Je me souvins des principes heuristiques[1] que j'avais découverts lorsque j'étudiais la société dans ses aspects organisationnels, sociologiques, psychologiques, pédagogiques, thérapeutiques et que je tentais de les relier pour mieux les « comprendre » dans leurs relations, interactions, rétroactions ; conditions contraires à la recherche sérieuse à l’époque et probablement de nos jours en sciences sociales.
Le « nexialisme »[2] étant encore une vue de l’esprit pour nombre de chercheurs surtout en ce domaine.
J'en citerai deux.
1) Toute somme d'information réunie de manière aléatoire sur un objet social permet de comprendre l’essence de celui-ci, pour peu qu’elle soit quantitativement importante.
2) Les secrets des phénomènes sociaux ne sont pas dissimulés dans des caves improbables de l'édifice social ou dans les coulisses de la scène politique, mais sont directement observables dans les manifestations les plus immédiates de la vie quotidienne.
Si les observateurs ne les voient pas, c’est essentiellement parce qu'ils ne veulent pas les reconnaître.
Nombres d’auteurs d'ouvrages sensationnels qui prétendent dévoiler les ressorts cachés de la société et de l'histoire n'ont jamais fait de découverte « scientifique » sérieuse. Quant à leurs textes, ils ne contiennent pas plus de vérité qu’un esprit raisonnable ne peut en remarquer dans l’existence commune.
Tout "esprit" raisonnablement éduqué et socialisé peut s’élever pour mieux voir, relier pour mieux comprendre, situer pour mieux agir Un processus « systémique » simple, accessible à tous et qui permet d’appréhender un monde dans sa globalité à la fois locale, régionale et mondiale : agir local en pensant globalement.
Un « processus » ayant comme objectif de mettre les sciences humaines et sociales à la portée du plus grand nombre et en particulier de ce « peuple » qualifié de « populiste » par cette « élite » au pouvoir, arrogante et suprématiste qui le méprise.
Il permet de poursuivre notre connaissance d’une manière aussi stochastique (aléatoire) que possible et concentrer ses efforts sur l’analyse de phénomènes connus de tous et accessibles à un observateur d’évènements qui soit « ordinaire ».
Bref pouvoir rendre compte de la complexité du monde, des êtres et des faits avec une grille de lecture dont Henri Laborit faisait déjà référence dans son ouvrage des années 70 : « La nouvelle grille ».[3]
Compte tenu du contexte actuel, c’est sur nos réseaux sociaux [4]qu’il est possible de nous rassembler, de construire ce projet, de mobiliser et de le réaliser à partir du « socle » très probablement majoritaire en nombre d’évènements protestataires et de gens qui descendent dans la rue pour des raisons qui touchent à leurs revenus et aux conditions matérielles (en dehors des demandes « qualitatives » -style de vie, écologie, respect des identités : sexualité, liberté, féminisme, antiracisme… )
Les revendications de démocratie ou de nouveaux droits sont souvent inséparables de situations de chômage massif ou de précarisation sociale affectant jusqu’aux plus diplômés.
C’est ce contexte nouveau qu’il convient d’examiner et à ce sujet, il faut bien reconnaitre que les experts ne sont guère plus clairvoyants que le « populaire ».
Mais nous, le peuple, à défaut de pouvoir prévoir les « cygnes noirs »[5], nous pouvons penser qu’il est possible de « dompter l’incertitude » et de les utiliser à NOTRE avantage.
-Tout d’abord par l’information « partagée ». Nous avons la possibilité de nous informer à des sources multiples en diversifiant notre approche (selon le principe 1 ci-dessus).
-Intégrer l’imprévu dans ses prédictions, revoir ses jugements a postériori et faire preuve d’autocritique (c’est possible en travaillant en groupe restreint- le projet infogroupes)[6]
-Ne pas se limiter à une source d’information et à un cadre d’interprétation unique, remettre à jour ses « logiciels – la carte n’est pas le territoire…(Chaque individu se construit sa propre vision du monde et, par conséquent, a sa propre représentation du monde. Il n'existe pas de carte unique du monde.)
-Intégrer l’incertitude (les cygnes noirs sont des évènements imprévus mais qui ont tout de même lieu).
La réussite de Wikipédia (une utopie anarchique réussie)[7] nous ouvre des horizons par la façon dont le projet s’est développé, auto-organisé régulé pour parvenir à l’improbable …par exemple !
Ceci devrait nous permettre non pas de prévoir l’avenir, mais d’apprendre à naviguer entre les écueils et anticiper dans ce monde de plus en plus incertain.
Je sais que nombre de nos ami(e)s ont pensé et pensent encore qu’à l’échéance 2022[8] nos aspirations ne seront pas entendues car nous sommes isolés et sans moyens d’actions, alors un « cygne noir » en vue ?
Pourtant, en dehors des cygnes noirs ou grâce à eux, il y a des périodes de l’histoire de l’humanité où apparaissent des conditions propices pour produire différents types de sociétés et certaines lois sociales. Les mécanismes sociaux semblent alors se dévoiler d’eux-mêmes et il suffit d’une simple observation objective pour les constituer, les décrire, les mettre en œuvre et les imposer …
Et si nous commencions par un groupe Facebook et Twitter sur lesquels nous réunir pour et sur cette « finalité »…qu’en pensez-vous ?
Francis-claude Neri
http://semanticien.blogspirit.com/
26 12 20
[1]https://www.ac-orleans-tours.fr/fileadmin/user_upload/common/ash36/DOC/Formation/carte_heuristique__cole.pdf
[2]A. E. van Vogt présente le nexialisme comme suit : « Le nexialisme est une science qui a pour but de coordonner les éléments d'un domaine de la connaissance avec ceux des autres domaines. Il offre des moyens d'accélérer le processus d'absorption de la connaissance et d'utiliser efficacement ce qui a été appris. »8 Le nexialisme est une science qui vise l'intégration de toutes les branches de la connaissance contre le cloisonnement en domaines spécifiques.
[3] https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Nouvelle_Grille La Nouvelle Grille (1974) est un essai écrit par le biologiste Henri Laborit dans lequel l'auteur vulgarise ses recherches en biologie comportementale.
[4] Grâce à la notion de réseau, on peut savoir comment un point, qui était isolé, devient un point qui contrôle un grand nombre d’autres points, qui devient un lieu de pouvoir. On peut suivre à la fois la composition du pouvoir et sa décomposition. Il n’y a pas de point qui soit faible ou fort par nature, qui dispose ou non de ressources, mais il y a simplement des assemblages, des arrangements, des constructions, des configurations qui font qu’un point devient fort ou devient faible. https://www.cairn.info/journal-sociologies-pratiques-2006-2-page-37.htm
[5] https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Cygne_noir_(livre) La théorie du cygne noir est une théorie selon laquelle on appelle cygne noir un certain événement imprévisible qui a une faible probabilité de se dérouler (appelé « événement rare » en théorie des probabilités) et qui, s'il se réalise, a des conséquences d'une portée considérable et exceptionnelle.
[6] Le projet infogroupes : http://semanticien.blogspirit.com/archive/2018/10/12/le-projet-infogroupes-3125139.html
[7] Wikipédia
[8] https://www.lexpress.fr/actualite/politique/l-election-presidentielle-2022_2099602.html?p=3 Aucun candidat crédible semble t’il !