuse habitude de se mettre en position de soumission dans des pays étrangers qui furent jadis colonisés par la France.
    En Algérie, où c’est mettre de l’huile sur le feu, mais également en Côte d’Ivoire où il a récemment fait savoir que la colonisation était "une erreur profonde, une faute de la République".
    Or, si l’on veut vraiment examiner le passé de la France, il ne suffira pas de dire que le colonialisme fut "une erreur profonde", ou que Vichy fut "une erreur profonde" !
    On va devoir, en effet, reprendre tout de zéro et affirmer aussi que l’assassinat de Louis XVI, Marie-Antoinette et leur enfant de dix ans, organisé par les Jacobins, a constitué "une erreur profonde, une faute de la République".
    Il faudra également dire que la Terreur, avec ses quarante mille morts, a été "une erreur profonde", que le génocide vendéen, avec ses cent cinquante mille morts, a été "une erreur profonde", que les guerres de 14-18 avec leurs dix-huit millions de morts ont été "une erreur profonde". Ou bien que les Croisades, avec leur trois millions de morts, ont été "une erreur profonde, une faute de la République monarchique…". Que les guerres napoléoniennes avec leurs trois millions de morts également, ont été "une erreur profonde, une faute de la République impériale…".

    On n’en sortira plus car l’Histoire, cher Manu, y compris l’Histoire de France, est faite de bruit et de fureur, de sang et de larmes, de cadavres et de charniers, c’est comme ça depuis le début du monde et ce sera ainsi jusqu’à la disparition des hommes.
    Ne pas oublier que certes, les Blancs furent de fieffés méchants avec la traite négrière, mais que celle-ci [avait été largement rodée] par des musulmans.
    Or, cette traite orientale a duré du VII° siècle, sous Mahomet (voir le Coran) jusqu'à 1920, soit pendant treize siècles, a concerné dix-sept millions de Noirs et un grand nombre de Blancs.
    La traite négrière occidentale a commencé au [milieu du] XV° siècle pour se terminer au [milieu du] XIX° soit pendant quatre siècles, quatre fois moins longtemps.
    Il faudrait éviter de croire que les Arméniens et les Juifs sont les seuls génocidés de l'Histoire. Ce serait oublier que l’empereur mongol Gengis Khan a exterminé un cinquième de la population mondiale au XII°siècle. On lui doit, en effet,... quarante millions de morts !
    Et Tamerlan, le chef de guerre musulman, dit aussi Timour le Boîteux, qui a tué vingt millions de personnes ? Ses troupes faisaient des pyramides de crânes pour terroriser ses ennemis : 70 000 à Ispahan, 90 000 à Bagdad, 100 000 à Delhi. Sur ses ordres, 400 Arméniens ont été enterrés vivants en Anatolie.
     
    Et que dire de la conquête des Indes par les musulmans, qui a provoqué le massacre de l’Hindou Kush, soit quatre-vingts millions de morts sur plusieurs siècles ?

    Si l’on veut dire que le colonialisme français a été sanglant, on le peut. Mais, pour faire l’histoire de la guerre d’Algérie et non de l’idéologie, il faut dire aussi que :- sur les 150.000 combattants musulmans morts, 12.000 ont été tués par les musulmans eux-mêmes, à cause de leurs luttes internes.- 25.000 soldats français sont morts.- 70.000 harkis ont disparu, massacrés par leurs coreligionnaires.- 6.000 civils européens ont été éliminés. - que les crimes de l’OAS ont engendré 100 morts.
     
    Or, un demi-siècle plus tard, l’heure n’est pas aux comptages, mais à la paix, surtout pas à l’huile sur le feu versée par un président de la République française qui n'a AUCUNE NOTION DE L' HISTOIRE !
    La repentance est la maladie de l’ignorant qui méconnaît l’Histoire et ne pense qu’en termes de "moraline" – qui triomphe en fausse morale d’une époque sans morale.
    Le rôle d’un président de la République n’est pas d’exciter les citoyens, non pas de monter les peuples, les pays et les nations les uns contre les autres. Ce n'est pas d'opposer les Gilets jaunes ou les grévistes à une partie des Français, mais de pacifier les mécontents, de les tenir, de les retenir, de les empêcher de se lâcher.
    Il y a, pour cela, le langage diplomatique qui est l'instrument par excellence. Or, cet homme se tait quand il faudrait parler, et parle quand il devrait se taire. Il est à l’inverse de Jupiter !
     
    Ce jeune homme au sang vif met le feu partout où il passe.
    À croire qu’il ne cherche que ça, comme le pompier pyromane qui aspire à l’incendie afin de se présenter en soldat du feu dévoué !
    Pourquoi, sinon, demander au rappeur Vegedream qui avait écrit dans l’une de ses chansons" J’vais niquer des mères. J’vais tout casser… Sale pute, va niquer ta race !" … de l'accompagner en Côte d'Ivoire ?
     
    Un président de la République constitue la délégation qui l’accompagne afin qu’elle soit représentative du pays qu’il incarne :
    Est-ce là le message culturel à faire passer à la Côte d’Ivoire ? »
     
    Michel Onfray

  • Notre cerveau collectif

    Une organisation quel que soit son type (entreprise, école, syndicat etc ) est étroitement reliée à son environnement Une entreprise par exemple qui ne respecte pas le biotope ou le contexte socioculturel risque de s'attirer des ennuis.

    Mais le plus difficile dans le contexte actuel est d’empêcher les communautés de se fragmenter et les réseaux sociaux de se dissoudre.

    Il va falloir faire appel nos défense mentales, physiques, émotionnelles. Ce n'est plus le moment de rabâcher les faits dans la solitude de l'entre-soi. L'heure est venue de se colleter avec le réel, sur le terrain.

    A l'heure ou les analyses nous montrent que nos sociétés se divisent justement en plusieurs segments sociaux qui s'éloignent de plus en plus les uns des autres, le souci de la collectivité doit devenir un impératif pour tous les groupes sociaux.

    Cet impératif de nature éducative et culturelle est d'autant plus nécessaire que c'est l'éducation et la culture et non l'économie qui NOUS définit.

    A nos sociétés et à nos organisations à ne pas l'oublier.

    FCN

     

  • Une approche systémique

    La systémique consiste en un système  d’éléments interactifs formant un tout intégré. Il s’agit de l’identification de structures, de principes fonctionnels et d’approches à travers le système.  A partir de la, il devient donc possible d’organiser les connaissances et savoir faire en modèles afin de les utiliser pratiquement.

    Ainsi, l’approche systémique organise les connaissances et expériences et rend l’action plus efficiente.  A ce niveau, elle est donc différente de l’approche analytique puisqu’elle va au delà de la  configuration d’un problème a partir d’actions séquentielles. 

    L’approche systémique commande des interactions complexes, une interdépendance indispensable entre entités, secteurs et environnements. L’interaction entre les parties est aussi importante que les éléments. Elle est axée sur l’organisation pratique structurée, l’interdépendance et la régulation.

    En tant que méthodologie, l’approche systémique rend possible le recueil, l’organisation rationnelle de connaissances cumulées en vue d’améliorer l’efficacité des initiatives constructives.

    (S’élever pour mieux voir, relier pour mieux comprendre, situer pour mieux agir)

    Il est important de souligner que l’approche systémique est à la fois différente et complémentaire de l’approche analytique. Alors que la première unifie et se concentre sur les parties, l’approche analytique réduit le système dans ses éléments distinctifs afin de les étudier en détail, dans le but de comprendre les interactions entre eux.
    D’autre part, l’approche systémique étudie les effets des interactions tandis que l’approche analytique se concentre sur la nature des interactions.
    Du même coup, l’approche systémique met l’accent sur la perception générale, l’ensemble, alors que l’approche analytique précise les détails. De plus, l’approche systémique est pluridisciplinaire et l’approche analytique juxtaposable. 

    D’autre part, l’approche systémique conduit vers l’action via des objectifs. Tandis que l’approche analytique amène vers l’action programmée en détail.

    Finalement, l’apport du systémique et de l’analytique peut se caractériser comme étant la connaissance d’un tout et celle des détails qui se rejoignent pour l’approfondissement, le progrès et la réussite d’une action.

    Ainsi donc, la complexité de l’approche systématique nécessite une application générale. Elle ne peut-être utilisée de façon sélective pour la résolution d’une problématique « isolée ». Elle doit tout aussi englober les « constructions » sociale, politique, économique et culturelle etc.

    L’approche systémique transcende le temps, les groupes, les secteurs, les partis, les sexes, les âges, les nationalismes, les religions etc.. Elle classe, par genres, par catégories bien définies des éléments différenciés, un phénomène  d’intégration, de rassemblement, d’assimilation, au sein duquel tout le monde se retrouve, au bénéfice de l’ensemble, de la communauté en général.

    Elle possède toutefois ses prés requis, ses mécanismes d’adaptation et de renouvellement.
    Que ce soit sur le plan social, politique et économique, il est impératif de tenir compte des indicateurs, des tendances, des facteurs clés ainsi que des différents contextes.

    Pourquoi, par exemple, semblons-nous systématiquement en retard d'une crise ? 

    C'est le défi de chaque époque de mutation. : Nous n'avons plus l'intelligence de nos risques et de nos crises, nos savoir-faire sont dépassés. Il est vital de réagir.

    L’approche systémique généralisée peut commencer à mettre fin à la fausse assomption que la mondialisation peut, a elle seule, conduire a la transformation, au développement, a la modernité, à la régulation et au contrôle local/global.

    La première exigence est de bien comprendre le changement de décor. Nous étions habitués à considérer des risques isolés, indépendants, limités, connus, contrôlés, assurés. Nous voici confrontés à des risques de systèmes, à des dynamiques de dislocation de fond.

    Tous les fronts sont concernés :

    Le climatique : désertification, cyclones, incendies, famines, immigration de masse
    La santé : pandémie

    La finance : contagion à l'économique, au social, au géostratégique, au sécuritaire

    La technologie : Tchernobyl
    La guerre : Ukraine, Kosovo, Taïwan
    Etc.

    La deuxième exigence est de cerner les pièges à éviter.

    Cet événement est exceptionnel : « Ce n’est pas çà l’Islam ». « Le changement climatique a toujours existé »
    Ukraine : « La France est à l'abri»
    Immigration : « La France en a besoin »

    Attentats : « d'ici à quelques jours on n'en parlera plus »,

    L'erreur de diagnostic : on applique les réponses prévues, mais en se trompant de sujet.

     

    La troisième exigence porte sur la carte des acteurs à mobiliser. Dans toutes les crises en émergence, il y aura le plus souvent obligation d'intégrer tout à la fois le global et le local ; des acteurs publics et des acteurs privés - notamment les grands opérateurs de réseaux. Mais aussi : les équipes de terrain, les ONG, les populations. La clé n'est pas dans la centralisation simplificatrice. Ceux qui ont su mobiliser, en confiance, leurs équipes, les familles, ont su agir local tout en pensant global échappent aux crises.
    On ne sort pas des crises actuelles, qui viennent fréquemment «par le bas» avec un plan bureaucratique imposé du haut.

    La quatrième exigence est de déterminer au plus vite, moins un plan d'action général que quelques initiatives fortes permettant de remettre des dynamiques qui fassent sens dans un tableau chaotique de plus en plus vibrionnant. Par exemple, au lieu de chercher à «rassurer» les électeurs par des mots leur assurant que «cette fois-ci on peut être cru», on devra tenter de trouver des initiatives partagées permettant de refonder la confiance. C'est le plus complexe dans les nébuleuses actuelles. Eric Zemmour en sait quelque chose

    De quoi s'agit-il ? Quels pièges ? Quels acteurs ? Quelles initiatives ? Ce sont là les quatre points d'entrée de la démarche que nous préconisons pour détecter au plus tôt les signaux (faibles) aberrants (souvent annonciateurs de décrochages majeurs) et venir aider au pilotage lors des grands chocs. Concrètement, l'idée  conduit à la constitution de «forces de réflexion rapide» -Cygne Noir -, des groupes de personnes très diversifiées, placées aux instances de décision, et aptes à se saisir de toute question «impossible». Sur le fond, il s'agit de passer d'une logique de réponses préprogrammées à une logique de questionnements audacieux et de propositions inventives. En France, certaines grandes  organisations et institutions ont systématisé l'usage de cette démarche. Il faut maintenant passer à l'échelon régional, local  et surtout du politique. C'est le défi de chaque époque de mutation. L'urgence aujourd'hui est bien de se mettre en posture de ne pas subir de  nouvelles défaites … et pas seulement électorale.

    FCN
    11 08 22