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Le systémicien - Page 272

  • Humour

    Je considère que la contestation des dogmes dominants est souvent à l'origine des progrès de la science.
    Cependant, si le chercheur à l'intérieur de son « laboratoire » doit être laissé libre de contester les dogmes qui dominent sa discipline, il doit impérativement s'exprimer de manière responsable et mesurée devant les médias et devant les politiques.

    Dans quelque domaine que ce soit, la défense de thèses apparemment révolutionnaires est une manière trop facile de conforter sa popularité.

    L'attitude actuelle vis-à-vis de l’économie, de la finance, de l’écologie, de la culture, de l’explosion démographique, de l’immigration, me paraît de ce point de vue inadmissible.

    Toute justification tendant à démobiliser les gouvernements, dont les efforts dans ces domaines sont encore très insuffisants, pourrait avoir des conséquences dramatiques pour l'avenir de l'humanité.

    Francis NERI
    18 06 15

  • Les différents niveaux du changement

     


    On distingue deux types de changements : les changements de niveau 1 qui interviennent à l’intérieur d’un système et les changements de niveau 2 qui affectent le système lui-même.
    Cette approche « systémique » vaut à la fois pour les changements organisationnels et pour les changements individuels.

    • Le changement de niveau 1 est une modification de certains facteurs à l’intérieur d’un système qui demeure relativement stable. Lorsque les conditions du changement sont défavorables, le changement de niveau 1 peut générer des phénomènes d’autorégulation destinés à assurer la permanence du système et sa continuité dans un environnement fluctuant.
    • Le changement de niveau 2 est une modification qui affecte le système lui-même et l’amène à se modifier.

    Mots-clés associés :

    §

    Si même l’État se met à la pensée et l’approche systémique…il y a de l’espoir J

    Et pour aller un peu plus loin !

    Les deux types de changement selon Gregory Bateson, figure de proue de l’École de Palo Alto. 

    C'est à lui que revient le mérite d'avoir apporté des éléments déterminants pour la compréhension du processus de changement. Ses apports, fruits d'une interdisciplinarité exemplaire, ont permis la mise en œuvre d’une nouvelle pédagogie du changement.
    Bateson distingue deux types de changement dans les systèmes humains: le changement qui intervient à l’intérieur d'un système, qu'il nomme le changement de niveau 1, et le changement qui affecte et modifie le système lui-même, qu'il appelle le changement de niveau 2.

    Le changement 1 : l'homéostasie.

    C'est celui qui permet au système de maintenir son homéostasie, son équilibre : la modification s’opère simplement au niveau des éléments du système.
    L'homéostasie d'un système réside dans son aptitude à exercer des phénomènes auto correcteurs sur les éléments internes ou externes qui menaceraient son équilibre.
    La boutade, " plus ça change et plus c'est la même chose ", que l'on entend fréquemment dans les cafés et les cantines au sujet des mesures prises par la direction d'une entreprise ou d'un gouvernement, traduit parfaitement combien les changements opérés n'aboutissent qu’à des solutions de niveau 1: solutions qui, précisément, contribuent à enclencher des mécanismes régulateurs, dits homéostatiques car ils maintiennent le système en son état.

    Ainsi nous-mêmes tentons-nous le plus souvent, sans le savoir, de changer les choses en aboutissant " toujours à la même chose ".

    Cependant ce changement I par rétroaction est insuffisant dans certains cas. En effet, lorsqu'un système humain ne parvient plus à réguler ses échanges par ses mesures habituelles d'autocorrection et d'ajustement et lorsque les " solutions de bon sens " créent un peu plus de permanence, il entre alors en crise cela signifie qu'au sein du système, des changements d'un autre niveau, le niveau 2, s'imposent et que, s'ils ne sont pas introduits, le système régresse et s’effondre.

    Le changement 2: l’évolution.
    Le changement 2 se caractérise par le fait que c'est le système lui-même qui se modifie ou qui est modifié.
    Pour reprendre des métaphores empruntées à Paul Watzlawick (Palo Alto également), le changement I s'apparente à l'action du thermostat qui régule la température en fonction des variables thermiques ou encore à celle de l'accélérateur de la voiture qui permet d'aller plus vite mais en conservant le même régime, alors que le changement 2 correspond à une intervention sur le levier de vitesse qui, modifiant alors le régime de la voiture, la fera passer à un niveau supérieur de puissance.

    Ainsi face à une côte très abrupte (changement de contexte), si le conducteur ne faisait qu'accélérer " un peu plus ", il n'effectuerait qu'un changement de niveau 1, solution qui amplifierait le problème car sa voiture (imaginons une petite cylindrée), a court de puissance, avancerait de plus en plus difficilement et finirait sans doute par caler.
    Dans cet exemple, la solution consistant à changer de vitesse pour modifier le régime du moteur correspond précisément à un changement de niveau 2.
    L’accès au changement 2 dans un système humain nécessite que les règles qui le régissent subissent des transformations. Et cette modification des règles d'un système humain relève, d'une reconstruction de la réalité, d'un changement de prémisses, voire d'hypothèses de base ou de présupposé.

    Ce changement 2 sur lequel l’équipe de Palo Alto s'est particulièrement mobilisée peut être résumé ainsi !

    • Les comportements humains, qui sont à la base de la socialisation de l'individu, peuvent être considérés comme des changements (apprentissages) de type 2.
    • transfert du même apprentissage (comportement) à d'autres contextes
    • processus classique de généralisation, que nous utilisons tous lorsque nous unifions des contextes apparemment différents
    • lorsque les changements de niveau 1 deviennent inopérants pour l'individu (ou un groupe), sources d'enfermement, d’échecs et d'insatisfactions, celui-ci a besoin d'apprendre à changer ses habitudes acquises par un changement de niveau 2. C'est-à-dire à réorienter ses comportements dans des contextes plus appropriés.
      Par exemple, Si un individu (ou un groupe) se comporte de manière agressive dans tous les contextes ou il est contrarié et si son agressivité systématique lui porte préjudice, alors il a besoin de passer à un changement de type 2.

      (Ce qui à mon sens concerne particulièrement le « groupe » des « islamistes ») 
      Savoir être combatif est utile par contre dans la plupart des cas.
    • Le changement de niveau 2 relève d'une réinterprétation de la réalité et pas seulement de l'effort ou de la volonté
    • Le plus souvent il résulte d'un événement si important dans la vie d’un individu ou d’un groupe qu'il génère simultanément un changement automatique de sa vision du monde.
    • Le changement de niveau II résulte d'une nouvelle construction de la réalité.
      Il est le fruit d'un recadrage qui en libérant la dimension créative de l'individu, ou du groupe humain considéré, générera d'autres réponses, plus appropriés.
    • Le changement de niveau II intéresse l’Humanité dans sa totalité. Il devrait lui faire adopter une vision globale intéressant la régulation et le contrôle de ses activités au plus haut niveau de l’organisation humaine en particulier pour l’exploitation des matières premières,  la démographie, l’économie et la financiarisation, l’écologie…  

    Francis NERI
    17 06 15

  • Effondrement ?

    Ce qui devrait s’effondrer est absolument gigantesque.
    Alors « on » fait quoi ?

    En gros depuis De Gaulle, les politiques expliquent à ceux qui les ont élus qu’ils ne peuvent pas faire grand chose contre les marchés financiers, la délocalisation, l’explosion du chômage et les inégalités, les guerres de religions, la dégradation de l’écologie planétaire etc.
    Ils nous ont pourtant assurés que l ‘Europe était faite pour çà, que sans elle point de salut et qu’il fallait nous abandonner à cet empire sans empereur identifié.
    Ce renoncement conduit, nous le voyons bien à la disparition de la démocratie, son implosion, sa désactivation.
    Résultat, nous ne pouvons plus élire des représentants capables de mettre en œuvre des choix collectivement décidés, de construire un projet de société.
    Nous ne sommes donc plus en démocratie et c’est finalement volontaire car nous préférons jouir du présent, nous protéger individuellement plutôt que de penser et de faire naitre un autre monde possible.
    La tentation hédoniste est trop forte, après tout, « après moi le déluge ».
    Nous sommes donc en route vers un futur dont nous n’espérons plus qu’il soit meilleur.

    C’est par la pensée systémique, par la complexité et la transdisciplinarité, en pensant autrement, en reliant les savoirs et les compétences que nous pourrons dépasser la résignation et le fatalisme actuel.

    A nous de jouer ?!

    Francis NERI
    13 06 15